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Maman/Caporale de l’armée – Texte: Joanie Fournier

Je suis consciente d’être une mère très sévère. Mes limites sont tr

Je suis consciente d’être une mère très sévère. Mes limites sont très claires, constantes et assumées. Quand je dis « non », je n’ai pas à le répéter deux fois, tout le monde sait que ce n’est pas négociable. Je vois bien que mes enfants ont plus de règles que les autres. L’heure du coucher est toujours fixe, peu importe la raison. Le temps d’écran est limité. Mes enfants font plusieurs tâches ménagères. Pour nous, c’est normal, ça a toujours été comme ça. Mais aux yeux des autres, on se fait souvent dire à la blague (mais pas tant à la blague que ça, finalement) que, chez nous, c’est l’armée. Quand je demande quelque chose aux enfants, ils le font.

En contrepartie, je n’ai qu’une parole.

Quand vient le temps de planifier nos vacances, tout le monde participe. Toutes les suggestions sont entendues et respectées. Et la plupart du temps, elles sont toutes acceptées. Ma fille me disait cette semaine que j’étais une mère qui dit « oui » à tout. Je lui ai répondu que c’est parce que leurs demandes sont raisonnables.

Nous allions en Ontario pour les vacances. La seule demande de ma plus jeune, pour tout l’été, c’était de pouvoir visiter la Tour du CN. Demande acceptée.

Durant l’été, mes enfants voulaient dépenser leurs sous, leur argent de poche. Et dans toute la période estivale, ils ont décidé d’acheter un paquet de gomme et deux crèmes glacées… Demande acceptée.

Pour sa fête, ma grande fille a demandé 15 minutes de plus en temps d’écran par jour. Demande acceptée.

Jamais mes enfants n’ont demandé des cadeaux de fête hors de prix ou démesurément gros. Ils sont extrêmement raisonnables, et responsables. Ils connaissent la valeur de l’argent et n’en abusent pas.

J’ai trouvé ça vraiment étonnant de la part de ma fille de me dire que je disais « oui » à tout… parce que dans ma tête, c’est tellement moi qui suis trop sévère. Je réalise qu’être sévère, ce n’est pas être autoritaire pour autant. Je suis sévère parce que mes limites sont claires et que je n’en démords pas. Mais je considère toutes les idées de mes enfants, on discute, on négocie, on fait tous des compromis. Les enfants, tout comme les adultes.

Ceci étant dit, mes enfants connaissent très bien le cadre dans lequel ils peuvent négocier. Ils peuvent décider de bien des choses durant la journée, mais jamais ils ne négocient l’heure du coucher. Ils peuvent décider d’aller où ils veulent en vélo, mais jamais sur la rue principale, et les vélos doivent être rangés dès qu’ils rentrent. Ils peuvent décider d’inviter tous les amis qu’ils veulent à la maison, mais ils doivent nettoyer avant et après leur visite. Il y a des choses qui ne sont pas négociables dans notre maison.

Aux yeux de plusieurs, je reste la mère trop sévère. Aux yeux de mes enfants, je suis une bonne maman, et ça me suffit. J’ai demandé à ma fille si elle ne préférerait pas plutôt avoir une mère qui la laisse se coucher plus tard, lui permet de manger des bonbons à la tonne, fait les tâches ménagères à sa place, etc. Et elle m’a répondu, très sûre d’elle : « Voyons maman! Non! Tu veux qu’on se couche tôt pour qu’on soit en forme le lendemain. Tu refuses qu’on mange des bonbons, pis on n’a jamais de caries non plus quand on va chez le dentiste. On fait des tâches, pis oui des fois c’est plate, mais ça fait qu’on fait plus attention au ménage après… Ce que tu nous demandes, c’est pour notre bien, pis c’est pour ça que t’es une bonne maman! ».

J’ai réalisé qu’au-delà des tâches, ils avaient tout compris, ces enfants… Ils ont déjà compris qu’on a tous besoin de limites dans la vie. Ils ont compris qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans une société. Ils ont compris qu’être discipliné est une qualité précieuse pour l’avenir. Je vois aujourd’hui que tous les petits interdits nécessaires posés depuis des années portent fruit. Toutes ces années à avoir un cadre rigide, à être la mère qui impose ses limites, à passer pour celle qui est la caporale de l’armée… eh bien, ça paye aujourd’hui.

Je me suis souvent trouvée bien extraterrestre en me comparant aux autres parents. Mais ce n’est pas le regard de ces parents qui est important. Ce qui l’est, ce sont tous les apprentissages que nos enfants retiennent de cette éducation… Et en ce qui concerne ce dernier point, je considère que ma mission est accomplie.

Joanie Fournier

Rester calme

Avec les tourbillons d’émotions, les petites ou grandes confronta

Avec les tourbillons d’émotions, les petites ou grandes confrontations et les frustrations qui viennent avec le fait d’être tout petit, les enfants vivent de véritables montagnes russes! Et leurs parents aussi par le fait même!

Comme la majorité, il nous arrive d’être plus fatigués ou stressés, d’avoir moins de patience. Et nos enfants, eux aussi, comme bien d’autres, traversent les différentes étapes plus ou moins confrontantes (allo, crises de bacon!) de la petite enfance. Nos deux garçons ont énormément d’énergie et respectent à la lettre les stades de développement dont on entend souvent parler. Bien que je n’aime pas beaucoup les termes terrible two et threenagers, nous observons chez nos enfants toutes les caractéristiques qui distinguent ces phases.

