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Maman dinosaure et fière de l’être! Texte: Nathalie Courcy

Mes enfants adorent se moquer de mon âge vénérable. Un IMMEEEEEEE

Mes enfants adorent se moquer de mon âge vénérable. Un IMMEEEEEEEENSE 45 ans. Haha! On s’entend que je suis loin d’être vieille! Après tout, on devient vieux quand on se sent vieux. Avant, on a l’âge qu’on a, point. Ou même moins. 

Un de leurs passe-temps préférés, c’est de me rappeler que je suis née pendant l’ère des dinosaures. Pour eux, tous nés dans les années 2000, les années 1970, c’est encore plus lointain que l’Antiquité. Au moins, comme je viens de traverser une série de confinements, je suis capable de me servir de Teams, Zoom et autres technologies modernes! La plupart du temps, je comprends même comment la télécommande fonctionne… Pour le reste, ils sont là! Ça les fait se sentir utiles…

Ils savent que je ne réagis pas (ou que j’en rajoute, juste pour les faire rire encore plus!) parce que sincèrement, à part les douleurs par-ci par-là, vieillir, ça ne me dérange pas. En réalité, je trouve ça cool de me rendre d’une année à l’autre. De jouer le jeu de la vie, d’explorer, d’évoluer. Je trouve ça chouette d’observer les highlights de la ligne du temps qui s’étend derrière moi.

Le jour de mes 34 ans, j’ai eu un nouveau regard sur l’existence et le temps qui passe. Je me suis dit que chaque jour qui passait, c’était un jour que je vivais de plus que mon père. C’était une chance de plus que j’avais pour être heureuse, pour faire un changement dans le monde, pour faire du bien à quelqu’un, pour apprendre quelque chose. Pour voir mes enfants grandir et devenir des « vieux » eux aussi. Déjà que parfois, mes aînées pognent un coup de vieux en regardant leurs petits frères…

Est-ce que je suis tout le temps contente de voir un cheveu blanc sur ma tête ou de bouger avec plus de raideur? Non. Est-ce que ça fait que vieillir, c’est laid ou condamnable? Non plus. Ça dépend de ce qu’on fait avec ce temps supplémentaire que nous a gracieusement offert la Vie. 

Moi je vote pour qu’on profite de ce temps-là et qu’on rigole nous aussi quand nos enfants nous traitent (avec amour et humour) de vieux mammouths laineux, de vieilles branches, de stégosaures ou de représentants d’une espèce d’une autre ère. Un jour, eux aussi atteindront l’âge vénérable de 45 ans, et ils seront très heureux d’avoir encore leur « vieille » maman. 

Nathalie Courcy

Et si c’était beau vieillir ? Texte : Kim Racicot

Je me souviens très clairement qu’à 10 ans, je rêvais d’en avoir 16. Quelque part, en tou

Je me souviens très clairement qu’à 10 ans, je rêvais d’en avoir 16.

Quelque part, en toute innocence,  je me disais probablement que 16 ans c’était l’âge magique situé tout près de l’âge adulte et où les possibilités devaient être infinies.

Une semi-liberté axée sur une fin de secondaire, un travail d’été et un futur, je l’espérais tant, définie par des soirées entre amis à se coucher à des heures pas possibles.

Puis, mes 16 ans sont arrivés au même moment que cette terrible déception. Aucune magie : c’était loin d’être comme ce que j’imaginais.

À 16 ans, constatant qu’aucun changement radical n’était à ma portée, j’ai eu vraiment hâte d’atteindre la majorité.  Cette fois encore, c’était seulement la suite d’une petite vie sans grands mouvements.

À 18 ans, vous le comprendrez, j’espérais en avoir 25. Je m’imaginais déjà avec une famille, un chien, un bon travail. Je me voyais comblée par la vie, profitant de ma maison à la campagne. C’était une vie rêvée pour une jeune femme de 18 ans qui ne savait pas encore quoi faire de son avenir. Cette fois-ci, heureusement, la vie m’a apporté de belles surprises et malgré quelques différences près, je peux confirmer que mes réelles 25 années de vie étaient similaires à mon souhait initial.

