Un bien pour un mal – Texte : Eva Staire

Depuis plusieurs années, je la tassais dans un petit coin. Je faisais comme si elle n’existait pas en moi… Et pourtant, elle avait sa place au chaud. Au même titre que mon cœur, mes bras, mes yeux, elle faisait partie de mon moi.

Cela m’aura pris une trentaine d’années pour la découvrir, trois ruptures, trois enfants. Mais cette dernière rupture fut et demeure la plus difficile. Car c’est « elle » qui l’a précipitée !

Un doux matin, après une soirée cauchemardesque à se disputer, mon anxiété a pris le dessus sur ma tête et mon cœur, et a décidé de mettre un terme à une relation, certes remplie d’embûches, mais ô combien importante à mes yeux sans me consulter.

C’est ce qu’il fallait pour que je me rende compte que j’avais peut-être besoin d’aide extérieure, de ces petites pilules magiques que j’avais toujours refusé de prendre.

Depuis cette prétendue magnifique journée de juin, mon monde s’est éclairci par rapport à ces moments de stress que je n’arrivais jamais à contrôler, mais a laissé la place à un grand vide indescriptible.

Car j’ai perdu un ami, un amour et mon plus grand complice.

La vie est malheureusement ainsi faite, un bien pour un mal.

Un élément positif pour un élément négatif.

Un bien-être mental pour une peine d’amour qui fait du mal.

J’ose rêver à cette journée où le soleil sera toujours présent, où mon anxiété sera contrôlée, et je souhaite que cet amour revienne malgré tout le mal que j’ai pu causer.

Chose certaine, je suis heureuse aujourd’hui d’être capable de vivre avec cette anxiété au lieu de vivre dans le déni. De mettre des mots sur mes sentiments, sur mes états d’âme.

Un petit pas à la fois, mais chaque pas est de plus en plus grand.

 

Eva Staire

 



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