Un cœur de parent

Que l’arrivée de vos enfants soit longuement attendue ou bien que ce soit une surprise, notre vie en est marquée à jamais. Avant l’arrivée d’un enfant, nous croyions connaître l’amour, mais en fait, ce n’était qu’une légère égratignure.

L’amour à l’état brut, vous connaissez? Lorsque vous donneriez votre vie sans même vous poser la question. Lorsque le bien-être de l’autre vient bien avant le vôtre. Lorsque par moment, vous vous oubliez complètement, à force de prendre soin des autres.

Lorsque votre enfant est malade, vous souhaiteriez prendre son mal à tout moment. Vous dormez à ses côtés pour le rassurer, pour VOUS rassurer. Lorsqu’il prend du mieux, vos yeux brillent à le voir gambader normalement. Son premier sourire après la nuit d’enfer que vous venez de passer à son chevet vous réchauffe le cœur. Quelques jours passent, la routine revient et sans même vous en rendre compte, ces tendres petits moments, vous ne les remarquez presque plus. Du moins, pas assez. Tout va simplement trop vite pour pouvoir savourer chaque moment.

Leurs premiers pas, leur première fois à vélo, leur première journée d’école sont de précieux souvenirs. Notre cœur est alors rempli de fierté. Pour d’autres, leur cœur déborde de tristesse. Peut-être ces derniers sont-ils conscients qu’il s’agit d’un moment de moins à vivre avec leur enfant. J’imagine que c’est comparable à savoir si le verre est à moitié plein ou à moitié vide.

Nos enfants sont des cadeaux qui nous sont prêtés. Comme ils sont venus, une fois grands, ils repartiront d’eux-mêmes pour mieux profiter de cette courte vie. Nous leur servirons de repère lorsqu’ils se sentiront égarés. Nous serons des conseillers lorsqu’ils ne seront pas certains de leurs choix. Nous serons là pour les réconforter lorsque la vie sera dure avec eux. Peu importe la situation, nous serons là. Parce que nous conservons notre cœur de parent à jamais, même si eux ne sont plus à nos côtés.

Parfois, ils nous aimeront tendrement ; parfois, ils seront en colère contre nous. Peut-être même que dans certaines situations, ils nous détesteront avec passion. De notre côté, nous souhaiterons qu’avec le temps, ils comprendront. Qu’ils nous pardonneront.

Viendra un moment où nous souhaiterons simplement recevoir un appel. Nous souhaiterons qu’ils viennent souper à la maison, pour savoir ce qui se passe dans leur vie. Avoir une vraie conversation face à face et peut-être même espérer un câlin. Mais oui, même quand ils auront trente ans, j’en voudrai! Mais tsé, ils auront leur propre vie et pour eux aussi, tout ira très vite.

Nous souhaitons qu’ils soient heureux, épanouis. Qu’ils mènent une vie sans barrières, sans jugements. Qu’ils atteignent leurs buts parce que notre niveau de bonheur est à jamais relié à l’épanouissement de nos enfants. Qu’ils croquent à pleines dents dans cette vie qu’on leur a tendrement offerte puisqu’elle peut être si belle.

Chaque fois qu’un obstacle ou un malheur arrive, je regarde mes enfants. Je me console en voyant comment mes enfants sont heureux. Dès que j’ai la chance de les prendre dans mes bras, je saute sur l’occasion. Je me fais des réserves de câlins dans mon câlin-omètre (machine fictive pour accumuler les câlins). Parce que le jour où je serai triste ou juste nostalgique, je puiserai dans mon câlin-omètre et serai reconnaissante d’avoir profité de ces petits moments pour me faire une belle réserve.

 

Geneviève Dutrisac

 

 



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