Nous savons pertinemment que hausser la voix ou avoir un ton plus sec ne fonctionne pas, surtout avec notre plus vieux de trois ans et demi. C’est un grand sensible : il perçoit et absorbe les grandes joies, mais aussi le stress et la tristesse. La même intervention faite avec calme fonctionnera très bien alors que si nous sommes fâchés, ça dégénère souvent. C’est comme s’il s’appropriait nos émotions négatives et qu’il ne savait plus quoi en faire. Il devient donc encore plus intense et arrive de moins en moins à écouter les consignes.

Rester calme, c’est ce qui fonctionne le mieux. Nous le savons. Nous l’avons expérimenté.

Par contre, ce n’est pas toujours facile! Certains comportements viennent nous chercher (nos enfants savent très bien sur quel bouton appuyer, comme on dit) ou la fatigue nous rend plus prompts. On essaie de respirer et de se rappeler que c’est juste de l’énergie gaspillée si l’on se fâche.

Attention, je ne dis pas qu’on doit le laisser faire tout ce qui lui chante. Je dis simplement de faire ces interventions dans le calme. Par exemple, il sait très bien qu’être brusque avec son petit frère est inacceptable. S’il l’est, il ira se calmer dans sa chambre quelques minutes et devra présenter ses excuses pour revenir jouer. Cet arrêt d’agir et cette prise de conscience de la portée de ses gestes sont souvent suffisants pour qu’il s’ajuste et que la suite se passe bien… si nous l’avons fait dans le calme! Si nous haussons la voix ou durcissons le ton… la suite est presque assurément chaotique et nous passons une journée ou une soirée vraiment moche.

On le sait, rationnellement, mais oh que ce n’est pas toujours facile à maintenir dans le tourbillon du quotidien qui est bien souvent plus émotif que rationnel!

Jessica Archambault

 

Papa, j’ai perdu ma brosse à cheveux !

Une scène plutôt fréquente chez moi : ma fille aînée (dix ans) ou bien sa sœur cadette (sep

Une scène plutôt fréquente chez moi : ma fille aînée (dix ans) ou bien sa sœur cadette (sept ans) vient me voir en pleurnichant parce qu’elle a perdu un jouet, son toutou préféré ou bedon ses crayons à colorier quelque part dans la maisonnée. Chaque fois, c’est la panique totale. Sonnez l’alarme ! Code : Red… I repeat, Code: Red. This is not a drill… Peu importe ce que je suis en train de faire, je dois m’arrêter sur‑le­‑champ et partir à la recherche de l’objet précieux, parce que ÇA PRESSE. Je suis en train de faire la vaisselle ? Alors je lâche tout et me mets à courir dans la maison comme un débile, les mains dégoulinantes d’eau et de savon à vaisselle…

 

Wo.

 

Minute moumoute.

 

Je ne réagis jamais ainsi.

 

J’aborde toujours ce genre de situation de la même manière : avec un calme désarmant et une approche cartésienne.

 

— Tu as bien regardé dans ta chambre ?

— Oui.

— As-tu cherché ailleurs dans la maison ?

— Oui.

— Tu as vraiment fouillé partout, partout ?

—Hmm-hmm.

— As-tu soulevé certains objets pour voir si ce que tu cherches n’est pas caché en dessous ?

— … oui !

— Tu as regardé derrière les portes ?

— PAPA !

 

Je pousse un soupir.

 

— Bon. Viens avec moi, on va aller chercher ensemble…

 

Et, en moins de deux minutes, je trouve l’objet en question. Cette fois‑ci, une brosse à cheveux. Où diable était-elle ? Dans l’un des tiroirs de la commode dans sa chambre. Dans le PREMIER tiroir que j’ai ouvert, en plus.

 

Je tourne le regard vers ma fille.

 

— Tu n’avais pas regardé ici, hein ?

 

La mine coupable, ma fille fait non de la tête.

 

That’s it. Chu pu capable.

 

J’impose un programme de formation à mes deux filles.

La R.S.M.O.P.M.

Recherche Systématique et Méthodique des Objets Perdus dans la Maison.

 

Et pour le tout premier cours de cette formation révolutionnaire, j’ai une idée machiavélique : je vais cacher leurs iPod quelque part dans la maison ! Oh, yes! À un endroit où elles ne penseraient jamais les avoir laissés. Je suis convaincu que leur motivation à apprendre à mieux chercher les objets égarés sera au rendez‑vous et que la formation R.S.M.O.P.M. se donnera par elle‑même… et qu’elle sera un succès foudroyant !

 

Martin Dugas

Arrête-moi si tu m’aimes

Depuis que je su

Depuis que je suis né, je suis intense. Je suis anxieux. J’ai besoin de tester ton amour pour moi. J’ai besoin de limites. Je suis arrivé sur Terre comme ça et j’ai continué de me construire autour de ce besoin-là, d’être encadré… d’être arrêté. J’ai besoin de toi, de ta force et surtout de ton amour.

 

Je suis exigeant pour toi, même si je ne m’en rends pas toujours compte. Que tu sois ma mère, mon père, mon éducatrice, mon prof, mon éducatrice spécialisée, tu te dois d’être toujours alerte et de m’avoir à ta vue… plus que les autres enfants. Tu sais que j’aime toucher à tout, surtout ce qui est interdit. En fait, plus c’est interdit, plus j’ai envie d’y toucher. Tu sais, comme quand on dit « Ne pense pas à un chat blanc », c’est plus fort que moi. S’il y a un trou de boue, je vais y sauter à pieds joints même si j’ai des nouvelles chaussures, même si tu es à côté de moi avec ta belle robe. J’ai fait exprès de sauter dedans, mais je n’ai pas réfléchi aux conséquences… encore.

