Archives septembre 2021

L’intense, tu connais ? Texte : Claudie Castonguay

Je parle de l’enfant qui déplace, teste, parle plus. Celui que tout le monde remarque (ou celui d

Je parle de l’enfant qui déplace, teste, parle plus. Celui que tout le monde remarque (ou celui dont personne ne veut). Est-ce que ça fait de lui un enfant moins aimable ?

Que ce soit à petite ou grande échelle, chaque enfant a ses besoins, ses capacités d’adaptation, ses peurs, ses forces.

Il est très dur pour un parent d’avoir un enfant à besoins particuliers. Il est encore plus dur d’accepter que notre enfant ne colle pas dans le moule parfait. Et par le fait même, lorsque notre propre entourage nous le ramène sur le bout du nez.

Si la société apprenait à s’entraider plutôt qu’à juger ? Quand on est parent, on connaît les défauts de nos enfants. Et on se flagelle assez soi-même, parce qu’après tout, ils sont une moitié de nous ! On n’a pas besoin de se faire dire que notre enfant est intense. Et encore moins de se faire dire « Je préfère ton premier, ton deuxième… » Nous, comme parent, on aime tous nos enfants de façon égale.

Et si nos intenses étaient plutôt des curieux, des explorateurs, des sensibles, etc. ?

Bref des humains… 💗

 

Claudie Castonguay

Connaissez-vous l’expression être sur son « X » ? Texte : Jessica Thériault

Ce week-end, nous fêtions le 50e anniversaire d’une personne qui m’est très chère

Ce week-end, nous fêtions le 50e anniversaire d’une personne qui m’est très chère.

Elle a répété au moins un millier de fois à quel point elle était fière de la personne qu’elle était devenue, à quel point elle était fière de ses enfants, de son mari, de la femme qu’elle est devenue.

Je lui ai simplement dit : « Mom, c’est ce qu’on appelle être sur son X ». Vous auriez dû voir son expression faciale qui disait : « Excuse-moi, qu’est-ce que tu as dit ? Être sur son X, c’est une expression de jeunes ça… »

Du haut de mes 31 ans, j’ai expliqué à ma mère qu’être sur son X voulait simplement dire que nous étions où nous voulions dans la vie, que nous étions exactement où nous devions être à cet instant précis.

Ma mère, c’est une femme forte, une femme remplie d’ambitions. Elle travaillait depuis près de 20 ans dans une compagnie qui ne la rendait pas heureuse. Lorsque je lui ai annoncé ma grossesse, elle a entrepris de finir son secondaire, puis d’aller faire un AEC pour avoir un « vrai » métier.

Elle est aujourd’hui gérontologue, mariée avec l’homme de ses rêves qu’est mon beau-père. Elle s’occupe de ma grand-maman qui est atteinte de démence, sans compter toutes les autres choses connexes. C’est un magnifique accomplissement, ce que cette femme a pu accomplir.

Ce qui me ramène à ma propre existence : qu’est-ce que j’ai fait, moi ? Où en suis-je rendue dans mon cheminement ?

Dès l’âge de 18 ans, je suis devenue maman. J’ai terminé un cours dans lequel je ne travaille pas présentement, mais je suis une supermom.

J’ai sacrifié bien des choses, j’ai fait des erreurs, mais je me sens accomplie dans le rôle que j’ai en tant que maman.

J’ai un job au-delà de ce que j’aurais pu espérer et qui concilie le travail-famille, dans le domaine de la construction que j’adore.

J’ai abandonné des rêves pour mes enfants, puisque la séparation avec leur père ne me permettait pas de les réaliser, mais je réalise que ces rêves abandonnés ne sont que partie remise.

Je prends d’autant plus conscience que ce n’est pas la vie que j’avais choisie. Me retrouver seule une semaine sur deux, élever mes enfants du mieux que je peux, continuer d’avancer, faire comme si tout allait bien en tout temps devant ces trois petites merveilles.

Faire comme si tout allait bien tout le temps, toujours, devant tous ces gens que j’aime.

Trop souvent, je m’inflige des remises en question, des reconditionnements nécessaires. Je n’arrive pas à me situer dans le temps, à me voir à long terme, parce que j’essaie toujours d’obtenir le mieux pour eux.

J’avais hâte moi aussi de me retrouver sur mon X, de ressentir le sentiment de l’accomplissement.

J’ai ce week-end réalisé que ce X, nous pouvons l’obtenir à plusieurs moments de notre vie. Nous l’obtenons dans chacune de nos petites victoires.

Chaque moment que l’on vit, chaque instant où nous savons que nous vivons quelque chose de précieux, nous sommes sur notre X.

Peut-être pas le X de notre vie, mais notre X du moment.

Un X que nous devons choyer, à tout moment.

Pour ma part, mon X du moment, c’est de savoir que mes enfants sont en sécurité, dans un environnement où ils sont heureux. C’est de m’être fait dire tout le week-end à quel point j’ai des enfants merveilleux.

