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Se comparer

Il est bien évident que je ne peux pas savoir exactement comment c’éta

Il est bien évident que je ne peux pas savoir exactement comment c’était avant.

Avant les réseaux sociaux. Ce monde merveilleux rempli de richesses, mais qui a son revers de médaille. Ce revers qui est : la comparaison.

Beaucoup plus facile de regarder le gazon l’autre côté de la clôture, comme on dit.

Je ne pense pas avoir besoin de rentrer dans les détails pour vous convaincre que c’est bien trop souvent poison, mais voici quelques‑unes de mes réflexions :

La comparaison est une voleuse de joie.

Ça ne te donne rien, ça t’enlève.

Tu perds ton temps et ta bonne humeur.

Se mesurer aux autres ne renforce rien d’autre que tes insécurités. Personne n’a besoin d’en vivre, il ne faut donc pas les cultiver.

Le succès de quelqu’un d’autre n’équivaut pas à un échec pour toi. Chacun son histoire et sa saison. Tous les chemins mènent à Rome.

De plus, la comparaison est un acte de violence sur soi.

On parle beaucoup de consentement et d’abus provenant d’autrui, alors qu’on s’inflige parfois des choses qu’on ne mérite pas.

Je ne veux pas dire que se faire agresser et s’infliger des paroles blessantes à soi-même, c’est pareil, loin de là. Ça n’a certainement pas le même impact, mais il reste qu’il y en a un et qu’il est négatif. Il ne faut pas se faire ce qu’on ne ferait pas aux autres.

On parle de plus en plus du self-care, et ça, ça commence dans nos pensées. La santé, c’est un esprit sain dans un corps sain.

En terminant, je voudrais ajouter deux choses :

Ne comparez pas vos mauvais jours avec les beaux jours des autres et je ne dis pas de ne pas regarder ce que la voisine virtuelle ou physique fait, mais qu’il faut tout simplement s’en inspirer et laisser aller ce qui nous fait douter de nous. On a une seule et une vie unique après tout.

Marilou Savard 

C’est la relâche : à go, on se compare!

À quoi ressemblera votre semaine de relâche? Des plans de voyage?<

À quoi ressemblera votre semaine de relâche? Des plans de voyage?

Selon les dires de mes enfants, TOUS les élèves de leurs classes partent en voyage chaque année à la semaine de relâche (et encore à Noël, à Pâques et pendant les vacances d’été). Nous sommes apparemment les seuls qui ne font pas le tour du monde dès qu’il y a une fin de semaine de quatre jours.

– Mon amie Ariel a passé la semaine à Disney avec ses grands-parents!

– Mon voisin Christophe est allé visiter l’Italie l’été dernier!

– Le cousin de la fille de mon enseignante revient de Los Angeles, elle a rencontré plein d’acteurs.

Tant mieux pour eux.

– Oui, mais, maman! Pourquoi nous, on ne voyage pas? On est les seuls qui restent ici.

– Vraiment?

Chaque année, nous avons la même discussion en famille.

Mes chéris, je comprends que vous aimeriez voyager et découvrir le monde. C’est vrai qu’ils sont chanceux, vos amis. Si leurs histoires de voyages sont vraies, évidemment (se pourrait-il, par hasard, que certains « inventent » des aventures vraiment cool pour bien paraître en classe? Et que dans la vraie vie, ils soient restés sur leur divan toute la semaine?)

Quand vous étiez plus jeunes, on a beaucoup voyagé avec vous. Avant d’entrer en maternelle, vous aviez déjà visité quelques états des États-Unis, la France, Monaco, Hawaii et l’Alberta. Votre terrain de jeux, c’était les Rocheuses de la Colombie-Britannique. On a visité une bonne partie de l’Ontario et du Québec avec vous. Pas si mal, quand même! Mais c’est vrai, on n’est jamais allés à Disney. Et c’est vrai, dans les dernières années, nos expéditions ne nous ont pas amenés aussi loin.

Pourquoi, donc?

Entre autres parce que par bout, vous avez des comportements tout à fait inadéquats en voyage. Je ne parle pas juste des petites chicanes de frères et sœurs ou d’un refus de dire merci à un serveur au restaurant. Non. Je parle de crises monumentales dans l’avion ou dans un musée. Je parle de pétages de coche destructeurs déclenchés par l’heure de dormir ou par un « les enfants, c’est le temps de rentrer ». Je parle de comportements qui effritent les relations familiales, qui dérangent les autres voyageurs et qui m’épuisent. Énormément.

