J’haïs vieillir – Texte : Nancy Pedneault

Attention, ce texte contient beaucoup trop de chialage pour rien. Veuillez le prendre à la légère.

En lisant cette intro, vous êtes perdus. Vous avez raison, ce n’est pas moi, ça ! Même moi, je ne me reconnais plus. Je suis habituée de voir la vie en rose bonbon bien pailleté. Mais là, non, je n’y arrive pas ! J’haïs vieillir. Est-ce que j’ai le droit de dire ça ?

Oui, oui, je vous entends, il y a plein de côtés positifs au fait de vieillir: la sagesse, l’expérience, le calme. Tout ça ne compense pas tout le reste, non de non !

Vieillir, c’est avoir des cheveux blancs à cacher ou à assumer. « Oh ! T’es belle avec tes cheveux blancs ! », qu’on me dit. Je les aimais mes cheveux sans fils argentés indomptables. Ça va dans tous les sens et ça pousse trop vite.

Vieillir demande probablement beaucoup d’énergie puisque je vais au lit de plus en plus tôt. J’aimais bien les nuits blanches à danser, mais c’est terminé. Je m’en remettrais pendant un mois. Je mets une croix là-dessus. Allez ! Au lit !

Vieillir, c’est avoir chaud, trop chaud. J’ai l’impression qu’on a mis douze bûches dans le foyer. Est-ce qu’on pourrait baisser le chauffage ?

Vieillir, c’est avoir la mémoire qui flanche. Il y a des gens qui me disent que je me répète. Dire que je me moquais de ma mère à ce sujet, il n’y a pas si longtemps.

Vieillir, c’est avoir l’estomac qui commence à faire des caprices. Oui, oui, cher estomac, tu as toujours aimé les concombres. Pourquoi, aujourd’hui, les détestes‑tu ?

Vieillir, c’est remarquer les petites jeunesses avec leur fraîcheur et les trouver tellement jolies (et envier un peu leur pétillement).

Puis, je ne vous parle pas du corps qui subit l’attraction terrestre ou des poils incongrus qui apparaissent sans crier gare. On pourrait en parler longuement.

Bon, en attendant que la sagesse me regagne, je vais aller me reposer. Je vais me faire un petit thé et tricoter un peu. Demain est un autre jour. Qui sait, peut-être que j’apprendrai à apprécier toutes les nouveautés que la vie me réserve.

 

Nancy Pedneault



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