 

J’ai l’impression que le monde m’appartient, qu’il est un terrain de jeux et que je suis invincible. J’aime avoir le contrôle et de la liberté. C’est pour cette raison que je me sauve ou que me cache pour explorer à ma guise. En secret, j’espère que tu me chercheras et que tu seras inquiète, ça va me prouver que tu m’aimes encore malgré toutes mes gaffes. 

 

J’essaie très fort de te plaire, parce que malgré mes comportements persistants, je veux plus que tout que tu sois fière de moi. J’ai l’air fort comme ça, on dirait que rien ne m’atteint, mais c’est tout le contraire. J’ai plusieurs surnoms : petit monstre, démon, tannant, hyperactif, tornade et même p’tit criss. Je pense souvent que je suis bon à rien, alors je réponds à mes propres attentes en étant désagréable et en sabotant toutes les chances que quelqu’un m’aime. Si personne ne m’aime, je ne pourrai décevoir personne. C’est contradictoire n’est-ce pas? J’ai tant besoin d’amour et de limites, et mes agissements démontrent tout le contraire. Mon anxiété mélangée à mon impulsivité me fait dire et faire des choses d’une ampleur démesurée. Derrière mon agressivité et mon je‑m’en‑foutisme se cache un enfant souffrant.

Inconsciemment, je sais moi aussi que je suis impulsif et que je peux me mettre dans le trouble. Je n’ai pas les petits policiers dans ma tête pour m’arrêter avant de faire quelque chose de dangereux. Je n’ai pas non plus de Jiminy Cricket pour me chuchoter à l’oreille l’impact de mes gestes sur ma vie et celles des autres. Si tu me dis de ne pas dépasser la ligne, c’est certain que j’y mets au moins un orteil. Puis si rien ne se passe, le pied au complet en te regardant droit dans les yeux. Parfois, même si j’ai vraiment besoin de toi, que tu m’arrêtes, je vais rire ou t’insulter. Jusqu’à ce que tu m’arrêtes avec des conséquences, que tu mettes un frein à mes agissements inadéquats. Ça me vaudra beaucoup de conflits, une tonne de dégâts à ramasser et plusieurs blessures qui auraient pu être évitées si je t’avais écoutée. Et toi, ça te fait creuser les petites rides entre tes sourcils et blanchir tes cheveux un peu trop tôt; je suis juste encore trop égocentrique pour m’en rendre compte.

 

Je veux le contrôle de ma vie, alors je suis rendu un pro pour jouer avec les règlements et les conséquences. Surtout, je connais en moins de deux secondes les « boutons rouges » des émotions de tout le monde et j’ai un malin plaisir à peser dessus. Quand ça fonctionne, j’ai l’impression que j’ai réussi à contrôler la personne. Au début, ça me donne de la puissance et ensuite, ça me rend anxieux de savoir que c’est moi qui mène, au fond.

 

À force de faire des mauvais choix à répétition, je me rends compte que je suis différent. Je suis impulsif, je ne peux pas m’arrêter tout seul. Ça me rend, encore une fois, terriblement anxieux. Ça me prend quelqu’un de stable et fort à mes côtés. Quand tu es près de moi, je teste encore plus les limites, juste pour être certain que toi, mon ange gardien, tu veilles sur moi. Je me sens en sécurité quand tu es là parce que tu es une des seules personnes capables de me protéger de moi-même. Tu deviens ma référence par rapport à ce qui est bien ou mal.

 

Avec les autres adultes, je vois la peur dans leur regard quand je fais une crise. Je vois leur mépris quand je suis encore mêlé à une bataille. Quand je les entends dire avec impatience qu’ils ne savent plus quoi faire avec moi, le peu d’estime qui me reste s’envole pour faire place à la honte et à la colère. Mais pas toi. Toi, tu crois en moi. Tu crois que je suis un bon garçon malgré tout et tu vas brasser mer et monde pour que je réussisse ma journée avec un cercle vert dans mon agenda. Tu vas me prouver que je suis capable, que je suis une bonne personne. Tu vas rester près de moi et m’empêcher de faire du mal aux autres et à moi-même. Tu m’arrêtes lorsque je m’emporte. 

 

Tu appliques les mêmes règles avec tout le monde… même avec moi! Tu dis toujours que c’est parce que dans la vie d’adulte, c’est comme ça aussi. Tu me casses les oreilles avec tes « conséquences naturelles » lorsque je suis rentré en collision avec mon ami, dans la glissade en tunnel que je montais à l’envers pour la dixième fois malgré le règlement et les avertissements. Même, si que je recommence le même comportement 20x j’ai droit aux mêmes conséquences, aux résolutions de conflits et à la verbalisation d’émotions. C’est rassurant le connu, c’est pour ça que j’y retourne de temps en temps, juste pour être sûr que c’est pareil. Malgré ce que je peux faire et ne pas faire, tu tiens ton bout et je ne réussis pas à te faire changer les règles que tu m’imposes… Ça me déstabilise. Ça me fait du bien. Avec les autres d’habitude je réussis toujours à faire modifier les conséquences, mais pas avec toi. Tu me fais prendre conscience que je dois prendre le contrôle de moi-même et non des autres. Que les règles sont déjà là, que toi tu les appliques et que mon travail est de choisir les bonnes ou moins bonnes conséquences logiques. Je sais que tu es souvent fatigué et que parfois tu as le goût de jeter la serviette, malgré tout j’ai besoin que tu m’imposes des limites. Ça me prouve que tu tiens à moi. Même si je fais des crises et que je hurle à la terre entière que je te déteste. (En passant, je ne te déteste pas pour vrai c’est à moi que j’en veux de souvent répéter des mauvaises décisions, mais je ne le comprends pas encore tout à fait). Au fin fond de moi, ça m’apaise tellement de savoir que tu m’aimes assez et que tu t’en fous que je te déteste. Parce que ce qui compte pour toi, c’est de m’aimer et de me protéger… même de moi. 

