La fille que j’étais

Mais où est donc la fille que j’étais avant ? Avant qui ? Avant quoi ?

Je me souviens d’elle. Chaque jour, je montre à mes enfants comment être confiants, être passionnés, être overload d’espoir et de rêves loufoques. Exactement comme la fille que j’étais… AVANT.

Pourtant, entre le cégep que je n’ai jamais terminé, l’amour prépubère de ma vie d’adolescente, devenu le père de mes enfants, enfants beaucoup trop beaux, trop fins, trop toute, et le fameux «9 à 5», la moi-même s’est perdue de vue.

La trentaine, la vie de famille, le boulot ? Est-ce que c’est le train-train et la routine qui ont dévoré tout cru ce que je pensais que je serais pour toujours? Je voudrais dire non, je le veux fort, fort, fort, mais pourtant ! Je voudrais répondre non, je ne le veux pas, mais ce n’est pas le cas.

C’est à grands coups de belles phrases toutes faites et de tableaux Pinterest que je me lève chaque jour en voulant changer mon monde. Pas le monde entier là, non non, juste mon petit monde à moi.

Accompagnée de mon premier trio, dans notre petite maison jaune accumulant les typiques journées de fou, les moments à faire pleurer de rire et ceux à faire pleurer tout court, je voudrais vraiment réaliser un ou deux de mes rêves.

Mais quand je dépose enfin la tête sur mon oreiller, un mercredi soir, après avoir manqué de jus pour terminer un épisode des Simones, vous devinez que le projet du rêve à réaliser s’endort lui aussi et souvent avant moi!

«Sois toi-même, mais sans déplaire aux autres.» «Fais des folies, mais fais pas trop la folle.» «Sois authentique, mais en restant juste assez low profile.» NOOOOON! Juste non. Mis à part le fait que je suis la douce moitié de mon amoureux, j’ai envie d’être entière dans toutes les autres facettes qui façonnent la vie d’une femme.

Les belles paroles et les beaux discours que je fais à mes petits monstres pour les rendre grands et forts, j’aimerais ça les mettre en pratique plus que 5 minutes par jour. «Fais ce que je dis, pas ce je fais!»

Rester la pimpante fille de 20 ans, c’est utopique, je sais. Je ne voudrais pas la voir essayer de passer au travers d’une seule de mes journées, elle flancherait avant que l’autobus ramasse les enfants à 8h04! Par contre, garder les grands espoirs et la petite touche magique qui te font croire que tout est possible, à cet âge, ça je les prendrais.

Alors plutôt que de partir à la conquête de mes rêves, d’être la maman, la femme, l’amoureuse, l’amie parfaite et en contrôle, je songe de plus en plus à partir à la conquête de moi, une «moi revue et améliorée». Une petite touche de l’ancienne, une dose de toutes celles qui m’entourent et une parcelle de celles que j’idolâtre. Tout ça dans le moule, que je me construis depuis 30 ans, à grand coup d’amour, de jogging, de crème glacée à la vanille et une fois de temps en temps, d’un p’tit verre de vin!



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