Archives avril 2019

Lettre à ma fille unique

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a ai

Il y a plus de onze ans, tu es arrivée dans nos vies. Ton papa a aidé Dr Elizabeth à te sortir et te voilà toute petite sur mon ventre. Les yeux grands ouverts dès tes premières heures de vie. Tu fais ton premier sourire à un mois jour pour jour et depuis ce temps, tu ne cesses de sourire et d’attirer le regard des gens.

Mais d’où te viennent ces cheveux roux et ces yeux verts? Moi qui attendais une petite fille blonde comme les blés… Partout où nous allons, les gens te sourient, te remarquent avec tes cheveux flamboyants et ta personnalité charismatique.

Tu étais debout à sept mois et demi, mais tu décides de prendre ton temps pour marcher. À seize mois et demi, un certain Vendredi saint, tu te décides à te lever debout et tu te mets à marcher sans aucune hésitation. Tu parlais peu et tout à coup, tu nous fais des phrases incroyables et nous dis : c’est magnifique! Tu nous suis partout, tu raffoles des sushis, des olives, des huîtres… Tu veux tout goûter! Même ton papa madelinot réussit à te faire manger du fort de homard et tu adores.

Vers tes deux ans, tu me dis : « Je t’aime maman » au moins vingt fois par jour. Tu t’inquiètes dès que je ne souris pas et me dis : « Maman, sois heureuse ». Comment ne pas fondre devant ces phrases? Quelques fois, je te regarde et me dis que tu grandis trop vite. Tu me dis que tu as hâte de prendre le gros autobus jaune, d’aller à l’école.

Tu me demandes un ordinateur rose pour tes trois ans. Tu veux un gâteau de fête à la vanille avec du rose et La Belle au bois dormant sur le dessus. Tes demandes sont précises et tu me parles souvent d’hier et de demain. Tu te souviens de petits détails comme la couleur du pyjama que ta tante portait lors de sa visite chez nous six mois plus tôt quand tu me vois avec un pyjama semblable. Comment peux-tu te souvenir d’aussi petits détails qui sont arrivés il y a des mois quand tu étais incapable de te déshabiller toute seule le soir pour prendre ton bain ou de monter sur la toilette?

Déjà à trois ans, tu remarques tout. Tu as même fait un commentaire sur le changement de couleur de mes ongles d’orteils pendant les vacances à Cape Cod dès que je suis entrée dans le chalet loué pour les vacances. Tu adores Madonna, me demande du Cabrel dans la voiture et tu veux que papa te fasse écouter du Jack Johnson. Tu leur donnes même des qualificatifs très précis : Francis Cabrel est vieux, Jack Johnson est malade et Nicolas Ciccone pleure en chantant. Mon dieu, mais d’où te viennent toutes ces images de ces artistes que tu n’as jamais vus de ta petite vie et qui pourtant sont souvent si près de la réalité.

Vers l’âge de quatre ans, tu me regardes sérieusement et me lances avec une confiance en toi inébranlable : « Maman, sais-tu que tu es vraiment chanceuse toi? (silence) Bien oui, car moi je suis très rare avec ma couleur de cheveux roux, je suis unique! ». Une autre fois où je te demande de ranger tes crayons et tes cartons de couleur sur le sol de la cuisine, tu te lèves et me regardes avec les deux mains sur les hanches en me disant que ramasser des choses, ce n’est pas grave, car ce qui est TRÈS grave dans la vie, c’est le cancer!

Vers six ans, ta vie change du jour au lendemain quand ton papa et moi décidons de nous séparer. Tu réagis fortement sur le coup en nous disant que nous devrions attendre que tu sois en appartement! Malgré tout, tu t’adaptes rapidement et à la fin de ta maternelle, on nous dit que tu as été un rayon de soleil pour ta classe, que tu aides beaucoup les plus petits et les amis qui ont besoin d’aide en classe.

Puis déjà huit ans… durant l’été, tu pars pour la première fois pendant une semaine au camp de vacances. Tu reviens avec les genoux écorchés, mais les yeux remplis d’étoiles. Tu écoutes de la musique populaire, me demandes d’installer Instagram, tu choisis tes vêtements et me parles que tu aimes bien le look « boho ». Tu me répètes encore très souvent : « Je t’aime maman ou I love you more! » Tu es encore très affectueuse. Nous partons ensemble sur un voilier en Grèce et réaliserons un de tes rêves durant cet été.

Puis-je arrêter le temps? Tu auras onze ans et demi en mai prochain. Tu me fais découvrir de la musique chaque semaine, tu as ton style, des lunettes que tu portes avec fierté, tu cuisines de plus en plus. Tu adores voyager et me parles souvent de retourner au Costa Rica où nous sommes allées il y a deux ans. Récemment en voiture, tu m’as dit que tu aimais vraiment ta vie avec tes deux maisons, ta famille avec papa, Kat, les jumeaux, tes chiens et tes amies du Lac-Beauport. Tu es passionnée de théâtre, tu adores la décoration et tu es d’une créativité sans bornes. Tu es soucieuse de l’environnement et tu me parles souvent de ne plus acheter de sacs de plastique (finis les petits jus pour tes lunchs!) et tu aimes essayer plein de recettes végétariennes.

J’espère que notre vie sera encore remplie de doux moments, de voyages, de confidences, de rires et de bonheur. Je t’aime de tout mon cœur ma grande Charlotte, et oui tu es une fille unique à mes yeux!

