Archives mai 2019

Le jour où j’ai embarré mon fils dehors

« Je ne veux pas aller à l’école. » Cette phrase était no

« Je ne veux pas aller à l’école. » Cette phrase était notre pain quotidien depuis l’entrée de notre fils en maternelle. Une prière répétée CHAQUE soir, une rengaine servie CHAQUE matin. Même si son souhait n’était jamais exaucé. Même si, chaque matin, il finissait par endosser son rôle de parfait petit écolier. Tenace, il n’en démordait pas. Et comme un vieux disque rayé, il nous chantait toujours la même chanson. On avait juste droit à cette petite variation de temps en temps : « Je ne peux pas croire que ma vie est rendue juste ça. » Assez troublant pour que j’aie peur de le retrouver mort, un soir où je le cherchais dans la maison…

Nous avons traversé la maternelle ainsi. Accompagnés par son excellente enseignante… Espérant qu’il se fasse tranquillement à l’idée. Nous avons retrouvé notre enfant pétillant le temps d’un été reposant. Puis la première année nous est tombée dessus, comme une tonne de briques. Retour à la case départ. Nous avons osé espérer… « Peut-être qu’il s’adaptera plus vite à sa prof cette année? Après tout, c’est une vraie perle. » Mais non. Septembre et octobre moroses ont passé. Puis gris novembre est arrivé.

Un matin d’automne, mon garçon était prêt à quitter pour l’école, sur le bord de la porte. Puis, au lieu de me supplier comme d’habitude de son « Je ne veux pas aller à l’école », il m’a plutôt affirmé, d’un ton déterminé : « Je ne vais pas à l’école! » Dans mon esprit, l’option de le garder à la maison n’existait même pas. Super nerveuse, je lui ai répondu : « Mais bien sûr que tu y vas! » et je l’ai bousculé vers l’extérieur avec son gros sac et sa petite boîte à lunch. J’ai refermé la porte et BARRÉ LA PORTE.

Je me suis ensuite CACHÉE pour ne pas qu’il puisse me voir à travers la fenêtre et je l’ai écouté sangloter, hurler et cogner à la porte. J’ai vécu une des pires épreuves de ma vie de mère. Mon cœur était brisé. Mais encore pire, son cœur était brisé. Je l’abandonnais dans sa détresse en espérant qu’il n’arrive pas à laisser passer ce fichu autobus.

L’autobus est arrivé. Mon petit bonhomme a ramassé ses affaires et a couru rejoindre ses amis. Il est parti pour l’école et moi, je me suis effondrée.

J’ai rapidement entendu quelques coups discrets à ma porte. Que dire d’autre à part que j’ai des voisins extraordinaires? Mon voisin était là pour me réconforter : « Écoute, tu as fait la bonne chose. Ça va aller. Je m’en vais te chercher un café. » Oui, il avait raison. J’avais fait la bonne chose pour que mon fils se résigne à aller à l’école. Et son soutien valait tout l’or du monde à ce moment‑là. Mais j’avais trahi la confiance de mon fils. J’avais misé sur son puissant désir de me plaire pour le faire monter dans cet autobus. J’avais utilisé la force de notre lien, celui qui faisait qu’il continuait à me partager jour après jour que quelque chose n’allait pas, pour profiter de lui. Chose certaine, notre relation avait été mise à l’épreuve comme jamais auparavant.

À son retour de l’école, je suis revenue sur l’incident qui s’était déroulé le matin même. Je lui ai demandé comment il s’était senti de l’autre côté de la porte. Je l’ai écouté. À ce moment‑là, j’ai réellement été présente pour lui et à ce qu’il avait ressenti. Ça pouvait exister. J’ai essayé de réparer. Mais je lui ai aussi expliqué pourquoi j’avais agi ainsi. Quelles étaient les émotions qui m’avaient envahie, moi. Ma peur, principalement. La peur que si je n’arrivais pas à l’envoyer à l’école ce matin‑là, il refuse d’y aller tous les jours. La peur que l’école appelle la police. Parce qu’une maman qui n’est pas capable d’envoyer son fils à l’école ne fait pas bien son travail de maman…

Le lendemain, il n’a pas fait de crise. Je l’ai remercié juste avant qu’il sorte et il m’a répondu : « J’ai compris que je ne pouvais pas faire ça. » J’avais gagné. En théorie. Je le regardais monter dans l’autobus en me disant qu’il y avait quelque chose qui clochait dans toute cette histoire. Je me suis fait la promesse de m’informer plus sérieusement sur la loi et l’obligation de fréquentation scolaire. J’ai aussi contacté notre médecin de famille pour trouver l’aide dont nous avions grand besoin. L’histoire était loin d’être terminée…

Eva Staire

Qui a peur des araignées?! Bienvenue au Centre des Sciences de Montréal!

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une phobie in

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une phobie intense des araignées. Quand je dis « intense », c’est réellement INTENSE. Il suffit que quelqu’un prononce le mot « araignée » pour que je parte à courir en hurlant avec des frissons sur tout le corps. Mais bon… j’ai le pressentiment que je ne suis pas la seule dans cette situation. Haha!

Vous auriez dû me voir l’air quand j’ai appris que la nouvelle exposition du Centre des Sciences de Montréal portait sur ces fameuses bebittes poilues.

