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Retour à la réalité – Texte: Marilou Savard

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L’angoisse du dimanche soir.

L’angoisse sur le chemin du retour des vacances.

Je pense que tous connaissent ces sentiments.

Cette envie que ça continue constamment ou en tout cas que ça ne finisse pas maintenant.

Cette envie de pouvoir éviter de retourner à la réalité ou en tout cas, dans les choses quotidiennes, de reprendre nos responsabilités au lieu de juste relaxer et s’amuser.

 

Par contre, si ça ne s’arrêtait jamais, est-ce qu’on continuerait vraiment de tout autant apprécier? De tout autant en profiter?

 

La fin de semaine ou les périodes de congé sont des moments où on se met sur pause.

On prend le temps de prendre le temps.

C’est donc plus facile d’apprécier ce qui se passe à sa juste valeur, d’en profiter, oui d’en bénéficier et d’en être davantage marqué.

L’empreinte dans notre âme est beaucoup plus ample.

 

Pour ma part, il n’y a pas une fois où je vais à Montréal que je n’apprécie pas à 100 %. L’énergie qui s’y retrouve.

Ou la beauté des plages au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je me dis souvent que je serais si bien dans ces endroits.

Plus longtemps.

 

En effet, on aimerait souvent que tous les jours soient un jour de weekend, on voudrait souvent être en vacances, ou on peut même se dire souvent pendant l’année qu’on aimerait déménager, changer de ville. Mais si tout cela se réalisait, peut-être que la magie disparaîtrait. Je pense que oui.

J’en suis même certaine.

Ce qui fait que c’est si beau et excitant, c’est que c’est à l’occasion. C’est spécial.

C’est une exception.

L’effervescence, l’agitation passagère.

Les émotions vives.

On maximise sans restriction le présent.

On savoure chaque instant parce que ce n’est qu’une question de temps.

 

Malgré cela, on aimerait que les merveilleux échappatoires de routine ne prennent pas fin, mais heureusement en nous ils continuent d’exister. Ils continuent de vivre dans notre intérieur, dans nos cœurs pour l’éternité. Il n’y a pas un moment vécu qui sera effacé, qui nous sera enlevé. Ils seront tous conservés et seront toujours bons à revisiter dans nos pensées.

 

Ce qui fait qu’en attendant vos prochaines fois, je vous suggère de vous souvenir des magnifiques événements passés, car “se souvenir, c’est vivre une seconde fois, c’est vivre à nouveau”. – Denis Bonzy

 

Marilou Savard

 

Le retour des «blues du dimanche soir» – Texte : Marie-Nancy. T

Les vacances derrière moi, déjà, je décide de faire un bilan de mon été, comme chaque année.

Les vacances derrière moi, déjà, je décide de faire un bilan de mon été, comme chaque année. Est-ce que j’en ai assez profité ? Est-ce que j’ai réussi à passer des moments de qualité avec mes enfants et mon conjoint ? Est-ce que j’ai réussi à créer des souvenirs dans la mémoire de mes enfants ? Est-ce que j’ai pu voir les membres de ma famille élargie, mes amis ? Inévitablement, mon bilan n’est pas parfait. J’aurais voulu en faire plus et en même temps, prendre plus de temps pour me reposer.

Malgré tout, il faut retenir que ce temps de l’année est une période précieuse pour la majorité d’entre nous. Avouez que se mettre au lit le soir, en sachant qu’il n’y a pas d’alarme pour nous faire sursauter le lendemain matin, est assez jubilatoire comme sensation. Ne pas avoir de plan précis pour la journée à venir donne l’impression d’avoir la tête « vide » de tous les « stresseurs » engendrés par la routine. C’est lors de ces moments que l’on constate souvent que notre quotidien est agité et que nos vies sont effrénées.

Si je vous dis : « les blues du dimanche soir », ça vous parle ? Vous savez, cette espèce de mélancolie qui surgit vers la fin de l’après-midi, le dimanche ? Ce sentiment d’inconfort et de morosité qui est passager mais qui est fortement ennuyeux ? La sensation que c’est la fin de quelque chose d’agréable. L’appréhension de la semaine à venir aussi. Pour mieux comprendre ce phénomène, j’ai fait quelques recherches sur le sujet et, à ma grande surprise, j’ai découvert que plus de 50 % des gens ont déjà vécu des « blues du dimanche soir ». Ce qui n’est pas banal comme chiffre.