Malgré tous les doutes qui planent au-dessus de ma tête, mon moment je le vis, je l’apprivoise.

Un jour, pas si lointain je l’espère, je me retrouverai au même moment X que ma maman exceptionnelle, selon mes besoins, mes choix et chacune des petites victoires que j’aurai atteintes.

 

Jessica Thériault

Une autre journée ! Texte: Nathalie Courcy

10 septembre, Journée mondiale de prévention du

10 septembre, Journée mondiale de prévention du suicide. Eh oui, une autre journée mondiale ! La 19e pour cette cause. Je ne sais pas si un jour, les humains décideront d’annuler cette journée de sensibilisation en se disant « C’est beau, les gens ont compris. Les taux de suicide sont presque nuls, on peut arrêter d’en parler ». Je ne pense pas, hein ?!

Je ne pense pas parce que même un suicide, c’est un suicide de trop. C’est une personne qui a tellement souffert à l’intérieur qu’elle a pensé que la mort était un moindre mal. Il faut que ça fasse mal en dedans en titi pour en venir là.

Le SUI-cide, ça veut dire se tuer soi-même. Non seulement décider de se tuer (avec ou sans l’esprit clair), mais le faire. Faire le geste qui nous tuera. Avoir cette violence envers soi qui prendra notre vie. Pour toujours.

J’ai souvent déposé le pied dans la mince marge entre le désespoir total et la décision de me tuer. Mais chaque fois, je l’ai retiré. Ce n’est pas tant la douleur qu’aurait créée le geste fatidique qui me retenait, mais le geste lui-même. Cet éclair d’une seconde dans lequel je devrais retourner un geste contre ma propre personne. C’était trop.

Puis, l’image des gens autour de moi dans l’après-suicide me ramenait à la réalité. Je ne voulais pas qu’ils souffrent. Plusieurs personnes dans mon entourage se sont suicidées et je nous vois, humains qui restons derrière, nous demander ce qui s’est passé, si on aurait pu faire quelque chose. Pour ceux qui restent, la culpabilité n’a d’égal que le vide. Je ne voulais pas faire subir cette vie restante à mes proches.

Je suis longtemps restée dans la twilight zone du désespoir. L’espoir, la joie de vivre, la raison de vivre manquaient à l’appel. Je les croyais morts, pas juste portés disparus. On parle d’années, on and off. Par bout, c’était une obsession. Je voyais des possibilités de mourir partout et chaque fois, je me disais d’attendre un peu, qu’il y avait sûrement une solution (pas une autre solution, parce que le suicide n’est pas une solution, mais bien une solution tout court). Même quand je réussissais à passer quelques jours un peu plus légers, l’idée n’était jamais très loin derrière. Il suffisait d’une mauvaise nuit, d’un conflit, d’une journée de pluie ou d’une hausse d’hormones pour que l’idée du suicide refasse surface. Et encore, chaque fois, je choisissais la vie, même si c’était en attendant. Je ne savais pas ce que j’attendais, j’étais incapable de m’imaginer une vie autrement ou plus heureuse, mais j’attendais. C’est l’attente et la patience qui m’ont sauvé la vie.

Le thème de cette année est « Créer l’espoir par l’action ». C’est-ti pas beau ? On pourrait croire qu’attendre, simplement, n’est pas une action. C’est plutôt passif, en effet. Mais ça me demandait tellement d’efforts ! Me retenir de passer à l’acte, comme si j’étais en combat contre moi-même. Comme si une partie de moi me retenait physiquement de me lancer en bas du précipice en criant « Ne fais pas ça ! ».

Puis, il y a eu des actions bien concrètes : thérapieS, discussions, formations, lectures, activité physique, tests génétiques, médication, changements dans mon alimentation et dans ma routine quotidienne, fin de relations malsaines. J’en ai fait, des pas ! De recul, pour avancer, pour remonter la pente, pour escalader ce qui ressemblait à l’Everest. Chaque action était un geste anti-suicide. Un geste d’espoir.

Et maintenant, je me donne comme mission de partager mon espoir avec ceux qui me lisent et avec mon entourage. Je ne suis pas dans le « Ça va bien aller » genre début de pandémie. Je suis plutôt dans le « Ça va être difficile, mais ça se peut ». Ça se peut que tu sois heureux, que tes relations soient remplies de lumière, que tu te lèves le matin avec des projets et le sourire aux lèvres, que le brouillard se dissipe dans ta tête et que les solutions deviennent de plus en plus évidentes. Ça se peut tellement, mais ça commence par un choix, même quand on n’y croit pas vraiment. C’est un choix quotidien. Un choix de chaque minute, parfois. Un choix qui sauve une vie.

Et un jour, tu te réveilles, comme moi, en te disant : « Hum, c’est à ça que ça goûte, le bonheur ? »

Nathalie Courcy

Mon amour, laisse-nous revenir — Texte : Eva Staire 

Mon amour. Mon support. Mon équipier. Ma troisième moitié. Laisse-nous revenir. J’ai enco

Mon amour. Mon support. Mon équipier. Ma troisième moitié.

