Un Héros qui sort de l’ordinaire

Nos super Héros sont uniques pour tous. Veuillez noter que je ne parle pas de ceux au cinéma ou dans les bandes dessinées. Je parle de la personne qui nous impressionne et à qui nous cherchons à plaire pour avoir son approbation. Dans la majorité des cas, ce sera un parent, un prof, un adulte qui vous marquera. Pour ma part, c’est mon frère aîné. Hé oui! Mon frère de trois ans mon aîné.

 

Mon frère a été la figure d’autorité avec moi. Ne criez pas après nos parents sur ce point, cas de séparation, mère qui travaille de soir (l’entente mère-fille était nulle), père en dépression et sur une autre planète. Tommy a été fort et très (le mot est faible) patient avec moi. Quand tout s’est replacé dans notre famille, j’ai commencé sans le vouloir à chercher l’attention et surtout l’approbation de mon frère. Je voulais m’inclure dans les activités avec ses amis. Je dois vous avouer que Yannick, David, Maxime et plusieurs autres de ses amis étaient et sont toujours de beaux hommes. Pour l’adolescente que j’étais, mon frère représentait mon modèle, ma fierté.

 

Dans ma période de crise d’identité qui était de dix-neuf ans à vingt-cinq ans, j’ai pris des décisions douteuses et j’ai demandé plus d’aide à ma famille que la normale. De la jalousie envers lui et des crises contre mes parents se sont manifestées. Lorsque j’ai appris que je portais un enfant, une dégringolade et un affront entre mon Héros/modèle ont eu lieu. Il croyait que je gâcherais ma vie et que je ne m’occuperais pas bien de cet enfant. Je ne le blâme pas pour cela. Je n’avais aucun respect pour les autres et je n’étais aucunement responsable. C’était clair que je ne pouvais pas m’occuper d’un petit être, si je n’étais même pas capable de m’occuper de moi-même. Il m’a écrit un long message, en me disant qu’il était tanné que je joue à la victime et que pour lui, c’était terminé. Qu’à ce moment-là, je ne méritais pas son aide ni celle de notre mère. Mon sentiment de défaite a fait en sorte que je me suis avoué à moi-même que j’étais pitoyable. Je valais mieux que ça. Mon enfant à naître méritait tout sauf moi comme mère. Vous êtes fâchés contre mon frère? Attendez avant de crier au loup.

 

J’ai quitté la maison de ma mère, pour la deuxième fois, avec ma fille âgée de trois mois. Depuis ce temps, je mets beaucoup d’efforts à ce que ma fille ne manque de rien. J’essaie que mon frère redevienne fier de sa petite sœur. Aujourd’hui, à l’aube de mes vingt-neuf ans, mère monoparentale, après un retour aux études soudain, j’ai eu le droit à des félicitations de sa part. Il a même avoué qu’il était surpris de voir que je suis devenue autonome et responsable, dans un si court laps de temps (pas tout à fait deux ans). Mon frère est tout simplement mon Héros, ma fierté. Il est l’oncle, le parrain que tout enfant désire. Il sera, s’il le veut, le meilleur père au monde. Mais avant tout, il est le frère le plus extraordinaire et le plus patient du monde entier. Merci pour tout, Tom; merci d’avoir continué à croire en moi quand moi, je ne croyais même plus en la vie. Je serai toujours reconnaissante de TOUT ce que tu as fait ou dit pour me réveiller. J’espère tout simplement que tu seras fier de moi autant que je suis fière de toi!

  

 

Véronique Ménard-Lauzé



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