Véronique Hébert

Je suis tannée d’être forte

Je n’y arrive tout simplement plus. Ça fait dix ans que je tire l

Je n’y arrive tout simplement plus. Ça fait dix ans que je tire le navire à bout de bras. On me trouvait donc bonne, on me trouvait donc forte. J’ai élevé trois enfants pratiquement seule. Parfois couchée en petite boule à pleurer toutes les larmes de mon corps parce que j’ai trouvé ça dur.

La vie m’a envoyé des messages clairs en me disant que je devais me choisir. D’arrêter de pagayer seule et de demander de l’aide. Puis un jour, quelqu’un l’a fait pour moi. J’avais un rendez-vous avec mon médecin. Je n’ai pas eu besoin de parler et j’ai craqué.

Prescription en main, je suis ressortie. J’ai arrêté de travailler deux ans. Deux ans à tenter de remonter une pente déjà trop abrupte. Jamais je n’aurais cru un jour ne plus être capable de me lever le matin pour mes propres enfants. Je ne pouvais plus subvenir à leurs besoins. La réalité me rattrapait avec la pire des gifles que j’aurais pu recevoir. Je me suis promis, plus jamais. Plus jamais je ne voulais retomber aussi bas. Pour moi avant tout et pour mes enfants.

Je sais exactement ce que je ne veux plus dans ma vie. Je sais ce qui gruge mon énergie et ce qui pourrait me ramener à ma période sombre. Je le sais que je suis toujours tout près. Malheureusement. Mais on me dit de continuer, que ça va passer. On juge mes décisions, on me remet toujours en doute. Pourtant, je le sais ce que je vaux. Autant que je le sais, autant que je n’arrive pas à faire le saut. Ma relation m’empoisonne. Je suis devenue agressive envers lui. De la patience, je n’en ai plus. J’en ai eu pendant ses dix ans d’alcoolémie. Maintenant qu’il est sobre, qu’il est devenu celui que j’ai toujours rêvé qu’il soit, je n’en veux plus. Je lui en veux. Il n’a pas été là, jamais.

Il faudrait que je sois compréhensive et que je laisse le passé derrière. Parce que toutes les blessures que j’ai eues ne devraient plus me hanter. Parce qu’une relation, c’est au présent. On s’imagine un futur. Parce qu’aujourd’hui, on jette la serviette rapidement. On dirait que je n’ai pas envie de faire partie de ces statistiques-là. Parce que oui, j’y ai cru. Mais plus maintenant. Je suis brisée. Je ne me reconnais plus. J’ai l’impression que j’ai tout donné à mes enfants pendant dix ans et que maintenant, ils côtoient la pire partie que leur mère peut leur donner. De l’impatience et de la colère refoulée. À la limite, de la vengeance. Parce que oui, ça me fait chier de voir leur père revenir dans leur vie comme si de rien n’était. Parce que lui, même s’il n’est pas là souvent, il a le beau rôle.

Une maman fatiguée qui s’occupe de la maison, des lunchs, des activités, des anniversaires, des courses, etc., seule, c’est plate pour des enfants. Parce qu’avec papa, on ne va pas à l’épicerie. Parce qu’avec papa, on peut écouter un film collés. Parce que maman préfère dormir un vendredi à vingt heures quand monsieur est enfin là. Maman est plate.

Mais maman prend soin d’elle. Maman n’est plus capable d’être la mère, la femme, l’amante et la petite fille intérieure forte. Maman n’a plus envie d’être une femme, sa femme, ni une amante. Maman a juste envie de vous aimer et de profiter du temps avec vous. Je n’ai pas envie d’avoir de la rancune. D’avoir envie de crier chaque fois que j’entends sa voix. J’ai envie de vous offrir une famille saine et équilibrée, quitte à ce qu’elle soit éclatée. Éclatée mais en santé.

Eva Staire

M. Jean-François Roberge, laissez-moi vous parler de mon école-maison

M. le ministre de l’Éducation,

La population a 45 jours pour tr

M. le ministre de l’Éducation,

La population a 45 jours pour transmettre ses commentaires face à votre projet de modifier le Règlement sur l’enseignement à la maison et c’est ce que je fais aujourd’hui, comme une lionne qui protège ses petits. En tant que parent engagé qui a retiré son fils aîné de votre système scolaire parce qu’il s’y flétrissait, je vous demande de donner une chance au règlement actuel, adopté en juin dernier.

Je vous ai confié un petit garçon de cinq ans : curieux, sensible, intelligent et passionné. À la fin de sa 1re année, j’ai retiré de l’école : un enfant en grande souffrance. Un enfant dirigé vers un neuropsychologue par son médecin de famille. Un enfant doué, légèrement hors norme de par son très haut potentiel. Un enfant qui aurait eu besoin de quelques adaptations pour s’épanouir. À partir du moment où J’AI repris la charge de l’éducation de mon enfant, VOUS n’avez plus le droit de l’obliger à quoi que ce soit. Suis-je bien claire?

Vous avez dit : « La grande majorité des parents qui font l’enseignement à la maison avec leurs enfants s’acquittent de cette tâche avec brio. Ces changements ne les affecteront pas. » (Page Facebook — Jean-François Roberge — député de Chambly – 27 mars 2019).

Vous avez tout faux. Les changements que vous proposez nous affectent tous. Et ils nous affectent trop pour les laisser passer sans défendre les droits de nos familles.