Ce n’est pas strictement les adultes qui souffrent des « blues du dimanche » mais également les adolescents. On peut facilement l’imaginer. Les jeunes anticipent le retour en classe et la pression scolaire en général. Personnellement, mes « blues du dimanche soir » ont fait surface à l’adolescence et se sont amplifiés vers l’âge de 17 ans, lorsque je devais quitter le nid familial pour étudier dans une ville éloignée. Loin de mon monde, de ma famille. On va se le dire, quand tu as 17 ans et que tu dois t’habituer à vivre en appartement, tu ressens un immense sentiment de liberté au départ. Mais hâtivement, tu te rends compte de tout ce que tu manques en étant éloigné des tiens et de tout ce que tu laisses derrière toi quand tu dois quitter ta maison, le dimanche soir.

Ainsi, pendant mes vacances, je savoure pleinement la sensation de ne pas avoir à vivre mes « blues du dimanche soir ». Ils ne sont pas les bienvenus pendant cette période. C’est sans surprise qu’ils sont revenus me rendre visite assez drastiquement à mon retour de vacances et à la rentrée scolaire. En introspection, je me suis demandé si mon emploi pouvait en être la cause. Ou simplement le fait de devoir faire les lunchs, les repas et de gérer les horaires de tout le monde. En somme, j’en ai conclu que c’est un mélange de tout cela qui amène mes « blues du dimanche soir ». Aussi, la sensation de ne pas avoir assez profité de ma fin de semaine, même si la majorité du temps, elle a été bien remplie.

Sachant cela, comment on s’en sort maintenant ? Comment on fait pour estomper, nos fameux « blues du dimanche soir », malgré nos obligations du quotidien ? Forcément, il n’y a pas de recette miracle. Par ailleurs, il y a bel et bien des astuces que nous pouvons mettre en place pour faire diminuer ces maux. Depuis quelque temps, j’essaie d’appliquer certaines astuces et à ma grande surprise, il y a amélioration. Il y a donc de l’espoir. Si cela vous intéresse, voici quelques liens qui pourraient être bénéfiques pour vous ou pour vos jeunes ados. Allez, on KICK OUT les « blues du dimanche soir » !

Nancy Tremblay

Jeunesse, J’écoute : Combattre le blues du dimanche soir

Carrefour Jeunesse emploi Beauce-Nord : Le blues du dimanche, la phobie du lundi

Psychologies : Qu’est-ce que le blues du dimanche soir

Doctissimo : Blues du dimanche soir

Infuse Magazine : Le blues du dimanche soir

 

vieux port

Activités à faire dans le Vieux-Port de Montréal

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Le Vieux-Port et ses activités

Centre des sciences de Montréal

Comme beaucoup d’autres familles, le prix de l’essence nous a donné envie de modifier nos vacances.​ Nous avons décidé de trouver des activités qui ne demandent pas trop de route à faire. Au diable les pétrolières, direction station de Métro Champ-de-Mars. Quelques minutes de marche à faire et nous voilà rendus au Centre des sciences du Vieux-Port dans le Vieux-Montréal.

Nous allons voir l’exposition La science derrière les records du monde. Nous sommes loin de l’exposition où on ne fait qu’expliquer les records et les chiffrer. Nous comprenons rapidement qu’il s’agit ici d’une expérience participative. Dès votre arrivée, vous devez créer votre profil en inscrivant votre nom, en choisissant une image de personnage et en y enregistrant votre empreinte digitale. Le tout prend au maximum 10 secondes et est très facile. Par la suite, vous vous promenez de station en station en vous identifiant avec votre empreinte, en essayant de battre les records du monde ou encore en essayant de battre les records de la journée ou des gens qui se trouvent avec vous. Il y a entre autres le défi du lancer de ballon au basketball, le concours du plus grand nombre de coups de poing en un temps donné (boxe) en passant par les réflexes les plus rapides, le record de frappe à la batterie (l’instrument) et plusieurs autres choses à essayer.

 

Honnêtement, je ne pensais pas que nous pourrions tous autant nous y amuser. Les petits comme les grands participaient et voulaient recommencer pour tenter de battre leur propre score. Difficile de ne pas avoir envie d’essayer.

 

Par la suite, à l’étage supérieur, il y avait les expositions permanentes : Explore la science en grand, Mini Mondo, Fabrik-Défis créatifs, Humain, L’eau dans l’univers et j’en oublie probablement quelques-uns. Encore une fois, il y avait plein de choses à essayer, dont un exemple du Bras canadien dans l’espace que nous pouvions contrôler avec une manette, et également la possibilité de s’englober dans une bulle géante de savon.