Il faut comprendre qu’on se fait un devoir d’aller en famille voir chacune des expositions du Centre des Sciences.

De un, les enfants adorent ça et de deux, ils apprennent tellement de choses, c’est incroyable!

Je n’allais donc pas laisser ma phobie des arachnides venir briser nos habitudes. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je me suis dirigée, un peu à reculons, vers le Centre des Sciences du Vieux-Port de Montréal.

Eh bien! Savez-vous quoi? Je ne l’ai pas regretté du tout! J’ai eu du plaisir avec les enfants à dédramatiser ma peur des araignées et à comprendre qu’en fin de compte, mise à part leur laideur flagrante, elles étaient pas mal plus inoffensives que bien des animaux ou insectes qui nous entourent.

Je pense que la peur vient souvent de l’incompréhension et de notre manque de connaissances. Dans notre tête, les araignées sont souvent venimeuses et piquent… ce qui est loin d’être le cas.

Tout au long de l’exposition, j’ai pu analyser, à travers une vitre, des araignées vivantes dans leur « habitat naturel ».

J’ai aussi pu lire et apprendre énormément sur chacune des espèces qui existent. Les points soulevés sont aussi intéressants les uns que les autres : la technique de chasse des araignées, la production de leurs fils, leur façon de courtiser, etc.

Est-ce que je suis soudainement tombée en amour avec ces bestioles à huit pattes? Hummm… NON! Mais j’ai aimé apprendre à les connaître et surtout, à le faire dans un milieu où je pouvais les analyser tout en étant certaine qu’aucune ne me sauterait au visage ou ne descendrait du plafond jusqu’à ma tête (je crois que j’écoute trop de films haha).

Si jamais vous êtes intéressés à aller voir l’exposition avec vos enfants, n’hésitez pas… ils vont ADORER, et vous aussi!

En plus des araignées, il y a plusieurs aspects interactifs qui vont assurément leur plaire et les divertir tels que des projections d’araignées qui bougent sous vos pieds lorsque vous les approchez… Les enfants ont eu tellement de plaisir à les pourchasser (en sachant qu’elles n’étaient pas réelles haha). Il y a aussi une ÉNORME toile d’araignée, c’est spectaculaire!

Je vous laisse quelques informations apprises lors de ma visite :

Les araignées ont

  • 8 pattes pour la plupart
  • Entre 0 et 8 yeux
  • Elles n’ont aucune oreille, mais détectent les vibrations

Mais le plus important… en 2012, aucun décès n’a été relié aux araignées! 😉

Site internet : https://www.centredessciencesdemontreal.com/exposition-temporaire/les-araignees-de-la-peur-a-la-fascination

Page Facebook : https://www.facebook.com/centredessciences/

Instagram : https://www.instagram.com/centredessciences/

Les contradiction de notre système d’éducation

<img class="alignnone size-medium wp-image-15800" src="http://www.mafamillemonchaos.ca/wp-content/up

Crédit photo: Isabelle Jetté

 

 

Faire l’école à la maison, ce n’est pas faire « comme à l’école », mais à la maison. On offre à nos enfants une éducation et oui, ça se fait à la maison, mais aussi (et surtout) chez nos amis, à la bibliothèque, au parc, au musée, à l’épicerie, en forêt, avec des jeux de société, des documentaires, des spectacles… On a une vie sociale et culturelle riche, qui permet à nos enfants des apprentissages concrets, variés et durables.

Le 27 mars, le ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, a présenté un règlement qui modifie la loi actuelle. Ce qu’il faut comprendre, c’est que depuis seulement neuf mois (juste neuf petits mois… pour celles qui ont porté la vie, on le sait à quel point ça passe vite dans une vie, ça!), il y a une nouvelle loi en vigueur pour les familles pratiquant l’école à la maison.

Nous avons déjà la loi la plus stricte au Canada. Elle impose d’enseigner plusieurs matières obligatoires, soit : langue française, langue seconde, mathématiques, science et technologie, arts, développement personnel et univers social. C’est assez complet! De plus, à la fin de chaque année scolaire, des évaluations ont lieu avec la Direction de l’Enseignement à la Maison, généralement sous forme de portfolio, de rencontre personnalisée ou d’évaluation par un enseignant (les examens sont également une option, mais pas une obligation).

Mais la loi est tellement récente qu’il n’y a eu encore AUCUN RÉSULTAT suite à ces changements ; les parents-éducateurs ont travaillé fort pour respecter les nouvelles exigences! C’est comme si depuis neuf mois, on travaillait fort sur une petite maison dans un arbre et que M. Roberge venait de débarquer avec son bulldozer pour tout démolir sans même regarder notre travail.

Ce qu’on se demande, c’est : pourquoi maintenant? Pourquoi ne pas avoir attendu au moins de voir les résultats de la première année? Ces changements sont perçus par la communauté d’école à la maison comme portant préjudice directement à la liberté éducative du Québec. Comment expliquer qu’un ancien enseignant (le ministre), lui-même auteur d’un livre qui s’intitule Et si on réinventait l’école?, où il dénonce à quel point le système scolaire est malade, vienne nous imposer précisément ce qui ne fonctionne pas dans ses écoles publiques?!

