Les jeunes de nos jours!

Les jeunes de nos jours sont curieux, empathiques, allumés et généreux.

Le titre vous donnait sûrement l’impression qu’un texte sur les ados qui sont donc exaspérants allait suivre, mais non! Bien au contraire, je crois fermement que ceux qui se plaignent des ados n’en côtoient pas. S’ils prenaient le temps de s’intéresser à eux un peu, leur opinion changerait très certainement.

Quand j’ai commencé à enseigner au secondaire il y a neuf ans, j’avais 21 ans. Mon adolescence était donc assez proche pour que j’en aie un souvenir très clair. Ils ne sont pas pires que les générations précédentes, du moins pas pires que la mienne!

Leur réalité diffère de la nôtre sur certains points, c’est vrai. L’aspect technologique constitue le principal point d’incompréhension pour leurs aînés. Ils gèrent donc leur vie sociale, leurs conflits et leurs joies pas tout à fait de la même façon que nous. Ça fait, par exemple, que les problèmes les suivent à la maison au lieu de rester à l’école. Ça fait aussi que leurs amis peuvent leur envoyer une photo du devoir à remettre le lendemain qu’ils ont oublié à l’école. C’est certain que, comme pour plusieurs autres sphères telles que la sexualité, les relations interpersonnelles et la consommation, ils doivent être éduqués. Les côtés négatifs ou risqués d’une nouvelle réalité n’enlèvent pas pour autant les côtés positifs à ces différences générationnelles. Sensibilisez-les aux risques, outillez-les au lieu de dénigrer leurs façons de faire.

Oui, les ados peuvent se montrer bêtes ou insolents. Ils développent leur personnalité, apprennent à s’affirmer, à communiquer, à dire non… On doit les accompagner dans les méthodes qu’ils utilisent pour y arriver. Oui, ils peuvent être « mous » et paraître sans intérêt. Ils grandissent, vieillissent. Ce qu’ils aimaient plus jeunes ne leur plaît peut-être plus, sans qu’ils aient nécessairement trouvé autre chose qui les allume. On peut leur faire découvrir de nouvelles choses, contribuer à élargir leurs horizons. Il ne faut pas oublier non plus que ce n’est pas parce qu’on ne partage pas leurs centres d’intérêt qu’ils n’en ont pas.

Ils peuvent sembler égocentriques. Ils le sont même souvent. Cette période ingrate, où tout change, où ils ne se comprennent pas eux-mêmes, rappelez-vous que vous l’avez aussi traversée. Tout ce qui leur arrive ­— peine d’amour, chicane entre amis, vie sociale — tout prend des proportions immenses, tout ce qui leur arrive leur semble la fin du monde. C’était la même chose pour nous. Ils en sont à apprendre à faire la part des choses et à porter attention à ceux qui les entourent. Ils y arriveront mieux et plus rapidement s’ils sont guidés à travers ces apprentissages.

Évidemment qu’il y a des exceptions à la règle. Bien sûr que vous avez le droit de vous plaindre de vos ados de temps en temps! C’est humain, c’est normal! Des parents qui se plaignent de leur « terrible two » quand ils sont brûlés l’aiment évidemment plus que tout et sont de bons parents quand même. Je suis aussi tout à fait consciente que cette période peut être très difficile à gérer pour l’entourage. Simplement, n’oubliez pas que les ados entendent et comprennent tout, qu’ils apprennent encore beaucoup par mimétisme. Assurez-vous de ne pas les dénigrer et que même si vous chialez une fois de temps en temps, vous les valorisez autant, sinon plus.

Les jeunes de nos jours s’intéressent à un paquet de choses et, bien que leur culture générale puisse nous sembler bien limitée, ils peuvent nous en apprendre sur pas mal de sujets qu’on ne maîtrise pas du tout.

Intéressez-vous à eux, parlez-leur! Parlez-leur de tout, surtout des sujets sensibles comme la drogue et la sexualité. Vous allez voir qu’ils sont trippants! Que ce soit votre nièce, votre filleul, votre voisine, ceux que vous coachez, celui qui tond votre pelouse… ça prend un village, comme on dit! Vous contribuerez certainement à rendre ces adultes de demain des êtres dont vous serez fiers et en qui vous aurez confiance pour gérer notre monde!

Jessica Archambault



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