 

Merci de croire en moi.

Je t’aime

Xoxo

Ton petit minou 

 

Krystal Cameron

 

Votre enfant vous manque de respect ?

Je ne prétends pas avoir la science infuse en matière d’éducati

Je ne prétends pas avoir la science infuse en matière d’éducation. J’ai travaillé durant les dix dernières années en petite enfance et, des interventions, j’en ai vu passer! Le fameux je-compte-jusqu’à-trois (mais je ne sais pas ce qui se passe après), le controversé-retrait, le va-réfléchir-jouer-dans-ta-chambre… Pas toujours facile d’intervenir, pas vrai?

Je crois de tout mon cœur que l’enfant apprend à bien agir quand il peut comprendre qu’une conséquence logique et naturelle peut survenir quand il n’agit pas comme il le devrait… Et surtout, quand on lui apprend à réparer son geste! Même pour les adultes, ça s’applique : si je pars toujours en retard, il se peut que je manque mon autobus… Si je mens à quelqu’un, je peux perdre sa confiance… Si j’envoie promener quelqu’un, il n’aura pas envie d’être mon ami… Bref, vous avez saisi le concept.

Avec les enfants, c’est la même chose! Tu lances ton jouet? Ça se peut qu’il se brise… Tu frappes un ami à la garderie? C’est possible qu’il refuse ensuite de jouer avec toi… Tu brises un dessin? Ton ami aura de la peine. Et c’est à toi, petit enfant, de réparer ton geste. Ramasse le jouet, fais un câlin, refais un dessin, etc. C’est logique et en lien direct avec le comportement qu’on souhaite voir disparaître… Rien de sorcier.

Mais que fait-on quand notre enfant nous manque de respect? Parce que je l’avoue, quand j’ai eu des enfants (pis j’en ai quand même eu trois…), mes beaux principes ont parfois été plus difficiles à tenir. Et quand ma plus vieille a commencé à nous manquer ouvertement de respect, je me suis sentie complètement dépassée! C’est venu me chercher, ben ben loin en d’dans! C’est comme si, en tant que mère, j’avais le devoir et la responsabilité de rendre ce petit humain respectueux de lui-même, de ce qui l’entoure et, surtout, des autres.

Je suis certaine que les parents qui me lisent à l’instant savent très bien à quoi ressemble un enfant de 4-5-6-7 ans (y’as-tu une fin?) qui manque de respect. Mais pour les autres, voici une liste des comportements irrespectueux dont mes enfants savent faire preuve :

  • lever les yeux au ciel
  • être arrogant
  • omettre volontairement un merci (s’applique aussi à toutes les formules de politesse),
  • crier en fusillant agressivement du regard
  • faire une jambette à la plus jeune quand maman est de dos
  • faire exprès de provoquer sa sœur en lui prenant son napperon\verre\doudou\poupée préféré
  • hurler des choses blessantes
  • rire en regardant maman qui se fâche
  • etc.

Bref, le manque de respect.

Faque comme tout bon parent, j’ai aussi tout essayé. Le 1-2-3, le retrait, la réflexion, la discussion, le câlin, name it! Puis, j’ai fait un pas de recul pour revenir à mes bons vieux principes… Comment on répare ça, un manque de respect? J’ai mis du temps à comprendre… puis un jour, on a mis en place un système de bonnes actions. Pour chaque manque de respect, peu importe sa forme ou son destinataire, l’enfant doit faire une bonne action dans la société. Ça a changé notre vie familiale, je vous jure!

Au début, ma plus vieille continuait de crier, de hurler des insultes… et moi, je continuais de cumuler les bonnes actions chaque fois. Une fois, elle s’est rendue à 35 « bonnes actions ». J’ai tenu mon bout. Je me suis quand même demandé une seconde si elle allait y arriver, si ce n’était pas un trop gros morceau… Jour après jour, elle a fait des bonnes actions.

Elle a tenu la porte aux gens qui entraient au restaurant. Elle a aidé une dame à rapporter son panier à l’épicerie. Elle a aidé sa sœur à se laver dans le bain. Elle a fait sa chambre sans qu’on lui demande. Elle a pris l’initiative de ramasser la table après le souper. Elle a redonné la cuillère au bébé qui l’avait échappé. Elle a salué une personne âgée, juste pour lui faire plaisir. Elle a rendu service. Encore et encore. Et elle comptait ses bonnes actions. Ce jour-là, elle s’est mise à être fière d’elle quand elle aidait les autres, au lieu de se sentir mal de crier tout le temps. Sa colère s’est transformée en compassion. Et c’est la plus belle transformation d’une vie.

