La fameuse règle du 1-2-3

L’autre jour, je me suis arrêtée dans un parc pour y trouver une maman avec ses deux enfants que nous appellerons Étienne et Maïka pour la cause (notez que je me trouve très drôle ici). Voici ce qui s’est passé :

Maman : Bon les gars, je vais chercher de la crème glacée, vous voulez vanille ou chocolat ?

Maïka : VANIIIIILLLLEEEEE !

Étienne : (Bruits de criquets/Silence Radio/Niet/Nada)

Maman : Ok, vanille pour Maïka. Étienne, tu veux quoi ?

Étienne la regarde et il continue de jouer.

Bon, jusque-là, je n’y prête pas trop attention ; après tout, je ne connais pas l’enfant ni ce qui pourrait expliquer sa distraction ou son mutisme. Ceci dit, je remarque que la mère s’impatiente. Le ton devient plus sévère :

Maman : Heille, je te parle. Tu veux quoi ? Si tu réponds pas, pas de crème glacée.

Oh… Là, je tends l’oreille. Je me demande alors si elle maintiendra sa menace.

Étienne semble trèèèèèès peu impressionné par la phrase de sa mère. Il passe près d’elle, la regarde, et continue de jouer.

Maman (qui s’approche du module de jeu) : Voyons Étienne, vanille ou chocolat ? C’est pas compliqué !

L’enfant continue sans broncher. Et là, dans un ultime recours pour avoir l’attention de son garçon, elle hausse le ton et dit :

Maman : LÀ, JE COMPTE JUSQU’À 3 ! SI À TROIS TU NE M’AS PAS RÉPONDU, C’EST MOI QUI CHOISIS POUR TOI, PIS JE VEUX PAS T’ENTENDRE CHIALER QUE TU ES PAS CONTENT.

Pause.

La fameuse règle du 1-2-3. Vous vous reconnaissez peut-être dans cette situation que je viens de décrire. Chaque parent est un jour ou l’autre confronté à un évènement où patience, discipline et « enfant qui ne veut pas du tout collaborer » ne font pas bon ménage. Voici quelques trucs pour vous aider.

  1. Donnez des conséquences que vous serez en mesure d’exécuter : Les menaces en l’air ne valent rien. Vous le savez, et vos marmots hyper intelligents n’auront pas besoin d’un diplôme en psychologie pour savoir que vos paroles ne tiennent à rien. Le cadre que vous cherchez à instaurer est donc démoli d’avance. Pensez plutôt à des conséquences justes, cohérentes et surtout constantes ! La constance sera votre gage de réussite pour vous assurer (bon, le plus possible disons) que votre enfant sait que vous serez sérieux s’il n’écoute pas la consigne.
  2. Ne changez pas la conséquence en cours de route : Que ce soit de changer complètement, d’ajouter des éléments à la conséquence ou encore de la diminuer comme dans l’histoire racontée plus haut (de « pas de crème glacée » à « je choisis pour toi »), ne vous laissez pas influencer par le contexte. Non seulement votre constance sera mise en doute, mais cela peut devenir mêlant pour l’enfant qui pourrait ne plus savoir quelle est la conséquence finalement.
  3. Essayez de garder votre calme : Je sais, c’est frustrant de rester perché tel un perroquet près de votre enfant pour qu’il vous réponde. Je sais, je sais. Mais votre calme sera votre meilleur allié. Le calme vous permet de :
    1. Prendre du recul face à la situation
    2. Éviter une escalade de tensions entre votre enfant et vous
    3. Maintenir une attitude adéquate pour intervenir efficacement et dans le respect
    4. Montrer à votre enfant que vous êtes en contrôle de vous-même (le plus possible !) et donc que son attitude ne vous affecte pas. Les chances que ce comportement se reproduise diminueront alors.

Bref, la règle du 1-2-3 fonctionne si elle est appliquée dans une situation où la constance, le calme et la cohérence sont présents. Instaurer un environnement bienveillant et encadrant est une tâche parentale complexe qui s’apprend au fil des ans, alors ne soyez pas trop intransigeants envers vous-même ! L’important est de faire du mieux que vous pouvez, et ce avec amour et humour, bien sûr ;-) !

Psst… Pour les curieux, Étienne a FINALEMENT répondu à la question. Il voulait la crème glacée au chocolat. Mais quand sa mère est allée lui en chercher… il n’y en avait plus ! L’histoire ne dit pas si c’était vraiment le cas ou si c’était un petit tour de maman ;) !

Lory Zephyr

 



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