Mais un peu plus tard, vers la fin de la vingtaine, j’ai cessé de souhaiter d’être ailleurs sur ma ligne du temps. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mise à avoir peur  d’arriver aux prochaines années et aux futurs lendemains. Moi qui, dès mes 10 ans, souhaitais tant vieillir, j’étais désormais angoissée à l’idée de voir filer le temps. Je voulais l’arrêter pour pouvoir profiter encore et encore de tout ce que la vie m’avait offert. Sans devenir maladive, la peur de vieillir et de laisser passer des parcelles de mémoire entre mes doigts était bien présente.

Aujourd’hui, je me rapproche chaque jour un peu plus de mes 40 ans. Ma relation avec les années qui passent est plus sereine que je l’aurais pensé, même si ça m’évoque tout de même certaines craintes. Plus sereine parce qu’on m’a fait comprendre que je n’avais aucun contrôle sur la suite des choses et que même si je le voulais, je n’étais pas celle qui avait le dernier mot. J’ai aussi compris que je devenais perdante en mettant cette peur sur un piédestal. C’est sur ma famille et les gens qui me sont chers que je devais mettre toute mon énergie.

Je suis consciente que l’existence va vite et c’est comme ça. Justement, je devrais plutôt vivre dans le moment présent et ralentir le pas si je veux la faire durer.

Avec ces prises de conscience, j’ai saisi que vieillir c’est beau et qu’au lieu de conserver la peur, il est préférable de faire croître l’amour.

Un jour, j’en suis convaincue, mes enfants m’exprimeront leur hâte d’en arriver à 16, 18 ou 25 ans. Je leur dirai, le cœur gros, que je les comprends parce que, comme le disait Félix Leclerc, il ne faut pas regretter de vieillir. C’est un privilège refusé à beaucoup !

Kim Racicot

 

J’ai hâte de vieillir – Texte: Joanie Fournier

J’ai hâte de vieillir. Je profite de mes petits pendant qu’ils sont petits, et j’espère en p

J’ai hâte de vieillir. Je profite de mes petits pendant qu’ils sont petits, et j’espère en profiter tout autant quand ils seront grands. On me répète qu’ils ont tellement besoin de leur maman maintenant. Moi, j’espère qu’ils auront envie d’avoir encore besoin de moi plus tard. On me répète qu’un jour, ils partiront de la maison. Moi, j’espère que je serai la bienvenue dans leur demeure.

J’espère tellement que je ferai toujours partie de leur vie… En fait, j’espère même plus que ça. J’espère partager leur vie. Je veux être cette maman qui sera là quand ils en auront besoin. Adolescents, je veux qu’ils pensent à m’appeler à 3 h du matin parce qu’ils ont trop bu pour conduire. Je veux qu’ils me textent de ramener plus de condoms à la maison en finissant ma journée de travail. Je veux les accompagner à leurs premières entrevues de jobs et rester dans l’auto. Je suis prête à fournir le café avant de les laisser sortir de l’auto. Puis, à offrir mes bras s’ils sentent que l’entrevue ne s’est pas bien passée.

J’ai hâte d’être assise sur le siège passager, pour leur apprendre à conduire, même si je ferai probablement quelques presque-crises de cœur en chemin. Je veux être cette maman qu’ils viennent voir pour réviser un examen d’histoire, pour pratiquer un texte de théâtre, ou pour avoir des trucs en rédaction de texte. Je veux être présente s’ils ont envie de me parler, de poser des questions, de philosopher sur tout et sur rien.

Je préfère qu’ils fument leur premier joint avec leurs amis à la maison. Je préfère savoir qu’ils ne sont pas bien loin et qu’ils viendront demander de l’aide s’ils en ont besoin. J’ai envie que les premières expériences se passent sous mon toit, en toute intimité, confiance et sécurité.

Je ne serai pas une mère collante, qui rentre dans leur appartement n’important quand, qui débarque avec des plats préparés ou qui appelle à toute heure du jour. Je veux qu’ils aient envie de m’appeler, je veux qu’ils aient envie de partager leurs dimanches soirs avec moi. Je veux qu’ils s’ennuient de manger mes bons petits plats.

Je veux leur offrir de repartir avec une poche de linge à laver. Je veux leur offrir ma présence s’ils la souhaitent. Je veux qu’ils sachent que je serai toujours là, s’ils m’appellent. Je veux garder leurs enfants toutes les semaines. Je veux mettre ma vie sociale de retraitée sur pause pour qu’eux puissent encore en avoir une. Je veux connaître mes petits-enfants et les voir grandir. Je veux les prendre dans mes bras, les bercer et leur apprendre les berceuses de l’enfance de leurs parents.

