Partir en voyage SANS les enfants…
En octobre dernier, mon mari et moi sommes partis dans le Sud… SANS les enfants!
Oui, oui, vous avez bien lu, nous avons osé laisser derrière nous notre progéniture pendant une semaine complète, soit sept jours bien pleins!
Il faut dire qu’ils sont ados, quatorze et quinze ans maintenant, et leur vie se résume à l’école et aux jeux vidéo…
Mais bon, c’était la première fois que nous les laissions si longtemps et que nous partions si loin. Durant leur enfance (et même lorsqu’ils étaient des bambins), nous avons bien pris quelques weekends en amoureux, jamais plus de deux nuits en dehors de la maison et jamais plus loin qu’une heure de route.
Tout de même, moi, je suis une maman peureuse. Depuis qu’ils sont nés. Donc, les laisser une semaine, c’était m’imaginer les pires scénarios. Il a fallu que je m’assure que notre testament était à jour, que le frigo et le garde-manger débordaient de nourriture, qu’au moins dix numéros de téléphone d’urgence soient affichés en caractères gras sur la porte du frigo et que je repasse avec eux les consignes de base (« Tu fais tes devoirs même si on n’est pas là », « Tu écoutes ta grand-mère », « Tu te couches quand même à 9 h les soirs de semaine », etc.) Ils ont roulé des yeux au plafond tellement souvent que je pensais que ces derniers allaient finir par sortir de leurs orbites. J’étais tellement stressée de partir sans eux que je stressais mon mari et il s’imaginait que j’allais passer la semaine sur la plage à pleurer mes fils.
Et pourtant, tous ces préparatifs ont fait en sorte que je suis partie l’esprit (relativement) tranquille. Mais je leur ai promis de téléphoner.
Premier soir, on est à l’hôtel près de l’aéroport. Tout va bien, ils s’amusent et ma mère me dit que tout est numéro un. Tout de même, je sens déjà un peu d’ennui dans la voix de mon plus vieux… Je pense qu’il aurait aimé venir avec nous. Et je le comprends.
Moi, je profite de cette première nuit loin de la maison. C’est comme un petit congé, je me dis que le voyage va être le fun. Bref, j’essaie de relaxer.
Je n’ai pas téléphoné tous les jours, car j’avais peur de provoquer un ennui démesuré tant de leur côté que du mien. Alors, rendus dans le Sud, nous avons profité de nos vacances pendant trois jours. Ensuite, je n’en pouvais plus, il fallait que je sache si mes fils étaient encore en vie, en santé et heureux! Outre la très petite voix triste de mon dernier, tout allait bien. Il s’ennuyait beaucoup, beaucoup. Et je me sentais triste aussi.
Le reste des vacances s’est bien déroulé. Après quinze ans en amoureux sans jamais avoir pris une semaine à nous deux, nous avions grandement mérité cette pause en couple. Nous nous sommes reposés en masse et fait des projets pour les prochaines années. Au retour, les enfants étaient super heureux de nous revoir et de retrouver la vie normale avec papa et maman.
Mais tout le long du voyage, nous n’avons pas arrêté de parler de nos fils, de dire qu’ils auraient aimé telle ou telle chose durant le voyage, de penser à eux… Nous nous sentions en totale contradiction entre notre besoin de nous retrouver seuls et notre envie d’être avec nos enfants pour partager ce moment de bonheur sur le bord de la mer.
Au point qu’une semaine après notre retour, nous avons réservé un autre voyage pour mars, mais… avec eux cette fois-ci!
Karinne B. Daigneault