Laisse-nous revenir.

J’ai encore le ton exact de ta voix dans mes oreilles quand tu as prononcé les mots « c’est fini, va-t’en ».

On est habitués de se sauver. Alors pendant que tu ronflais sur le divan, j’étais déjà sur Marketplace, dans notre lit qui serait désormais le tien, pour nous trouver un toit. Parce qu’on est habitués de se virer sur un dix cents, de partir pour éviter. De noyer notre peine dans les chansons lourdes et les repas aussi fréquents que nos heures de sommeil.

Mon beau brun intelligent aux yeux mystérieux et au caractère fort, je t’en supplie, laisse-nous revenir.

Plus tôt aujourd’hui tu m’as demandé pourquoi j’arrivais maintenant à t’exprimer clairement ce qui se passait. Ça m’aura pris trois lames et un appel avec la psy pour identifier la source trop bien connue : la Peur. La honte.

La peur que tu partes, que tu te tannes et nous abandonnes dans le moment le plus intense de nos vies. Parce qu’en fait, Mon Amour, ils sont tous partis. On dit que c’est une belle chance que d’avoir cette résilience, mais je t’assure que je préférerais vivre dans l’inaction complète. Quoique j’ai peur de l’échapper. On essaie tant bien que mal de tout tenir, mais c’est à bout de bras. D’un coup que tout vire de bord et que ça empire ? Ou encore pire, que tout se place enfin ?

Je nous ai trouvé une nouvelle place où ruminer, mais sans l’odeur de ta peau ni le son de ta voix, ce toit ne reste qu’un toit. La maison, c’est toi.

J’aurais aimé être en mesure avant de te dire que j’avais besoin qu’on caresse mes cheveux pendant mes crises de larmes. Qu’on prenne le temps de se poser réellement et d’entendre « Qu’est-ce que je peux faire pour que tu arrives à t’aider toi ».

Que j’avais besoin qu’on valide ma hantise et non pas qu’on la solutionne. Qu’on comprenne que ma peur de l’avenir baignait dans une mer de réponses du passé. Que ça teintait toutes mes pensées et actions présentes.

Mon eau calme, laisse-nous revenir.

La honte qu’on ressent présentement de ne pas avoir simplement levé les feutres seules quelques jours est indescriptible. Oppressante. J’ai le chest lourd et les mains pleines de roches.

Mon amour, laisse-nous revenir, mon Anxiété et moi.

Eva Staire

Où étiez-vous il y a vingt ans ? Texte : Nathalie Courcy

Ceux qui étaient nés avant s’en souviennent sûrement. Ceux qui sont nés après ne connaîtront

Ceux qui étaient nés avant s’en souviennent sûrement. Ceux qui sont nés après ne connaîtront jamais l’avant.

L’avant 11 septembre 2001.

Avant les attentats. Avant le terrorisme qui tourne en boucle sur toutes les chaînes. Avant les aéroports où il faut enlever ses souliers et subir le scan corporel. Avant la terreur devant tout ce qui ressemble de près ou de loin à un turban. Avant la mort de près de 3 000 personnes, sans compter les autres, ceux qui ont suivi, blessés ou traumatisés.

Où étiez-vous ce matin-là ?

Quel est votre premier souvenir associé aux attentats du World Trade Centre, de Pennsylvanie et du Pentagone ? Comment avez-vous appris ce qui se passait ? Combien de temps avez-vous passé collés devant les écrans de nouvelles dans les jours et les nuits qui ont suivi ?

Connaissiez-vous des victimes, identifiées ou non, de ces attentats ? Avez-vous visité Ground Zero par la suite ?

Si vous avez des enfants, des petits-enfants, leur avez-vous parlé de cette partie marquante de l’Histoire ? Vous en parlent-ils quand ils reviennent de leurs cours portant sur le monde contemporain ? Comment abordez-vous ce sujet avec vos ados en cette année de commémorations ?

Qu’en gardez-vous ?

Pour ma part, j’étais chef d’équipe d’un site touristique situé dans une base militaire de Québec (la Citadelle, pour ne pas la nommer). Je me souviens d’avoir dû faire le tour du site pour escorter les groupes de visiteurs à l’extérieur sans pouvoir leur donner d’explications. Je me disais, en particulier en regardant nos visiteurs américains : « Ces gens vont arriver dans un restaurant de la vieille ville ou à leur chambre d’hôtel, et ils vont comprendre. L’équation va se faire en une seconde : leur pays était attaqué ».