Je veux que tout ce beau monde vienne chez nous et qu’ils s’y sentent comme chez eux. Je veux que mes petits-enfants dorment dans le lit d’enfance de leurs parents. Je veux qu’ils jouent avec le même vieux train en bois ou la tondeuse qui fait des bulles. Je veux qu’ils restent coucher toute la gang dans la maison de leur enfance et qu’ils aient encore l’impression que leur chambre leur appartient. Je veux être là quand mes petits-enfants se lèveront et que le père Noël aura passé… Je veux qu’ils aient envie de nous inviter à passer les vacances avec eux.

J’espère que je serai une grand-mère ni trop, ni pas assez. Impliquée, quand ils le voudront. Engagée, autant qu’ils le souhaiteront. Présente, autant qu’ils le demanderont. Je veux qu’ils me posent la question « Es-tu disponible pour garder les enfants demain? On aimerait aller souper en amoureux… » de façon rhétorique. Parce que je veux que ce soit évident que la réponse sera toujours oui. Je veux faire partie de leur vie. Je ne veux pas m’imposer, mais je veux rester disponible pour eux.

J’espère que je serai une belle-mère aimante et compréhensive. J’espère que je serai capable d’être ouverte à leur génération, à leurs valeurs et à leurs choix. J’espère que je serai une mère présente et pas étouffante. J’espère que je serai une grand-mère impliquée.

Je veux que mes petits-enfants me racontent leur vie. Je veux qu’ils me parlent de leurs amis, de leurs jouets préférés et de leurs couleurs favorites dans l’arc-en-ciel. Je veux les connaître, réellement. Et je veux qu’à leur tour, ils aient aussi envie de m’appeler pour me poser toutes les questions du monde.

J’ai hâte de vieillir. Je trouve cet avenir prometteur, et magnifique. Et si la vie me donne la chance de le vivre, je promets d’en profiter chaque jour, jusqu’au dernier.

Joanie Fournier

 

 

J’haïs vieillir – Texte : Nancy Pedneault

Attention, ce texte contient beaucoup trop de chialage pour rien. Veuillez le prendre à la légère

Attention, ce texte contient beaucoup trop de chialage pour rien. Veuillez le prendre à la légère.

En lisant cette intro, vous êtes perdus. Vous avez raison, ce n’est pas moi, ça ! Même moi, je ne me reconnais plus. Je suis habituée de voir la vie en rose bonbon bien pailleté. Mais là, non, je n’y arrive pas ! J’haïs vieillir. Est-ce que j’ai le droit de dire ça ?

Oui, oui, je vous entends, il y a plein de côtés positifs au fait de vieillir: la sagesse, l’expérience, le calme. Tout ça ne compense pas tout le reste, non de non !

Vieillir, c’est avoir des cheveux blancs à cacher ou à assumer. « Oh ! T’es belle avec tes cheveux blancs ! », qu’on me dit. Je les aimais mes cheveux sans fils argentés indomptables. Ça va dans tous les sens et ça pousse trop vite.

Vieillir demande probablement beaucoup d’énergie puisque je vais au lit de plus en plus tôt. J’aimais bien les nuits blanches à danser, mais c’est terminé. Je m’en remettrais pendant un mois. Je mets une croix là-dessus. Allez ! Au lit !

Vieillir, c’est avoir chaud, trop chaud. J’ai l’impression qu’on a mis douze bûches dans le foyer. Est-ce qu’on pourrait baisser le chauffage ?

Vieillir, c’est avoir la mémoire qui flanche. Il y a des gens qui me disent que je me répète. Dire que je me moquais de ma mère à ce sujet, il n’y a pas si longtemps.

Vieillir, c’est avoir l’estomac qui commence à faire des caprices. Oui, oui, cher estomac, tu as toujours aimé les concombres. Pourquoi, aujourd’hui, les détestes‑tu ?

Vieillir, c’est remarquer les petites jeunesses avec leur fraîcheur et les trouver tellement jolies (et envier un peu leur pétillement).

Puis, je ne vous parle pas du corps qui subit l’attraction terrestre ou des poils incongrus qui apparaissent sans crier gare. On pourrait en parler longuement.