Aussi parce que voyager avec quatre enfants peut coûter un bras, une jambe et une hanche. Juste prendre l’avion, pensez-y! 5 000 $ de billets d’avion, plus les repas, l’hôtel, les activités… disons que ça fait un pas pire trou dans un budget! Je sais, je sais, il y a des façons moins dispendieuses de voyager, et c’est là-dessus que je mise. Mais je me vois mal m’embarquer dans une semaine de camping dans le bois, seule avec deux ados et deux p’tits pets. Le défi me semble juste trop disproportionné par rapport à mes capacités actuelles. Ça changera sûrement dans les prochaines années, quand vous aurez grandi et que j’aurai repris confiance en moi.

Une des raisons pour lesquelles on ne voyage pas à l’étranger pour l’instant, c’est que je choisis de prendre le temps libre qu’on a en famille pour visiter les gens qu’on aime et de qui on habite loin, et aussi pour vous faire connaître des coins de notre monde. Les parcs, les plages et les musées de notre coin de pays sont diversifiés et valent la peine de les découvrir.

Je choisis aussi, une fois de temps en temps, de prendre ce temps pour nous tous seuls. Pour se coller en regardant un film dans la maison que j’ai choisie pour nous, pour que nous y soyons bien et que nous vivions de beaux moments. Si nous sommes toujours partis, à quoi ça sert d’avoir un nid qu’on aime?

Et même, mère effrontée que je suis, je choisis parfois d’avoir du temps pour moi, de ne pas être épuisée le soir après une journée de déplacements et d’activités à l’extérieur de la maison. Je choisis d’avoir le temps d’organiser notre espace de vie, de jardiner, de peindre vos chambres ou tout simplement de regarder nos plantes pousser. Ça aussi, ça donne des souvenirs mémorables, et ça permet de rendre la routine un peu moins folle le reste de l’année.

Disney existera encore dans dix ans (j’y suis allée pour la première fois pour célébrer mes quarante ans). Les avions continueront de voler. Et checkez ben ça le fun qu’on aura cette année encore à la relâche! C’est peut-être vous que les autres élèves envieront.

Nathalie Courcy

La comparaison malaisante

Malgré qu’on sache qu’il ne faut pas comparer les enfants, nous

Malgré qu’on sache qu’il ne faut pas comparer les enfants, nous le faisons tous plus ou moins. Certaines comparaisons peuvent être saines ou, du moins, inoffensives. Par exemple, je trouve intéressant de voir des enfants un peu plus vieux que les miens. Ça me donne un aperçu de ce qui s’en vient, de ce qu’ils feront bientôt. Ça peut aussi me donner des idées d’activités ou de jeux à faire avec eux, des pistes d’éléments à stimuler.

La comparaison peut aussi être rassurante. Notamment quand on traverse une phase plus difficile. Je ne me réjouirai jamais d’une crise de bacon d’un mini à l’épicerie. Je suis remplie de compassion pour ses parents. Par contre, quand j’étais en plein dedans avec mon grand, ça me rassurait de voir qu’on n’était pas seuls. Discuter avec une maman qui traverse des défis, petits ou grands, semblables aux nôtres, peut faire beaucoup de bien.

Par contre, j’ai beaucoup de difficulté lorsque la comparaison dénigre ou rabaisse. « Mon gars n’est pas rendu là, il doit être retardé! » Hein?! Ça me laisse sans voix. Peut-être n’aurais-je pas dû raconter le bon moment qu’on a passé à jouer à un jeu de société calme avec notre presque trois ans super énergique. Peut-être que ça parle des angoisses de cette maman. Je ne sais pas trop. Je trouve cependant sa façon de le dire inadéquate. Il est fort probable que son fils n’aime simplement pas ce genre de jeux. Je suis de plus convaincue que cet enfant fait des choses que le mien ne fait pas. C’est tout à fait normal, les enfants ne se développent pas de manière identique. Il n’est aussi peut être simplement pas encore rendu-là, effectivement. « Il doit être retardé » était-il vraiment nécessaire? Ça me met mal à l’aise. Je n’ai pas envie de continuer cette conversation, car je sens que cette maman se sert de ce que je raconte pour dénigrer son enfant.