Pour moi, Québécoise qui habitait à quelques heures de la frontière américaine, je me sentais à la fois trop proche et très loin de ce qui se passait. La liberté était attaquée. Nous sommes voisins des Américains, nous habitons en Amérique du Nord, nous sommes Occidentaux, mais nous sommes Canadiens. J’espérais que ce serait suffisant pour préserver nos vies, un peu comme quand on voyage avec un drapeau unifolié sur notre sac à dos. Je verrouillais les musées du site, à deux mètres de la résidence du gouverneur général et je n’étais pas grosse dans ma jupe de chef d’équipe. J’espérais que le Canada soit trop inintéressant pour…… je ne savais pas qui. Je ne savais pas ce qu’ils voulaient. Je ne savais pas ce qu’ils planifiaient ni quand ça finirait. Mais je savais que ça faisait mal au Monde.

Vingt ans ont passé. Les attentats ont été suivis de plusieurs autres tueries à petite et grande échelle. Humains contre Humains. La pire lutte de pouvoir possible.

Si les premières informations en ont fait sauter plusieurs aux conclusions, il a bien fallu apprendre de ces événements.

Musulman ne veut pas dire taliban.

Religion ne veut pas dire spiritualité et encore moins extrémisme.

Taliban ne veut pas dire djihadiste.

Peur ne veut pas dire xénophobie.

Attentat ne veut pas dire fin du monde.

Réglementation ne veut pas dire fin de la liberté.

Mes propos vous choqueront peut-être. Sachez que j’ai une empathie immense pour tous ceux qui ont souffert et qui souffrent à cause des attentats du 11 septembre 2001. La perte a été exponentielle. Le drame humain a causé un traumatisme, comme les guerres mondiales, les famines, les catastrophes naturelles dévastatrices. Et pour plusieurs, la plaie reste ouverte. Je suis avec vous. Je suis l’une de vous.

Je suis pour la liberté, contre la violence. Je suis pour l’ouverture, la cohabitation, l’harmonie. Je suis pour l’humanité. De tous les côtés, des humains ont souffert et souffrent. De tous les côtés, des individus et des groupes ont fait du mal et du bien. Les croyances sont différentes, très polarisées, et le clash a été brutal. Tragique. Il l’est encore et malheureusement, il se répète. Le vivre et laisser vivre sont loin d’être atteints. Mais on peut continuer d’y travailler, d’abord en nous et autour de nous.

Peu importent notre religion, nos allégeances politiques, notre statue économique, nos blessures, nos croyances spirituelles, notre culture et nos souvenirs, notre couleur de peau, nos origines et notre pays, nous pouvons faire une différence. Traitons les autres en humains et exigeons pour eux le même respect que nous exigeons pour nous. Construisons une humanité qui a appris de ses erreurs.

 

Nathalie Courcy

Un de moins – Texte : Nathalie Courcy

Combien de fois je me suis fait regarder bizarre parce que j’avais choisi d’avoir quatre enfants

Combien de fois je me suis fait regarder bizarre parce que j’avais choisi d’avoir quatre enfants ! C’est clair que quand j’entre dans un avion ou dans un resto avec ma gang, on se fait remarquer (et dévisager…) On te remplit une banquette assez vite ! Il fut un temps où on avait déserté les endroits publics, les activités impliquant une foule, les sorties qui nécessitaient trop de surveillance ou d’équipement. J’ai donné à mes enfants le temps de maturer et d’apprendre à gérer leur volume vocal.

Après cette période d’apprentissages dans l’intimité, on a recommencé à sortir et à apprécier d’être ensemble en public. Je savais que mes enfants se comporteraient bien et qu’ils apprécieraient ce temps en famille. Je savais que moi aussi, j’aurais du plaisir, que je ne suerais plus ma vie à essayer de les garder groupés et un brin disciplinés. Ça exige quand même un bon système d’organisation, une répartition efficace des tâches (je ne suis pas la seule à porter les sacs à dos ou à préparer les bouteilles d’eau) et une once de flexibilité. Mais c’est pas mal plus zen qu’avant !

Ils ont grandi. Je me suis améliorée comme maman et comme personne. J’ai appris des trucs, j’ai écouté leurs besoins et leurs limites, les miens aussi. Maintenant, faire des activités en famille me donne de l’énergie au lieu de m’en prendre. Je suis fière de me promener avec ma tribu.

Mes enfants grandissent (surprise !), c’est ben beau, mais ça fait aussi que maintenant, on sort de moins en moins tous ensemble. Ma fille aînée commence le postsecondaire en septembre, elle travaille à l’autre bout de la ville, elle voit des amies. Même quand elle est à la maison, elle a sa vie, ses projets. Elle veut du temps de repos (très sage !), du temps pour elle (génial !), du temps en famille (fiou !). Quand ça adonne ou quand on fait une activité qui lui tente, elle nous accompagne, « comme dans notre bon vieux temps ». Mais le reste du temps, elle ne suit plus.

OK, ça me laisse quand même trois enfants qui suivent ! Ça remplit encore plutôt bien la banquette. Quand on débarque quelque part, les gens s’étonnent de voir autant d’enfants sortir de ma Mazda (surtout que ma deuxième ado sort parfois par le coffre, comme si je l’y avais rangée…). Mais pour moi, c’est une petite famille parce qu’il manque une personne. Il manque une personne avec qui je vis (en comptant le temps de cohabitation intra-utérine) depuis plus de dix-huit ans. Mes bras sont moins pleins qu’avant.

