Ta fin du monde

Tout semble indiquer que c’est une journée comme les autres.

Un jour de plus sur le calendrier.

Mais pas sur le tien.

Pour toi, le temps vient de s’arrêter.

Le temps se fige, mais tout continue à aller si vite.

Tu as le souffle coupé.

Tu es étourdi, tu as la nausée.

Ton cœur se déchire et te fait souffrir.

Elle est là, toute là : ta fin du monde.

La Terre, elle, elle continue de tourner, encore et encore.

Tu croises des sourires et tu entends tes rires, mais tu ne comprends pas.

Comment est-ce possible ?

Pour toi, le temps s’est figé, mais tout continue à aller si vite.

Tout tourne autour de toi.

Dans le train-train quotidien, les gens continuent leur chemin.

Tout ce que tu voudrais, c’est leur crier d’arrêter. Leur crier ta douleur et ta peine. Tu voudrais leur parler, leur raconter.

Dans un soupir ou un hurlement, tu voudrais leur expliquer, simplement.

Leur dire qu’elle est là en toi ; toute là.

Ta fin du monde.

Tu regardes le soleil briller, mais tu ne le vois pas.

Tu regardes la pluie ruisseler sans t’en soucier.

Tu regardes la neige s’affoler et dehors, le froid ne t’atteint pas.

Tu te demandes comment cela est possible.

Pour toi, le temps s’est figé, mais pourtant, tout continue à aller si vite.

En dedans de toi, c’est un peu comme une tempête extrême de beau et de laid.

Parce que beau temps mauvais temps, en ce moment, elle est là ; toute là.

Ta fin du monde.

Elle fait mal, elle est laide, elle t’empêche d’avancer.

Comment avancer en étant aussi étourdi ?

Comment faire un pas de plus quand on a l’impression que le sol vient de s’écrouler ?

Comment continuer quand tout a basculé ?

Aujourd’hui, elle vient d’emporter tout ce que tu avais avant et elle semble vouloir tout changer de ton « après ».

Elle ; ta fin du monde

Tranquillement, seconde par seconde, la tempête qui t’habitait va se calmer.

Tranquillement, tu verras le soleil briller à nouveau. Même que tu le trouveras beau.

Tranquillement, tu arriveras à mieux respirer.

Tranquillement, tu souriras aux autres et tu t’entendras rire.

Doucement, tu mettras un pied devant l’autre.

Mais pas aujourd’hui.

Parce qu’aujourd’hui, c’est ta fin du monde.

Caroline Gauthier



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