Un des aspects qu’on déplore le plus, ce n’est pas de suivre le Programme éducatif québécois qui est, en soi, un outil assez intéressant. Le problème, c’est la progression des apprentissages, « comme à l’école ». Nous imposer ça, ça va complètement à l’encontre des valeurs fondamentales de plusieurs pédagogies alternatives qui préconisent au contraire de suivre le rythme et les intérêts de l’enfant. Saviez-vous que 53 % des enfants qui font l’école à la maison ont déjà essayé l’école traditionnelle et ont été retirés du système parce que ça ne fonctionnait pas pour eux? On parle ici d’enfants avec divers diagnostics tels que l’autisme et la douance, mais aussi d’enfants qui ne « fittaient » tout simplement pas dans le moule et qui étaient malheureux au point d’en faire de l’anxiété grave ou de parler de suicide… des enfants suicidaires, c’est vraiment très grave!

Mon garçon, pour donner un exemple concret, est techniquement en maternelle. Mais ce qui le passionne, c’est la géographie, et il est en train d’acquérir des connaissances qu’il ne verrait qu’au deuxième cycle du secondaire s’il était à l’école publique. Présentement, il est intéressé et retient la matière parce qu’elle lui apparaît comme pertinente (on appelle ça une motivation intrinsèque, pour ceux qui ont envie d’avoir un gros mot intelligent la prochaine fois qu’ils joueront au Scrabble). Rendu à quinze ans, ça se peut très bien qu’il trouve ça vraiment moins cool, les pays du monde, et qu’il ne retienne que très peu d’information à long terme.

Apprendre par cœur pour régurgiter les réponses à l’examen et tout oublier après, c’est quelque chose qu’on a presque tous fait quand on était à l’école, et qu’on ne souhaite pas pour nos enfants. On a envie de respecter leur rythme et leurs intérêts, parce que les apprentissages libres sont tellement plus durables. Je n’ai pas envie de dire « non » à mon garçon alors qu’il a envie de continuer d’approfondir sa connaissance du monde, parce que cette année, on doit voir ceci ou cela pour respecter la progression des apprentissages de la maternelle. C’est la soif d’apprendre et l’estime personnelle de nos enfants dont il est question, pas d’une usine de production de petits robots pour le Québec de demain.

Un autre des points essentiels du nouveau projet de règlement de M. Roberge, c’est de nous imposer les examens ministériels dès la quatrième année du primaire. Nous sommes absolument contre cette mesure. Ça fait depuis les années 70 que le Conseil supérieur de l’éducation fait des rapports qui prouvent que les examens ne sont pas du tout représentatifs des apprentissages réels. Il y a eu plusieurs tentatives de les abolir par le passé. Pourquoi avons-nous encore des examens au Québec, dans ce cas, me demandez-vous?

Ce sont les parents qui ont insisté pour qu’ils demeurent, pour avoir une valeur chiffrée qui leur permet de comprendre rapidement et simplement où se situe leur enfant. Nous, on la voit tous les jours, la progression de nos enfants. On n’a pas besoin d’une valeur chiffrée. Vous ne trouvez pas ça un peu ironique que ce soit au contraire le gouvernement qui veuille nous l’imposer, en faisant fi des résultats d’études et de recherches qui prouvent que ça ne sert à rien?

Je fais partie de plusieurs groupes d’école à la maison, mais également de plusieurs groupes de parents d’enfants surdoués dont la plupart sont à l’école. Je trouve particulièrement ironique en ce moment de voir les deux groupes cohabiter dans mon fil d’actualité sur Facebook, avec d’un côté les parents-éducateurs qui se battent contre le projet de règlement de M. Roberge et de l’autre, les parents d’enfants surdoués qui se plaignent de n’avoir AUCUN service dans les écoles pour permettre à leurs enfants d’atteindre leur plein potentiel. Je ne peux pas croire que le ministère veut investir autant pour instaurer de nouvelles mesures pour l’école à la maison, qui fonctionne vraiment bien et qui redonnent même l’envie d’apprendre à des enfants qui ont été détruits par le système scolaire, alors qu’il manque cruellement de services DANS les écoles publiques.

Il serait temps de s’attaquer aux vrais problèmes. « Et si on réinventait l’école? » Eh bien nous, on l’a déjà fait, M. Roberge. On vous invite chez nous, si vous voulez vraiment savoir comment ça se passe.

Karine Jetté

Petite Étoile

Nous sommes enfin en mai. Pour tout le monde, l’hiver fut long et

Nous sommes enfin en mai. Pour tout le monde, l’hiver fut long et difficile, et pour les parents, l’hiver a été rempli de journées casse-tête avec ces congés neige. Dans mon cas, je suis remplie de gratitude de pouvoir faire du télétravail.

Ensuite est arrivé avril et on pensait pousser un soupir de soulagement. Cependant, la nature en a décidé autrement. Il a neigé, il a fait froid, il y a eu un épisode de verglas qui a amené son lot de pannes et d’écoles fermées. Cependant, une grande vague d’entraide pour héberger les membres de notre famille sans électricité a amené un peu de douceur dans ce chaos.