Bon, en attendant que la sagesse me regagne, je vais aller me reposer. Je vais me faire un petit thé et tricoter un peu. Demain est un autre jour. Qui sait, peut-être que j’apprendrai à apprécier toutes les nouveautés que la vie me réserve.

 

Nancy Pedneault

Je pensais être trop vieille pour tout ça – Texte : Joanie Fournier

J’ai commencé ma famille quand j’étais très jeune. C’était voulu

J’ai commencé ma famille quand j’étais très jeune. C’était voulu, c’était ça mon plan de vie. Je voulais profiter d’eux, avoir de l’énergie et être cette jeune maman cool qui peut les suivre dans toutes leurs activités.

Mais la vie décide de bien des choses à notre place et parfois, son plan à elle est plus fort que le nôtre. Dix ans plus tard, je retombais enceinte. Même papa, même amour, même bonheur, mais quelle surprise !

Et je vais être honnête, après 30 ans, je pensais vraiment être trop vieille pour tout ça. Je pense que c’est un gros tabou dans notre société. J’ai souvent eu peur de l’admettre devant les autres. Parce que certaines femmes décident d’avoir des enfants plus tard et que je respecte leur choix à 100 %. Certaines femmes aussi ne pensaient pas en vouloir et finissent par changer d’avis en vieillissant. D’autres rencontrent le bon partenaire plus tard. Bref, à chacune son parcours et c’est bien correct comme ça.

Mais MOI, moi avec moi, je pensais être trop vieille pour recommencer. Quand j’ai su que j’étais enceinte et que la vie nous avait fait cette surprise, j’ai eu peur. J’ai commencé à calculer l’âge que j’aurai quand ce bébé sera adolescent… J’ai commencé à me demander à quel âge les enfants partiront de la maison. Je me suis demandé si j’avais encore la force d’accoucher. Si j’avais encore la patience de bercer toute la nuit. Si j’avais encore assez de douceur pour allaiter, pour chanter des berceuses… Je me suis demandé, puisque tous mes autres enfants étaient maintenant grands, si j’étais trop vieille pour tout cela.

Puis, bébé est arrivé. Et je suis retombée en amour. Une cinquième et dernière fois. Je suis tombée en amour avec ce petit être, qui ne demandait qu’à être aimé. Je me suis surprise à le sentir, mille fois par jour, pour que son odeur s’imprègne dans ma mémoire. Je me suis surprise à le regarder dormir la nuit, moi qui me demandais quelques mois plus tôt si j’allais arriver à le veiller tard. Je me surprends chaque jour à être attendrie par son sourire et ses yeux coquins. Je suis en amour. En amour « ben raide ».

Mais bon, pour avoir eu des enfants dans la vingtaine, je peux affirmer que, dix ans plus tard, c’est vraiment pas la même game. Ho que non ! Faire des nuits blanches à 25 ans, c’est facile. Faire des nuits blanches à 35 ans, c’est de la torture. Allaiter à 25 ans, c’est doux et fusionnel. À 35 ans, ça l’est tout autant, mais mausus que j’ai eu plus hâte de retrouver mon corps à moi et juste à moi. Accoucher à 25 ans, c’est comme courir un marathon. C’est un gros défi, c’est souffrant, mais tu t’en remets vite après ! À 35 ans… accoucher, c’est comme courir un marathon, avec une jambe dans le plâtre, sous la pluie et avec une poche de patates dans le dos. C’est pas mal plus souffrant, pis non, tu ne t’en remets pas aussi vite. Dans la vingtaine, j’ai eu quatre grossesses en quatre ans et je n’ai gardé aucune vergeture. Dans la trentaine, une seule grossesse et j’ai l’air d’une tigresse.

Parce que le corps a vieilli, pis il est fatigué. Pis là, j’ai compris pourquoi les femmes commençaient à avoir des enfants bien plus tôt dans l’temps… parce que je suis persuadée que plus t’es jeune, plus c’est facile pour le corps.

Évidemment, avoir des enfants plus tard, ça apporte de la sagesse, de la maturité, une sécurité financière et professionnelle, etc. Mais je vais vous le dire, moi. Pour avoir vécu des grossesses dans la vingtaine et dans la trentaine… c’est sur le corps qu’il y a une différence ! Je ne me plains pas du tout. Je constate.