Nous faisons partie de ces parents qui, comme vous le dites, s’acquittent de la tâche avec brio. Demandez à ceux qui nous entourent. Demandez même à la directrice adjointe de l’école des Tournesols qui nous écrivait en 2017 pour commenter l’évaluation par portfolio de notre fils : « Je tiens à vous remercier d’avoir été présents le 25 mai lors de la présentation du portfolio de votre fils Emerick. Je tiens particulièrement à vous féliciter pour le beau travail que vous avez accompli avec votre fils au cours de cette année. Les deux personnes qui étaient présentes lors de la présentation d’Emerick ont été plus qu’impressionnées par son aisance et sa culture (connaissance) générale. Selon elles, cela démontrait tout le travail qui était fait avec lui pendant ces périodes d’apprentissages. »

Je suis un parent-éducateur de qualité et oui, ça me dérange que vous vouliez modifier un règlement pour obliger mon fils à retourner à l’école le temps de passer vos examens ministériels!

Lorsque le gouvernement s’est penché sur le dossier de l’enseignement à la maison, il y a un an, j’ai accepté d’abandonner quelques morceaux de ma liberté au nom de la protection des enfants. L’article 599 du Code civil du Québec est pourtant très clair : « Les père et mère ont, à l’égard de leur enfant, le droit et le devoir de garde, de surveillance et d’éducation. » À la base, ce n’est donc pas au gouvernement de gérer le mode d’éducation de mes enfants.

Malgré notre droit de choisir le genre d’éducation à donner à nos enfants et malgré le fait que cela faisait de nous la province la plus réglementée au Canada (https://hslda.ca/fr/un-survol-des-lois-relatives-lecole-maison-travers-le-canada/), les parents-éducateurs québécois ont accepté de démontrer, chaque année, la qualité de l’expérience éducative qu’ils offrent à leurs enfants à la maison. Comment? En avisant le ministère de l’Éducation de leur intention, en fournissant un projet d’apprentissage (incluant l’apprentissage de la langue française, d’une autre langue, de la mathématique, science et technologie, arts, développement de la personne et univers social), en faisant un état de la situation et un bilan de mi-parcours, en participant à une rencontre de suivi, en faisant évaluer la progression de l’enfant chaque année (cinq méthodes au choix, incluant une évaluation par un titulaire d’une autorisation d’enseigner ou un portfolio soumis au ministre) et un bilan de fin de projet.

Mais ce petit pied dans la porte que nous avons laissé passer, pour le bien des enfants, vous le poussez trop loin maintenant! Vous croyez pouvoir obliger mes enfants à passer les examens de votre système scolaire? Vous croyez que je vais accepter que vous jugiez le contenu que je leur offre selon vos épreuves ministérielles? Vous croyez que leur résultat à un examen offrira une image représentative de leur année? Allons, soyons réalistes! Quand j’ai retiré mon fils de l’école, après sa 1re année du 1er cycle, il aurait pu réussir les examens de fin de 2e année sans rien faire de son année d’école-maison. Il avait déjà les acquis. Mais est-ce que ça vous aurait réellement informé sur la richesse de ce qu’il avait vécu pendant l’année? Auriez-vous osé juger nos apprentissages en famille sur la base de ces résultats?

Et s’il les avait échoués? S’il avait été mal préparé pour le genre de tâche à réaliser, s’il avait mal compris, s’il avait eu une mauvaise journée, mal géré son stress ou, tout simplement, des difficultés dans cette matière? Quelle utilité cette note pourrait-elle bien avoir? Quelle pertinence? Est-ce que les difficultés scolaires sont interdites aux enfants scolarisés à domicile? La réussite, obligatoire?

Vous osez appeler un examen ministériel un « levier d’évaluation » (Communiqué de presse — Enseignement à la maison — 27 mars 2019), mais vos examens sont tout sauf un levier. Un levier, ça propulse plus loin et plus haut. Ça facilite, mon cher ministre. Vos examens ne sont que des bâtons dans les roues. Ils ne vous donneront jamais un reflet juste des apprentissages de mes enfants. Ils vous feront plutôt une bonne excuse pour remettre en cause notre droit de vivre les apprentissages en famille. Ils font planer au-dessus de nos têtes des accusations injustifiées de non-fréquentation scolaire et de négligence éducative.

Les examens ministériels ne sont pas la suite logique d’une année de scolarisation à domicile. Ils ne vous permettront jamais de savoir que mon fils (qui a découvert les minéraux précieux du jeu Minecraft en 2015) : a adoré la conférence d’un géologue et la visite guidée du musée de la Commission géologique du Canada en 2016 ; a présenté certains éléments naturels de Minecraft lors de l’Expo-Nature de son groupe de soutien d’école-maison en 2017 ; s’est ensuite découvert une passion pour l’obsidienne (minéral volcanique) en visitant les laboratoires d’archéologie et de zooarchéologie de l’Université Laval avec son grand-père ; a poursuivi ses recherches d’obsidienne sur le Vésuve et l’Etna en Italie ; pour finalement en découvrir en 2019 et rédiger un article sur le sujet pour le magazine qu’il a créé avec ses amis (6 numéros parus). Si vous croyez que je vous laisserai balayer tout ça du revers de la main et juger du succès de sa scolarisation à domicile par sa réussite de vos épreuves ministérielles, vous vous trompez royalement!