 

 

 

Imax 3D

Ensuite, nous avons également eu la chance d’assister à une représentation d’Imax 3D, les Lions de mer. On nous présente un des mammifères marins les plus rares au monde, le lion de mer australien. Les images à couper le souffle donnent l’impression d’être sur le terrain ou dans la mer avec ces animaux adorables et attachants. Nous pouvons suivre un bébé lion de mer dans ses premières expériences de vie. Les nombreux enfants de camps de jour qui étaient si bruyants avant d’entrer dans la salle n’ont pas émis un seul son pendant la représentation, ce qui vous démontre à quel point vous serez captivés par ce film.

 

Voiles en Voiles

Nous allions terminer notre journée en nous rendant à l’activité Voiles en Voiles à 3 ou 4 minutes de marche de l’exposition, mais nous sommes arrêtés en chemin à 2 petits kiosques de rafraîchissements qui ont fait le plaisir des petits et des grands de notre groupe. Certains se sont gâtés avec un smoothie santé à l’unité mobile Smoothies et Limonade et d’autres ont jeté leur gourmandise sur une barbotine à l’unité mobile Ice crème glacée. L’attente est très courte malgré l’achalandage puisqu’il faisait très beau et pour le goût, eh bien sachez qu’en 3-4 minutes, tout le monde avait fini son rafraîchissement et arborait un grand sourire. Portion et fraîcheur A1.

Maintenant, direction Voiles en Voiles à la Place des vestiges. Comment dire autre chose que WOW ou FANTASTIQUE. Ce parc d’aventures de parcours aériens, de murs d’escalade, de jeux gonflables ou de cinéma des pirates nous a fait passer 4 heures sans aucune longueur.

 

 

Attachés avec un harnais bien installé par les professionnels de l’endroit, vous pouvez avancer dans l’un des nombreux parcours en hauteur (3 hauteurs de parcours différents), parfois en équilibre, parfois en Tyrolienne, mais toujours sécuritairement attachés. Le parcours se déroule sur des ponts hasardeux, des billots, des fils ou des échelles horizontales. Le site est enchanteur et les moniteurs sont très présents pour vous aider à traverser les épreuves en cas de besoin.

 

Par terre, il y a de nombreuses tables à pique-nique, parasols ou chaises pour regarder ou attendre vos enfants tout en ayant une vue incroyable sur leurs prouesses. Je vais être très honnête, je ne m’attendais pas à ce que cette activité soit aussi captivante et amusante. Ce fut un succès pour tous. À refaire assurément ! Après cette journée tellement divertissante, c’est la tête remplie de souvenirs que nous sommes retournés dans nos wagons bleu et blanc sans essence en direction de la maison en tentant de garder tout le monde réveillé puisque je vous confirme que les petits yeux s’endormaient, mais les sourires restaient présents. Alors pour une journée familiale parfaite, je vous recommande d’aller visiter et d’essayer toutes ces installations dans le Vieux-Port.

 

Pour plus d’informations sur les activités mentionnées dans l’article, voici quelques liens qui vous seront utiles :

 

Centre des sciences de Montréal

Imax 3D 

Voiles en Voiles

Crème Glacée du Vieux-Port

Smoothies et limonade du Vieux-Port

 

Cette activité a été offerte gratuitement à notre collaborateur par le Vieux-Port de Montréal.

 

Mon cher élève – Texte : Nancy Pedneault

Mon cher élève, Depuis le début de ton primaire, tu vis l’école comme personne ne l’a vé

Mon cher élève,

Depuis le début de ton primaire, tu vis l’école comme personne ne l’a vécue auparavant : ouverture, fermeture, école à la maison, école en ligne, nettoyage, masque, et j’en passe. Je dois t’avouer quelque chose, je te trouve vraiment fort.

Tu n’as pas connu l’école « normale » avec quelques cas de grippe et de gastro. L’école, au temps où les enfants (et les profs) venaient à l’école malades. Tu n’as pas cette naïveté d’avant où tout le monde jouait ensemble malgré la toux et les nez bien coulants.

En début d’année, tu étais épuisé par la charge de travail. Tu n’étais pas habitué à cette école à temps plein. Je voyais tes yeux fatigués et tes joues rougies. On prenait des pauses plus fréquentes. Je te racontais des histoires pour travailler autrement.

J’ai bien vu toutes les difficultés scolaires qu’ont engendrées les multiples fermetures. Ensemble, nous avons redoublé d’efforts pour rattraper le temps perdu, travailler les notions que tu n’as pas apprises, développer les méthodes de travail qui t’ont manqué.