Mes prochaines années de maman seront remplies de sentiments mitigés :

⭐Ma fierté de voir mes enfants devenir plus indépendants et débrouillards, et ma peine de les voir s’éloigner.

⭐Ma joie de les voir heureux avec leurs choix, et mon cÅ“ur qui pince de ne plus faire partie de chacun de leurs bonheurs.

⭐Mon bonheur d’avoir du temps spécial avec les plus jeunes comme j’en ai eu dans le passé avec les plus vieilles, et ma nostalgie du temps où tous mes enfants étaient autour de moi.

⭐Ma hâte (ben oui !) d’avoir plus de temps et d’espace pour moi et mon couple, et ma hâte que mes bébés (oui, oui, mes bébés !) viennent nous visiter ou qu’ils nous invitent à souper.

Je dois bien me faire à l’idée qu’il y aura de moins en moins de monde autour de la table. Bientôt, je n’aurai plus droit au forfait de groupe quand on visite un musée. Éventuellement, je n’aurai plus besoin de six places dans ma voiture. J’aurai besoin de beaucoup moins d’imagination pour trouver des activités qui plaisent à mes petits autant qu’à mes grandes (et aux adultes !)

En attendant, j’essaie encore de trouver des façons de rassembler toute ma garde rapprochée pour des repas, des moments collés, des sorties. C’est un exercice quotidien de carpe diem : profiter du moment présent. Et quand on sera rendu aux nouveaux moments présents, on en profitera tout autant. Il n’y a rien de plus beau que les jasettes animées et les rires de toute la maisonnée. Et même quand la famille n’habitera plus à la même adresse, on trouvera quand même le moyen de se rassembler.

Nathalie Courcy

 

 

 

 

Vieux mots, nouveaux concepts – Texte : Joanie Fournier

Avant d’avoir des enfants, il existe plusieurs mots ou concepts que tu p

Avant d’avoir des enfants, il existe plusieurs mots ou concepts que tu pensais connaître. Puis, en devenant parent, tu réalises que ces vieux mots ont tout à coup un nouveau sens… Plus les années passent, et plus tu réalises que tu pensais connaître ces mots, mais qu’en réalité, tu n’avais pas une once de l’idée réelle de ce qu’ils représentaient… Je pourrais écrire des dizaines d’exemples, mais je vais tenter de m’en tenir aux cinq essentiels.

La fatigue. L’exemple le plus parlant. Quand tu es jeune, tu peux travailler 60 heures par semaine. Tu peux enchaîner les courtes nuits dans les bars. Tu peux t’entraîner pour un demi-marathon. Tu peux penser sincèrement que tu es fatigué. Mais la fatigue, la vraie, tu la découvres quand tu deviens parent. Enchaîner les nuits blanches, dormir sur une oreille, veiller les enfants… Quand ils sont petits, tu te réveilles la nuit pour t’assurer qu’ils respirent encore. Quand ils sont grands, tu te lèves la nuit pour t’assurer qu’ils sont bien rentrés et en sécurité. Avant d’avoir des enfants, tu comptais le nombre d’heures que tu allais dormir la nuit en te couchant le soir. Avec des enfants, tu dois vite t’endormir, parce que chaque minute compte.

Le strict minimum. Avant d’avoir des enfants, tu peux trimballer un kit de rechange et une brosse à dents et être prêt pour quelques jours en virée. Avec un bébé, le concept du strict minimum change du tout au tout. Tu sors de chez toi avec tellement de sacs que tu dois faire plusieurs voyages pour aller de la maison à la voiture et que tu dois rejouer à Tetris pour tout faire rentrer dans la valise. Tu as pensé à chaque petit besoin de bébé, et tu pars avec la voiture pleine à craquer. Et là, tu as un petit sourire niaiseux parce que tu sais que tu n’es parti que pour deux ou trois heures et que tu as oublié de te brosser les dents…

Les priorités. Avant, tu passais avant tout le reste. Tu prenais du temps pour toi, tu t’achetais des trucs pour te faire plaisir, tu te pomponnais juste pour te sentir belle. Avec des enfants, tu peux prendre congé pour un après-midi de magasinage, mais tu vas quand même acheter 95 % de vêtements ou de jouets pour tes enfants. Pis ça va te rendre encore plus heureuse qu’avant. Parce que le bonheur de ces petits êtres maintenant vaut plus que tout l’or du monde. Ho ! Et certaines mamans te diront qu’elles arrivent à prendre du temps pour elles, parce que c’est important. C’est vrai que c’est important, mais elles mentent si elles disent qu’elles passent encore en premier. Si c’était vrai, le matin d’Halloween, elles auraient bu leur café chaud avant de se lancer dans les maquillages de zombies.