Ah! Et je suis en mesure de détecter l’humour et l’ironie. Si c’était le cas avec ces propos, je ne les soulèverais pas.

Ces comparaisons malaisantes, je suis en mesure de les recevoir et, souvent, de les éviter. Mon inconfort est néanmoins encore plus grand lorsque l’enfant en est témoin. « Ton petit parle vraiment bien! On comprend rien quand le mien parle, ç’a pas de bon sens! Écoute… C’est ce que je disais, j’ai rien compris! » Oh! Mon cœur se serre. L’apprentissage du langage est déjà tellement intense pour les tout petits. C’est déjà tellement difficile pour eux de gérer les frustrations associées au fait qu’ils ne se font pas bien comprendre durant cette période. Si en plus, ton mini se fait dire plusieurs fois par jour qu’il est incompréhensible et qu’il ressent ton exaspération, ce n’est rien pour l’encourager à persévérer.

J’aimerais réussir à répondre à ces mamans respectueusement et sans jugement que leurs enfants ont surtout besoin d’encouragements, de sentir qu’ils sont capables, que leurs parents sont patients et qu’ils les accompagnent dans leur développement. J’aimerais aussi les rassurer, elles ont le droit de s’inquiéter, c’est tout naturel, et il est sain qu’elles en parlent, mais les enfants entendent tout. Il faut donc faire preuve de délicatesse lorsqu’ils sont à proximité. Mais je ne sais pas comment faire. Je sais qu’un jugement serait perçu dans mes propos malgré mes efforts et mes gants blancs.

Ça me désole. Alors je l’écris.

Jessica Archambault

Ma fille est Cendrillon

Ma fille est Cendrillon. Pas tout à fait mais presque. Il faudrai

Ma fille est Cendrillon. Pas tout à fait mais presque. Il faudrait enlever le passage où la mère meurt et que le père se remarie avec la méchante belle‑mère.

La méchante dans notre histoire, ce n’est pas la belle-mère, mais moi, sa vraie mère. C’est vers l’âge de sept ans qu’elle a commencé à m’attribuer le rôle de tyran. C’était intermittent, je voguais entre le rôle de la meilleure maman du monde et celui de la pire.

Et là, elle a eu huit ans. Je suis de moins en moins cette super maman. Maintenant, je suis méchante presque en tout temps.

Si je ne lui permets pas d’aller chez une amie, si je ne lui permets pas d’inviter une amie, si je lui dis non pour la tablette, etc.

Elle se transforme en Cendrillon. Cette pauvre fille est malheureuse. Je ne comprends rien et je brise son avenir. Je ne fais preuve que d’injustesse (comme elle le dit si bien). Les mères de ses amies sont tellement plus hot et plus cool. Elles n’interdisent rien à leurs filles et moi, j’interdis tout.

Contrairement à Cendrillon qui partait tête baissée pour exécuter la tâche demandée, elle me donne droit à des crises spectaculaires, du boudage interminable, des répliques assassines.

J’ai une mini‑ado à la maison. Je me suis même surprise à lui sentir le t’sou de bras pour voir si elle puait. Ne me demandez pas pourquoi j’ai pensé à ça… je me pose toujours la question à ce jour.

Je me retrouve à faire plus de discipline avec ma huit ans qu’avec ma fucking four. L’argumentation est devenue son sport préféré et ça devient interminable. Elle a toujours raison, connaît tout et sait tout. Du haut de ses huit ans elle croit en savoir beaucoup plus que moi à trente‑neuf ans. Sorry girl! J’ai quelques années d’expérience de plus.

Je ne sais pas si c’est une préparation ou un avertissement pour l’adolescence à venir, mais je me demande si je vais y survivre. J’ai déjà l’envie presque incontrôlable de faire sa valise en lui disant : « Vas­­‑y chez ton amie, on se reparlera au bout d’une semaine! »

Elle s’apercevra bientôt que tout comme la fée des dents, les fées marraines ça n’existe pas et qu’elle devra vivre avec moi, sa marâtre de mère, encore un bon bout de temps.

Dans votre maison, y a‑t‑il aussi des Cendrillon?

Mélanie Paradis

Lory répond à vos questions sur l’image corporelle

Le 18 juillet dernier, nous avons lancé la chronique de questions-

Le 18 juillet dernier, nous avons lancé la chronique de questions-réponses en lien avec la psychologie. Merci à ceux et celles qui ont participé, tant sous la publication que par courriel! Voici les questions que nous avons retenues!