Quand nous pensions enfin souffler un peu, la fonte des neiges a amené son lot d’inondations. Des familles sont marquées à jamais et dans certains cas, cela n’a même pas pris cinq minutes. La réalité a dépassé la fiction, des vies sont chamboulées à jamais.

Alors qu’on fermait la porte de ce mois, un drame, un horrible drame est arrivé à Granby. Une nouvelle étoile brille dans le ciel. Cependant, plus on entend des récits de ce qui s’est déroulé avant, plus notre cœur de parent est défait, notre sang se glace et surtout, nous nous posons la question « pourquoi? ».

Je ne suis pas là pour trouver une explication, jeter le blâme ou quoi que ce soit, il y aura des enquêtes. Cependant, une chose est certaine : notre société a un mal profond, les besoins en santé mentale sont importants et surtout, ils n’ont pas fini d’être criants.

Petite étoile, comme beaucoup d’autres parents, je te préférerais en train de briller parmi nous dans un milieu de vie sécuritaire… cependant, si la lumière que tu amènes au ciel permet à d’autres parents de se prendre en main et d’aller chercher de l’aide, alors ton départ n’aura pas été vain.

Prenons soin de nous et soyons conscients qu’avril a été un mois difficile, mais trouvons ensemble des moyens pour nous faire grandir. N’oublions surtout pas de prendre soin aussi de nos proches, de nos milieux de vie, de nos collègues de travail et de notre voisinage.

Je ne suis pas une professionnelle de la santé, je suis une maman qui désirait simplement m’exprimer sur le tourbillon de la vie présentement.

Petite étoile, repose en paix. xx

Evelyne Blanchette

La faute à qui?

- Allez-vous vraiment attendre qu’elle tue quelqu’un?

<p st

– Allez-vous vraiment attendre qu’elle tue quelqu’un?

– Allez-vous vraiment attendre qu’il mette le feu à l’école?

– Allez-vous vraiment attendre qu’elle la pousse encore dans l’escalier?

– Allez-vous vraiment attendre qu’il la mette enceinte?

 

Ben non, madame…

 

Zéro convaincue. Quand on l’entend, ce « Ben non, madame », que nous reste-t-il à part notre frustration et nos inquiétudes? Vers qui se tourne-t-on? On ne peut tout de même pas devenir criminel à notre tour en kidnappant l’enfant pour le protéger…

Que le « Ben non, madame » vienne d’un médecin, d’une travailleuse sociale, d’un représentant de la DPJ ou d’un témoin, on a tendance à rejeter la faute sur le messager au lieu de remonter jusqu’au vrai coupable. Même les médias s’en mêlent en protégeant l’identité des accusés et en dénonçant le système, avant même que le procès et les preuves remontent à la surface.

Je ne dis pas là que ce système est efficace et qu’il protège vraiment les droits humains. Ce que je dis, c’est que si on cherche les fautifs à la suite d’un drame familial ou social, il ne faudrait pas oublier l’identité des coupables.

Avant même que l’histoire se rende (ou non) aux oreilles de la DPJ, il y a un ou des humains qui ont choisi de vivre dans le déni au lieu de régler leurs problèmes. Eux aussi, ils (se) disent et répètent « Ben non, voyons ». Il n’y a rien là, les autres exagèrent, personne n’est en danger, ça n’arrivera plus, ce n’est pas eux, c’est l’autre. L’autre? La drogue? La fatigue? Le manque d’expérience? L’enfance terrible? Come on. Les fautifs, ce sont ceux qui transforment des innocents en victimes. Ce sont ceux qui réinventent la vérité, la maquillent, la cachent, jusqu’au jour où ils n’ont plus le choix :

– 911? Ma fille ne respire plus.

La petite partira en ambulance ou en corbillard. Les autres avec des menottes aux poignets.

À qui la faute, alors? Ce n’est tout de même pas le médecin, la travailleuse sociale, le représentant de la DPJ ou le témoin qui a tenu l’arme tueuse ou qui a ouvert son pantalon. Ce n’est pas le voisin qui a vu et qui n’a rien dit, ni l’enseignant à qui l’enfant s’est confié et qui n’a pas rempli son devoir citoyen. Ils ont peut-être commis une faute, ou plusieurs. Peut-être aussi avaient-ils, comme vous et moi, une version partielle de l’histoire. C’est si facile de diminuer le drame avant qu’il n’éclate pour vrai! Si facile pour les manipulateurs de faire comme si et de passer pour les gentils de l’histoire. Si facile pour les victimes de ne rien dire parce qu’elles ont peur.

Peut-être aussi que le médecin, la travailleuse sociale, le représentant de la DPJ ou le témoin avait les mains liées par un système social duquel nous faisons tous partie. Vous votez comme moi, n’est-ce pas? Vous avez le droit de signer des pétitions, de manifester, de contacter votre député, de vous présenter aux élections pour défendre vos idées, de faire du bénévolat auprès des familles. Alors vous avez le pouvoir de faire une différence. La faites-vous? Chialer contre les institutions règle rarement les problèmes et sauve rarement des vies si l’action s’éteint après le commentaire hargneux sur Facebook.