Et je veux lever le voile sur ce tabou. J’aurais aimé ça que quelqu’un me parle de tout cela quand j’étais jeune. Je pense que certaines mères ont tellement peur d’offenser les autres, qu’elles ne parlent que du positif. Comme si une mère n’avait pas le droit d’être épuisée. Comme si ça faisait d’elle une mauvaise mère, une mère ingrate.

Je refuse. Je suis fatiguée. Je suis épuisée. Et je remercie la vie chaque jour de m’avoir offert la chance de vivre ce bonheur une dernière fois. Je suis une bonne mère. Et j’ai le droit de dire qu’après 30 ans, je trouve ça plus dur. Mon corps est vieux, bon. C’est un fait. J’adore mon bébé, je suis en amour avec lui. Mais oui, quand je fais le cheval à quatre pattes avec bébé sur mon dos, c’est vraiment plus souffrant qu’avant de me relever ! Ça fait que je reste couchée un peu plus longtemps par terre avec lui, pour reprendre mon souffle, mais aussi pour savourer l’odeur de son cou juste encore un peu.

Joanie Fournier

 

Aide-moi à m’aimer – Texte: Véronique Daigle

Vieillir n’est pas un moment de gloire pour tout le monde. Chacun

Vieillir n’est pas un moment de gloire pour tout le monde. Chacun va vivre sa petite affaire à sa façon et le courant de sa vie va continuer. Je me souviens que quand j’étais petite, on me disait souvent que vieillir était difficile autant pour le corps que pour l’esprit. Honnêtement, je n’y croyais pas. Je regardais autour de moi et les gens que je voyais, je les trouvais beaux. Je ne comprenais pas cette urgence de vivre que certains exprimaient et ce mal de vivre que d’autres démontraient. Aujourd’hui, à l’aube de mes 38 ans, je comprends.

Où est passée la fille de 20 ans énergique qui mordait dans la vie ? Qu’est devenue la demoiselle pleine de fougue que j’ai jadis été ? Personne ne m’avait parlé de cette préménopause arrivée trop vite. De ses symptômes aussi anodins que dérangeants. Comment est-ce possible de s’aimer avec autant de changements ?

Quand j’entendais « préménopause », je voyais cette dame plus vieille qui vivait un calvaire. Aujourd’hui, quand j’entends « préménopause », je me vois… moi ! Moi, la fille qui n’a jamais vu cela arriver, moi la fille qui vivait dans le déni. Aujourd’hui, je dois vivre avec les changements et maudit que je trouve cela difficile de m’aimer.

Est‑ce que j’ai tant changé ? Est-ce que tout cela va finir par arrêter ? Des questions que je me pose régulièrement pour ne pas dire trop souvent. Oui, il y a les fameuses bouffées de chaleur, les changements d’humeur et les changements physiques, mais il y a aussi les changements que vous ne voyez pas.

Avant, je n’avais jamais eu peur de vieillir. Je me disais que comme un bon vin, j’allais m’améliorer avec le temps. Il est vrai que l’on s’améliore, il est vrai que nous évoluons, mais est‑ce toujours pour le mieux ?

Des petites rides au coin de mes yeux, des vergetures sur mes cuisses, des cheveux blancs qui se pointent dans tous les sens et une fatigue de plus en plus présente. Je sais, je ne devrais pas me plaindre. Je suis en pleine forme et ce ne sont que de petits inconvénients de la vie, mais maudit que c’est difficile de s’aimer quand on y est confronté.

Avec du recul, je comprends que personne ne peut vraiment m’aider dans cette acceptation de mon nouveau moi. Je dois aussi apprendre à vivre avec ces petits changements pour évoluer avec le temps. Je sais qu’aux yeux de mes enfants, je serai toujours la plus belle ; qu’aux yeux de mon amoureux, je suis la même qu’il y a 10 ans et qu’aux yeux de mes parents, je suis cette enfant qui grandit. Il faut juste me donner du temps. Je dois m’accorder ce délai pour réapprendre à m’aimer telle que je le suis. Au-delà des apparences, au-delà des changements, je dois retrouver celle que j’étais pour faire un tout avec cette nouvelle moi. Je dois m’aider à m’aimer…

Véronique Daigle

Cap de Bonne-Espérance

Une autre dizaine…

Sans doute

Une autre dizaine…

Sans doute, vous le faites également. Comme à chaque décennie depuis le cap de la trentaine. Dès qu’on quitte les années de pure insouciance. Celles qui ne comptent pas… trop! Le bilan. Ce bilan. Suis-je là où je le voulais? Avec qui je le souhaitais? Une personne heureuse? Du moins, vais-je dans la bonne direction?