Mélanie P. nous a écrit :

« J’ai trois jeunes filles, j’ai terriblement peur qu’un jour, elles souffrent de troubles alimentaires. On les bombarde tellement d’images de filles parfaites. Comment les aider à s’accepter, s’assumer? Quels signes à surveiller pour déceler un trouble alimentaire? »

Émilie G. nous a également écrit :

« J’ai une jeune fille de onze ans et elle se “trouve grosse”, veut maigrir et se compare énormément à ses amies. C’est normal de se comparer, mais comment l’aider à s’accepter sans parler de régimes et autres? Également, elle a récemment commencé à comparer son visage et ses sourcils à ceux des mannequins que l’on voit à la télé et qui ont des sourcils parfaits! Comment l’accompagner à ce sujet? »

 

Ce sont deux excellentes questions qui regroupent plusieurs aspects importants.

  • La prévention

D’abord, Émilie et Mélanie, vous semblez toutes les deux conscientes que vous pouvez jouer un rôle aidant auprès de vos enfants! En effet, le contexte dans lequel les enfants évoluent peut influencer leur image corporelle.

Ma première question serait donc : quel genre de discours est véhiculé à la maison par les adultes? Parfois, des messages sans mauvaises intentions laissent des traces : « Mon Dieu, j’ai pris du poids! Je ne rentre même plus dans ma robe! »; « Ben voyons, je ne mettrai pas de bikini à la plage! »; « Papa commence à avoir une grosse bedaine de bière! ». Ce genre de phrases qui met l’accent sur le poids peut laisser entendre à l’enfant que l’apparence du corps a une grande place au sein de la famille. Parfois, ce ne sont pas des phrases, mais plutôt des actions qui sont parlantes, comme lorsque le souper est de la lasagne et qu’un membre de la famille mange uniquement la salade pour respecter une diète. Les enfants sont très alertes à tous ces petits signes et les interprètent à leur façon. Il faut donc prendre conscience de votre contexte.

Quant à l’entourage social, comme les amies de la fille d’Émilie, il est vrai que les enfants se comparent entre eux. Toutefois, en maintenant une relation harmonieuse avec vos enfants, vous pourrez avoir accès aux messages qu’ils entendent. Vous pourrez ainsi être alertes aux signes et ajuster vos interventions pour que votre voix, qui prône l’acceptation de soi, soit également entendue.

  • Les troubles alimentaires

 

En ce qui concerne l’inquiétude de Mélanie concernant les troubles alimentaires, je crois qu’elle est partagée par plusieurs parents! D’emblée, il est important de savoir qu’un trouble alimentaire, c’est complexe. Il n’y a pas de cause unique. C’est plutôt un cumul de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux qui peut les expliquer. Cela veut donc dire qu’il n’y a pas de façons de faire précises et universelles pour éviter qu’un enfant ou un(e) adolescent(e) en souffre.

Dans le même ordre d’idée, les signes à cibler sont différents d’un cas à l’autre. Toutefois, soyez alertes à tout changement dans le discours ou le comportement de votre enfant. Semble-t-il très, voire trop, préoccupé par son apparence, son poids ou son alimentation? S’isole-t-il lors de la période des repas? A-t-il un regard sur lui-même qui semble déformé par rapport à la réalité? Réagit-il fortement lorsque vous lui exprimez vos observations? Bref, faites confiance à votre voix intérieure. Si quelque chose vous chicote, n’hésitez pas à vous référer à des ressources professionnelles pour faire le point sur vos inquiétudes.

D’ailleurs, pour plus d’informations, je vous conseille fortement de faire un tour sur le site web d’ANEB Québec (https://anebquebec.com). Cette association a entre autres une ligne d’écoute et le site est une mine d’or d’informations sur les troubles alimentaires.

  • L’accompagnement vers l’acceptation

 

Comme énoncé plus haut, il n’y a pas de procédure généralisée permettant de garantir que nos enfants ne se préoccuperont pas de leur image corporelle à un moment ou un autre de leur vie. Ceci dit, voici quelques idées pour faire de la place à l’acceptation de soi :

1)      Soyez des modèles pour vos enfants, tant dans votre discours que dans vos actions!

2)      Sensibilisez vos enfants à l’image véhiculée dans les médias et aidez-les à développer leur esprit critique à ce sujet.

