Archives avril 2019

Me choisir, les choisir

Ce n’est pas du jour au lendemain que je me suis choisie et ce n

Ce n’est pas du jour au lendemain que je me suis choisie et ce n’est pas encore gagné! Mais tout doucement, je me priorise. Je me fais des cadeaux et je me fais tendresse.

Toute mon adolescence,

J’ai juré, promis, hurlé!

Que jamais je n’échangerais mes ami(e)s. Qu’ils seraient toujours là dans ma vie, présents tout autant qu’à mes seize ans.

À mes 18 ans, j’avais déjà laissé derrière plus que la moitié de mes amitiés du secondaire.

Mais ce n’était pas grave, ils reviendraient. Ça passerait.

Ils ne sont jamais revenus.

À 20 ans, enceinte jusqu’aux oreilles… et endeuillée comme jamais je n’aurais cru possible de l’être, j’ai rencontré la solitude.

Celle que je ne croyais pas possible.

Une solitude qui ne m’a pas plu et que j’ai dû combler par des amitiés plutôt futiles ou vides. Qui ne sont plus aujourd’hui, évidemment. Mais mes ami(e)s reviendraient… Ils vivaient autre chose et je leur pardonnais. Ils ne sont pas revenus depuis… pas vraiment… jamais réellement.

Maman disait toujours : « Tu vas voir à 30 ans, tu vas les compter sur deux mains tes vraies personnes. Et à 40, une main sera suffisante. »

Et moi, je levais les yeux au ciel, car clairement elle ne comprenait pas à quel point moi, je n’étais pas faite ainsi. Mes amitiés étaient solides et traverseraient le temps.

Le jour de mes 30 ans, sous un gros soleil brûlant, j’ai parlé avec ma petite enfant en dedans.

Je lui ai dit que finalement, maman n’avait pas si tort que ça. Me v’là à 30 ans… avec beaucoup moins d’ami(e)s que j’en avais.

Je me suis surprise dans la dernière année à ne pas avoir envie de rien planifier pour le weekend qui venait… Improviser avec ma famille est devenu un besoin.

Tous mes soirs de semaine, je me les garde… pour faire des gratouilles à mon bébé et pour cuisiner leurs mets préférés.

Rire avec mon chum. Retomber en amour, se donner du temps ensemble. Arrêter de courir tout le temps.

J’ai tellement cuisiné pour des gens dont je n’ai jamais même vu la maison.

Tellement écouté et donné à des gens qui n’ont même jamais fait la rencontre de mes garçons.

Me voilà aujourd’hui.

Plus heureuse que jamais avec juste assez d’anges et de personnes en or pour combler mes dix doigts. Comme le disait maman.

La quantité ne vaudra jamais la qualité.

Je l’ai compris!

L’amitié, ce n’est plus de se voir chaque jour, mais de se sentir accepté et respecté malgré le temps qui a filé.

C’est de ne pas se forcer pour répondre au téléphone ou pour aller souper avec quelqu’un pour qui on fait un « effort ». En me choisissant, j’ai choisi ceux qui m’aiment finalement!

Lisa-Marie Saint-Pierre

 

Ode à toi, travailleur de la neige…

En ce matin printanier, j’ai une pensée pour toi, mon déneigeur.

En ce matin printanier, j’ai une pensée pour toi, mon déneigeur. Tu ne l’as pas eue facile cet hiver.

Je pense aussi à toi, déneigeur de la ville.

De longues heures, souvent nocturnes, passées derrière ton volant à contourner les véhicules stationnés en pleine rue malgré l’interdiction. À redoubler d’ingéniosité pour trouver une place à toute cette neige et cela, en prenant soin de ne pas envahir le patio d’un client, sans enterrer la clôture d’un autre et en évitant la haie de cèdres du voisin…

Je pense à ta famille. Ta conjointe qui a pris le relai plusieurs matins afin de t’accorder un moment de répit. Tes enfants qui ont sans doute écopé de ton absence trop fréquente cet hiver.

Je pense aux livreurs, aux laitiers, aux facteurs… Je revois mes escaliers déneigés de justesse entre deux tempêtes.

À vous tous, en ce matin qui éloigne enfin les longues nuits enneigées, je dis merci.❤️

À tous ces gens et au nom de tous ceux qui se sont sentis en sécurité grâce à vous, je dis merci.❤️

Karine Lamarche

Ne pas distraire

Déjà quelques semaines que je me balade avec mon chien d’assista

Déjà quelques semaines que je me balade avec mon chien d’assistance un peu partout et je note certains problèmes. Que ce soit dans les épiceries, cliniques médicales, magasins, hôpitaux ou tout autre lieu public, c’est le même phénomène.