À ta place, bien des adultes se seraient plaints. Toi, tu as continué de travailler, de faire confiance aux adultes qui décident pour toi.

Malheureusement, tu n’as pas rattrapé tout le temps perdu. Ce serait impossible. Cependant, tu as fait tout ce qu’il fallait pour y arriver.

Je suis fière de tout le travail que tu as accompli et tu es maintenant prêt pour ta prochaine année. D’ici là, repose-toi, profite des vacances et n’oublie pas de lire le plus souvent possible !

Bonnes vacances !

 

Nancy Pedneault

À nos souvenirs d’été — Texte : Audrey Boissonneault

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais enfilé une légère robe noire, accompagnée

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais enfilé une légère robe noire, accompagnée de mes sandales sans talon. Mon vernis de couleur fluorescente ressortait à cause de mon bronzage qui s’installait, au fil des jours. J’allais rejoindre mon groupe qui m’attendait à la table du restaurant, juste avant qu’on lève nos verres à une énième soirée qui commençait. Nos rires se faisaient entendre à travers la salle, un souper qui s’éternisait, à travers les conversations et souvenirs qui se créaient.

Il y en a eu plein des soirées comme celle-là, celle où je surveillais mon téléphone, afin de recevoir un de tes messages ou appels. Finalement, il était inexistant, un peu comme toi à ce moment-là. À des milliers de kilomètres, j’espérais encore. Je ne voulais rien d’énorme, un petit : « Tu es très belle ce soir, passe une belle soirée. Je pense à toi. » m’aurait suffi. Malheureusement, jamais rien, malgré toutes ces promesses que tu m’avais murmurées. En fait, je courais dans le vide, en te croyant sur parole.

On marchait afin de se rendre à ce petit club qui nous faisait danser jusqu’aux petites heures du matin. Au courant de la soirée, après quelques verres ingurgités, mais rien de catastrophique, je me suis remise à penser à cette soirée où je t’ai appelé, plus d’une fois. Celle où tu as préféré fermer complètement ton téléphone au lieu de t’assurer que j’allais bien. Ça résonnait dans ma tête, si fort ; je t’ai écrit, je t’ai avoué que j’arrêtais tout ça. Certains diront impulsivité ou même sans respect. Puis, moi, je te chuchoterais, tout simplement, que tu n’as jamais pris le temps de m’appeler et que je te renvoie la pareille. À ce moment précis, j’ai fait comme à ton habitude. J’ai arrêté de m’en faire. Je t’ai laissé de côté, j’ai pris une respiration en ouvrant les deux portes et je suis allée retrouver ceux qui me l’ont fait réaliser.

Shooter, comme on a dit. On les a enchaînés, on a dansé comme des fous. Pour une des rares fois, aucun regret, seulement ma tête qui s’est fermée à chaque aspect négatif, mon sourire qui s’agrandissait à chaque chanson qui commençait, avant d’attraper la main qu’on me tendait et d’aller bouger mes hanches, sur la piste de danse, de droite à gauche. D’un point de vue externe, on voyait plusieurs adultes et jeunes adultes sauter au son de la musique comme s’ils avaient retrouvé leur cœur d’enfant. Les rires et les paroles de chansons quelque peu criées résonnaient entre les murs. Alors que d’autres essayaient de parler plus fort pour se commander un verre ou plusieurs culs secs à partager. De l’extérieur, on pouvait entendre le bourdonnement de ce qui s’y trouvait.

Près de trois mois avaient dégringolé devant nos yeux, sans qu’on n’arrive à arrêter le temps. Les soirées assis face au feu qui scintille, les conversations et les confidences, les chansons et même les danses, par moment. Les journées chaudes à courir sur la plage. Les baignades à s’éclabousser, les cheveux plus pâles et le teint plus foncé (ou rouge pour quelques-uns). À tous ces moments à se remémorer, tous ces passe-temps qui auront été authentiques. Le contact humain avec chacun qui nous aura fait grandir. Même ceux avec qui les fils auront été coupés. Les décisions, les leçons, mais surtout, les étoiles qui brillent aux creux de nos yeux. Les regards qui se font aller pour une autre soirée, avant que l’automne pointe le bout de son nez, la musique qui joue en arrière-plan, sans oublier nos cellulaires tous fermés et regroupés. Pour une dernière fois, nos verres qui se lèvent en même temps et nos voix résonnantes :

« À nos souvenirs d’été. »

Audrey Boissonneault

Entendez-vous la voix des vacances ? Texte : Nathalie Courcy

Je me suis offert deux nuits dans un gîte pendant la relâche. Seule. Juste assez loin de chez moi

Je me suis offert deux nuits dans un gîte pendant la relâche. Seule. Juste assez loin de chez moi pour être dépaysée, mais pas pour me ruiner.