Je ne vous dis pas que mes enfants ne lèvent plus jamais les yeux au ciel. Mais je peux affirmer sans l’ombre d’un doute qu’ils ont changé pour le mieux. Les crises d’opposition ont diminué en intensité et en fréquence. Et quand je les vois aider leur prochain, mon cœur de mère sait qu’il a fait du bon boulot. Et vous, avez‑vous envie d’essayer ces bonnes actions ?

Joanie Fournier

 

La fameuse règle du 1-2-3

L’autre jour, je me suis arrêtée dans un parc pour y trouver une

L’autre jour, je me suis arrêtée dans un parc pour y trouver une maman avec ses deux enfants que nous appellerons Étienne et Maïka pour la cause (notez que je me trouve très drôle ici). Voici ce qui s’est passé :

Maman : Bon les gars, je vais chercher de la crème glacée, vous voulez vanille ou chocolat ?

Maïka : VANIIIIILLLLEEEEE !

Étienne : (Bruits de criquets/Silence Radio/Niet/Nada)

Maman : Ok, vanille pour Maïka. Étienne, tu veux quoi ?

Étienne la regarde et il continue de jouer.

Bon, jusque-là, je n’y prête pas trop attention ; après tout, je ne connais pas l’enfant ni ce qui pourrait expliquer sa distraction ou son mutisme. Ceci dit, je remarque que la mère s’impatiente. Le ton devient plus sévère :

Maman : Heille, je te parle. Tu veux quoi ? Si tu réponds pas, pas de crème glacée.

Oh… Là, je tends l’oreille. Je me demande alors si elle maintiendra sa menace.

Étienne semble trèèèèèès peu impressionné par la phrase de sa mère. Il passe près d’elle, la regarde, et continue de jouer.

Maman (qui s’approche du module de jeu) : Voyons Étienne, vanille ou chocolat ? C’est pas compliqué !

L’enfant continue sans broncher. Et là, dans un ultime recours pour avoir l’attention de son garçon, elle hausse le ton et dit :

Maman : LÀ, JE COMPTE JUSQU’À 3 ! SI À TROIS TU NE M’AS PAS RÉPONDU, C’EST MOI QUI CHOISIS POUR TOI, PIS JE VEUX PAS T’ENTENDRE CHIALER QUE TU ES PAS CONTENT.

Pause.

La fameuse règle du 1-2-3. Vous vous reconnaissez peut-être dans cette situation que je viens de décrire. Chaque parent est un jour ou l’autre confronté à un évènement où patience, discipline et « enfant qui ne veut pas du tout collaborer » ne font pas bon ménage. Voici quelques trucs pour vous aider.

  1. Donnez des conséquences que vous serez en mesure d’exécuter : Les menaces en l’air ne valent rien. Vous le savez, et vos marmots hyper intelligents n’auront pas besoin d’un diplôme en psychologie pour savoir que vos paroles ne tiennent à rien. Le cadre que vous cherchez à instaurer est donc démoli d’avance. Pensez plutôt à des conséquences justes, cohérentes et surtout constantes ! La constance sera votre gage de réussite pour vous assurer (bon, le plus possible disons) que votre enfant sait que vous serez sérieux s’il n’écoute pas la consigne.
  2. Ne changez pas la conséquence en cours de route : Que ce soit de changer complètement, d’ajouter des éléments à la conséquence ou encore de la diminuer comme dans l’histoire racontée plus haut (de « pas de crème glacée » à « je choisis pour toi »), ne vous laissez pas influencer par le contexte. Non seulement votre constance sera mise en doute, mais cela peut devenir mêlant pour l’enfant qui pourrait ne plus savoir quelle est la conséquence finalement.
  3. Essayez de garder votre calme : Je sais, c’est frustrant de rester perché tel un perroquet près de votre enfant pour qu’il vous réponde. Je sais, je sais. Mais votre calme sera votre meilleur allié. Le calme vous permet de :
    1. Prendre du recul face à la situation
    2. Éviter une escalade de tensions entre votre enfant et vous
    3. Maintenir une attitude adéquate pour intervenir efficacement et dans le respect
    4. Montrer à votre enfant que vous êtes en contrôle de vous-même (le plus possible !) et donc que son attitude ne vous affecte pas. Les chances que ce comportement se reproduise diminueront alors.

Bref, la règle du 1-2-3 fonctionne si elle est appliquée dans une situation où la constance, le calme et la cohérence sont présents. Instaurer un environnement bienveillant et encadrant est une tâche parentale complexe qui s’apprend au fil des ans, alors ne soyez pas trop intransigeants envers vous-même ! L’important est de faire du mieux que vous pouvez, et ce avec amour et humour, bien sûr ;-) !

Psst… Pour les curieux, Étienne a FINALEMENT répondu à la question. Il voulait la crème glacée au chocolat. Mais quand sa mère est allée lui en chercher… il n’y en avait plus ! L’histoire ne dit pas si c’était vraiment le cas ou si c’était un petit tour de maman ;) !

Lory Zephyr

 

Cinq côtés positifs à inscrire votre enfant au hockey

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1— Discipline : Il faut non seulement patiner, mais aussi écouter les directives de son coach. Mon fils de cinq ans, enfin prêt à rentrer à la maternelle, a deux années de hockey derrière la cravate. Il sait qu’il doit écouter et suivre les directives du responsable. Mon aîné, pour sa part, a maintenant compris que s’il n’écoute pas les directives, son équipe au complet peut en subir les conséquences. La discipline et l’encadrement constituent l’extension de l’éducation parentale.