La fierté. Quand on vit des réussites comme ado, on est certain de connaître ce sentiment-là, la fierté… Tu te souviens de tes spectacles de danse, de la fois où tu as reçu un méritas au secondaire, de la course que tu as gagnée aux olympiades de l’école… Ce sont de beaux souvenirs. Mais quand tu deviens parent, tu apprends ce qu’est vraiment la fierté. La première fois que ta petite fille monte sur scène pour son spectacle de danse, tu as la gorge nouée de cette nouvelle émotion. La première fois que ton garçon t’invite au gala des méritas, cette même émotion te coupe le souffle. Et quand ton enfant franchit la ligne d’arrivée lors de cette course pour laquelle il s’est tant préparé, tes yeux sont remplis de cette fabuleuse émotion. Ton cœur est tout à coup trop gros pour ta poitrine. Et là, tu connais la fierté. Et tu as par hasard une petite pensée pour ta mère qui pleurait le jour de votre mariage. À l’époque, tu la trouvais vraiment intense… Maintenant, tu comprends.

L’amour. L’incontournable. Tu as rencontré dans ta vie certaines personnes, des partenaires, qui t’ont fait tourner la tête. Des gens qui ont le don de faire battre ton cœur plus vite et de te faire bégayer en même temps. Pour les plus chanceux d’entre nous, la bonne personne restera jusqu’à ce que la mort nous sépare. Tu penses alors que tu sais aimer. Tu es certain de connaître l’amour. Encore une fois, tu n’avais rien vu. Parce qu’un jour, tu as mis au monde un nouvel humain. Tu as offert à la Terre une âme de plus à aimer. Tu as créé un petit être. Et quand il s’est blotti dans tes bras, tu as souri en te disant que tu pensais aimer avant ça, avant lui. Et chaque fois que tu arrêtes le temps pour le regarder, le bercer, sentir son odeur, entendre son rire… tu réapprends ce qu’est l’amour. Tu aimes si fort, plus fort qu’hier. Mais jamais aussi fort que demain…

Joanie Fournier

 

Les premières fois – Texte: Ghislaine Bernard

Vous rappelez-vous votre premier amour ? Votre premier baiser ? Ces papillons dans l’estomac q

Vous rappelez-vous votre premier amour ? Votre premier baiser ? Ces papillons dans l’estomac qui vous prennent d’assaut pour la toute première fois ? Je me rappelle que ça donnait l’impression de voler, d’être unique dans notre histoire, même si depuis que le monde est monde, les rapprochements ont toujours été. Quand ça nous arrivait à nous, c’était magique.

Les battements de cœur qui s’accélèrent, l’impression d’être dans un monde à part. La peur. Celle que tout s’arrête, celle de se faire prendre, comme si c’était interdit. Cet attrait de la nouveauté qui nous rendait tout chose.

Je suis mère, trois fois. Un grand adolescent de treize ans, une de douze et mon petit dernier qui a tout juste neuf ans. Je m’aperçois que les premières fois pour mes deux « grands » sont à ma porte. Ouvrir le dialogue est parfois si facile, mais à d’autres moments, c’est un mur de béton armé qui nous attend. Les jeunes savent. Ils savent que ça existe, ils savent beaucoup plus sur la sexualité qu’on ne le croit. Mais nous portons toujours cette crainte qu’ils ne la vivent pas, comment dire, « correctement ».

C’est quoi, vivre les débuts de la vie intime « correctement » ? J’essaie de me rappeler comment je me sentais à mes premiers pas dans ce nouveau monde. Mon premier baiser a été tôt, un peu avec ce sentiment que je « devais » le faire. Ce n’était pas « correctement ». Je n’ai pas aimé. Je me rappelle que j’avais même été dégoûtée ! J’avais de la salive partout sur le menton, presque jusqu’au nez. Il faut avouer que mon vis-à-vis était tout aussi barbouillé ! Par la suite, j’ai été longtemps à ne pas retenter l’expérience et de toute façon, le jeune homme de mon premier baiser m’avait laissée tomber devant mes refus répétés.

Puis, je me rappelle ce grand ténébreux. Nous avions failli nous embrasser, mais la gêne avait pris le dessus. J’étais en cinquième année. Bien maladroits tous les deux, suite à une partie de « tag BBQ », nous devions nous embrasser, je voulais de l’intimité, il a accepté. Mais au final, nous avons reculé. Ça n’a pas abouti à une relation amoureuse non plus ! La pression était forte au secondaire. La première fois ne se limitait plus à embrasser avec la langue. Ç’a été très maladroit, très… ordinaire. Mais je n’en tiens pas rancune : nous étions tous les deux complètement innocents.

Alors les discussions avec mes grands sont un peu maladroites. Lorsque je parle sérieusement, ils sont mal à l’ase. Lorsque je blague, ils sont gênés et pensent que je me moque d’eux. Quelles sont vos méthodes de discussion ? Je suis une maman ouverte, je n’ai jamais fait de cas sur n’importe quel sujet. Mais malgré que je pensais bien m’en sortir, je me questionne.