J’y vois le blanc de la neige à perte de vue. La rivière gelée. Les arbres, le ciel, l’espace.

J’y entends le silence. La jasette des coyotes. La voix basse des propriétaires.

J’y sens le parfum des chandelles, le repas libanais qui cuit. La mousse du bain que je me fais couler.

Je m’y dépose, avec mes livres, mes cahiers, ma balle de laine, mon tapis de yoga. J’y ai apporté la partie de moi qui voulait prendre soin de moi. J’ai laissé derrière les responsabilités, les tracas, les urgences. Ils y seront encore à mon retour, mais moi, je les verrai un peu différemment, comme s’ils étaient devenus un filigrane pâle sur une page.

Enceinte, on cohabite à temps plus que plein avec notre enfant, pendant neuf mois, plus ou moins quelques semaines. On est loin des gestations éléphantesques de 22 mois, mais quand même, cette fusion persiste même après la sortie de l’utérus. La survie humaine est ainsi programmée : bébé a besoin d’un adulte, d’un parent, et si possible de sa mère, pour rester en santé et en vie et pour devenir autonome.

Vient un temps où c’est à la maman de sortir de la bulle construite avec son enfant. C’est sain pour lui, c’est sain pour elle. Comme pour toute transition, il peut y avoir une impression d’être « arraché », de se lancer dans l’inconnu, de tomber dans le vide. Ne plus savoir ce que fait notre bébé (nos ados aussi sont nos bébés…) en tout temps, ne plus savoir qui on est sans notre bébé.

Même si je m’absente à l’occasion de la maison pour le travail, je constate que je l’ai peu fait pour prendre soin de moi ou par pur loisir. Ce n’est pas naturel pour moi de m’éloigner de mes enfants, je dois m’y entraîner, développer l’habitude pour la rendre plus confortable. Je le fais par nécessité, mais aussi parce que je les vois, eux, s’éloigner tranquillement. Ils grandissent et les pas qui les éloignent de moi s’allongent de plus en plus. Ainsi va la vie qui va…

Donc plutôt que de me rebeller et de tout faire pour les retenir, je préfère me pratiquer à les laisser s’éloigner… en m’éloignant une fois de temps en temps. J’existais avant eux, j’existerai après ! En version modifiée, améliorée. Quand je prends soin de moi, je prends soin d’eux et bonus : je leur donne l’exemple.

Nous recommençons bientôt un blitz école-activités-amis-rendez-vous jusqu’à la fin de l’année scolaire. Ce n’est pas moi qui suis assise devant les profs, mais quand même, je suis derrière, en soutien, en encouragements, en « go, t’es capable », en réveil le matin. Donc la relâche, c’était pour moi aussi !

J’avais besoin de petites vacances pour être plus présente à moi, plus présente à eux. Je me suis entendue. Je me suis écoutée.

Pourquoi attendre que l’épuisement, la maladie ou la dépression nous soufflent à l’oreille d’arrêter quand on peut choisir le meilleur moment et la meilleure façon de le faire ?

Entendez-vous ? Il y a une petite voix qui me dit de reprendre des mini vacances bientôt…

 

Nathalie Courcy

 

Souvenir de vacances

Cet été, j’ai visité pour la première fois, la magnifique rég

Cet été, j’ai visité pour la première fois, la magnifique région de la Gaspésie. Je garde précieusement le souvenir des gens qui l’habitent et qui prennent le temps de regarder la vie passer. Bien sûr, je me suis gavée d’air frais et de paysages enivrants, mais ce splendide voyage m’a également permis de faire le plein pour le retour à la vie normale.

Le rocher a littéralement percé mon cœur. Il était impératif que je frôle cette force de la nature se tenant fièrement dans l’océan, témoin des premiers pêcheurs qui ont forgé notre monde. Malgré le vent, le froid et la mer qui rongent ses parois depuis des siècles, il se dresse fort et grand. Je ne peux que m’incliner devant tant de grandeur. Après une marche ardue parmi des tonnes de touristes, pieds nus sur les millions de galets dans l’océan glacial, je suis enfin arrivée à ses côtés. J’avais l’impression de participer à Fort Boyard tant l’eau était froide, mais rien ne m’aurait arrêtée! Cependant, je n’ai pu m’empêcher de dévisager les jeunes garçons qui martelaient le rocher à grands coups de bâton. Je me suis empressée de me lover contre ce monument en les fixant, les sourcils froncés. Ils ont rapidement cessé leur jeu. Vive la force du non-verbal que j’oublie trop souvent au moment d’intervenir avec les enfants!