2— Les amitiés : Que ce soit dans des camps d’été, lors de tournois ou en saison régulière, les enfants tissent des liens rapidement. L’esprit sportif et le sentiment d’appartenance à un groupe sont tellement bénéfiques pour les enfants! Sans nous oublier, chers parents de sportifs. Que nous soyons accompagnés d’un café bien chaud en matinée ou d’une bière en fin de soirée, nous tissons des liens à force de vivre les émotions engendrées par les victoires ainsi que les défaites de notre chère progéniture.

3-Les road trips : Oh oui, vous allez vous promener! Bonjour les tournois à Québec, Drummondville, Saint-Hilaire et les villes dont j’ai oublié le nom! C’est un vrai bonheur de partir avec les sacs de hockey vers de nouvelles aventures. Sans oublier les fameux tailgates, qui sont plus agréables les uns que les autres.

4— L’épanouissement personnel : Lorsque votre enfant sortira du vestiaire les épaules bien droites, sourire fendu jusqu’aux oreilles parce qu’il a gagné une belle médaille. Lorsqu’il accomplira les meilleurs jeux de sa jeune carrière de hockeyeur et qu’il vous en parlera avec les yeux brillants de bonheur. Lorsqu’il marquera en faisant son premier top corner. Lorsqu’il fera la passe sur le but gagnant du match. Je pourrais continuer pendant des heures parce que votre enfant ne cessera de se surpasser et de s’améliorer.

5— De précieux souvenirs : Mon fils de huit ans a déjà commencé à me dire : « Tu te rappelles maman quand… » Nos souvenirs sont ce qu’il y a de plus précieux. Je discutais avec un autre parent durant la saison et il m’a dit tout simplement : « Je ne me rappelle pas la victoire ou la défaite, mais je me rappelle ma gang de gars. Je me rappelle les nuits à l’hôtel avec toute mon équipe, maudit qu’on avait du fun! » Voilà les traces que le hockey laissera dans la vie de vos enfants.

Peu importe tout le négatif qui peut parfois ressortir durant la saison, le hockey est notre sport national. Transmettons-le à nos enfants, mais transmettons le beau! C’est à nous d’en faire une expérience positive et mémorable.

 

Geneviève Dutrisac

Dans mon temps, on savait élever ça, des enfants!

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Mardi soir, je viens de terminer ma journée de travail. Je dois arrêter à l’épicerie, il me manque deux ou trois trucs pour le souper. Ma plus jeune me suit comme mon ombre, avec le foutu petit panier pour les enfants qu’elle m’enfonce dans le mollet souvent, beaucoup trop souvent.

 

On réussit à trouver tout ce qu’il nous manque. On se dirige vers la caisse. C’est là que ma fille voit les œufs Kinder. Naturellement, elle en veut un. Je lui dis non. Elle insiste. C’est toujours non. Je vois son petit visage angélique se déformer. La crise éclatera, c’est une question de fractions de seconde. Elle se jette par terre. Elle crie, elle hurle. Je suis la maman la plus méchante du monde. Un combat s’engage. Je veux l’asseoir dans mon panier (format adulte) pour que je puisse terminer de décharger le panier et payer. Après une lutte incroyable, elle est dans le panier. Elle essaie de sortir. Je lui déconseille fortement. La crise est toujours là. Les hurlements continuent. Tous les clients de l’épicerie nous regardent. Les mamans le font avec compassion. Je vois dans leur regard le soutien. Certains me regardent avec mépris. Je vois dans leur regard le jugement.

 

C’est là que j’entends à travers les plaintes de ma fille : « C’est ça! Les enfants rois. Dans mon temps, on savait éduquer ça, des enfants. Vous leur donnez toute. Ça ne sait plus se tenir. Apprenez donc à tenir votre bout. Vous n’en auriez pas de crises! » Ça vient de derrière moi. De la vieille dame qui attend dans la file.

 

Je suis stupéfaite, sans mots. J’ai juste envie de l’envoyer chier, je ne le fais pas. C’est justement parce que je tiens mon bout que j’ai cette crise. Je ne dis rien, mais mon regard dit tout. La dame me regarde toujours, les lèvres pincées par le mépris. La jeune caissière est rouge de malaise. Je la regarde et lève les épaules en espérant alléger son embarras. Ma petite démone se donne toujours autant. Je crois que la dame lui lancerait de l’eau bénite si elle en avait.

 

Je me demande si cette dame a eu des enfants. Finalement, je ne veux même pas le savoir. Je voudrais seulement qu’elle marche dans mes souliers quelques jours. Question de vivre un peu mon quotidien.

 

Ensuite et seulement ensuite, j’accorderais de l’importance à son jugement… et ce, s’il y en a une goutte en elle…

 

Je paie, je sors en lançant un dernier regard à la dame. Elle a l’air toujours aussi dégoûtée. Alors je me permets de lui sourire.

 

Mélanie Paradis

Quand papa gronde…

« Monsieur, monsieur voyons, ce n’est qu’un enfant! »

« Monsieur, monsieur voyons, ce n’est qu’un enfant! »

La phrase! Celle qui a tellement surpris mon homme qu’il n’a pas su quoi répliquer. J’étais enceinte de notre troisième enfant. À la limite, on se dit que si ça avait été notre premier… Mais non, le troisième. Nous sommes à l’accueil de l’hôpital, le jour E pour échographie est enfin arrivé! Je ne suis pas là à ce moment précis où la dame de la réception se « permet » ce commentaire à mon époux qui rappelle à l’ordre notre aîné qui s’excite.