3)      Valorisez leur personnalité, leurs efforts et leurs idées pour qu’ils intègrent ce message plutôt que l’importance de l’apparence.

4)      Exposez vos enfants à des modèles, des médias et des messages qui mettent en valeur la diversité corporelle.

5)      Entretenez une relation d’ouverture avec vos enfants pour qu’ils s’ouvrent à vous en cas de besoin.

Finalement, dans votre message Mélanie, vous indiquez avoir « terriblement peur » que vos filles souffrent de trouble alimentaire. Comme doctorante en psychologie, je m’intéresserais également à cette émotion. D’où vient-elle et surtout, comment s’inscrit-elle dans votre quotidien quant à l’image corporelle? C’est une bonne chose de vouloir être alerte tout en s’assurant que cela ne devient pas trop envahissant ou central.

J’espère que ces pistes de réflexion sauront vous aider! Merci encore à tous d’avoir participé à cette chronique, et à bientôt pour le prochain thème!

Lory

Veuillez noter que les pistes de réflexion partagées dans le texte ne remplacent en aucun cas le suivi personnalisé avec un professionnel. Veuillez vous référer à votre CSSS ou encore au service social d’Info-Santé (8-1-1) pour obtenir de l’aide.

Ton enfant est mieux que le mien… et je m’en sacre !

Que ce soit durant la grossesse, après l’accouchement, à la gard

Que ce soit durant la grossesse, après l’accouchement, à la garderie, au cours de danse, à une fête d’enfants, durant une soirée entre amis ou dans notre milieu de travail; il y aura toujours … des gens qui se comparent.

Cette maudite comparaison, tu ne pourras pas t’en sauver. Ce fameux moment où tu te rends compte durant le spectacle de danse de ton enfant qu’il est le seul à ne pas suivre, qu’il fixe la scène avec un air de chevreuil sur un rang de campagne croisant un véhicule.

Une section de ton cerveau sera occupée à prendre des photos et vidéos pour les souvenirs, et une autre section se dira : « Seigneur! Pourquoi c’est le seul qui ne bouge pas ! » Nous le savons tous que l’effort est plus important que le succès, et qu’avec les échecs, nous bâtissons notre futur blablabla hashtag phrase cliché.

On ne peut s’empêcher durant des moments comme celui-là de se demander si les autres le remarquent. Est-ce que c’est parce que je ne lui ai pas fait pratiquer sa danse le vendredi soir d’avant et que j’ai préféré me prendre un verre de vin et d’écouter un film avec lui ?

Quelques personnes dans la salle se diront : « Fiouuuu le nôtre a réussi sa chorégraphie, il n’était pas celui qui fixait dans le vide. »

Celui qui fixe dans le vide, le fameux mouton noir du groupe… Pourquoi sommes-nous gênés d’avoir l’enfant qui est le dernier à savoir patiner au cours de hockey? Pourquoi sommes-nous fiers de verbaliser que notre enfant a marché plus tôt que la moyenne, que son percentile est meilleur ? Pourquoi comparer nos accouchements ? Déclarer que nous, notre allaitement se passe à merveille? Par fierté? Par insécurité? Pour se montrer meilleur?

Eh bien moi, j’ai accouché à 41,7 semaines d’un immense bébé, ma petite puce mordait souvent ses amis à la garderie et à voir mes talents de danse, je crois qu’elle aurait été le fameux chevreuil.

Pour ma part, je n’ai jamais cru bon d’habiller mon enfant avec les dernières tendances, car je crois mordicus que cela ne va pas influencer son bonheur, mais plutôt rassasier quelque chose en nous. Ma fille n’était pas vêtue en jute de paille, mais je crois que si notre enfant fait sa première débarque à vélo en vêtements faits main par une femme acrobate cambodgienne survivante du cancer vendus sur Etsy ou en pyjama et running shoes, cela ne va rien changer. Les deux kits vont être troués, mais un des deux va être plus laid en photo sur ton Instagram….

Quelquefois, souvent même, la différence gêne, l’enfant turbulent surtout… Les parents de cet enfant se sentent souvent jugés ou simplement mal à l’aise, lorsque durant une soirée, il est le seul à lancer des jouets, à crier ou à mordre les autres. Outre repartir fière que toi, comparativement aux autres parents, ton enfant était sage comme une image… combien d’entre nous sommes allés voir la première maman pour lui offrir de l’aide, du répit, de l’écoute?… Parfois, même avouer que notre vie n’est pas si parfaite fait du bien à l’autre. Il n’y a pas de couple parfait, de famille parfaite. Souvent, nos voyages avec les enfants sont remplis de crise de bacon, les repas en famille de refus de manger, les sorties en famille de sauts de siestes, ce qui fait en sorte que le soir, c’est tout simplement insupportable… Regarde leur vie évoluer à travers nos yeux à nous et non la perfection que ta lentille d’appareil photo peut nous offrir.