Donc, à qui la faute? À lui, à elle, à eux. À ceux qui refusent d’admettre leur faute et leur rôle dans l’histoire, que ce soit le père qui tue, l’oncle qui agresse, la belle-mère qui frappe ou le frère qui menace. Même le jeune qui refuse l’aide dont il a besoin pour se reprendre en main a sa part de responsabilités. S’ils avaient osé dire « coupables », le dénouement de l’histoire aurait sûrement été différent.

À qui la faute? À ceux qui ne se regardent pas dans le miroir. À ceux qui ne se font pas aider avant que ça dérape. À ceux qui mentent, qui brassent, qui agressent, qui frappent, qui violent, qui tuent. À ceux qui enlèvent aux victimes leur pouvoir et leur bonheur. Et trop souvent leur vie. Point.

Nathalie Courcy

 

12 choses à savoir sur Martine Wilky

1— Pourquoi écris-tu pour MFMC?

<p style="t

1— Pourquoi écris-tu pour MFMC?

J’écris pour MFMC car je sais tellement à quel point la vie de famille amène son lot de chaos quotidien. J’écris pour briser les tabous ou les fausses croyances que nous, parents, nous infligeons souvent parce que c’est ce que la majorité des gens jugent « correct ». Il faut dire que je suis littéralement allergique au terme « correct »! J’aime être une mère qui sort de la boîte.

J’écris aussi pour contaminer le monde de lumière. On vit tous des choses difficiles dans nos vies et il nous arrive de nous sentir seuls ou d’avoir besoin d’astuces. Si je peux aider à faire la différence pour les gens qui lisent ce fantastique blogue, j’ai rempli ma mission. Chaque fois que je m’installe à mon clavier pour partager avec la belle gang qui lit le blogue, je le fais en ayant à cœur de toucher et d’inspirer au moins une personne.

2— Est-ce que je peux te lire ailleurs?

Tellement! J’écris sur mon propre blogue à http://www.martinewilky.ca/publications/. Tu peux entrer ton courriel pour que je t’offre gratuitement un beau cadeau, un ebook. Je suis aussi à l’écriture de mon livre prévu au printemps 2019.

3— Combien de temps consacres-tu à l’écriture d’un texte?

Je suis bénie car j’écris vraiment vite! Dès que j’ai mon inspiration et mon angle, je médite et les mots pleuvent littéralement sur mon clavier. Je ne vis que très rarement le syndrome de la page blanche, sauf quand j’écris un texte à la demande de chéri mari ou d’une amie. Comme l’angle ne vient pas de moi, il m’arrive de ne pas connecter. Quand cela m’arrive, je prends le temps de m’imprégner de l’émotion que peut vivre quelqu’un qui vit cette situation.

4— Quel est ton rituel d’écriture?

Souvent, j’écris assise sur mon sofa, habillée en mou, un verre de vin à la main. Je médite un peu avant pour faire le ménage de mes pensées. J’ai toujours une petite chandelle et de l’encens qui brûle, ça m’inspire, il faut croire.

Je ne sais pas souvent ce que vont donner mes doigts sur le clavier. Je me laisse porter par ce qui monte. Il m’arrive très souvent de verser une larme quand j’écris sur un truc touchant ou d’éclater de rire quand c’est plus humoristique. Il m’arrive de sortir pour écrire, question de briser ma routine, car je travaille presque toujours de la maison. Ne t’en fais pas, mes filles sont pas mal au courant que leur mère peut brailler sa vie même au café du coin, donc leur peur du jugement est vraiment mise à l’épreuve! Lol!

5— Qu’est-ce qui est vraiment difficile pour toi?

J’ai fait énormément de cheminement personnel dans ma vie, mais ma kryptonite, c’est littéralement mes enfants! Je perds tout le cheminement que j’ai fait quand mes filles vivent des défis. Grâce à elles, je me bonifie à chacune de leurs épreuves. Je suis toujours à la recherche de ce qui peut nous aider, autant moi que mes enfants, à gérer les souffrances émotionnelles. En fait, tout ce qui touche la souffrance chez l’enfant est vraiment difficile pour moi. Mon rêve est de mettre en place un système qui va permettre à nos jeunes de ne pas devenir de jeunes adultes brisés en dedans.

6— Quel est ton dicton préféré?

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

7— Soirée entre amis ou soirée à écrire?

Les deux! En fait, si je suis honnête, sans les soirées entre amis, je pourrais manquer d’inspiration! Lol! Si tu veux être mon ami, tu dois t’attendre à retrouver ton histoire sur MFMC (toujours avec ta permission, quand même!) Comme je travaille souvent seule devant mon ordinateur, j’ai besoin de voir des amis pour ne pas me transformer en ermite. Comme je ne dors pas beaucoup, j’ai plus tendance à écrire au petit matin, quand toute la famille dort.

8— Quel livre aurais-tu aimé écrire?

J’aurais définitivement aimé écrire Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, de Raphaëlle Giordanno. C’est vraiment un bijou du développement personnel! J’offre très souvent ce livre en cadeau. Son message a vraiment un impact sur la vie des gens et que dire de la façon d’écrire de l’auteure! Sans dire que je suis envieuse, j’aimerais écrire aussi bien!

9— Es-tu un parent plutôt cool ou autoritaire?

Je suis une mère sévère dans le sens où je dépose des balises très strictes, mais mes enfants peuvent se laisser aller comme elles veulent à l’intérieur. Je ne suis pas la mère qui achète la paix (j’aimerais ça parfois, c’est moins d’ouvrage!)