(Entre nous, heureusement pour cette dame que j’étais absente, car je l’avoue humblement, j’aurais eu à répliquer pour un temps!)

Une autre fois, nous sommes au restaurant avec nos jeunes enfants, moment de famille. Petite sortie gastronomique à petit prix! Petite puce joue de ses doigts avec sa nourriture. Papa intervient, sans extravagance, juste une remise à l’ordre. Regard réprobateur de la mère de la table d’à côté. Papa se lève et part à la salle d’eau laver les mains de notre petite princesse. La maman d’à côté en profite pour me dire devant mon aîné : « Franchement, tu devrais dire à ton chum que ta fille (TA) a bien le droit de manger avec ses doigts! »

Respire, 1-2… ah zut!

« Désolée, NOTRE fille sait très bien manger et NOUS attendons d’elle qu’elle le fasse aussi bien au restaurant qu’à la maison. JE suis d’accord avec mon “chum”, SON papa! Ne vous en déplaise! »

Le nombre d’anecdotes du genre que je pourrais vous raconter est légion. Vous devez en avoir encore plus à raconter, vous, les papas qui me lisez!

Je suis mariée, j’ai trois merveilleux enfants (aussi merveilleux que le sont les vôtres à vos yeux!) Je suis une maman à la maison, très présente dans les activités et dans la vie scolaire de mes enfants. De NOS enfants.

Je me questionne sur le rôle que la société croit qu’ont les pères d’aujourd’hui. Mon époux, le père de nos enfants, m’a plusieurs fois partagé ses impressions sur le sujet. Un homme qui laisse son enfant faire ce qu’il veut est un mauvais père, libertaire, qui ne sait pas gérer sa marmaille.

Un père qui affirme sa paternité en intervenant en public si son enfant n’agit pas adéquatement est AUSSI un mauvais père, un belliqueux personnage qui brime l’enfance de sa progéniture!

Par contre, une mère qui réprimande ses petits sévèrement a droit à des demi-sourires, des regards et des hochements de tête entendus et compréhensifs

S’IL VOUS PLAIT!

Combien de fois entendons-nous des commentaires, comme quoi les parents ne savent plus « gérer » leurs enfants, ne leur apprennent pas à être civilisés, polis et bien élevés? Combien de fois suis-je intervenue sans réaction négative de la part des gens, alors que parallèlement mon époux lui, aurait le visage transpercé d’une multitude de trous suite à tous ces poignants regards réprobateurs et accusateurs pour les mêmes actions?

À la base, un PARENT qui intervient « adéquatement » ne se mérite AUCUNEMENT un commentaire, un regard, un soupir ou un pincement des lèvres de la part des témoins de son acte. Intervention rappelant discipline et apprentissage des limites de SES enfants, et ce en fonction de SES propres valeurs qu’il veut leur transmettre.

Quand papa gronde, c’est comme « maman ». J’interviendrais devant un bras levé sur un enfant, que ce soit une mère ou un père. Mais lorsqu’un PARENT enseigne une leçon de vie, la rappelle ou insiste pour qu’elle soit respectée par son enfant, PERSONNE n’a à redire.

PERSONNE

Je l’ai déjà maintes fois dit dans d’autres textes : un enfant, ça se fait à DEUX.

Quand papa gronde, respectons-le autant que si c’était maman!

Tout simplement, Ghislaine.

SILENCE!

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« On se calme! », « On arrête de parler! », « Silence! », « Chut! » Tous ces petits mots me font dresser les poils sur les bras. Je ne veux surtout pas généraliser parce que comme dans tous les métiers, il y a des travailleurs compétents qui innovent, et d’autres moins compétents qui sont là pour la paye. Je sais également que la plupart du temps, les enseignants font tout en leur pouvoir pour offrir à nos enfants une qualité de vie enrichissante.

Par contre, je me pose des questions sur la liberté de nos enfants dans les écoles. Je n’ai pas de doutes que dans les classes, les apprentissages peuvent se faire de différentes façons et que les enseignants sont souvent des vrais magiciens pour trouver la bonne manière d’enseigner à nos enfants, qui ont chacun leur personnalité. Je fais ici un portrait global de la situation sans pour autant mettre toutes les écoles dans le même panier.

Mais… est-ce qu’on est vraiment obligés d’imposer autant de moments de silence dans une journée? Silence dans les rangs, silence dans les corridors, silence dans le vestiaire, silence dans les salles de bain, silence dans la bibliothèque et parfois même, silence dans la classe pour que les élèves puissent se concentrer. De plus, dans certaines écoles, le silence est demandé pendant le dîner pour éviter que les enfants qui discutent trop avec leurs camarades prennent du retard pour la récréation. Donc, si je résume tout ça, les enfants ont le droit de s’exprimer lorsqu’ils en ont la permission en classe et dans la cour d’école?

Nos enfants ont des idées et des opinions. Nos enfants devraient être libres de créer et de laisser aller leur imagination, qui à leur âge, n’a pas de limites. Une petite fille qui a une moins bonne note parce qu’elle n’a pas suivi exactement le modèle du clown que l’enseignante leur a proposé… est-ce acceptable? Que le clown ait les cheveux jaunes ou mauve, est-ce vraiment grave? Moi, j’aurais félicité l’enfant pour sa créativité! D’un autre côté, je peux comprendre les exigences d’un programme scolaire qui désire voir si l’enfant peut reproduire quelque chose, s’il a un bon sens de l’observation. De quel côté doit-on se mettre?