Toute personne ayant des commentaires à formuler au sujet de ce projet de règlement peut les faire parvenir par écrit au ministre de l’Éducation :

1035, rue De La Chevrotière, 16e étage

Québec (Québec)

G1R 5A5

Elizabeth Gobeil Tremblay

 

Mon ado dans l’accélérateur de particules

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois ma

J’ai le goût de t’appeler « mon bébé », mais je dois maintenant t’appeler « ma grande fille »… même si, par veto, je conserve le droit de t’appeler « mon bébé », tant que ce n’est pas devant tes amis. Après tout, ça ne fait pas siiiiiiiii longtemps que tu es sorti de ma bedaine!

Bien sûr, dans les dernières années, ton corps s’est transformé. Dans le temps, on se faisait expliquer que le corps se préparait à enfanter… Ne prends pas ça pour une mission urgente! La grossesse peut attendre plusieurs années, tu sais! (Ben oui, je le sais que tu le sais! Tu sais toute la théorie, tu sais comment te protéger, tu sais même que tu ne veux pas être enceinte aujourd’hui ou plus tard, que tu adopteras… mais j’espère que tu sais aussi que la pensée magique n’est pas suffisante pour éviter la grande rencontre utérine ou l’ITS…)

Le chemin que ton corps a pris des années à faire, ta tête le fait en quelques semaines. Comme si les hormones venaient de s’emboîter dans un bloc Lego à grands coups de maillet. Cloc! Nouveau (premier) chum, le printemps qui invite les jupettes, « maman, j’aurais besoin d’un nouveau maillot de bain… je peux choisir un bikini? ». Tu t’ouvres au monde social, tu cherches un emploi à temps partiel, tu donnes des rendez-vous à des amis à l’heure des activités en famille. Ton passage à l’adolescence vient de passer dans un accélérateur de particules et je te le dis, c’est un peu étourdissant pour ta maman (et en même temps, ça me rappelle plein de souvenirs! Les mamans aussi ont été ado avant d’être des mamans!).

J’aimerais ça, moi, pouvoir te garder un peu plus longtemps tout près, mais j’ai tellement espéré que tu serais prête un jour à couper le cordon! Et voici que je dois me rendre compte que tu as trouvé une méchante grosse paire de ciseaux pour faire la coupure! Ta pile de toutous envahit encore ton lit, mais je sais que tantôt, tu les tasseras pour découvrir des plaisirs qui t’étaient inconnus. Tu me donnes encore des méga colleux, mais maintenant, je ne suis plus la seule à en recevoir. Et c’est très sain, tant que tu prends ton temps.

C’est ça, être maman : on joue souvent à l’équilibriste sur son fil, à mi-chemin entre notre rôle maternel et votre autonomie.

Je te regarde aller et je suis fière de toi. Je vois tes valeurs, je vois notre communication, je vois la confiance que tu as en moi et que j’ai en toi, et je suis fière. Mais s’il te plaît, donne-toi quand même la chance de freiner à l’occasion pour que tu redeviennes ma petite fille encore un peu.

Eva Staire

Mes rêves de petite fille

Je me revois, petite fille, mes cheveux châtains tressés derrière

Je me revois, petite fille, mes cheveux châtains tressés derrière mes oreilles et mon habit de jogging rose. Déjà, j’avais trois désirs dans la vie : devenir enseignante, me marier et devenir maman. Après tout, c’est ce que je connaissais des femmes que j’admirais : ma maman, ma grand-maman, mes tantes, mes cousines plus âgées, mes enseignantes. Des femmes que je voulais imiter.

Comment aurais-je pu vouloir devenir quelque chose d’autre? C’est ce que je connaissais. C’était un rêve rassurant. Dans ce temps-là, les femmes avaient encore des choix de carrière limités et des choix de vie encore plus restreints. Rester célibataire et sans enfants n’était presque pas pensable. Je me voyais donc devant une classe pendant le jour, puis le soir, au milieu de mes nombreux enfants avec mon gentil mari.

J’ai étudié et je suis devenue enseignante. Je me suis mariée et… j’ai appris après plusieurs années d’essais que j’étais infertile. Allo la déception! J’avais l’impression que la vie se moquait de mon rêve, alors j’ai invité cette vie dans le ring de lutte. Je l’ai prise à bras le corps et je lui ai fait comprendre que ce n’était pas elle, la boss de mes rêves. Et à ceux qui m’ont dit : « Peut-être que tu n’es pas due? », j’ai répondu : « Regardez-moi bien aller ».

Examens médicaux, prisesssss de sang, échographies, prise de température tous les matins, innombrables mois d’attente. Jusqu’à une première insémination qui a fonctionné. Un bébé! Puis un autre, et encore, et encore! Quatre enfants (cinq en comptant mon bébé-jumeau-décédé-dans-mon-bedon), pour une femme infertile : on peut dire que j’ai déjoué les pronostics! J’ai gagné mon pari et mon rêve.

Notre mariage faisait des envieux, j’enseignais à l’université, et j’avais mes bébés.

Le temps passait et rendait évident le fait que mon emploi entrait en compétition avec mon choix d’être maman. Vous savez ce que c’est : on enseigne toute la journée et les seize heures restantes, on prépare les cours suivants ou on corrige suite aux cours précédents. Mes enfants étaient exigeants, dormaient peu, crisaient beaucoup. J’ai décidé de mettre de côté l’enseignement pour pouvoir avoir une vie. Pour moi, pour mon couple et pour ma famille. J’ai opté pour un emploi que j’aime tout autant, mais qui me permet de laisser ma pile de dossiers au bureau le soir. Ma décision a été payante, mes enfants sont heureux et moi aussi.