Non loin se tient l’île Bonaventure, noble et fière, abritant les magnifiques fous de Bassan. Postée au milieu de centaines de curieux, à quelques mètres de l’intimité de ses oiseaux gracieux, j’ai appris que le couple se retrouve chaque année dans le même nid. J’ai été touché d’apprendre que le mâle et la femelle s’unissent pour couver le nid. Bien qu’ils vivent séparément après la période de reproduction, ils affrontent ensemble les éléments de la nature pour voir grandir leur oisillon. Voilà une belle allégorie pour certains parents séparés et pour un éventuel texte sur Ma Famille Mon Chaos😉.

Enfin, grimpée en haut du belvédère pour jeter un dernier coup d’œil à ces deux grandes forces de la nature, j’ai cru entendre l’île murmurer au rocher de ne pas lâcher, les touristes finiront par s’en aller…

Isabelle Lord

 

À toi qui te sens jugée

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À toi, la maman qui se sent jugée parce que tu amènes ton enfant à la garderie quand tu es en congé!

Réglons la question tout de suite. Oui, je suis éducatrice et sache que je ne te juge pas. J’ai des enfants, moi aussi, et ils sont déjà allés à la garderie lorsque j’étais en congé.

Mon travail, je le fais chaque jour avec autant de passion et je vais m’occuper de ton enfant, que tu sois en congé ou non.

Sache que je te comprends. Je cours aussi après mon temps à la maison. Je suis fatiguée, le ménage laisse parfois à désirer. Mes enfants manquent parfois de bas parce que je n’ai pas eu le temps de faire le lavage.

Tu as raison : prendre une journée de congé pour s’occuper de nous, j’en conviens, ça fait du bien.

Mais je vais t’avouer que parfois, j’essaie de te comprendre. Ce n’est pas du jugement, mais de l’incompréhension.

Toi non plus, tu ne me connais pas et tu n’es pas éducatrice. Moi, ça fait seize ans que je fais ce métier‑là. Des enfants sans aucune journée de congé, sans aucune vacance, j’en vois toutes les années et pas seulement un.

Tu sais, c’est moi qui console et berce ton enfant parce qu’il pleure et qu’il voulait rester avec toi. Je le rassure, je lui dis que je l’aime, je te trouve même des excuses pour ne pas qu’il soit fâché contre toi. Parce que tu sais, il le comprend que tu es à la maison et parfois avec ses frères et sœurs plus vieux.

J’aimerais t’expliquer pourquoi il est important pour ton enfant d’avoir des congés lui aussi.

1. Vivre en groupe tous les jours, c’est difficile et fatigant pour lui. On s’amuse, oui, mais il fait face à de nombreuses stimulations.

2. Son horaire et très chargé de la maison à la garderie et de retour à la maison, sans compter les activités en soirée. Je lui en demande beaucoup, j’essaie de respecter son rythme, mais il doit aussi s’adapter à celui du groupe.

3. Le bruit : tu le sais sûrement, plusieurs parents m’en font part, c’est bruyant ici. Ils me demandent comment je fais pour y passer mes journées. C’est le même bruit pour ton enfant, les mêmes pleurs, les mêmes crises, les mêmes cris, etc.

4. Et la vie de groupe… chaque jour, il doit vivre avec ses amis. Chaque jour, je lui demande d’attendre son tour, de partager les jouets, de partager son environnement avec les autres.

5. Il a besoin de faire le plein de votre amour. Je l’aime, ton enfant ; ses amis l’aiment et il les aime. Cependant, son lien le plus important, c’est avec vous, les membres de sa famille. Il a besoin de refaire le plein de votre amour.

Ceci étant dit, je ne te juge pas. J’essaie de te comprendre. Je ne te connais pas, tu as sûrement d’excellentes raisons pour amener ton enfant à la garderie. Mais souvent, tu ne me les dis pas. Tu me laisses sur un « Pas de message, il va bien », ton maillot déjà sur le dos et les autres enfants prêts pour la plage.

Je ne veux pas connaître toute ta vie. Je comprends que tu n’aies pas envie de m’en parler. On se voit chaque jour, mais on n’est pas amies.

Tu t’es peut-être perdue, tu as besoin de temps pour te retrouver, ton couple ne va pas bien, tu essaies de recoller les pots cassés. C’est difficile avec le plus vieux et tu veux lui donner plus de temps.

