Zéro Déchet (…ou presque!)

C’est le titre du livre qui me suit partout depuis quelques temps. On parle beaucoup, en 2016, d’environnement. Nous sommes de plus en plus conscientisés et nos enfants le sont encore plus. Après tout, c’est leur planète qu’on a entre les mains. Depuis plusieurs mois, ma famille et moi avons pris un virage écolo : légumes du jardin, nos belles poules qui nous pondent des œufs frais, savon à lessive, shampooing et gel de douche biologiques et en vrac que je me procure avec des bouteilles réutilisables, recyclage et compostage.

J’ai regardé récemment un reportage mettant en vedette Mélissa de La Fontaine. La vidéo explique comment cette Montréalaise (inspirée par Béa Johnson, maman et auteure du livre Zéro Déchet) réussit à vivre en produisant à peu près l’équivalent d’un petit sac à ordures par an. Tout comme elle, je pensais que ma famille était écolo parce qu’on recyclait et qu’on utilisait des produits biologiques mais ce n’est pas assez, visiblement. Il est possible de faire plus! J’ai donc découvert, grâce à elle, la vie «zéro déchet» et je me suis posée les questions suivantes : Est-ce que ce serait possible? Est-ce que ma famille pourrait, en l’espace de quelques mois, réussir un virage “zéro déchet”? Ça fait maintenant une semaine que je me suis lancée, ou plutôt que j’ai plongé dans ce monde plus écologique, voici mes premiers constats :

1 – L’épicerie

Il ne faut pas avoir d’orgueil et débarquer à l’épicerie avec nos sacs réutilisables (ça on est habitué!) mais également nos plats en plastique, nos petits sacs en tissu pour le pain, les fruits et les légumes ainsi que nos bocaux en verre. Je m’étais préalablement informée auprès de la boucherie, de la charcuterie et de la poissonnerie pour savoir s’il était possible de faire remplir mes plats et mes bocaux et éviter d’avoir des emballages de papier ou de plastique. Ils ont tous accepté avec un petit air de «pourquoi pas”! Je vous le jure, mon épicerie ne m’a jamais pris autant de temps. Pas parce que le “zéro déchet” prend du temps, au contraire. Ce n’est pas plus long pour le boucher de mettre ta belle poitrine de poulet dans ton plat que dans l’assiette en styromousse et l’emballée dans du petit papier en plastique! Ma première épicerie “zéro déchet” a pris plus de temps parce que plusieurs curieux sont venus me parler. Les commis autant que les clients venaient me poser des questions. J’étais l’extraterrestre du supermarché et j’en étais fière. Évidemment, pendant que la caissière réalisait comment c’était simple au fur et à mesure que mes plats passaient à sa caisse, j’ai eu droit au petit monsieur impatient derrière moi qui soupirait assez fort pour qu’on l’entende!

2 – Ré-organiser sa cuisine

Deuxième chose à faire : se débarrasser de tout ce qui est «déchet» dans la cuisine et le remplacer par des plats ou des bocaux en vitre. Vos armoires n’auront jamais eu l’air aussi organisées et vous allez remarquer assez rapidement qu’on garde vraiment juste ce dont on a besoin. Adieu la surconsommation!

3 – Les restaurants

Et bien, je vous jure que c’est tout aussi simple. Il suffit d’apporter une tasse réutilisable pour les cafés et des plats pour les sandwichs, les muffins ou les salades. Fini les grands emballages ou les verres à café en carton. C’est certain qu’au début, je me suis fait poser la question plusieurs fois : «Vous voulez vraiment que je mette votre sandwich là-dedans madame?»

4 – La maison

Chez moi, on n’est pas encore rendu là. On va y arriver petit à petit. Le but est de se débarrasser de tout ce dont on n’a pas besoin. Allez hop! Le superflu, on envoie ça dans un centre d’aide ou on l’offre à une famille qui en aurait besoin.

5 – Plus simple qu’on pense

Il y a, bien évidemment, quelques trucs qui nous échappent encore. Comme le lait, le jus (on pense sérieusement s’acheter une machine à jus), le fromage (on n’a pas encore trouvé une fromagerie où le fromage n’est pas emballé), la margarine, le dentifrice (il y a le bicarbonate de soude mais on n’a pas encore osé), le gruau érable et cassonade qui ne goûte pas la même chose si on décide de mélanger des flocons d’avoine et de la cassonade… Pour le reste, il y a le vrac et le recyclage. Si on est incapable de ne pas avoir de déchet, on s’assure qu’on peut au moins recycler l’emballage.

Dans le fond, le mode de vie “zéro déchet” est assez simple. Il faut seulement s’organiser. Quand on pense à tous les sites d’enfouissement où nos déchets s’accumulent année après année, on est motivé à faire attention. Le but n’est pas de convaincre. Vous allez probablement vous heurter à des gens qui vont vous dire «J’ai pas le temps pour ça chez moi, c’est trop compliqué.» Il suffit simplement d’expliquer ce qu’on fait et d’en être fier. On l’a essayé et on l’a adopté.

En terminant, ma grande fille me demandait ce matin : «Maman, pourquoi tu fais zéro déchet? Il y a juste toi qui fais ça. Les autres famille ne le font pas…» Et bien ma cocotte, c’est parfois en montrant l’exemple que les choses changent!



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