Ton enfant est mieux que le mien… et je m’en sacre !

Que ce soit durant la grossesse, après l’accouchement, à la garderie, au cours de danse, à une fête d’enfants, durant une soirée entre amis ou dans notre milieu de travail; il y aura toujours … des gens qui se comparent.

Cette maudite comparaison, tu ne pourras pas t’en sauver. Ce fameux moment où tu te rends compte durant le spectacle de danse de ton enfant qu’il est le seul à ne pas suivre, qu’il fixe la scène avec un air de chevreuil sur un rang de campagne croisant un véhicule.

Une section de ton cerveau sera occupée à prendre des photos et vidéos pour les souvenirs, et une autre section se dira : « Seigneur! Pourquoi c’est le seul qui ne bouge pas ! » Nous le savons tous que l’effort est plus important que le succès, et qu’avec les échecs, nous bâtissons notre futur blablabla hashtag phrase cliché.

On ne peut s’empêcher durant des moments comme celui-là de se demander si les autres le remarquent. Est-ce que c’est parce que je ne lui ai pas fait pratiquer sa danse le vendredi soir d’avant et que j’ai préféré me prendre un verre de vin et d’écouter un film avec lui ?

Quelques personnes dans la salle se diront : « Fiouuuu le nôtre a réussi sa chorégraphie, il n’était pas celui qui fixait dans le vide. »

Celui qui fixe dans le vide, le fameux mouton noir du groupe… Pourquoi sommes-nous gênés d’avoir l’enfant qui est le dernier à savoir patiner au cours de hockey? Pourquoi sommes-nous fiers de verbaliser que notre enfant a marché plus tôt que la moyenne, que son percentile est meilleur ? Pourquoi comparer nos accouchements ? Déclarer que nous, notre allaitement se passe à merveille? Par fierté? Par insécurité? Pour se montrer meilleur?

Eh bien moi, j’ai accouché à 41,7 semaines d’un immense bébé, ma petite puce mordait souvent ses amis à la garderie et à voir mes talents de danse, je crois qu’elle aurait été le fameux chevreuil.

Pour ma part, je n’ai jamais cru bon d’habiller mon enfant avec les dernières tendances, car je crois mordicus que cela ne va pas influencer son bonheur, mais plutôt rassasier quelque chose en nous. Ma fille n’était pas vêtue en jute de paille, mais je crois que si notre enfant fait sa première débarque à vélo en vêtements faits main par une femme acrobate cambodgienne survivante du cancer vendus sur Etsy ou en pyjama et running shoes, cela ne va rien changer. Les deux kits vont être troués, mais un des deux va être plus laid en photo sur ton Instagram….

Quelquefois, souvent même, la différence gêne, l’enfant turbulent surtout… Les parents de cet enfant se sentent souvent jugés ou simplement mal à l’aise, lorsque durant une soirée, il est le seul à lancer des jouets, à crier ou à mordre les autres. Outre repartir fière que toi, comparativement aux autres parents, ton enfant était sage comme une image… combien d’entre nous sommes allés voir la première maman pour lui offrir de l’aide, du répit, de l’écoute?… Parfois, même avouer que notre vie n’est pas si parfaite fait du bien à l’autre. Il n’y a pas de couple parfait, de famille parfaite. Souvent, nos voyages avec les enfants sont remplis de crise de bacon, les repas en famille de refus de manger, les sorties en famille de sauts de siestes, ce qui fait en sorte que le soir, c’est tout simplement insupportable… Regarde leur vie évoluer à travers nos yeux à nous et non la perfection que ta lentille d’appareil photo peut nous offrir.

Nous ne sommes que des parents… Parfois c’est beau, parfois c’est laid!

Et laissez-moi vous dire que la différence est belle en maudit.

On s’aide, on s’aime!



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