Pourtant, il est bien écrit sur la veste de mon chien d’assistance : Ne pas distraire. Dès que j’ai le dos tourné, un adulte en profite pour lui tendre la main pour caresser ma chienne. Aussitôt que je me retourne, la personne retourne sa main vers elle. Encore pire, d’autres vont carrément la caresser devant mes yeux ou bien lui parler.

Le client à côté d’un de mes amis dans un café avait même tenté de donner une bouchée de beigne à son chien d’assistance.

Un beau matin, je me suis rendu à un rendez-vous dans un hôpital et une professionnelle s’est mise à parler à ma chienne.

Je lui ai dit : « Excusez-moi madame, mais vous ne pouvez pas parler à mon chien d’assistance. »

Elle était toute surprise et m’a répondu : « On ne peut pas? »

Je lui ai alors dit : « Madame, c’est écrit sur sa veste de ne pas la distraire. Si j’étais en fauteuil roulant, est-ce que vous viendriez parler à mon fauteuil? C’est la même chose. »

Puis je suis parti et j’avoue qu’elle était surprise, mais je ne suis pas sûr qu’elle ait bien compris le message. Ma chienne Théra est mon outil thérapeutique pour m’aider à vivre une vie normale, comme les autres. En tout cas, j’essaie d’être capable de vivre le plus possible comme les autres, mais ce n’est pas possible pour moi. Par contre, Théra m’apporte beaucoup, elle m’aide à sortir et à diminuer mon stress. Elle est là lors de mes crises d’anxiété pour me soutenir. Elle joue un rôle majeur pour moi. Même chose pour quelqu’un qui a perdu ses jambes et qui a besoin d’un fauteuil roulant.

Donc si vous la caressez, lui parler ou la distrayez, elle ne fera plus son travail pour moi. C’est comme si vous manquiez de respect envers moi qui suis blessé. Blessé pour avoir servi mon pays. Blessé pour que vous, messieurs et mesdames, soyez confortables dans vos salons tous les soirs. Pendant que vous aviez du plaisir en famille, j’étais à l’étranger dans des situations difficiles et loin des miens. Mais c’était mon choix de vous défendre et soyez sans crainte, car je ne vous en veux pas du tout. C’est le simple fait que les gens ne sont pas informés. Voilà le but de mon article : vous informer, cher public.

Souvent les gens me voient avec mon chien et pensent que j’entraîne un chien pour une autre personne. Car après tout, j’ai 48 ans, ma blessure est invisible et j’ai deux enfants en bas âge.

Bien souvent aussi, on me demande si mon chien est un chien Mira. Je réponds que non, c’est un chien Audeamus. Puis je leur dis qu’Audeamus est un organisme gratuit pour les vétérans blessés, par exemple par le trouble de stress post-traumatique. Ce qui m’étonne, c’est que les gens me répondent : « Merci pour votre service ». Chaque fois que ces mots sont prononcés, je dois me serrer le visage pour ne pas verser une larme même si cela me fait chaud au cœur d’entendre leur reconnaissance.

Donc je vous demanderais à tous, par respect pour mes frères et sœurs d’armes, de vous abstenir de distraire notre soutien vital. Ou bien si vous nous croisez, demandez-nous au moins la permission avant de parler ou de toucher à notre chien. Des fois, je permets aux gens qui me demandent poliment de caresser un peu mon chien d’assistance. C’est une question de gestion du nombre de fois aussi pour moi dans la journée et dans la semaine, et des circonstances.

Le même respect est de mise pour tous les autres organismes au Québec, car il y en a beaucoup que vous ne connaissez pas. Chaque organisme a ses fonctions, il y en a pour les autistes, pour les personnes épileptiques, pour les enfants TDAH, etc.

Donc, soyez s’il vous plaît respectueux et vigilants, car toutes ces personnes ont un besoin constant de leur chien d’assistance.

Merci pour votre respect.

Carl Audet

 

Et si c’était moi?

Des épreuves peuvent nous frapper à tout moment, et ce, depuis la

Des épreuves peuvent nous frapper à tout moment, et ce, depuis la nuit des temps. Les campagnes GoFundMe ont remplacé les traditionnelles tirelires depuis quelques années déjà.

Il y a cent ans, tout un village s’unissait pour reconstruire une maison incendiée. On se relayait pour prendre soin des enfants d’une voisine malade.

Aujourd’hui, c’est par un simple don qu’il nous est possible d’apporter notre soutien, de témoigner notre empathie à quelqu’un qui traverse un moment difficile, qu’on le connaisse ou pas.

Les levées de fond suscitent toutes sortes de réactions. J’ai eu ces questionnements, moi aussi. Où va cet argent, réellement?

Et j’en suis toujours venue à cette conclusion : ET SI C’ÉTAIT MOI?