Éventuellement, j’ai aussi décidé de rompre mon mariage. J’ai vécu le rêve du p’tit-couple-bungalow-deux-voitures-dans-l’entrée, mais j’ai aussi vécu l’anti-rêve du couple qui se désintègre. J’ai préféré tourner le dos à cette union après des années à essayer d’y faire face. J’ai vécu mon rêve de petite fille, mais j’ai aussi su faire évoluer mon rêve et re-choisir le bonheur.

Par contre, mon rêve d’être entourée d’enfants, de les voir grandir, de les accompagner, de les soutenir et de les aimer contre vents et marées, ça, personne ne me l’enlèvera. Si j’avais eu à abandonner le navire, je l’aurais fait quand le quotidien avait des airs de tsunami. Et je ne l’ai pas fait. Capitaine Nathalie a gardé le gouvernail en main, et jamais je ne le lâcherai. Jamais je ne les lâcherai. Mes enfants grandissent, ils s’éloigneront au fil de leurs propres rêves et reviendront vers moi au fil de la vie qui va. Et je suis là, je serai là, et ils le savent.

Mon rôle de maman n’est ni facultatif, ni transférable, ni temporaire. C’est le rôle d’une vie, de ma vie. Ce n’est pas qu’un rêve, c’est une réalité. Merveilleuse.

Nathalie Courcy

 

La méditation pour les NULS

Mon titre vous a certainement fait sourire… Vous vous souvenez de

Mon titre vous a certainement fait sourire… Vous vous souvenez de la collection des guides pour les nuls?) Lorsque j’ai entendu parler de méditation la première fois (dans une conférence de Christine Michaud, il y a plusieurs années), j’ai presque eu envie de fuir. Moi qui aimais tant cette femme… voilà qu’elle était rendue bien trop ésotérique pour moi! Je m’imaginais presque devoir me raser les cheveux comme les moines, changer de religion ou déménager en Inde pour pratiquer cette mystérieuse technique que je voyais réservée aux êtres dotés d’une spiritualité mythique. Et si c’était plus facile que je le croyais?

Premièrement, avant de vouloir méditer pendant 30 minutes, il faut commencer par essayer pendant 1 ou 2 minutes de vider son cerveau et de se concentrer sur sa respiration. Selon Wikipédia, dans la méditation dite de Pleine conscience, par exemple, le méditant se repose confortablement et silencieusement, centrant l’attention sur un objet ou un processus : « … Glissant librement d’une perception à une autre… Aucune pensée, image ou sensation n’est considérée comme une intrusion… »  Facile à dire, mon œil! Pour moi, ordonner à mon hamster d’arrêter de tourner ou de parler est quasi impossible sauf lorsque je dors!

Heureusement, malgré de premiers essais que furent assez pénibles, j’ai tout de même persévéré et je me suis rendu compte que lorsque je me concentrais sur de la musique ou des paroles, cela me permettait de ralentir mes pensées plus facilement. Dernièrement, j’ai même eu une révélation (quasi divine) en découvrant la belle voix de Nicole Bordeleau sur Itunes. Sa méditation de la montagne m’a réellement permis de savourer les bienfaits de pouvoir arrêter la course folle de mes pensées dans mon cerveau au coucher ou même le matin quand je sens que, dès le réveil, l’angoisse me serre la gorge.

Autre bonne nouvelle, j’ai même essayé (de ma manière subtile, je vous avouerais) quelques minutes de relaxation au coucher avec ma fille il y 3 ans avec de la musique de dauphins. Le soir avant un exposé oral, elle me demande même automatiquement d’écouter quelques extraits. Je lui demande de chasser ses pensées et de se concentrer sur sa respiration et de laisser les dauphins lui parler doucement. Je vous assure que le sommeil ne tarde pas à venir. Nicole Bordeleau a même un disque de relaxation pour enfants sur Itunes que je conseille souvent à des amies. À essayer à petites doses et en intégrant ces moments de douceurs comme une période de calme où l’enfant peut trouver des solutions pour s’apaiser graduellement ou quand nous-mêmes ne savons plus comment faire pour faire le vide en période de stress intense.

Vous avez envie d’essayer?

https://itunes.apple.com/ca/album/meditations-pour-mieux-vivre/

https://itunes.apple.com/ca/album/relaxation-pour-enfant/

https://play.google.com/store/music/album/Dolphins_Dream_of_the_Dolphins?id=Bf2yvmhewvujcnt2ltgcu7cnitq

Pour tous commentaires ou pour me partager vos coups de cœur en musique de relaxation ou vos trucs pour faire le vide : V23hebert@icloud.com

Véronique Hébert

Ce changement pour l’environnement

Dans mon ancienne vie (avant les enfants), j’étais de celles qui

Dans mon ancienne vie (avant les enfants), j’étais de celles qui allaient faire son épicerie avec des sacs en tissu, qui faisait du compost, de la récupération et du covoiturage avec Allo Stop… Oui, oui, on parle bien des années 2000, il y a déjà presque 20 ans de cela. J’avais déjà ma coupe menstruelle, je faisais mon pesto, mon pain, mes tomates séchées et mon houmous maison. Je vivais dans une vraie commune avec sept colocs aussi différents les uns que les autres. Je faisais de l’aide humanitaire et voyageais « backpack ». À cette époque, j’étais avant-gardiste, je croyais que « plus tard », je vivrais de simplicité volontaire.

