La pluie dans les yeux – Texte : Nancy Pedneault

Elles sont là, tout près. Elles attendent sagement le bon moment (ou le mauvais) pour éclore. Doucement, on les sent monter, s’accumuler à la base de nos cils, jusqu’à couler sur nos joues : les larmes.

Il y a ces larmes de rien. Celles qui arrivent sans crier gare, lors d’un film ou d’un spectacle d’enfants. On n’a pas l’impression d’être si ému, pourtant. Mais elles sont là et ne veulent pas rester sagement d’où elles viennent. Elles coulent doucement, comme une chaude pluie d’été.

Il y a ensuite ces larmes que l’on déteste. Celles que l’on ne veut pas voir. Celles qui auraient mieux fait de rester : les larmes de colère. On dirait qu’elles n’ont pas le même goût. Elles sont âcres et désagréables. Elles suivent les sillons de nos traits tirés pour couler jusqu’au cou.

À l’opposé, il y a les larmes de joie qui arrivent et qui font du bien. Elles mouillent délicatement le coin de l’œil et glissent tout en douceur sur nos pommettes saillantes. Elles se font rares et sont tellement précieuses. Elles scellent les moments marquants, démontrant la puissance de l’instant.

Évidemment, il y a ces larmes les plus connues : les larmes de tristesse. Elles arrivent comme un déluge. Elles montent, inondent, coulent et coulent encore. Elles finissent par se calmer jusqu’à disparaître et elles reviennent sans avertissement. Souvent, elles soulagent et font sortir la douleur qui nous envahit.

Finalement, il y a les larmes de la famille. Celles-ci accompagnent plusieurs sentiments ou événements marquants de la vie familiale : amour inconditionnel, inquiétude, fierté, déception, rires, fatigue… Elles sont parfois discrètes, d’autres fois torrentielles.

Et vous, laissez-vous aller vos larmes ?

Nancy Pedneault

 



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