Mes filles sont en santé ; j’ai de la chance. Tout comme les gens qui m’entourent, tout comme moi.

Et si un jour, tout basculait?

Récemment, une amie a annoncé son cancer sur les réseaux sociaux. Une jeune mère de trois enfants, monoparentale. Une femme remplie de vie.

Et son frère a lancé un GoFundMe.

Christina, elle peut être votre sœur, votre mère, votre collègue, votre amie. Christina, elle pourrait être moi. Elle pourrait être vous.

Parce que son histoire pourrait être la mienne, parce que j’aimerais recevoir le soutien financier essentiel qui me permettrait de traverser cette épreuve avec le cœur plus léger, j’ai donné.

Et je me dis que plusieurs petits dons, ça fait beaucoup au final.❤️

Je partage ici le lien pour que son frère puisse atteindre son objectif…

Christina, on est tous avec toi.🌸

Karine Lamarche

Sauf votre respect

Je circule normalement, j’approche d’une intersection...

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Je circule normalement, j’approche d’une intersection…

Je roule quelques kilomètres au-dessus de la limite, je vois ce VUS noir luisant qui approche d’un arrêt. Il veut tourner à gauche. Le conducteur me regarde, ralentit et… fonce! Je dois faire une manœuvre pour éviter de l’emboutir. Son beau véhicule hors de prix – du moins, il le serait, si les taux à la location n’étaient pas si bas.

Pas de rage au volant, je n’ai même pas klaxonné. J’avais prévu ce geste irréfléchi. Cette personne n’a fait qu’une démonstration. Bien plus évidente que de sa seule incapacité à suivre le Code de la route. Le respect, c’est une denrée rare. De plus en plus. Un moi, aussi important, doit toujours s’exprimer librement. Au détriment des autres humains. Encore plus dans un tel véhicule de luxe.

J’espère simplement qu’il se reconnaîtra ici. Comme bien d’autres…

Je l’imagine dans toute sa complexité. Un être malheureux. Comblé de biens inutiles. Il veut la reconnaissance de la société, pour son succès. Mais sans offrir en retour un élément essentiel de la vie en collectivité. Le respect.

Cette personne pourra facilement se justifier. Après tout, les réseaux sociaux valorisent les gestes égoïstes. Je suis, donc je m’exprime! Rarement je vais me soucier des autres. Je me sais meilleur qu’eux, après tout.

Ce n’est qu’une anecdote. Vous avez sans doute mille exemples, au quotidien, de tels gestes égoïstes. Parfois subtils.

J’ouvre la porte de la voiture à mon amoureuse. Ce n’est pas de la simple galanterie d’une autre époque. C’est pour dire publiquement : je te respecte, mon amour. Tu es importante dans ma vie. Mes bottines doivent suivre mes babines. Comme je vais y aller aux inconnus d’un sincère « Bonjour, comment allez-vous? » avant même d’exprimer ce que je veux. Le respect, c’est un des rares trucs qu’on doit donner, si on veut en recevoir.

Mettez-vous donc de côté. Le plus souvent possible. Donnez à l’autre toute la place que vous souhaitez, pour vous-même. C’est le principe même du respect.

Vous verrez, on se sent mieux et bien plus heureux…

michel

 

La saga des gâteaux ratés

Vous assisterez dans les prochaines lignes à un gros trip d’autod

Vous assisterez dans les prochaines lignes à un gros trip d’autodérision. Et je suis pas mal certaine que ça va sonner une cloche à quelques parents…

Mes aînées sont nées dans la période pré-Etsy. Et heureusement pré-médias sociaux, parce que j’aurais vécu une honte incommensurable. Si on voulait gâter nos enfants pour leur naissance, leur anniversaire, leur baptême… on utilisait notre imagination et notre faible expérience en décoration de gâteaux.

Maintenant que vous comprenez le contexte, vous pouvez m’imaginer avec toute ma bonne volonté de nouvelle maman qui veut créer des souvenirs mémorables dans la tête de ma fille. Elle allait avoir un an. J’avais vu ma mère et mon frère faire des pièces montées magnifiques pour des mariages, des Calinours pour ma fête, des fusées sucrées, des berceaux en trois dimensions et en crémage. L’équation était facile : j’avais tout pour réussir un simple cœur en gâteau entouré de dentelle faite de graisse et de sucre en poudre!

Le cœur avait l’air d’un cœur, c’est déjà beaucoup! Mais le tout était… jaune. Ben oui, parce que moi, j’avais eu la chouette idée d’acheter de la graisse dorée. Bravo. En tout cas. Je m’étais dit qu’à un an, ma fille n’y verrait que du feu. Ou un gros motton couleur soleil.

