Baume pour le cœur de maman à côté de ses souliers – Texte : Jessica Archambault

L’été est beau, rempli de baignades, de crème glacée, de soleil et du rire de nos p’tits gars (3 et 5 ans). Mais cette année, l’été est aussi intense et plus difficile pour moi. Pour plein de raisons. Ça arrive. On travaille là-dessus, on place des choses, on en adoucit d’autres. Ça revient tranquillement, pour l’arrivée de bébé 3.

Généralement, quand ça ne va pas, j’arrive à ne pas le faire subir à mes enfants. Mon énergie positive leur est réservée. Leurs câlins, leurs histoires qui n’en finissent plus, leurs blagues et leurs folies sont plutôt efficaces pour me sortir de ma tête et me ramener dans le moment présent, pleinement avec eux.

Il y a quelques semaines, en revanche, lors d’une de mes soirées solos, ça n’allait pas. Les enfants étaient terribles, mes interventions n’étaient pas adéquates, j’étais impatiente, les maux de grossesse pesaient lourd… Je l’ai échappé. J’ai haussé la voix et donné une conséquence que j’ai sue exagérée la seconde après l’avoir donnée.

Ils se sont donc retrouvés dans leur chambre, qu’ils partagent, après le bain, sans moi. Je prenais un temps pour me ressaisir avant d’aller les voir pour m’excuser, nuancer ma réaction et finir ça sur une bonne note avant qu’ils s’endorment. J’ai horreur de les laisser aller au lit sur une note négative ; c’est impossible pour moi, même quand je suis à bout.

Alors que je prenais quelques respirations en me trouvant poche et en me faisant un petit discours d’encouragement, je les ai entendus… et mon cœur s’est apaisé d’un coup.

Ils ont commencé leur routine habituelle ensemble. Se choisissant de courts livres qu’ils connaissent par cœur, ils se sont « lu » à tour de rôle une histoire, se sont chanté une chanson l’un après l’autre, collés dans le lit du plus petit, ils se sont choisi des rêves… Tout ça dans le calme et la douceur.

Je les ai laissés aller, le cœur rempli, la larme à l’œil, l’oreille tendue pour me remplir le cœur de cette douceur. J’ai réussi à me dire que même si ma soirée avait été moche, même si j’avais été loin de la maman que je veux être et que je suis habituellement, ce soir-là, on a réussi quelque chose avec nos gars.

Nos boules d’énergie intense, grands amateurs de lutte gréco-romaine-qui-finit-presque-toujours-par-un-qui-pleure, sont également sensibles et empathiques. Ils s’aiment fort et prennent soin l’un de l’autre.

Est-ce qu’ils ont senti que maman avait besoin d’une pause ? Est-ce qu’ils ont senti qu’ils avaient besoin l’un de l’autre ? Je ne sais pas trop ce qui s’est passé dans leur cœur et dans leur tête ce soir-là, mais les voir se retourner l’un vers l’autre quasi instantanément, avoir le réflexe de faire équipe et s’appuyer l’un sur l’autre, ça m’a émue. C’est exactement pour des moments comme ceux-là que je trouve la fratrie si précieuse. Ils savent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre, déjà.

Je suis ensuite allée les voir pour les coller, les aimer et revenir sur la soirée.

On a pu tous s’endormir le cœur léger, mais mes gars ne savent pas à quel point ils m’ont rempli le cœur et adouci les tourments ce soir-là.

Il nous arrive tous d’être à côté de nos souliers, de ne pas être fiers de nos réactions, mais se rappeler nos bons coups et nous recentrer sur l’amour de nos p’tits, ça aide à remettre les choses en perspective.

 

Jessica Archambault

 



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