Tu peux seulement me dire, « C’est difficile, ces temps-ci, j’ai besoin qu’il soit ici! ».

Je vais te sourire et mieux comprendre.

Eva Staire

Je me suis ennuyée de toi, mon grand !

Tu as enfin terminé ta première année scolaire, pis j’suis pas

Tu as enfin terminé ta première année scolaire, pis j’suis pas déçue. C’est fou comme tu m’as manqué. Je te regardais embarquer dans ton autobus le matin, en me disant que c’était ben trop tôt. Pis j’te regardais revenir le soir, en me disant que c’était ben trop tard. J’ai ben essayé d’aller te reconduire le plus souvent possible, de te kidnapper pour des dîners au p’tit resto d’à côté, mais la vérité, c’est que le temps m’a paru ben long sans toi à mes côtés. Entre la routine du matin et la routine du soir, j’ai l’impression qu’on a manqué de temps pour se parler. C’est entre deux bouchées que j’en apprenais un peu sur ta journée. Si tu savais combien j’aurais voulu tout savoir, en détail, mais je dois lâcher prise, qu’ils disent.

J’ai l’impression que tu as pris cinq ans en un an. C’est fou combien l’école t’a changé. Au début de l’année, je pouvais te bécoter devant l’école, pis par un matin ben frette d’hiver, tu m’as fait comprendre qu’on allait se garder ça pour la maison. Tu sais quoi? C’est ben correct et je respecte ça, mon homme. J’ai juste pleuré jusqu’à Granby! Pas parce que tu ne voulais pas me bécoter, juste parce que c’était un rappel que l’temps qui passe ne reviendra pas. Ô combien heureuse je suis, de l’avoir savouré, ce temps-là.  J’ai un peu l’impression d’avoir perdu le contrôle sur qui tu deviens, mais j’te fais confiance, j’suis fière du papillon que tu deviens. L’époque de la chenille pis du cocon est vraiment terminée, faut que j’te laisse voler.

Mais là, c’est fini, pour un mois et demi. Tu as travaillé si fort pis je suis épuisée de te voir épuisé. Dormir un peu plus, jouer dehors et sacrer la routine dehors. On va en profiter à notre façon de l’été. Juste être ensemble plus souvent, c’est ça pour moi, les vacances. Je suis fière de toi, de ton premier grand accomplissement. Je sais bien que ce n’est pas le dernier, pis que ça va recommencer chaque année…

Mais là, ce soir, laisse-moi te cuisiner ton repas préféré. On peut même commander si tu veux. On mange du gâteau et on célèbre la fin de ton année. Tu le mérites, tu as assez donné. Je te promets de te célébrer comme ça chaque année, parce que c’est important pour moi que tu saches combien je ne tiens pas tes efforts pour acquis.

Pis il faut que j’te dise : t’es encore mon bébé mais promis, j’le dirai pas devant tes amis.

Je me suis ennuyée de toi, mon grand!

Bon été à tous vos grand(e)s!

Marilyne Lepage

Le deuil de fin d’année

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de

À l’heure où les chapeaux des finissants valsent dans le ciel de juin, regardez bien au fond du terrain de récréation ou dans le coin des classes. Vous pourriez être surpris d’y voir un enfant pleurer.

Cet enfant est endeuillé. Endeuillé de son année d’écolier. Endeuillé des personnes rencontrées, profs, directrices et copains. Endeuillé de la routine qui le sécurisait. Peut‑être même endeuillé de la fierté et des défis que les matières scolaires lui apportaient. Probablement inquiet devant l’inconnu d’une nouvelle année qui l’attend au détour des vacances d’été. Il venait à peine de s’habituer…

Mes filles sont souvent parties et déménagées, ont souvent changé de garderie, d’école et de quartier. Peut-être est-ce pour ça que leur moral se fait ramasser par une grosse vague de fond émotive dès que le décompte de fin d’année commence? 20 jours d’école… 19… 18… Chaque matin, l’enthousiasme du reste de la classe leur rappelle qu’elles sont différentes. Elles, elles ont de la peine que ça se termine. Elles, elles ont juste hâte que maman annonce le lancement officiel de la saison du magasinage d’effets scolaires. Si je ne les retenais pas, elles feraient le pied de grue tout l’été à l’arrêt d’autobus, pour ne pas le manquer.