Ce que je ne savais pas, c’est que cette catastrophe culinaire marquait le point de départ d’une longue suite de gâteaux moffés. Aucune de mes « créations » n’a ressemblé à ce que je voyais dans ma tête. La poupée Barbie avec les fesses dans le gâteau : pouet pouet pouet. La fleur : fanée. Le crémage en fondant fait maison : dur comme du béton. Et tachant pour les dents.

Sans compter le goût et la texture des gâteaux. Vous savez, le cerveau d’écureuil fatigué qui n’a pas dormi depuis l’accouchement… ça ne fait pas bon ménage avec les livres de recettes! Parce qu’évidemment, je ne voulais pas me contenter d’un gâteau en boîte et encore moins d’un gâteau acheté tout fait! Un peu de respect pour la mère-Etsy-avant-le-temps!

Je vous jure, les seuls gâteaux qui ont eu de l’allure dans la famille sont ceux que le papa a décorés : ce qui avait l’air d’un gâteau en gazon dans ma tête se transformait en méga chantier de construction avec un vrai gros Tonka en métal dessus, la pelletée de terre au chocolat interactive, le gros kit. Une autre année, il y avait un propulseur de balles intégré dans la pâte à gâteau. Le fun que les enfants ont eu!

Après quatre enfants, je ne me suis même pas améliorée. Fail!

Mais vous savez quoi? Les rires que mes gâteaux provoquent font partie du party de fête. Mes enfants appréhendent avec plaisir le moment où ils verront apparaître le gâteau concocté par leur maman.

Ma plus vieille raconte toujours à ses amis l’histoire de la méga boule disco 3D que je lui avais faite avec tant d’amour. La piscine où nageait un éléphant. L’iglou écrapou… et elle en parle avec tendresse parce qu’elle sait que tous ces gâteaux, à défaut de les faire avec du talent, je les ai faits avec amour. Et c’est ce qui compte! Bien plus que la photo publiée sur les réseaux sociaux.

Nathalie Courcy

Pour lui, pour elle ou pour les deux?

Vous êtes en couple, ou pas. Mais de toute façon, vous avez un min

Vous êtes en couple, ou pas. Mais de toute façon, vous avez un minimum de sexualité. Avez-vous déjà exploré le monde des jouets pour adultes? Il est plus que facile de se laisser impressionner par la panoplie de possibilités suggérées dans les publicités. De quoi en perdre… la tête! Sans mauvais jeu de mots (ou peut-être que si!).

Si certains d’entre eux restent banals, d’autres ont de quoi surprendre! De par leur forme, leur texture et parfois même par leur allure! Les imitations sont toutes plus imaginatives les unes que les autres, alors que d’autres objets nébuleux font froncer les sourcils (ou relever les orteils!).

Beaucoup de femmes ont expérimenté le simple vibrateur de base. D’autres, plus exploratrices, pourraient vous décrire les bons et les mauvais achats. Mais le marché des jouets pour adultes ne se limite plus aux femmes seulement, ne-non. Ces messieurs ont de nos jours plusieurs options de jouets de plaisirs. Encore là, il y a de tout pour tous.

Il existe maintenant des imitations, quasi traumatisantes de par leur ressemblance fidèle au corps humain, de poupées robotisées. Comme je vous le disais plus haut, de tout pour tous les goûts!

Par contre, d’après mes recherches personnelles, peu de gens font étalage de leurs achats et peu partagent l’inavouable : posséder des objets sexuels pour leur plaisir. Alors que nous savons pertinemment que le marché du sexe est le plus lucratif en ce monde, la gêne d’avouer qu’on en consomme demeure. Aller en boutique reste pour certains impensable. Heureusement, les achats en ligne sont disponibles simplement, mais gare aux mauvaises surprises de ne pas recevoir exactement ce que vous aviez imaginé!

Pour finir, il y a de ces jouets que l’on partage à deux (ou plus si le cœur vous en dit!). Parfois en simples préliminaires, parfois en complément ou tout simplement pour ajouter du piquant. Sans tabous, les couples qui s’y prêtent sont, à mon avis, ceux qui en profitent le plus. Le tout est de ne rien imposer. (Sauf si vous êtes de ceux qui aiment la soumission bien entendu!). Mais à la base, le respect doit toujours demeurer. Essayer et adopter ou pas est personnel à chacun. Il faut respecter les limites de son ou de sa partenaire et se respecter soi-même. C’est la base de tous les jeux en général, encore plus dans les jeux de l’amour ou de la sexualité.

Alors, seriez-vous prêts à partager vos opinions sur l’utilisation ou pas de certains jouets?

« L’avouer » vous gêne-t-il? Partageriez-vous vos envies avec votre partenaire, dans l’optique d’essayer à deux?

Ceci dit, soyez bien à l’aise de répondre à mes questions. Ou pas!