Je parle du respect de l’autre, de soi. De la patience, mais aussi de la hâte. Je parle et j’écoute. Je souligne que je suis là au besoin. Que je ne juge jamais, je ne l’ai jamais fait de toute façon, ils le savent. Mais j’ai l’impression qu’autant ils me racontaient tout, autant qu’ils hésitent. Pour ma part, il ne me serait pas venu à l’esprit de discuter de tout ça avec ma mère à cet âge ! Mais justement : j’ai tout mis en place pour qu’ils se sentent bien et libres d’en parler. Alors je me dis : je leur répète ma disponibilité et j’attends. Mon respect va aussi dans le sens de respecter leurs silences.

Mais j’espère que tout se passera bien pour eux lorsqu’ils seront rendus à ces étapes. Je n’y peux rien, mais j’ose avoir la certitude de leur avoir inculqué des valeurs sûres. J’espère que ce sera simple pour eux et que ce passage se fera selon leurs attentes.

Vous qui l’avez vécu, qui le vivez… qu’avez-vous à me conseiller ?

 

Simplement, Ghislaine

Baume pour le cÅ“ur de maman à côté de ses souliers – Texte : Jessica Archambault

L’été est beau, rempli de baignades, de crème glacée, de soleil et du rire de nos p’tits gar

L’été est beau, rempli de baignades, de crème glacée, de soleil et du rire de nos p’tits gars (3 et 5 ans). Mais cette année, l’été est aussi intense et plus difficile pour moi. Pour plein de raisons. Ça arrive. On travaille là-dessus, on place des choses, on en adoucit d’autres. Ça revient tranquillement, pour l’arrivée de bébé 3.

Généralement, quand ça ne va pas, j’arrive à ne pas le faire subir à mes enfants. Mon énergie positive leur est réservée. Leurs câlins, leurs histoires qui n’en finissent plus, leurs blagues et leurs folies sont plutôt efficaces pour me sortir de ma tête et me ramener dans le moment présent, pleinement avec eux.

Il y a quelques semaines, en revanche, lors d’une de mes soirées solos, ça n’allait pas. Les enfants étaient terribles, mes interventions n’étaient pas adéquates, j’étais impatiente, les maux de grossesse pesaient lourd… Je l’ai échappé. J’ai haussé la voix et donné une conséquence que j’ai sue exagérée la seconde après l’avoir donnée.

Ils se sont donc retrouvés dans leur chambre, qu’ils partagent, après le bain, sans moi. Je prenais un temps pour me ressaisir avant d’aller les voir pour m’excuser, nuancer ma réaction et finir ça sur une bonne note avant qu’ils s’endorment. J’ai horreur de les laisser aller au lit sur une note négative ; c’est impossible pour moi, même quand je suis à bout.

Alors que je prenais quelques respirations en me trouvant poche et en me faisant un petit discours d’encouragement, je les ai entendus… et mon cœur s’est apaisé d’un coup.

Ils ont commencé leur routine habituelle ensemble. Se choisissant de courts livres qu’ils connaissent par cœur, ils se sont « lu » à tour de rôle une histoire, se sont chanté une chanson l’un après l’autre, collés dans le lit du plus petit, ils se sont choisi des rêves… Tout ça dans le calme et la douceur.

Je les ai laissés aller, le cœur rempli, la larme à l’œil, l’oreille tendue pour me remplir le cœur de cette douceur. J’ai réussi à me dire que même si ma soirée avait été moche, même si j’avais été loin de la maman que je veux être et que je suis habituellement, ce soir-là, on a réussi quelque chose avec nos gars.

Nos boules d’énergie intense, grands amateurs de lutte gréco-romaine-qui-finit-presque-toujours-par-un-qui-pleure, sont également sensibles et empathiques. Ils s’aiment fort et prennent soin l’un de l’autre.

Est-ce qu’ils ont senti que maman avait besoin d’une pause ? Est-ce qu’ils ont senti qu’ils avaient besoin l’un de l’autre ? Je ne sais pas trop ce qui s’est passé dans leur cœur et dans leur tête ce soir-là, mais les voir se retourner l’un vers l’autre quasi instantanément, avoir le réflexe de faire équipe et s’appuyer l’un sur l’autre, ça m’a émue. C’est exactement pour des moments comme ceux-là que je trouve la fratrie si précieuse. Ils savent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre, déjà.

Je suis ensuite allée les voir pour les coller, les aimer et revenir sur la soirée.

On a pu tous s’endormir le cœur léger, mais mes gars ne savent pas à quel point ils m’ont rempli le cœur et adouci les tourments ce soir-là.

Il nous arrive tous d’être à côté de nos souliers, de ne pas être fiers de nos réactions, mais se rappeler nos bons coups et nous recentrer sur l’amour de nos p’tits, ça aide à remettre les choses en perspective.