Puis tranquillement s’est installée en moi cette attitude matérialiste. Les voyages en tout inclus, la grosse maison, les voitures polluantes, les couches jetables, les iPad, les portables, les cellulaires, les télés, la tribu d’enfants… Quatre pour être plus précise! Cette roue sans fin de la surconsommation… Puis, j’ai eu cette prise de conscience : j’avais laissé une immense empreinte carbone dans les quinze dernières années alors que ce n’était pas dans mes valeurs initiales!

Remplie de culpabilité, pour ma conscience personnelle et afin d’avoir une meilleure empreinte écologique, j’ai décidé d’apporter de petites modifications dont les effets s’additionnent.

Dans notre maison par exemple, nous avons opté pour des thermostats et des lumières extérieures programmables. Nous n’avons acheté que des lumières DEL (diodes électroluminescentes) et ENERGY STAR, installé des urinoirs et opté pour une quantité importante de fenêtres. Nous avons cessé d’acheter des sacs Ziploc et remplacé les essuie-tout par des linges lavables et absorbants. Il n’y a plus de produits ménagers toxiques dans ma maison. Mais ce n’est pas tout! Fini les serviettes hygiéniques, les tampons démaquillants jetables et les bouteilles de shampoing.

Il y a désormais une panoplie d’options fort intéressantes pour modifier nos habitudes de consommateurs. Le shampoing en barre et les serviettes hygiéniques lavables en sont de bons exemples. Côté alimentation, nous avons aussi diminué notre consommation de viande en trichant les enfants avec le tofu qui est maintenant disponible sous toutes ses formes. Il ne faut surtout pas passer sous silence le compost, le jardinage et l’achat local. La planification d’achats environnementaux comme l’auto électrique est devenue un autre exemple que nous considérons.

Par tous ces petits changements, j’aspire à un retour du balancier. Une forme de distorsion qui me permet de croire que mes gestes écologiques vont contrecarrer ma consommation excessive… Même si je sais que malgré tous mes efforts, mon bilan carbone est grandement supérieur à mon empreinte écologique. Comme les options écologiques sont maintenant considérables, chaque effort et chaque changement comptent grandement pour cette belle planète Terre.

J’aspire de plus en plus à être écologiquement responsable!

Amélie Roy

Remonter dans le train de la vie (ou le regarder passer)

Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en <e

Il y a trois ans, j’étais en épuisement professionnel, pas en burnout. C’est drôle parce que dire burnout, épuisement professionnel ou trouble d’adaptation, c’est pas mal pareil. L’utilisation de ce terme était remplie de préjugés. Aujourd’hui, je me rends compte que l’usage de l’un ou l’autre de ces termes éveille encore des préjugés et des réactions issues de la méconnaissance de cet état. Une de mes amies m’avait demandé : « Comment tu te sens? ». J’ai répondu : « Je suis épuisée, tellement épuisée. ».

C’était comme si j’avais manqué le train, parce que mes pieds restaient collés au quai d’embarquement. J’étais épuisée.

Je suis restée longtemps sur le quai de la gare, déconnectée. Je savais que je devais prendre le train. Je ne savais plus lequel je devais prendre. Je ne savais plus où je devais aller. Du bout du quai, je l’ai vu arriver. Je pensais que c’était le bon. Puis, je ne savais plus. Comme il ralentissait, je me disais : « Je dois me préparer à embarquer ».

Puis, je regardais les portes. Laquelle était la bonne? Je ne savais plus. Il me semblait toujours que c’était celle qui venait de me passer sous le nez. Puis, le train s’est arrêté. Je suis restée immobile à regarder la porte et mes pieds. À regarder encore la porte et mes pieds. Je n’arrivais pas à savoir laquelle était la bonne. Les portes se sont refermées. Le train commençait à repartir. Et comme je n’étais toujours pas embarquée, j’ai alors cru que ce n’était pas le bon, tout comme les trois trains précédents que j’avais vu arriver et partir sans bouger.

Mais, si celui-ci était le bon? Qu’allait-il se passer? Ma respiration était courte. L’air était difficile à trouver. Mes yeux étaient inondés de peurs, de déception et de culpabilité. Je ne bougeais pas. Je ne respirais pas trop non plus. Je n’étais qu’une ombre, une ombre de moi, l’ombre de mes aspirations déchirées. J’étais devenue sans trop m’en rendre compte une passagère qui ne savait plus où elle devait aller pour faire quoi et être qui pour quelle raison qui était de toute façon écrite où et par qui?

C’est à ce moment précis que j’ai constaté que mon rire ne riait plus, que mon désir ne se faisait plus sentir. J’étais envahie par le sentiment d’avoir vendu ma vie. Parce que le temps qui composait ma vie était occupé par du vide. Du vide passé sur trop d’autoroutes étroites, occupées par trop de gens pressés. Du vide dans mes yeux qui ne voyaient que de l’eau. Ça donne un effet déformé à tout ce que je regardais même lorsque mon regard se déposait sur mon mari et sur mes enfants. C’est pourquoi tant de culpabilité. Comment ai-je pu me rendre là? Me rendre au point où je regarderais ma famille sans y voir cette si belle lumière qui y jaillissait et sans pouvoir y porter une meilleure attention.