Simplement Ghislaine

 

T’apporter sur terre : un récit de naissance à domicile

Ma belle Clara, voici l’histoire de ta naissance. Notre histoire

Ma belle Clara, voici l’histoire de ta naissance. Notre histoire à nous, de mon point de vue. Cette aventure que nous avons traversée ensemble, accompagnées de ceux qui nous aiment et qui croient en nous. En espérant qu’elle puisse te faire ressentir toute la puissance et la beauté de ce moment.

Je t’ai portée pendant 40 semaines et 2 jours. C’est drôle, le temps. Il file tellement vite parfois et pourtant, en fin de grossesse, j’avais l’impression que chaque jour après la 39e semaine était une éternité qui me séparait de toi. J’avais hâte de te rencontrer ; peut-être que j’étais trop pressée. Un jour, alors que je méditais avec une main sur le cœur et l’autre sur le ventre, j’ai compris, comme si tu venais me le chuchoter à l’oreille, que je devais profiter de ses derniers moments. J’ai lâché prise. Je t’ai remerciée de me laisser le temps de préparer la maison pour ton arrivée, d’avoir le temps de jouer seule avec ton frère pour une dernière fois avant longtemps et de faire une dernière soirée en amoureux avec ton père pour longtemps aussi. Je t’ai fait confiance et tu as choisi un soir de mai pour débuter ton chemin vers nous.

Je n’avais eu aucun signe de ta venue, pas de contractions, rien. Puis, ce soir-là, j’ai commencé à ressentir mon ventre se crisper. J’en ai parlé à ton père et on s’est recouchés après avoir bordé ton frère dans son lit. Une soirée comme tant d’autres qui allait pourtant devenir extraordinaire.

Aux alentours de minuit, je n’arrivais plus à dormir, les contractions étaient plus longues et régulières. Ça y était, ce magnifique travail qui allait nous réunir venait de franchir une autre étape. Ton père s’est occupé d’appeler la sage-femme pour qu’elle vienne nous rejoindre, tes grands-parents pour qu’ils s’occupent de ton frère au besoin et la photographe qui allait immortaliser ce moment si précieux.

Pendant ce temps, de mon côté, je vivais bien les contractions. Contrairement à la naissance de ton frère, je n’ai pas perdu mes eaux en début de travail, les contractions étaient donc plus douces, plus progressives. J’ai quand même eu un petit vertige en les ressentant parce que tout d’un coup, mon corps se souvenait de ce qu’il allait traverser. C’est intense, une naissance. Je n’ai, jamais de ma vie, donné autant d’effort, d’énergie et d’endurance qu’en donnant la vie. C’est une expérience difficilement descriptible que je te souhaite un jour de vivre à ton tour. Comme si le monde tel qu’on le connaît s’arrêtait un instant. Impossible d’être ailleurs que dans le moment présent. Une belle danse entre la mère et son bébé qui les pousse de la plus grande des douleurs au plus grand des bonheurs.

Je tentais de prendre les contractions avec de longs sons graves. Je soufflais sur mon ventre en t’imaginant y descendre. Ton père était toujours près de moi, très présent, rassurant. Il me collait, on dansait doucement debout dans notre chambre sous l’éclairage tamisé. Les gens sont arrivés et se sont installés autour de nous. J’étais rassurée de voir que la sage-femme était à la maison, j’aurais tellement eu de peine si j’avais dû accoucher ailleurs que chez moi. Elle a pris le temps de me parler, de m’écouter puis d’écouter ton petit cœur. Tout allait bien, tu descendais doucement.

Puis, j’ai senti que tout s’accélérait. J’ai demandé à connaître la progression de mon ouverture. Avec étonnement, j’ai appris qu’il y avait un bon bout de chemin de fait. Agréable surprise, car tout devenait plus intense et je commençais à avoir besoin d’encouragement. La deuxième sage-femme a été appelée. Une étape de plus de faite, ça progressait bien.

J’ai poursuivi le travail dans la piscine d’accouchement. Étrangement, ton frère dormait encore. Je croyais que tout ce bruit allait le réveiller. Il faut dire que son pépé était allé le rejoindre, sa présence devait lui permettre de poursuivre son sommeil en sécurité. Ma mère, toujours aussi dévouée, faisait des allers-retours de la cuisine à la piscine. J’ai pris un long bain ce soir-là et on manquait d’eau chaude pour la piscine. Un degré de moins que ce que l’on vise. Alors ta grand-mère travaillait comme une abeille pour que tout se passe bien et faisait bouillir de l’eau qu’elle apportait à la piscine. Ton père était encore tout près de moi. Je mettais de la musique. Plein de pièces choisies parce qu’elles me rappelaient les gens que j’aime ou parce que je les écoutais durant ma grossesse. J’arrivais à fredonner entre les contractions, ça m’aidait à relaxer, ça changeait l’ambiance.