Et bien moi, je me positionne du côté de la liberté avec encadrement. Le gros bon sens! Quand mes enfants reviennent de l’école avec du linge taché, je me dis qu’ils se sont amusés. S’ils reviennent avec les pantalons pleins de bouette, je me dis qu’ils ont exploré. S’ils reviennent avec de la peinture en dessous des ongles, je me dis qu’ils ont créé. Et si mes enfants reviennent avec un billet de communication parce qu’ils riaient trop fort dans la salle de bain et qu’ils ont dérangé une classe dans le gymnase d’à côté, et bien moi, je me dis qu’ils ont socialisé et qu’ils ont appris le respect des autres.

Je vous pose maintenant la question : qu’est-ce qu’un enfant pour vous? Pour moi, un enfant est un être unique, qui découvre, qui explore, qui pose des questions, qui rit, qui court, qui danse, qui expérimente pour devenir un adulte épanoui, heureux et en amour avec lui-même.

Valérie Grenier

Mes enfants trop-bien-élevés

Mise en garde : Ceci est un texte d’opinion.

Mise en garde : Ceci est un texte d’opinion. Il ne constitue en aucun cas le jugement des autres, mais simplement une constatation personnelle.

On les aime nos enfants. On leur fait vivre plusieurs expériences, essayer de nouvelles choses, visiter toutes sortes de lieux, etc. Je me dis qu’ils doivent savoir se comporter dans toutes les situations, et que pour l’apprendre, ils doivent côtoyer plusieurs milieux. Ça me semblait logique… jusqu’à ce que je réalise qu’on nous regarde comme des extra-terrestres!

Chaque fois qu’on sort au restaurant, et croyez-moi, je boycotte souvent la vaisselle, les commentaires des gens sont im-man-qua-bles! « Mais comment vous faites!? Ils restent assis comme ça, toujours tranquilles? »… Je.vous.le.jure. Chaque fois, chaque, chaque, chaque fois qu’on mange dans un restaurant, quelqu’un vient nous exprimer leur satisfaction face à la bonne conduite à table de nos enfants. On a croisé des p’tites-madames-qui-ne-se-mêlent-pas-de-leurs-affaires, en allant à l’homme-d’affaire-qui-n’avait-pas-le-goût-de-souper-à-côté-d’une-famille et sans oublier la maman-complètement-dépassée… À chaque sortie, quelqu’un vient nous féliciter… Et moi, je ne trouve pas ça normal. C’est flatteur, c’est vrai, mais ce n’est pas normal qu’on ait à applaudir des enfants qui restent assis à leur place pendant un repas.

Même dans les magasins, on nous arrête… « Hoooo, ils sont tous à vous!? C’est beau à voir, des enfants bien élevés! » Ben voyons? Comment ça se fait que mes enfants passent toujours pour des extra-terrestres? Rassurez-moi quelqu’un, et dites-moi que je ne suis pas la seule mère à élever ses enfants en 2017? Ben non, ils n’ont pas le droit de courir partout comme des perdus, de jouer à la cachette entre chaque rangée ou de crier comme des fous dans les endroits publics. Le savoir-vivre minimum en société…

Attention! Un enfant reste un enfant. Une petite boule d’énergie, parfois imprévisible, capable de faire une crise de bacon sans crier gare parce que la couleur du chandail de la madame d’en avant est pas beau # faitvécu #pasrapport. Malgré ça, je me dis que c’est mon rôle de parent de les élever. De leur apprendre à gérer leurs mille émotions. De leur enseigner des stratégies de gestion de conflit. De leur inculquer le savoir-vivre. Ils seront les adultes de demain, faque ça serait le fun d’avoir envie de les côtoyer…

Comme je le disais plus haut, j’essaie de montrer aux enfants comment bien se comporter dans toutes les situations. Alors on leur fait vivre toutes sortes de situations… Parce qu’on s’entend que dans un musée, ça aurait l’air bizarre de voir quelqu’un crier, le poing en l’air et le visage peinturé. On réserve ce comportement-là à l’aréna, pendant une bonne game de hockey. On ne verrait pas non plus quelqu’un en maillot de bain à la bibliothèque… Vous avez compris l’idée. Chaque endroit a ses règles, ses façons de se comporter. À l’aréna, tu peux crier. À la bibliothèque, tu dois chuchoter. Au gymnase, tu peux courir. Au musée, tu dois marcher. À la maison, tu peux jouer à la cachette. Au magasin, tu dois rester près de maman. Pour un pique-nique au parc, tu peux te lever pendant le repas et aller jouer. Dans un restaurant, tu dois rester assis pendant le repas.

Pour moi, ça avait tellement l’air logique tout ça… Mais en entendant les commentaires des gens, en entendant les félicitations des personnes âgées et les regards perdus d’autres parents, j’en viens à me demander si je suis normale… Elle en est où, notre société? Les enfants ont le droit de faire tout et n’importe quoi sous prétexte que ce sont des enfants? Rassurez-moi, et dites-moi que je ne suis pas seule!

P.S. Je vais probablement me faire lancer des roches pour une opinion aussi tranchée, mais j’assume. Si vous avez une opinion contraire, j’adore les débats! J’ai hâte d’entendre vos arguments, dans le respect s’il vous plaît. 😉