Résilience 2.0.2.0
L’année 2020 aura été, pour de nombreuses personnes, très difficile. En effet, l’arrivée de la pandémie aura chamboulé les plans et l’avenir de bien des gens. Mais, si au lieu de focaliser sur tout le négatif que ça a créé, on en profitait pour apprendre la résilience et de surcroît, transmettre cet enseignement à nos enfants ?
Loin de moi l’idée de banaliser les conséquences physiques et mentales que ce virus a causées. Au contraire, j’ai énormément d’empathie pour les gens qui ont développé de l’anxiété, une dépression, qui ont perdu leur emploi, qui ont été gravement atteints par la maladie ou qui ont perdu un proche. C’est une réelle catastrophe humaine qui, jusque‑là, était inimaginable.
Cependant, pour le reste de la population, nous avons encore le choix de la façon dont nous pouvons réagir face à la situation. Certes, nous vivions une grande période d’incertitude. Mais nous vivons encore. Et malgré le fait que nous soyons, pour une grande majorité, confinés au niveau social, il ne faut pas oublier que nous sommes malgré tout choyés.
Certes, nous ne pouvons plus voir nos familles et amis. Nous ne pouvons plus aller au restaurant, au cinéma, au gym ou voir des spectacles. Les sports d’équipe sont interdits. Mais tout ceci n’est que temporaire. On ne sait pas quand, mais nous avons la certitude que nous pourrons retrouver cette normalité dans un avenir quand même rapproché. Entre temps, nous avons toujours l’essentiel.
Ça a l’air facile, vous me direz. Mais pas tant que cela. La résilience, ça s’apprend dans toute situation. Il y a cinq ans, notre famille a vécu un incendie. Du jour au lendemain, on se retrouve sans rien. On n’a plus de vêtements, plus de jouets, plus de maison, plus de nourriture. Les enfants sont complètement déracinés de leur milieu. On sait que nous retrouverons tout cela, et qu’entre temps, nous ne sommes pas à la rue. Mais on sait aussi que plus rien ne sera comme avant. Il a fallu s’adapter, se serrer les coudes et apprendre la résilience. On ne pouvait rien changer, sauf notre attitude face à la situation.
Nous avons eu la chance d’avoir des gens qui ont fait preuve de grande générosité. Nous avons reçu des vêtements pour toute la famille, de la nourriture et des jouets pour les enfants. Au-delà du matériel, ça nous a tellement touchés. Ces dons ont été pour nous une grande source de réconfort. Ce fut l’occasion d’apprendre que l’on n’est jamais vraiment seul dans la vie et qu’il faut partager avec les autres quand on a la chance de vivre confortablement. Il faut aussi accepter de recevoir quand c’est le temps et mettre notre orgueil de côté. Parfois, un simple geste peut faire toute la différence pour la personne qu’on aide.
J’ai donc envie de vous dire : voyez le positif dans votre vie actuelle. Si vous vivez dans votre bulle familiale, que vous avez un emploi, un toit, de la nourriture, des jouets pour les enfants et des appareils électroniques pour vous divertir, vous êtes extrêmement chanceux.
Profitez‑en pour faire du bien autour de vous. Contactez des personnes seules. Un appel téléphonique ou vidéo à vos parents avec les enfants leur fera tellement plaisir. Faites un peu d’épicerie pour une personne âgée et allez la lui porter. Juste vous voir sur le bord de la porte pourra faire une différence dans son état mental.
Vous connaissez une personne qui vit une difficulté ? Offrez-lui votre aide. Prenez le temps de l’écouter et peut‑être de l’aider à trouver les bonnes ressources pour s’en sortir.
Vos enfants trouvent cela difficile de ne plus avoir trois millions d’activités ? Montrez-leur à cuisiner, à ranger, à nettoyer la maison. Après avoir chialé (c’est sûr qu’ils le feront), ils seront heureux de vous avoir aidés et ce sera bon pour leur autonomie. Vendez-leur l’idée que quand tout cela sera fait, vous aurez du temps pour jouer en famille. Allez faire du sport en famille à l’extérieur plutôt que seul au gym, ça n’en sera que plus bénéfique.
On se plaint souvent qu’on manque de temps pour profiter de nos enfants. Nous l’avons présentement ce temps et il ne reviendra pas. Faites en sorte que cette période en soit une où l’on emmagasine de précieux souvenirs.
Soyez positifs, prenez le temps d’expliquer à vos enfants que vos habitudes sont modifiées, mais que cela peut aussi être agréable. Vous en ferez des êtres résilients. C’est, à mon avis, un très bel outil à mettre dans leur bagage de vie.
Annick Gosselin