J’ai déjà été une mère écrasante qui voulait uniquement que mes enfants obéissent. J’étais tellement une mère triste à l’époque! J’ai beaucoup cheminé dans mon rôle de mère. Maintenant, je suis une maman qui laisse beaucoup plus de place à l’enfant et qui ouvre le dialogue pour connaître mes filles. Je ne suis pas parfaite, j’ai encore quelques fois des rechutes, toujours quand je suis dans la peur pour mon enfant.

Si je suis bonne avec moi, je suis aussi une mère cool. Chez moi, les amis sont toujours les bienvenus. Les amis de mes filles me parlent aussi beaucoup, car il n’y a pas de sujets tabou chez nous.

10— Si tu écrivais quelques mots d’amour…

Je les écrirais à mon chéri mari. Celui qui a aimé la fille brisée que j’étais à l’époque. Celui qui savait le diamant que j’avais le potentiel de devenir. Celui qui m’a tenu la main dans chaque épreuve qu’on a vécue. Celui qui n’a jamais douté qu’on deviendrait parents malgré tous nos bébés perdus. Celui qui m’a donné le privilège d’être mère et qui est un père extraordinaire pour nos filles. Celui qui, même s’il ne comprenait pas toujours la carrière que je me bâtissais, a été là dans mes hauts et mes bas entrepreneuriaux.

11— Peux-tu vivre sans ton cell?

Jamais de la vie! Je ne suis même pas certaine si j’aurais la possibilité de respirer sans lui! Je crois que si je pouvais l’avoir intégré à moi de façon permanente, ce serait l’idéal. Il faut comprendre que je gagne ma vie grâce à Internet et aux réseaux sociaux. C’est de cette façon que je peux rejoindre un maximum de gens qui ont besoin de moi. Par contre, même si je semble utiliser énormément les réseaux sociaux, je ne sais presque rien de ce qui se passe dans la vie de mes amis ou de ma famille si je ne les vois pas. Tout cela est un travail pour moi. Quand j’ouvre Instagram ou Facebook, c’est pour étudier ou pour interagir avec mes clients que j’adore. Par contre, connaître tout cela fait de moi une mère plus consciente des dangers des réseaux sociaux pour les jeunes. Souvent, mes amies me demandent conseil pour leurs enfants.

12— À quel personnage de série ou de film ressembles-tu?

Selon ma grande fille, je suis un peu comme Alice, la mère de Betty dans Riverdale. Bien qu’au départ, ma perception est que c’est une freak contrôlante qui a perdu le contrôle de sa vie, la perception de ma fille est que c’est une mère protectrice, super aimante, pleine d’attentions, qui veut que rien n’arrive à ses enfants. Elle doit vivre avec ses zones d’ombre qui la font parfois souffrir émotionnellement. Une femme très badass, qui fait partie d’une gang d’humains influents qui se soutiennent… Je dois dire que finalement, je suis assez d’accord avec grande fille!

Martine Wilky

 

Messenger Kids

Si on m’avait prédit l’an dernier que j’écrirais un jour une

Si on m’avait prédit l’an dernier que j’écrirais un jour une opinion en faveur d’une application pour enfants, je ne l’aurais jamais cru. En ce qui concerne mes enfants, je trouve qu’il n’y a rien de plus beau que de les regarder jouer, jouer pour vrai. Je suis une adepte de la nature, du jeu libre et actif et une grande amoureuse du jeu symbolique. Je suis aussi une anti-écran. Oui, oui, une anti-écran. Mes enfants n’ont pas de tablette. Pas d’écouteurs. Pas d’écran dans la voiture. Aucun jeu vidéo. Nous avons un ordinateur commun, situé dans une aire ouverte de la maison. Nous avons d’ailleurs une seule télévision dans la maison, qui sert exclusivement aux soirées film-popcorn en famille. Elle n’est jamais allumée sans raison ni pour une longue période. Nous avons aussi un seul cellulaire pour toute la famille, mais ça, c’est un autre débat.

J’ai découvert cette semaine l’application Messenger Kids et j’avoue que je suis sous le charme, rien de moins. Comme toute nouvelle application, il arrive encore que certains bogues fassent leur apparition. Il faut prendre le temps de se familiariser avec l’application avant de débuter, mais son utilisation reste très conviviale. C’est une application gratuite qui permet à l’enfant d’avoir sa propre boîte de messagerie. Il peut écrire des messages, en recevoir, effectuer des appels vidéo, etc. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire… mais… l’application a été créée grâce à l’avis précieux de nombreux parents, qui cherchaient une façon sécuritaire de communiquer avec leurs proches, tout en ayant un contrôle total sur les communications. Donc, on retrouve une application conviviale et rassurante qui nous permet d’accompagner l’enfant dans l’apprentissage des réseaux sociaux et de la communication virtuelle.

Voici les dix raisons qui font que je suis enchantée par cette nouveauté :

1- Aucun compte Facebook ne sera créé pour l’enfant. Ça, c’est le plus bel avantage en soi. L’enfant n’a pas besoin de se connecter avec un mot de passe et n’a pas besoin de fournir de numéro de téléphone.