Dans la piscine, j’ai eu un moment de panique. C’était si fort, si intense. La sage-femme venait me parler en me regardant directement dans les yeux. Ça me calmait, ça m’apaisait, je me ressaisissais. Si tu avais vu le regard de ton père! Il était tellement confiant. Il était solide comme un roc sur lesquels toutes les vagues de mes contractions vont se briser. Il le savait, lui, que tout allait bien et que bientôt, tu serais avec nous. J’ai fini par dire : « Je commence vraiment à être tannée, ça doit être bon signe! ». Un petit clin d’œil ici au cours de préparation virtuelle à la naissance de Karine la Sage-Femme. J’y ai appris et compris les étapes de l’accouchement d’une manière tellement simple et authentique. Je savais donc que lorsque je croirais que mon corps allait se fragmenter sous la douleur, que je perdrais mes repères et mes certitudes, que c’est bon signe. Que bientôt, j’aurais fini de m’ouvrir et que tu pourrais descendre pour découvrir la vie avec nous. C’est ce qui est arrivé. Une longue contraction qui ne semblait plus vouloir finir a laissé place à la poche des eaux qui crève. Puis, je me suis dirigée vers la chambre pour la poussée, car tu t’en venais rapidement.

C’est à cet endroit qu’est né ton frère et c’est à cet endroit que je me suis dirigée d’instinct. Je te sentais arriver vers nous, je criais plus fort ; ça a réveillé ton frère. Votre grand-père lui a expliqué ce qui se passait et il est descendu à l’étage pour jouer. Pendant ce temps, j’étais couchée sur le lit, entourée de la présence bienveillante de ton père et des sages-femmes qui me supportait les jambes à ma demande. Comme ça, sur le côté et bien entourée, je sentais ta tête, puis après quelque temps, j’ai senti tout ton corps sortir. Quelle merveilleuse sensation, je flottais de bonheur. Je t’ai prise toute collée contre mon cœur et je pleurais d’amour. Un petit bébé tout chaud, tout gluant, bien collé en peau à peau, il n’y avait rien de mieux pour que toute cette expérience intense devienne soudainement l’un des plus beaux moments de ma vie. Tu allais bien, tu respirais bien et on découvrait que tu étais une petite fille. Quel bonheur!

Après, c’était au tour du placenta. À mon premier accouchement, j’avais un peu peur, je ne voulais pas retourner dans la douleur. La sage-femme m’avait alors dit que c’était tout mou et tout chaud, aucune crainte à avoir. Alors cette fois, je repensais à elle et je n’ai pas eu peur. Bien installé à quatre pattes dans le lit, ça y est, tout était fini, ne restait plus qu’à s’aimer pour toute la vie.

Ton père est allé chercher ton frère. Nous voilà réunis tous les quatre. Ton frère te trouvait drôle, il te regardait et te souriait. La sage-femme lui a expliqué comment couper ton cordon. Parce que ton frère nous avait demandé « de faire ton nombril » et on trouvait sa demande tellement belle qu’on s’est assurés qu’il pourrait le faire. Il est reparti ensuite dire à ses grands-parents : « Eille! Un bébé, ça naît tout nu! Elle n’a même pas de linge, ma sœur ». Puis, il est reparti jouer comme si de rien n’était.

Nous, on s’est collées, je t’ai allaitée. Après quelques heures et une bonne tétée, la sage-femme est venue doucement te mesurer et te peser. C’est vraiment précieux de ne pas être pressée dans les heures suivant une naissance. La sage-femme est repartie plus tard dans la journée, nous laissant dans notre bulle d’amour jusqu’à sa prochaine visite le lendemain. Ne restait plus qu’à te trouver un nom, mais ça, c’est une autre histoire.

Les deux sages-femmes qui ont assuré le suivi durant la grossesse et l’accouchement ont continué de nous voir comme ça, en alternance, jusqu’à tes six semaines. D’abord à la maison, puis dans leurs chaleureux bureaux pour notre première sortie quelques semaines plus tard. Tout était beau, un autre enfant en santé. Nous sommes choyés.

Ma fille, tu es née le poing dans les airs, prête à revendiquer tes besoins et tes droits. Tu n’avais que quelques heures de vie et déjà, on te savait allumée, paisible et belle comme le jour. De cet accouchement, je retiens la force des femmes : la mienne, la tienne, celle de ma mère, des sages-femmes et de la photographe. Cette nuit-là, ensemble, nous avons uni nos forces pour t’apporter sur la terre. Elles nous ont fait confiance et ont veillé sur nous pour que tout se passe bien, nous laissant tout l’espace pour que se déploient nos forces et notre puissance.

