Un, c’est comme six

Il y a quelques jours, j’ai dit à la blague à une amie qui a un enfant et qui n’en veut pas d’autres : « Voilà, tu vas devoir en faire un autre! »

Je demande pardon à cette amie.

Je l’ai fait à la blague, pour rire simplement. Sur le coup, c’était simplement un petit clin d’œil. Plus tard la même journée, alors que je peinturais le bureau de ma fille, j’ai repensé à ma « blague » et j’ai ressenti un premier malaise.

Vous, les parents qui avez décidé d’avoir UN enfant (remarquez je n’ai pas écrit « qu’un seul enfant », ce qui me semblait péjoratif), vous avez dû l’entendre souvent, cette blague! Elle est usée n’est-ce pas? Que votre décision repose sur un choix, la santé ou une incapacité, c’est VOTRE choix et personne ne devrait trouver à y redire!

« Un enfant, c’est de l’amour pur; deux, c’est deux fois plus d’amour… »

FAUX!

L’amour, ça ne se quantifie pas! 

Le contraire est aussi vrai : les familles comptant trois enfants et plus se font aussi stigmatiser. « Wow! Vous êtes courageux! » ; « Vous allez peupler la province à vous seuls! » L’annonce d’une nouvelle grossesse, moment qui devrait être plus que joyeux, enthousiasmant et surtout un pur bonheur, devient une banalité aux yeux de certains si on s’arrête à leurs commentaires : « Encore?! » 

Le « encore?! » n’est pas plus acceptable que le « juste un?! »

Une famille, ce n’est pas défini par le nombre d’enfants qu’elle comprend. Une famille, ce sont des gens qui se sont assemblés pour partager leur vie, leurs joies, leurs peines et surtout leur amour. Que ce soit avec enfant(s) ou pas; qu’il y en ait un ou trois, qu’importe?

Puisque nous affirmons haut et fort que nous aimons également tous nos enfants, ne serait-ce pas un peu hypocrite de dire qu’un enfant ne donne pas autant à ses parents que les enfants plus nombreux de la famille d’à côté?

J’avais oublié cette journée-là que nos blagues qui se veulent bien innocentes peuvent parfois cacher un sens qui pourrait atteindre les personnes qui les reçoivent. Il n’y a pas sujet plus « sensible » que les enfants. Nous y allons tous de nos pensées, nos commentaires, nos expériences, mais nous devrions réfléchir aux blagues « faciles » qui se répètent inlassablement.

Pardonne-moi, mon amie. Peut-être que ma blague ne t’a pas atteinte, car je sais que ta décision, votre décision, vous convient. Mais à tous ceux et celles qui reçoivent de ces commentaires qui se veulent drôles et légers, ne soyez pas trop prompts à en être blessés. Nous avons parfois de cette mauvaise habitude de blaguer quand nous ne devrions pas.

Un enfant, c’est comme six : l’amour d’une famille n’a aucune limite. Ni au départ ni par la suite.

 

Simplement, Ghislaine



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