Nous ne sommes que des parents… Parfois c’est beau, parfois c’est laid!

Et laissez-moi vous dire que la différence est belle en maudit.

On s’aide, on s’aime!

Le terrain est toujours plus vert chez le voisin

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Le terrain est toujours plus vert chez le voisin : c’est connu! Daussi loin que je me souvienne, jai envié les autres. Leurs beaux terrains verts m’ont toujours semblé plus invitants que le mien, couvert de mauvaises herbes et de garnotte.

Petite, j’enviais mes voisines d’en face parce qu’elles avaient des poupées des New Kids On The Block et pas moi! Vers la fin du primaire, je jalousais tellement ma camarade de classe, qui semblait avoir tous les talents, que j’avais confectionné une poupée vaudou à son effigie pour rééquilibrer un peu les choses (rassurez-vous, ce fut complètement inutile! Aucun enfant ne fut blessé ni maltraité!) Au secondaire, je détestais les filles minces, populaires et habillées à la dernière mode. Adulte, j’ai trouvé injuste de voir mes copines aller à l’université, tomber enceinte avant moi, se faire construire de grosses baraques, voyager à travers le monde, etc.

Et puis, j’ai compris…

Tu sais, ton couple de voisins, ceux qui habitent la grosse maison, avec le beau spa, le gros garage, le magnifique aménagement paysager et les deux voitures de l’année stationnées à l’avant? Et bien ce quon ne sait pas, cest que ça fait maintenant dix ans qu’ils essaient en vain d’avoir un enfant : un enfant qui ne s’achète pas.

Pis tu sais, ton ami Facebook, celui qui rayonne de zénitude, qui publie quotidiennement de belles pensées positives, qui ne s’accroche pas dans les valeurs superficielles et matérialistes, qui semble si serein et épanoui? Et bien ce quon ne sait pas cest quau fond, il se sent comme un échec monumental; il se remet en question constamment. Les belles citations quil publie, il espère y croire un jour, mais il n’est pas rendu là.

Pis tu sais, ton amie parfaite, celle qui peut manger tout ce qu’elle veut sans prendre une once de gras, qui fait trois demi-marathons par année, qui avait perdu son poids de grossesse un mois seulement après l’accouchement? Et bien ce quon ne sait pas, cest quelle sentraîne de façon compulsive et se fait vomir tous les jours. Elle cache des barres de chocolat quelle mange en cachette et quand elle se regarde dans le miroir, son reflet la rend malade.

Pis tu sais, la petite famille parfaite que tu côtoies à l’aréna? Le beau petit couple, avec trois enfants, toujours aussi amoureux après dix ans? Celui qui fait plein dactivités en famille, qui habite une mignonne petite maison et qui se promène toujours main dans la main? Et bien, cette famille-là, c’était la mienne. Ce que vous ne saviez peut-être pas, cest quon n’était plus amoureux depuis longtemps, quon parlait de séparation toutes les semaines et quon ne se touchait plus depuis des mois. Le papa souffrait d’un problème de santé mentale, il découchait de temps en temps sans dire à la maman où il était, et la maman s’endormait en pleurant TOUS les soirs.

On voit constamment défiler des statuts Facebook et des photos où on «tague» le bonheur. Devant ces étalages de réussites et de bonheur sans nuages, on en vient à penser que tout le monde est plus heureux que nous. Mais sait-on ce qui se passe réellement dans la vie des autres? Et de toute façon, est-ce vraiment important? Le bonheur du voisin vient-il vraiment ternir le nôtre? Nous avons tous notre lot de malheurs, petits et grands. Les apparences peuvent être trompeuses.

Donc la prochaine fois que vous trouverez le terrain plus vert chez le voisin, arrêtez-vous. Il sagit peut-être de gazon synthétique ou peut-être que des petits vers blancs s’y cachent. Prenez plutôt le temps d’arroser et de nourrir le vôtre!

 Steph Nesteruk