Mes garçons ont vécu plus de stabilité géographique, ils sont déménagés moins souvent, n’ont jamais changé d’école. Pourtant, l’école est un repaire sécurisant, un lieu rempli des plaisirs d’apprendre et de jouer. Donc quand la page du mois de juin apparaît sur le mur, leur caractère change. Ils deviennent plus irritables, la fatigue embarque, l’écœurantite aigüe des mille et une répétitions les attaque, la chaleur suffocante (ah non, ça, c’était l’année dernière)… Si je pouvais leur faire finir l’année plus tôt, leur éviter cette torture du dernier mois, je le ferais! Mais leur deuil commencerait seulement plus tôt, et durerait trois mois au lieu de deux.

Cet enfant qui pleure dans le coin de la classe ou dans le fond du terrain, c’est le mien, c’est la mienne. Je les écoute, je les comprends, je les rassure (la plupart des amis seront encore là en septembre, on les reverra pendant l’été ; le prof de l’an prochain sera aussi cool que celui de cette année ; l’été sera palpitant!). Nous célébrons ce qui mérite d’être célébré (la fin des évaluations, le dernier lundi d’école, le dernier réveil à 6 h 45, le dernier lunch à faire). Nous soulignons tous les efforts faits pendant l’année, et nous rappelons que ces efforts doivent encore toffer la run quelques jours pour finir l’année sur une bonne note. Nous passons plus de temps dehors pour faire passer le motton et rappeler que l’été, c’est comme dans Passe-Partout : l’été, c’est fait pour jouer! Mais au bout du compte, le 21 juin, des larmes couleront sur leurs joues et dans leur cœur.

À tous les parents dont les enfants vivent un deuil à chaque fin d’année scolaire, je compatis. Ça tord le cœur de voir nos poussins si désespérés et incompris alors que tous les autres jubilent.

À tous les enseignants qui voient, dans le coin de leur classe ou au fond du terrain de récréation, un jeune qui pleure ou qui retient ses larmes, n’hésitez pas à prendre un moment spécial avec lui pour le réconforter et pour donner une place à sa peine. Il mérite de savoir qu’il n’est pas un extraterrestre. Et prenez cette expérience comme un compliment : s’il s’endeuille de sa classe et de vous, c’est qu’il s’est beaucoup attaché, c’est que vous avez réussi à créer un lien puissant. C’est qu’il vous aime, tout simplement.

Nathalie Courcy

 

Ah les vacances…

Hourra, les vacances sont réservées, toute la famille est excitée

Hourra, les vacances sont réservées, toute la famille est excitée à l’idée de partir vers une destination lointaine. À nous le soleil, la mer et les cocktails! Mais voilà que je déchante un peu, car voyager avec des enfants, c’est comme monter le Kilimandjaro : même avec beaucoup d’entraînement quotidien, je me dis que je vais être encore plus fatiguée qu’au départ…

Premièrement, le défi des valises. Qu’est‑ce qu’on amène?! A priori, je me dis maillot de bain et la panoplie d’été, chapeaux, sandales, jupes… Mais si jamais il fait froid? Avec tous ces changements climatiques, la nature est capricieuse. Donc, je ne prends mes précautions : gros chandails, pantalons longs et même imperméable en cas de pluie. Pour les souliers, si on marche, je prends les souliers de randonnées, pour la plage, les sandales… J’apporte la pharmacie au grand complet. Voilà, je ferme de peine la valise, sans avoir oublié d’apporter le contenu du coffre à jouets, les crayons de couleur et les livres pour le soir.

Deuxièmement, le départ. Avion ou voiture, je prévois les grignotines, les jeux, les films, les vêtements de rechange. J’ai l’impression de faire une deuxième valise. À peine partis, ça crie, ça se plaint, sans parler du mal des transports et des arrêts pipi. La route va être longue, sans compter les travaux, les mauvais itinéraires du GPS.

Troisièmement, l’arrivée. Notre hôtel, la chambre, les lieux. Et là, catastrophe : la piscine est en rénovations, les lits sont trop durs ou trop mous pour les uns et les autres… Il y a toujours quelque chose qui cloche. Bon, ce n’est pas si grave, soyons positifs. Les vacances peuvent enfin commencer! Mais c’est sans compter le jus de raisin renversé sur mon livre, les lunettes cassées ou le méga coup de soleil. Et puis les repas, les files d’attente, le trafic, les algues, les piqûres de mouches… et quoi d’autre!?

Finalement, même si ce n’est pas parfait, et surtout très loin des photos des brochures publicitaires, je m’en fous. L’important, c’est de partager des moments ensemble, en famille. C’est ça les souvenirs de vacances! Sur ce, bonnes vacances à tous!

Gabie Demers