Tout à coup, je reviens à moi ; un train arrive. Le train s’arrête. Le train passe. Et j’accepte de le laisser partir. Une petite lueur d’espoir me dit que je saurai sûrement dans lequel embarquer après avoir bu un bon café… Un deuxième café et après avoir médité, après avoir dormi, puis après m’être déposée pour retrouver l’amour de moi, l’estime de moi, la confiance en moi qui s’étaient envolés je ne sais trop quand. Peut-être que je dois d’abord retrouver mes valeurs et mes priorités. Peut-être que c’est après avoir médité à nouveau. Je me suis dit que je le saurais probablement après quelques sorties avec des amies fantastiques et après avoir lu 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 excellents livres pour nourrir mon esprit. Enfin, je comprends que ce n’est qu’après avoir retrouvé le sourire, la joie de vivre et l’espoir qui m’habitent pour reprendre confiance en la vie, l’accueillir et la chérir à nouveau que je saurai dans quel train embarquer.

Aujourd’hui, je suis remontée dans le train. Et dans les moments où je me sens moins bien, j’ai besoin de me retrouver. Si tu as besoin de te retrouver ou si tu as simplement envie de nourrir ton estime de toi, je te propose un exercice sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne

Madame X

Cette année, j’ai fait la connaissance d’une femme dévouée, hu

Cette année, j’ai fait la connaissance d’une femme dévouée, humaine et remplie de bonté. Elle est l’une des trop rares familles d’accueil du coin. Elle accueille des enfants de la DPJ, retirés idéalement temporairement de leur famille, le temps que leurs parents reprennent leur vie en main et reviennent les chercher. Dans un monde idéal. Ce que fait cette femme, que l’on appellera « Madame X », est tout simplement remarquable. Elle donne à ces enfants une famille, une vraie, une routine stable, un cadre sécuritaire, mais surtout, beaucoup, beaucoup d’amour…

Dernièrement, une intervenante de la DPJ l’a contactée pour savoir si elle pouvait accomplir un autre miracle. Elle passait l’appel de l’hôpital, à l’unité des naissances, où une petite fille venait de voir le jour. La DPJ cherchait désespérément une famille de confiance qui pourrait l’accueillir, à un jour de vie. Et c’est là que l’histoire commence…

Ce petit être a eu un mauvais départ dans la vie. Sans parents, sans se sentir aimée ni désirée. Et elle a eu beaucoup de chance de tomber sur Madame X, qui l’a accueillie à bras ouverts dans sa maison. Qui lui a fait une chambre magnifique. Qui lui a offert toute une garde-robe. Qui se lève aux heures la nuit pour la nourrir. Mais surtout, qui la prend dans ses bras aussi souvent qu’elle le peut.

Quand j’ai su son histoire, je n’ai pas pu m’empêcher de lui proposer mon aide. Comme elle avait d’autres enfants à gérer et des tâches à faire, peut-être que je pouvais au moins lui offrir une paire de bras supplémentaires pour bercer la nouvelle arrivée… ce qu’elle a accepté de bon cœur. Pas qu’elle ait besoin de moi. Elle est parfaitement capable de tout gérer seule. Mais je pense qu’elle a compris que ça me ferait aussi beaucoup de bien. Mon horloge biologique étant un peu mêlée ces temps‑ci, elle sonne sans arrêt même si je tente de l’éteindre… Bercer un nouveau-né m’aiderait peut-être à l’apaiser, me suis‑je dit. C’était donnant-donnant finalement.

Cet enfant, c’est un petit livre de vie, rempli de pages blanches qui détermineront son avenir. Le premier chapitre de sa vie a été écrit sur un coin de table, à grands coups de stupéfiants. Mais il reste bien des chapitres encore vierges… et grâce à Madame X, ils seront écrits avec soin avec un ordinateur compétent et des outils adéquats. Grâce à Madame X, ces chapitres seront remplis de petits bonheurs du quotidien, de berceuses avant le dodo et de beaucoup d’amour.

La première fois que je l’ai prise, mon cœur a fondu. Littéralement. Une petite rouquine avec de beaux grands yeux bleus. Je n’arrivais pas à croire que c’était possible. Je me répétais que ça ne se pouvait juste pas d’abandonner son bébé. J’avais la tête remplie de jugements et le cœur gros. Je l’ai bercée sans jamais la déposer, parce que je me disais qu’à partir de maintenant, cette enfant ne pouvait plus jamais avoir trop d’amour dans sa vie. Je lui ai répété qu’elle était magnifique et qu’elle était en sécurité. Elle dormait paisiblement et moi, je la gavais d’amour.

Puis, j’ai repensé à ces parents‑là… Mes premiers jugements envers eux ont été très durs, je l’avoue. Puis, j’y ai vraiment repensé. Ces humains‑là ont compris qu’ils n’étaient pas encore au point pour s’occuper de ce bébé‑là. Désirée ou pas, elle méritait au moins des parents qui s’occuperaient bien d’elle. Ils lui ont donné la vie, mais aussi le plus beau cadeau qu’ils pouvaient lui offrir ce jour‑là… L’abandon. Parce qu’on pense à l’abandon comme à un geste horrible au premier regard, alors qu’il peut en fait s’agit d’un énorme sacrifice.

Ils lui ont offert une nouvelle maman aimante. Ils lui ont offert plus de jouets qu’ils ne pourront jamais en acheter. Ils lui ont offert une famille et une maison. Mais surtout, ils lui ont offert une personne qui lui donnera tout l’amour qu’ils auraient aimé pouvoir lui donner…

On ne saura jamais d’où elle vient, cette petite rouquine aux yeux azur. Mais nous savons que grâce à Madame X, elle pourra accomplir de grandes choses, dans un avenir rempli de promesses. J’ai un immense respect pour ce que Madame X fait avec ces enfants qui ont eu un mauvais départ dans la vie et je reste persuadée qu’ils peuvent encore gagner la course.

