Maman retourne au travail

Lorsqu’une femme qui a toujours travaillé à l’extérieur prend la décision, avec son conjoint, de rester à la maison pour les enfants, elle ne sait pas comment ça se passera le jour où elle reviendra sur le marché de l’emploi.

Dix années. Depuis dix années, je suis maman à la maison. La plupart d’entre nous savent très bien que c’est loin d’être des vacances. Que nous faisons beaucoup. Que nous nous en mettons beaucoup sur les épaules aussi. Mais nous sommes nos propres patrons au service des besoins de notre marmaille.

J’ai débuté très tôt ma vie d’adulte. À quinze ans, je travaillais déjà, j’avais quitté le foyer familial et malgré quelques anicroches, je me débrouillais. À vingt-huit ans, j’ai dû arrêter de travailler à ma vingt-neuvième semaine de grossesse : alitée, à risque d’accoucher prématurément. Depuis, je n’ai plus été de ce monde des salariés.

Cela m’a demandé de ne pas rapporter à la maison un salaire participatif aux frais du foyer et des dépenses. Mais je l’ai fait par amour de mes enfants (le premier ayant été suivi par deux autres). Je ne regrette rien, mais voilà, aujourd’hui, maman se sent un peu démunie.

« Je n’ai plus de bébé », vous ai-je écrit il y a quelques mois. Mon petit dernier, rendu grand, est maintenant en maternelle. Maman devait prendre du temps pour « elle » et c’est ce que j’ai fait. Introspections, évaluations personnelles… Conclusion : le couple n’est plus.

Alors me voilà à l’orée de mes trente-huit années, sans profession officielle, sans employeurs qui m’attendent. Sans confiance de béton. Me voilà bravement face à un marché qui a évolué sans moi. Avec un curriculum vitae ayant un trou de dix années.

Oh, je sais bien ce que ces dix années m’ont apporté, mais certains employeurs semblent l’ignorer. Je connais ma valeur, mes capacités et mes limites. Mais en tant que nouvellement monoparentale, j’ai certaines restrictions aussi.

Maman est BELLE, FORTE, FINE ET CAPABLE!

J’ai confiance, en général, même si j’ai peur par moment. Mais je vais y arriver. Se reconstruire n’est jamais que facilité, je le sais. Mais j’avoue avoir cette impatience de pouvoir dire : « je travaille! » Je vois tellement de possibilités dont je suis privée parce que je n’ai pas de diplôme.

Mais voilà, je me répète, je vais y arriver!

Un pas à la fois, une demande d’emploi et puis une autre. Les planètes s’aligneront et j’aurai ce pour quoi je fonce : cette indépendance retrouvée. Cette confiance en moi renouvelée. Cette fierté d’y arriver.

À mes enfants, je promets qu’ils seront fiers de leur mère. Oui je sais, j’ai la tête un peu mélangée ces temps-ci, j’oublie ici et là… mais ça va se placer. Maman va y arriver, maman retourne travailler!

À vous les mamans qui l’ont vécu, racontez-moi!

Celles qui le vivront, venez nous lire!

Simplement, Ghislaine

 



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