 

Jessica Archambault

 

Une rentrée sans « si » – Texte: Sophie Barnabé

Première journée d’école. À la radio, on demande aux parents comment ils vivent cette étapeâ€

Première journée d’école. À la radio, on demande aux parents comment ils vivent cette étape… Il y a quelques rares spécimens qui semblent plus confiants ; leur enfant est un p’tit vite et tant mieux ! Toutefois, à écouter les commentaires, ça ne ment pas : l’anxiété est sur toutes les lèvres ! Même toi, t’en parles pas trop, mais tu le ressens déjà. Ton p’tit est anxieux pis ça te tord en dedans quand tu le vois rouler ses mains moites dans le bas de son chandail. Et tôt ou tard, il aura mal au ventre…

J’te comprends donc ! Les miens n’y ont pas échappé… J’avais pourtant lu tous les livres sur la parentalité, appliqué leurs meilleures astuces, écouté les conseils de l’une puis de l’autre… J’me revois encore le premier matin d’école, marcher main dans la main avec mon plus vieux. Qu’il était donc fier avec ses souliers qui faisaient de la lumière ! Il y a plus de quinze ans maintenant. Ce matin‑là, mon cœur jouait au yoyo entre l’envie de le laisser aller et celle de le retenir… juste un peu. Mon esprit imaginait la cour d’école comme une fausse aux lions.

En chemin, j’lui répétais ce qu’il avait dans son lunch, qu’il devait remettre la fiche santé à son professeur, bla bla bla, tu connais ça. Bienveillante, j’lui prodiguais de bons conseils parce que je voulais que tout se passe bien. « Si un ami n’est pas gentil, tu iras voir ton professeur ? », « Si jamais tu te sens stressé, respire. », « Si ça va trop vite, demande à ton professeur de ralentir un peu… ». Si… Si… Quand on commence une phrase avec un « si », c’est souvent comme si on appuyait sur le bouton panique avant même que le danger ne se présente. À force de vouloir prodiguer à mes enfants de Si bons conseils pour que tout aille bien, je leur ai inculqué l’anxSIété ! Oui, oui, l’anxSIété ! Souviens-toi de ça !

À force de « si », j’ai inculqué à mes enfants qu’il y avait potentiellement un danger partout et je leur ai fait penser à des situations qui n’arriveraient peut-être jamais ! Je voulais juste bien faire… On veut toutes bien faire.

Depuis quinze ans, des matins où ils restaient figés, des crises de larmes, des crayons que la rage a brisés, des devoirs chiffonnés, j’en ai vu, t’as pas idée ! Combien de fois le sentiment d’impuissance devant leur souffrance ou celui de l’incompétence m’a fait pleurer en silence ?! Et si c’était moi qui avais provoqué, du moins en partie, cette maudite anxiété ?

Avec le recul, j’estime que mes enfants ont peut-être vécu une quinzaine de situations conflictuelles par année scolaire. Ils se sont fait écœurer par les grands, rejeter par les amis, ont eu le souffle coupé après avoir reçu la garnotte de l’année au ballon chasseur… Malgré tous mes « si »… ben oui !

Avoir su que tout ce que j’anticipais était inévitable, je me serais contentée de gérer le problème au moment où il arrivait pour ensuite passer à un autre appel. Tout compte fait, cette quinzaine de situations par année a mis un nuage sur l’équivalent d’une trentaine de journées sur les cent quatre-vingts jours prévus au calendrier scolaire. Est‑ce que ça valait vraiment la peine que je prévienne mes enfants et qu’ils soient sur leurs gardes pratiquement tous les jours, juste au cas ? Pas du tout ! À trop vouloir prévenir, sans m’en rendre compte, j’entretenais l’anxiété à grands coups de Si !

À bien y penser, peut-être vaut-il mieux remplacer les « si » par des silences, par un « ben oui mon grand, ça arrive ! » ou par le mot « essaie »… Les défis qui appartiennent à ton enfant n’appartiennent à personne d’autre, même pas à toi. C’est ça apprendre la vie. Tout ce que tu fais instinctivement pour l’empêcher de souffrir peut même lui nuire ! Lâche prise. Plus facile à dire qu’à faire, tu m’diras, mais crois-moi, je suis passée par là.

Ton p’tit vient d’entrer à l’école… Reste tout près, garde l’œil ouvert bien sûr, mais laisse-le expérimenter. Contente-toi d’être la maman, c’est déjà bien assez ! J’te l’dis, j’aurais dû laisser mes enfants tomber pour qu’ils apprennent à se relever par eux-mêmes plus tôt dans leur vie. Ça leur aurait bien servi !

Notre job de mère, ce n’est pas celle d’un agent de sécurité ni celle d’un psy. Ce n’est pas non plus de paver le chemin que notre enfant décide de prendre. Notre job, c’est de le guider, de l’encourager quand sa route sera cahoteuse, de lui ouvrir nos bras quand il aura besoin de pleurer et de lui apprendre à s’aimer tel qu’il est.

Bonne rentrée sans trop d’anxSIété !

 

Sophie Barnabé