2- L’enfant ne peut contacter que des personnes que ses parents ont approuvées! Tout est vérifié grâce au compte du parent sur Facebook. Le parent contrôle totalement la liste de contacts et doit approuver chaque personne autorisée à parler à son enfant. En cas de doute sur les communications, les messages ne disparaissent pas et ne peuvent pas être masqués. Le parent y a accès en tout temps par son propre téléphone.

3- Son utilisation est très simple. On connecte l’enfant. On ajoute des amis d’école, des cousins, des grands-parents, des amis proches, etc. L’enfant peut ensuite parler à tout ce beau monde en toute sécurité.

4- Le parent peut également vérifier tous les contrôles parentaux à distance. Il choisit avec qui son enfant peut correspondre. Il peut ajouter des contacts, choisir un horaire d’utilisation limité et mettre en veille l’application quand il le veut.

5- Il nomme ses contacts comme il le veut, par exemple « Lau » au lieu de « Laurence Tremblay », et peut personnaliser son application avec les couleurs qu’il aime. Il peut choisir des collants rigolos, des GIF animés et des dessins spécialement conçus pour les enfants.

6- Si l’enfant veut ajouter un nouveau contact, le parent sera toujours avisé immédiatement sur son compte Facebook et choisira d’accepter ou non l’ajout du contact avant une première discussion. Aucune chance qu’un inconnu ou un pédophile contacte l’enfant.

7- Une grande sensibilisation est faite concernant la cyberintimidation. L’enfant peut bloquer quelqu’un de sa liste de contacts quand il le souhaite. Il peut également faire un signalement s’il sent qu’un ami lui transmet du contenu inapproprié ou s’il se sent harcelé. Tous les signalements mènent automatiquement à une alerte sur le compte du parent. Et si des enfants partagent du contenu indésirable ou s’ils ne respectent pas les règles établies par l’application, ils n’auront tout simplement plus accès à l’application.

8- Aucune publicité ne passe dans Messenger Kids! L’application est gratuite, accessible et aucun achat n’est possible à travers celle-ci.

9- Les concepteurs semblent avoir pensé à toutes les facettes de la sécurité des enfants. Le parent doit approuver à distance par son compte Facebook tout appareil avec lequel l’enfant demande à se connecter! Donc aucune chance qu’il se connecte de l’école, par exemple, sans que le parent le sache.

10- Lors de sa première connexion, l’enfant doit approuver un contrat d’utilisation, en présence de son parent. Ce contrat le sensibilise au respect de l’autre dans ses communications. Il prône également la discussion avec le parent si l’enfant a des questionnements, s’il se sent mal à l’aise ou menacé. Il encourage l’enfant à communiquer dans le respect et le plaisir.

Nos enfants grandiront dans ce monde où les réseaux prennent une grande place. Je ne suis pas d’accord avec le fait de les lancer trop tôt dans un monde virtuel dont ils seront un jour dépendants, qu’on le veuille ou non. Ceci étant dit, je trouve enfin une application qui me permet de contrôler l’accès des enfants et de leur permettre d’apprivoiser en douceur et sans surstimulation ce monde virtuel.

Dorénavant, ma fille de huit ans peut inviter son amie à jouer sans que j’aie à appeler le père de cette amie sur son cellulaire. Elle peut aussi contacter ses anciennes amies, celles qu’elle aimait tant mais dont elle a dû se séparer suite au déménagement. Elle peut aussi prendre des nouvelles de ses cousines d’amour, sans me harceler pour les appeler. Elle peut le faire seule. J’apprends à lui faire confiance moi aussi.

Ma fille de six ans aussi apprécie l’application. Elle commence tout juste à écrire des mots. Cette semaine, elle a envoyé un magnifique « Je t’aime » à sa mamie qui habite loin et un beau dessin à son amie de la maternelle.

Ce monde virtuel a aussi du bon. Si on m’avait prédit l’an dernier que j’écrirais un jour une opinion en faveur d’une application pour enfants, je ne l’aurais jamais cru. Puis, Messenger Kids est arrivé…

Joanie Fournier

 

Le chum inutile

Le célibat permet de se questionner sur ce qu’on cherche chez un

Le célibat permet de se questionner sur ce qu’on cherche chez un partenaire de vie éventuel. Une de mes conclusions, c’est que je ne veux pas d’un chum utile.

Non, je ne veux pas d’un amoureux dont j’ai besoin. Je ne veux pas d’un homme qui répare l’évier de la cuisine ou qui est assez fort pour transporter un meuble d’une pièce à l’autre. S’il le fait, tant mieux, mais ce n’est pas un prérequis. Et si je dis ça, ce n’est pas pour paraître indépendante. Je suis féministe, mais pas la féministe qui crie haut et fort « Pas besoin des hommes! ». Je peux réparer l’évier toute seule comme une grande fille ou engager un plombier (ou une plombière!) pour le faire.

Je ne veux pas que l’homme à qui je ferai une place dans mon cœur et dans ma vie comble un vide. Ce n’est pas un bouche-trou que je veux, c’est un amoureux! Bien sûr, il m’arrive de me sentir seule dans mon lit ou dans ma vie. Bien sûr, j’aimerais partager des rires et des câlins avec un adulte, pas juste avec mes enfants. Mais je ne veux pas que cette personne arrive dans ma vie parce qu’il me manque quelque chose. Je veux l’y inviter parce qu’il me manque quelqu’un, et pas n’importe qui. Je veux que ce soit LA personne qui me fait du bien et à qui je fais du bien, tout simplement.

