Je suis la lifeguard de ma rue…

J’ai la chance incroyable de pouvoir faire mes horaires. Mes filles ne fréquentent donc pas le camp de jour l’été. Quand midi sonne, elles savent que je viens de mettre mon maillot rouge à la Baywatch et que je viens de puncher in!

Crème solaire en gallon, smoothie pop à profusion, serviettes à la tonne, bouteilles d’eau, lunettes d’eau en plus grande quantité qu’il y a d’enfants qui vivent chez moi, voilà quelques-uns de mes outils d’après-midi.

Oui, car voyez-vous, dès que le dîner est terminé, il y a quelques jeunes à la porte. Je suis la lifeguard attitrée de ma rue. La piscine devient mon antre, pas du tout silencieux par contre, mais remplie de ces petites bêtes merveilleuses qui adorent la baignade. La musique est souvent inaudible, cachée sous les rires, les cris, les « Marco Polo », et les chicanes… Oh! oui, il y en a! Les esprits s’échauffent et la passion prend le dessus sur l’environnement des autres. Petites interventions puis « sploush! » la fête continue.

Il y a les moments où moi, lifeguard en pause, je réquisitionne mon matelas personnel et où je les oblige à me payer en me promenant doucement dans la piscine pour que quelques fois par après-midi, je puisse me croire en vacances!

Malgré l’âge de mes enfants qui avance, je suis toujours sur mon patio lorsque vient le temps pour un enfant de mettre l’orteil à l’eau. Les parents savent leurs enfants en sécurité, je suis la plus folle finie, stressée, sécuritaire au monde. Ils savent que je guette.

Si vous vous demandez ce que j’arrive à faire pendant ce temps-là, bien rien! Le ménage, la bouffe, le lavage, rien ne se fait. Mais je lis, j’écris, j’écris beaucoup. Je profite de la chance incroyable que j’ai et que j’offre à mes filles.

Vers dix-sept heures, la piscine ferme. Je mets tout ce beau monde dehors! Je peux finalement faire mon souper, mon ménage et mon lavage (il y a des tonnes de serviettes à laver).

Si vous vous inquiétez des pauvres enfants qui doivent mourir de chaleur après leur expulsion de ma piscine, détrompez-vous, il y a une lifeguard à trois maisons de la mienne qui vient d’ouvrir la sienne!

Martine Wilky



Commentaires