Un regard que l’on voudrait positif. Pour se rassurer.

À la mesure de nos ambitions, nous révisons alors soit notre situation amoureuse, soit celle de notre emploi. Ou toute notre vie. L’insécurité est-elle maître du lendemain? Sans elle/lui, je ferais quoi? Un boulot, ça ne peut être parfait, non? Dans les deux cas, souvent, la passion s’est éteinte. Il y a autre chose, un quotidien. Que nous ne voulons surtout pas célébrer. Particulièrement si c’étaient des items négatifs déjà identifiés… y a déjà dix ans!

Avec constance, la liste des obligations s’est allongée. Seulement financièrement ou, en plus, bien vivante. Des amours, différents de l’amour. Un centre de l’univers, pour éviter de trop penser. Pour se convaincre facilement que le plus important, c’est eux.

Et si le bonheur n’est qu’un état? Je ne dois alors changer que ma vision des choses…

Le bonheur est sans doute bien plus un voyage. Avec des personnes particulières. Pour un partage agréable. De valeurs, de respect. Mais qui fait aussi de nous une meilleure personne. Le bon ingrédient, dans une bonne recette.

Il faut un soi, pour un nous. Comme il faut un soi, pour aimer.

Alors si, avec les années, nous avons la possibilité d’être ce soi un peu meilleur, même encore en cheminement, la prochaine dizaine est bien amorcée. C’est ce que je retiens. Mon cap à suivre, pour éviter la tourmente.

Prochain bilan, dans dix ans…

michel

 

Les hormones de… monsieur ou le déficit androgénique lié à l’âge

Mesdames, messieurs, le temps passe. Nous avons laissé derrière no

Mesdames, messieurs, le temps passe. Nous avons laissé derrière nous nos plus jeunes et possiblement, nos plus folles années. Sont passées la petite enfance, l’adolescence, l’épopée de la majorité. Puis pour la plupart est arrivée la douce moitié, suivie de la maternité et de la paternité, ou pas selon les choix.

Nous parlons souvent du retour d’âge des femmes, mais nous passons sous silence celui des hommes! Est‑ce par tabou? Par ignorance? Pourquoi les changements hormonaux de la femme sont-ils vus de façon banale, alors que ceux des hommes restent risibles ou parfois honteux? Comme si l’homme perdait sa virilité avec ce que beaucoup ignorent : l’andropause.

Pour le petit cours de compréhension, ce que l’on appelle le déficit androgénique lié à l’âge est une étape NORMALE et bien plus répandue que l’on peut le croire. Selon les statistiques, cela touche les hommes en général de quarante-cinq à soixante-cinq ans. Mais peu savent que ce changement (et non ce « problème ») est différent pour chacun.

Cette nouvelle étape de la vie masculine se traduit par différents symptômes, passant de la perte d’appétit, la baisse de libido, les troubles érectiles, l’insomnie, la sudation (sueur) et quelques autres symptômes tous aussi alléchants.

Cela est causé par une baisse (normale) de testostérone et d’androgènes. Un peu l’équivalent de la ménopause chez la femme. Avec ses propres particularités, bien entendu!

D’accord, d’accord… je vais tout de suite vous rassurer : il existe des traitements pour contrer les symptômes, surtout celui qui inquiète le plus nos princes charmants : les problèmes érectiles. Sachez, messieurs, qu’en plus d’augmenter la consommation d’oméga 3, d’avoir une bonne alimentation, de diminuer le stress, de bouger, de dormir et de diminuer la consommation de sel, il y a d’autres solutions avant d’avoir recours à la populaire « petite pilule bleue ». Celle-ci ne réglera pas les désagréments des autres symptômes.

Il existe un traitement de testostérone qui semble améliorer l’humeur, l’énergie, la force musculaire et la santé osseuse. Plusieurs options sont disponibles : comprimés, gel, timbres et injections. Un bilan de santé avec votre médecin vous permettra d’abord par un simple test sanguin de savoir si oui, l’hormone est à la baisse et ensuite, vous déciderez quelle option vous conviendra le mieux.