De cette nuit-là, je retiens aussi que ton père était aussi là pour nous soutenir, pour nous regarder avec les yeux pleins de confiance et d’émerveillement et nous permettre de vivre ce moment dans la paix d’esprit. Tu pourras toujours compter sur lui pour ça. Aussi, ton grand-père et ton frère, en retrait de l’action, mais présents dans la maison pour que la vie continue simplement et naturellement malgré tout. Ils seront là aussi pour t’aider à cheminer à travers ton quotidien. Et puis, il y a tous ceux qui étaient avec nous en pensées. Tu as de la chance, nous sommes bien entourés et aimés.

Très chère Clara, cette nuit-là suivie de ce doux matin avec toi, je n’ai pas arrêté de te sourire. J’étais fière de moi et heureuse d’avoir pu te mettre au monde dans la dignité et le respect. Je te souhaite que le reste de ta vie soit sous le même signe. Je t’aime.

Photographe : Veronique Verret

Roxane Larocque

Je ne survivrai pas à votre adolescence

Un soir, je me suis assise en silence à table pour le souper.

Un soir, je me suis assise en silence à table pour le souper.

Je les ai regardés. Un par un.

Et j’ai seulement prononcé ces mots :

– Je ne survivrai pas à votre adolescence…

La tête dans mes mains, je n’avais alors même plus de questions, plus d’espoir. Je ne peux pas. C’était trop pour un cœur de parent. Je démissionne. Je n’y arrive plus.

Le découragement, la fatigue, le stress de ce quotidien si pesant… Je suis rentrée dans le mur de l’adolescence et je me suis effondrée.

Cette période est terriblement difficile pour les enfants, je le sais bien… mais parle‑t‑on de la détresse des parents?

Je me sens inutile, dépassée, incompétente, chiante… j’ai l’impression d’être une police en permanence.

J’essaie de lâcher prise, mais chaque semaine, un de mes enfants invente une nouvelle bêtise, un nouvel échec scolaire, un nouveau problème de santé, une nouvelle peine d’amour, un nouveau party, une nouvelle consommation, un nouveau manque de respect, de nouveaux cris… Le tourbillon d’émotions ne s’arrête jamais…

Je ne pensais pas que ce serait aussi dur. Je ne pensais pas que mon cœur tremblerait autant. Mais surtout, je ne pensais pas qu’un jour, ceux que j’aime le plus sur cette planète allaient me faire mal comme ça…

Je ne sais pas comment je vais survivre à votre adolescence…

 

Gwendoline Duchaine

 

Le secret maudit (version soft de « Le maudit secret »)

- Chut! Mamie arrive demain pour la fête de ta sœur. Il ne faut pas le dire, c’est une surprise!

– Chut! Mamie arrive demain pour la fête de ta sœur. Il ne faut pas le dire, c’est une surprise!

Ça, c’est un beau secret. Un secret qui fait du bien. Un secret qui fait sourire le cœur. L’enfant qui le reçoit aura toute la misère du monde à le garder pour lui tout seul parce qu’il sait que les personnes concernées adoreraient vivre cette surprise tout de suite. Une telle bonne nouvelle, ça se partage!

Ça, c’est un secret qui donne le goût de danser et de courir vers l’autre.

– Chut! Ne dis jamais à personne ce qui vient de se passer. Si tu le dis…

Ça, c’est un secret maudit. Un maudit secret rempli de caca qui pue. C’est un secret qui traumatise le cœur, qui le fait brailler en cachette jusqu’à la fin des temps, que le secret trouve son chemin ou non vers une oreille accueillante.

L’enfant qui le reçoit aura toute la misère du monde à décider s’il doit le cacher de tous ou s’il peut oser le déposer dans le cœur d’une personne aimante et protectrice. La honte, la peur de trahir l’initiateur du secret ou de trahir sa propre personne. C’est un secret qui donne le goût de mourir par en dedans, de s’enfuir de soi, de s’isoler. C’est un secret qui donne la nausée.

Chaque enfant (chaque adolescent aussi… une petite piqûre de rappel est nécessaire à l’occasion) devrait apprendre la différence entre les secrets qui font du bien et ceux qui tuent. La main qui touche les fesses innocentes et la main qui s’élève sous le coup de l’alcool et de la colère ne doivent pas être protégées par le silence et la solitude. La menace n’a pas sa place, qu’elle existe en mots ou en gestes.

Chaque parent, chaque adulte de confiance devrait trouver les mots et le moment pour faire comprendre aux enfants qu’ils doivent apprendre à connaître et à écouter la petite voix en eux. Celle qui leur dit de crier, de refuser le secret, de trouver LA personne de confiance qui prendra soin de l’enfant et du secret qu’il s’est fait imposer. Celle qui leur dit « Non, ce n’est pas ta faute. » Et chaque adulte qui reçoit la confidence d’un maudit secret devrait croire l’enfant qui a osé vivre dans la vérité et défier le manipulateur.