J’admire son dévouement et son don de soi dans la société. Et ce qu’il y a de plus beau dans cette histoire, c’est que Madame X ne fait pas tout ça pour se faire remercier, ni admirer, ni respecter. Elle le fait pour faire le bien, c’est tout. Et je me dis que si tout le monde faisait aussi bien le bien, on aurait un monde vachement beau.

Joanie Fournier

 

Inaptitude parentale temporaire

Nous voulons tous être les meilleurs parents du monde. Nous voulons

Nous voulons tous être les meilleurs parents du monde. Nous voulons être des parents parfaits. Nous priorisions les enfants et leurs besoins avant les nôtres. Nous nous privons afin de leur offrir le meilleur. Mais qu’en est-il de NOTRE bien-être?

Dans mon cas, je suis monoparental. Loin de dire que je fais pitié ou que ma vie est plus difficile. J’ai une famille formidable qui m’aide beaucoup. Malgré tout, j’ai mes problèmes, mes démons. Mais voilà qu’en septembre dernier, plus rien n’allait! J’ai totalement dérapé. Je faisais des crises d’angoisse par-dessus crises de panique. Je ne dormais plus que trois ou quatre heures par nuit.

La consultation médicale et la médicamentation ont suivi. Par contre, mon état laissait encore à désirer. J’ai tout simplement flanché. J’ai commencé à boire beaucoup et tous les jours. À ce moment, j’étais inapte dans mon rôle de mère. Un deuxième rendez-vous s’imposait.

Ma mère a pris soin de ma fille pendant un weekend complet. Je me suis permis de pleurer toutes les larmes de mon corps, d’écrire une lettre d’adieux, même deux. À partir de ce weekend-là, je me suis promis qu’une fois par semaine, je penserais à moi. Je n’ai pas besoin de gardienne pour penser à moi. Juste de pouvoir prendre un bain sans être dérangée ou bien d’écouter de la musique sans entendre « moi, je veux la Reine des neiges ». J’ai aussi décidé de me chercher un nouvel emploi.

Aujourd’hui, je peux dire que je vais mieux.

Aujourd’hui, je peux dire que j’adore mon emploi.

Aujourd’hui, je suis capable de dire NON.

Parce que je pense aussi à moi!

Véronique Ménard Lauzé

 

Le don d’organes : signez donc!

En écoutant Deux filles le matin ce matin au garage, l’i

En écoutant Deux filles le matin ce matin au garage, l’inspiration et les souvenirs me sont revenus. Je ne parle pas souvent de ces souvenirs douloureux pour la famille de mon défunt conjoint, mais ce matin, j’avais le goût de vous dire : SIGNEZ! Signez votre carte pour le don d’organes, c’est tellement important!

Il y a déjà 14 ans, mon beau-père a été greffé. Eh oui, mon défunt conjoint a eu un cœur artificiel, mais mon beau-père aussi! Beau-papa a vécu avec un cœur mécanique pendant presque deux ans. Deux années difficiles à vivre avec une batterie… deux années à traîner le poids de son cœur à sa ceinture. Pendant ces deux années, il y a eu de grosses épreuves.

Presque un an après l’implantation du cœur mécanique, celui‑ci a fait défaut! Imaginez ça, votre cœur mécanique qui lâche. Le son infernal de la batterie qui vous avertit que plus rien ne fonctionne. Premiers répondants, ambulanciers. Et le voisin qui pompe manuellement cette batterie qui le maintient en vie.

Ils ont dû changer le cœur mécanique, car aucun cœur n’était disponible pour lui. Et si tout le monde signait se carte, aurait-il eu à subir cette intervention qui l’a laissé dans un coma pendant un bon deux semaines?

C’est en novembre 2004 aux petites heures du matin que l’appel est entré. On avait enfin un cœur pour beau-papa. Un mois et demi avant, j’avais appris que j’étais enceinte. Notre bébé aurait un grand-papa qui pourrait jouer avec elle, la prendre. Mais tout ne s’est pas passé comme ça aurait dû. Suite à la greffe, quelques heures après sa sortie de la salle d’opération, beau-papa nous a quittés. Le cœur n’a pas résisté à la greffe.

Tout ce que mon beau-père voulait, c’était la greffe. Il a milité, est allé en entrevue à la télé, a participé à des événements pour le don d’organes. Il l’a eu son cœur, il en a fait du chemin pour se rendre là. Malheureusement pour nous, il n’a pas pu en profiter. Il n’est pas là pour profiter de ses cinq magnifiques petits-enfants, mais il l’a eue, sa greffe!

Quand on a annoncé à mon défunt conjoint que la seule solution pour lui était un cœur artificiel, un pont pour une greffe future le temps que ses organes internes se rétablissent, ce fut tout un choc. Lui qui avait toujours dit que JAMAIS, il n’aurait de cœur artificiel. Il a accepté de vivre cette épreuve pour nos enfants, pour moi, pour sa mère et sa sœur!

Il a eu son cœur artificiel 17 jours et oui, ses organes se rétablissaient, mais son foie était trop malade déjà. Il n’y avait plus rien à faire.

Aujourd’hui, quand je repense à toutes ces épreuves, je dis OUI! Il faut signer vos cartes, car on ne sait jamais si un ou deux membres de notre famille en auront besoin.

Annie Corriveau