Maintenant que vous avez ces informations, sachez messieurs et vous aussi mesdames, qu’il n’y a aucune honte à ce nouveau changement hormonal chez l’homme. Ce n’est pas risible ni fatal (quoiqu’un test de la prostate est toujours une bonne idée avec ces symptômes!). Vous n’êtes pas moins « hommes », vous n’aurez pas de poussée mammaire… ce n’est qu’un petit dérèglement tout à fait contrôlable!

Mais comme pour les femmes, qui attendent de la compréhension et du soutien face à l’arrivée de la ménopause, soyons de bonnes compagnes et soutenons nos hommes quand ils vivront cette étape! En 2019, il est plus que temps de sortir de l’ombre et de la honte de ces désagréments masculins! Parlons‑en ouvertement. Beaucoup trop d’hommes ignorent souffrir de ces symptômes pour absolument rien, puisque l’on peut y remédier!

Pour finir, sachez que même si la « normale » parle de cette étape comme étant vers la cinquantaine, j’ai lu et vu des entrevues d’hommes en souffrant dans la trentaine! Sachez aussi que seuls 40 à 65 % des hommes vivront ces désagréments. Mais comme on dit… un homme averti en vaut deux!

Courage messieurs!

P.S. Si je me suis trompée sur une affirmation ou une autre, svp faites-m’en part!

Simplement Ghislaine

Cette douleur qui ne me quitte pas!

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Que j’aimerais retrouver mon corps de vingt ans! Ce corps qui ne me faisait pas souffrir. Ce corps que j’ai oublié parce que chaque jour, il me portait où j’avais envie d’aller. Retrouver ce corps qui peut se lever de son lit, de sa chaise ou de son sofa sans souffrir.

Je suis là, je souris! Je fais semblant que tout va bien, que ça va passer. Mais la douleur est là, constante, chaque jour de mon existence. Même la nuit, la douleur me réveille, m’habite, m’envahit. Cette douleur physique, creuse. Ces fourmillements dans mes jambes, ces douleurs dans la colonne qui m’empêche de me tourner comme j’ai envie.

Chaque matin, difficilement, douloureusement, je me lève. Je me lève avec le sourire, car je suis bien là! Je souffre certes, mais je suis là. Là pour mes deux rayons de soleil. Là pour tous ceux et celles qui en ont besoin. Mais moi, moi, qui est là pour moi? Moi qui souffre en silence chaque minute, chaque seconde.

Je les amène ici, je les amène là! Allez maman, viens avec nous dans ce manège! Tu as peur maman? Non, maman n’a pas peur, maman a mal. Et si elle monte dans ce manège, elle aura encore plus mal! Pourquoi, maman, on ne va pas faire une randonnée en vélo? Parce que maman ne peut pas faire de vélo, la douleur serait trop intense.

Et je suis là à accumuler les kilomètres, ces kilomètres sans lesquels je ne marcherais probablement plus. Sans lesquels la douleur dans mon corps serait encore plus intense. Mais quel est donc ce mal qui me ronge? Ce mal inexplicable, incompréhensible pour ceux qui ne le ressentent pas. Ce mal caché derrière ce sourire, derrière ces belles paroles et ces encouragements. Derrière cette compassion. Mais moi, moi, est-ce qu’un jour on me comprendra?

 

Annie Corriveau

Avoir 40 ans

Il y a vraiment un avant et un après ? Pas vraiment... par contre

Il y a vraiment un avant et un après ? Pas vraiment… par contre, de nombreuses choses ont changé tranquillement. Voici une liste non exhaustive de ce qui change quand tu as 40 ans…

Tu récites des pensées positives le soir et le matin.

Tu prends le temps de te poser et de faire le point.

Tu bois de la tisane en écoutant Netflix le vendredi soir.

Tu as appris à dire NON.

Ton corps te montre régulièrement des signes de faiblesse, des petits bobos qui te pourrissent le quotidien.

Tu as appris à respecter ce corps et à adapter tes activités en conséquence.

Quand tu sors avec tes amis le soir, tu rentres avant minuit pour avoir assez de sommeil.

Tu n’essaies plus de courir à la même vitesse que tes enfants.

Tu manges bio et tu consommes des produits naturels.

Tu savoures chaque journée, car tu sais que le temps passe trop vite.

Tu ménages ton travail pour économiser ton énergie ; tu t’organises mieux.