Je ne veux pas d’un homme qui me rend heureuse. Je veux qu’il me rende encore plus heureuse que je le suis, et je veux faire partie de l’équation de son bonheur.

Je ne veux pas d’un homme compte-en-banque. Je ne cherche pas un partenaire de vie pour régler des dettes de famille monoparentale ou pour équilibrer le budget. Je ne cherche pas non plus quelqu’un qui facilitera les sorties en famille ou la routine quotidienne. L’équation sera peut-être plus balancée avec deux adultes et quatre enfants (ou plus : une famille recomposée est si vite arrivée!). La paire de bras qu’il offrira ne servira pas à contenir l’énervement des enfants, mais à me serrer fort. La journée où je présenterai un homme à mes enfants, je vais leur présenter mon amoureux, pas leur beau-père.

Je ne veux pas d’un homme sauveur qui répare mon cœur et ma confiance en moi. Ce travail-là, je tiens à le faire en amont d’une relation, avec mes outils et mes amis, avec ma famille, avec le temps. Il y aura encore du chemin à faire, l’humain étant un work in progress. Mais je refuse de confier à une personne la tâche de patcher les trous laissés par une autre relation.

Je ne veux même pas d’hommes-transitions, d’hommes-en-attendant. Ça ne veut pas dire que l’amoureux qui élira domicile dans mon quotidien sera l’élu à la vie à la mort, seul l’avenir le dira. Mais je ne veux pas d’hommes dont l’utilité serait de me calmer les hormones ou de me faire passer le temps en attendant le vrai. Je veux que l’homme pour qui j’accepterai de me montrer vulnérable et de baisser ma garde me donne le désir très fort que ce soit le vrai.

Qu’est-ce que je veux, alors? J’aimerais un homme qui m’aime et que j’aime. Un être qui est et avec qui j’ai le goût d’être. D’être présente, d’être moi-même. D’être avec lui. J’aimerais un homme avec qui je suis en relation par choix et non par obligation.

Nathalie Courcy

 

L’écho qui fait peur

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un pet

Sur l’image bicolore, un être à l’identité indéfinie. Un petit cœur en formation qui clignote. Je t’ai tellement rêvé, et te voici qui grandit en moi! Mon bébé, mon fœtus! Deux bras, deux jambes, une belle tête ronde, un cerveau qui a déjà commencé à apprendre la vie intra-utérine. Tout y est! La joie intense de mes premiers pas dans la maternité dessinée en noir et blanc sur un écran.

Mais j’ai peur de ce que cette échographie pourrait révéler. Certaines mamans et certains papas ont peur d’un chromosome ou du nombre d’embryons. Moi, mon bébé, j’ai peur que tu sois un garçon. Oser le dire m’horrifie et me soulage. J’adorerais que tu sois un petit bonhomme, te bercer, jouer avec toi, te bécoter et te chatouiller, t’amener à ta première journée d’école… comme je le ferais avec une petite fille!

Mais j’ai peur, parce que tu es mon premier bébé. J’ai peur que le premier enfant que je mettrai au monde soit un garçon. J’ai peur parce que moi, j’ai grandi avec un garçon plus vieux. Un frère qui n’a pas pris soin de moi de la bonne façon. Qui m’a aimée (ouin…) comme il n’aurait pas dû. Donc aujourd’hui, je suis étendue sur une table d’échographie et mon immense joie est teintée par ma peur de voir un petit bout qui dépasse entre tes jambes.

Je n’ai pas peur de ne pas t’aimer, je sais que je saurai, sans aucune retenue. J’ai peur d’avoir peur. Si tu es un petit garçon qui deviendra grand, j’ai peur de ne pas être capable de prendre le risque de redevenir enceinte et que ce soit une fille. J’aurais peur de te faire une petite sœur. J’aurais peur que cette petite fille devienne la petite sœur que j’ai été. J’aurais peur que tu deviennes le grand frère que j’ai subi.

Ma peur n’a rien à voir avec toi. Ça n’a même rien à voir avec le fait que tu aurais un pénis et des testicules : plein de garçons et d’hommes en ont et sont tout à fait gentils avec toutes les filles et les femmes qui les entourent. Ton sexe ne définira pas ce que tu feras avec. Mais s’il était masculin, il réveillerait en moi de mauvais souvenirs et des craintes de ne pas pouvoir protéger mes autres enfants, si j’en avais.

Mon bébé, mon fœtus, je te fais une promesse : peu importe ce que l’échographie montrera, je t’aimerai de tout mon cœur. Toi, ton papa et moi, on prendra les décisions une à la fois, et jamais je ne te ferai sentir que tu dois porter le poids de nos choix concernant des petits frères ou des petites sœurs à venir. Mais d’abord, je prendrai le temps de t’aimer et de te connaître pour tout ce que tu es. Et ma petite voix de maman me dit que tu me donneras la force de croire que ton histoire ne sera pas un écho de la mienne.

 

Eva Staire