Nathalie Courcy

Portrait d’un « congé » pour épuisement professionnel

J’étais en burnout. J’utilise aujourd’hui ce mot que

J’étais en burnout. J’utilise aujourd’hui ce mot que je n’osais pas prononcer parce qu’il éveillait en moi beaucoup de préjugés. L’épuisement professionnel, le burnout ou le trouble d’adaptation éveille encore des préjugés et des réactions issues de la méconnaissance de cet état. Il y a une question à laquelle j’ai voulu répondre. Une question ne m’a jamais été directement posée : qu’est-ce que tu fais pendant un arrêt de travail pour t’en sortir?

En mode survie

J’ai commencé par faire des téléphones et j’ai accepté de pleurer en ligne avec un inconnu parce que c’est juste comme ça que j’étais à ce moment. Oui, j’ai fait des appels en mode survie ou « sur le radar », comme on dit. J’ai commencé par traiter mon dossier d’assurance salaire (besoin de sécurité financière).

Puis, j’ai cherché et trouvé un(e) psychologue qui fait partie du Programme d’aide aux employés (PAE) en passant par l’Ordre des psychologues. J’avais besoin de soutien psychologique.

J’ai informé mes amies de mon état. Plusieurs sont venues me voir et m’ont sortie. J’avais besoin de socialiser et d’être entourée de plaisir (même si on ne nage pas dans le plaisir, ça fait du bien de baigner dedans).

Quand je suis sortie du bureau de mon médecin, j’avais un certificat médical et une prescription en poche. Ma prescription : 1) Routine de vie 2) Exercice 3) Plaisirs quotidiens. J’ai donc mis ces trois choses au cœur de mon horaire en accordant une attention particulière au repos et en ne me mettant aucune pression de performance reliée à la reprise de mes activités physiques.

J’ai commencé par marcher seule dans le quartier, puis je suis allée dans des endroits plus inspirants comme le bord du fleuve ou le Vieux-Québec avec une amie. Mon médecin m’a prescrit de l’exercice physique et ma psychologue de l’exercice mental. J’ai essayé plusieurs choses : la méditation, la cohérence cardiaque, l’écriture, la lecture et le bricolage.

Vous avez peut-être déjà pensé que pendant qu’une personne est en arrêt de travail, elle met son cerveau à off, qu’elle reprend son retard dans ses séries télé préférées ou bien qu’elle dort toute la journée. Bref, qu’elle se paie de belles vacances sur le dos des assurances collectives du bureau. Si c’est le cas, vous vous trompez tellement.

Dans la réalité, on est en rendez-vous chez notre psychologue, on tente de méditer, de faire de l’exercice physique, de se reposer et quand on sent qu’on reprend du mieux, on reçoit un appel de notre assureur qui veut être certain qu’on ne prend pas un congé payé pendant trop longtemps. Ben non! On fait juste de notre mieux pour prendre du temps pour se comprendre et se retrouver.

En résumé, ce qu’on fait, c’est :

  • Envoyer promener les sentiments qui nous rongent et qui ne sont pas aidants (culpabilité, colère, impuissance…).
  • Faire fuir la tentation de vouloir savoir ce qu’on pense de nous parce qu’on est en arrêt de travail.

Rendu là, si ça nous travaille, on doit se rendre à l’évidence qu’on a un ménage à faire par rapport à l’importance qu’on accorde au regard des autres. Tout ce qui compte, c’est d’aller mieux! Pis ceux qui jugent, ils devront un jour ou l’autre travailler leur empathie. Laissons-les vivre leur expérience.

  • Accueillir et accepter notre situation.

Quand bien même on voudrait, c’est ça qu’on vit, on peut toujours résister, mais ça n’aidera pas à s’en sortir. Choisir d’avancer, ça passe par l’accueil et l’acceptation de cet état pour le transformer en autre chose.

  • Faire de son mieux et prendre soin de soi.

Sans pression, simplement prendre le temps de se déposer et de reconnaître son besoin « ici et maintenant », puis en prendre soin. Ma psychologue me l’a assez répété et j’ai tellement pratiqué!

  • Envisager la vie qu’on souhaite et faire des choix cohérents.

Se demander ce qu’on souhaite vraiment nous permet de prendre conscience de ses valeurs et contre-valeurs, de ses priorités et de ses limites. Cela permet de faire des choix de vie éclairés.

À travers tout ce que j’ai mis en place, il y a un exercice qui m’a beaucoup aidée. Un exercice pour nourrir l’estime de soi. Je t’accompagne afin de le réaliser sur La famille de ma vie — Coaching.

Stéphanie Dionne