Tu fuis le miroir.

Tu t’entraînes encore plus souvent, mais moins intensément.

Tu trouves que ton homme est encore plus séduisant qu’avant.

Tu fais pousser des herbes de Provence sur ton balcon.

Tu te réveilles à 5 h 37 le matin quand tu es en congé.

Tu ne comprends RIEN à ce que dit ton ado.

Tu dis « rembobiner » pour revenir en arrière sur ta TV.

Tu as de nouveaux poils qui apparaissent n’importe quand, n’importe où.

Tu adores Facebook et tu ne comprends rien à Snapchat.

Tu sais ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas.

Tu n’as plus d’acné, même pas une semaine par mois !

Tu as de l’expérience dans la chambre à coucher.

Tu es libre car tes enfants sont autonomes !

Tu as plus de temps qu’avant (tu prends plus le temps).

Tu écoutes de la relaxation le soir pour t’endormir.

Tu n’aimes presque plus le chocolat au lait mais tu raffoles du chocolat noir.

Tu ne manges plus le Nutella dans le pot.

Tu es fatiguée pendant dix jours après une nuit blanche.

Tu as mal partout après une soirée de danse.

Tu sais qui tu aimes et qui tu n’aimes pas.

Tu fais des listes.

Tu es plus résiliente, plus patiente.

Tu prends plus soin de toi parce que tu estimes que tu le mérites.

Tu réponds à des sondages au téléphone.

Tu te couches avant tes enfants.

Tu refuses sans scrupule les défis trop difficiles : « Bah t’sais, je peux pas, j’ai 40 ans ! »

Et vous ? Qu’est-ce qui a changé avec la quarantaine ? C’est vraiment le plus bel âge ?

Gwendoline Duchaine

 

Hymne à la vieillesse

Est-ce qu’il n’y a pas une certaine beauté dans la vieillesse?

Est-ce qu’il n’y a pas une certaine beauté dans la vieillesse? J’ai envie de dire oui, quand je vois ma grand-mère, oui j’y crois. Elle a 99 ans, mais toujours aussi jeune dans son cœur, dans son âme, dans sa tête. Je voudrais vieillir comme elle, avoir sa force d’adaptation. En une vie, elle a vu passer une guerre, des révolutions, l’arrivée d’internet, plusieurs crashs boursiers, des changements de politiques… Elle a su s’adapter, se confronter à la réalité qui change, aux mentalités… La vieillesse, ce n’est pas uniquement les traces sur sa peau, ses cheveux blancs, son corps un peu voûté. Non, la vieillesse, c’est cette force, une force constante face au changement. Avoir presque 100 ans en 2017, qu’est-ce que ça implique?

Parfois, on envie cette vieillesse, on la critique, on la néglige… Peut-on les laisser souffler un peu, nos p’tits vieux, reprendre leur souffle face à cette agitation perpétuelle? Ma grand-mère a traversé tout un siècle, presque 100 ans! Vous vous imaginez, aujourd’hui, on a de la misère à passer au travers de notre journée! Quand je vois ma grand-mère faire un Skype avec nous pour Noël, je lui lève mon chapeau. Elle s’excuse parce qu’elle n’entend pas bien, mais on s’en fout. Elle a su ouvrir son ordinateur et faire cet appel. Elle a sûrement livré des batailles plus grandes que celle-là, mais peu importe. Elle a su apprivoiser le présent. Pour nous, ça semble tellement facile. Elle a su garder sa curiosité, son envie d’apprendre, de se dépasser. De toute manière, elle n’a pas eu le choix. La société l’a poussée à faire ce virage. Aller au guichet pour retirer de l’argent, envoyer des emails, commander des sushis sur internet… Autour d’elle, tout change, ses enfants, ses petits-enfants, nous devons adultes, vivons notre vie, nos rêves. Chez elle, le changement ne se voit pas; elle est toujours là, coquette, discrète comme toujours. Elle a su s’adapter sans pour autant changer.

En plus de s’adapter, elle a un devoir de transmission. Un pied vers le futur, mais la main accrochée au passé. Une grand-mère de 99 ans, c’est l’incarnation de l’Histoire, celle des grands moments qui ont marqué le 20e et 21e siècle, mais aussi celle de l’histoire d’une famille. Son âge la rend précieuse, unique.

Gabie Demers-Moran