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Digne de toi…

Rose, ma perle, ma princesse,

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Rose, ma perle, ma princesse,

Je t’écris aujourd’hui avec le cœur rempli d’amour et à la fois de doutes… Le temps a tellement passé vite. Si seulement tu savais tout l’amour inconditionnel que je ressens déjà pour toi, ma toute petite fille.

Malgré tout, mon cœur se serre un peu parce que je suis terrorisée : j’ai si peur de ne pas être digne de toi, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être aussi douce et patiente que je le souhaiterais. J’ai peur que tu finisses par m’en vouloir puisque ton « papa » a décidé de nous abandonner. Je redoute déjà le moment où tu te questionneras à savoir ce que tu as bien pu faire pour que ton « papa » nous quitte. Ma princesse, sache que tu n’as absolument rien fait, je ne veux jamais que tu en doutes. Ton « papa » a décidé qu’il n’était finalement pas prêt pour cette grande aventure. Mais moi, ta maman, je t’aimais beaucoup trop déjà pour penser pouvoir t’abandonner, alors j’ai décidé de te garder même si nous n’aurions pas la petite famille parfaite.

Tu es devenue tellement rapidement la prunelle de mes yeux, ma raison de vivre, ma toute petite fille qui grandit au creux de moi. Ma toute belle, à mesure que tu grandiras, tu apprendras que la vie, ce n’est pas toujours rose. Parfois, on fait des erreurs, on blesse des gens. J’espère que tu seras en mesure de pardonner mes erreurs parce que malgré tout, l’amour que je te porte et malgré le fait que je ferai toujours de mon mieux pour être à la hauteur, il se peut que malgré moi, je fasse des erreurs.

Tu sais, j’apprends en même temps que toi, mon trésor. Il n’existe ni formule magique ni mode d’emploi pour élever un mini humain   toi. Je me fie à mon instinct. Je songe à ce qui est le mieux pour toi. Même si, à un certain âge, tu vas peut-être rendu croire que la planète au grand complet est contre toi, sache que c’est faux. Moi, je penserai toujours en fonction de ton bien, même si sur le moment, tu ne t’en rendras pas compte.

Tu es mon premier bébé, peut-être mon seul puisque nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Je te promets de tout donner pour ton bien-être, d’être là quand tu auras besoin de moi, d’une oreille pour t’écouter ou d’une épaule pour pleurer. Je serai là lors de ton premier souffle, tes premiers pleurs, tes premiers pas, ton premier dodo à la maison, tes premiers sourires… À chaque étape importante de ta vie, tu pourras compter sur moi ma toute petite Rose.

Je t’aimerai toujours d’un amour infini.

Ta maman imparfaite xxx

Maude Pilon-Gauthier

Dans les yeux du vieux couple

Je me souviens de ce premier regard. On s’était regardé subtilem

Je me souviens de ce premier regard. On s’était regardé subtilement au départ, puis ce petit coup d’œil s’était intensifié, innocemment. Le destin a voulu qu’on se séduise ensuite et qu’on apprenne à s’aimer. Nous avions tous les deux des petites étincelles dans les yeux. Comme si nous étions envahis par des feux d’artifice.

En s’aimant, on a connu l’autre dans ses bons jours, mais aussi dans les plus difficiles. Être ensemble a été un apprentissage. Soit celui de la tolérance, de l’acceptation, du respect.

Puis, comme tout couple qui s’aime, on a décidé d’habiter ensemble. Je me souviens de notre excitation. Nous avions maintenant un petit nid où loger notre amour.

Et vinrent ensuite les enfants. Les joies de la grossesse, le bonheur de devenir parents. De doux moments qui seront éternellement dans nos mémoires communes. Par moment, les petites étincelles diminuaient d’intensité. On s’oubliait parce qu’on manquait de temps. Nous n’étions plus prioritaires dans l’échelle de la vie. Nous étions des parents…

Je me disais que c’était normal. Que tous les couples avec enfants voyaient leurs papillons s’envoler de temps à autre… Je voyais ça comme un long processus continu dans lequel la logique était la décroissance des « Je t’aime ».

Mais malgré ces sentiments intériorisés, on se parlait. C’était souvent entre deux courses ou deux tâches, mais on le faisait. On prenait le temps de se regarder dans les yeux pendant qu’on communiquait. Et ces petits regards-là, rapides mais sincères, sont ceux qui ont tout changé.

Ils m’ont fait voir la vie différemment. Oui, nous avions évolué. Nous n’étions plus ces jeunes amoureux de seize et dix-sept ans. Mais ce regard était le même. La même profondeur qui m’avait tant plu jadis. Le même bleu qui m’avait fait fondre lors de notre première rencontre.

J’en suis venue à un raisonnement des plus intuitifs : les vieux couples n’ont pas toujours besoin de se dire qu’ils s’aiment. Ils se regardent et se comprennent. Dans tous les regards que nous avions échangés, il y avait des mots. Mais je n’avais pas su les entendre. Et mes petits papillons, ceux qui me donnaient l’impression de s’être envolés, ils ne l’avaient jamais fait. Ils avaient été endormis par toutes mes suppositions.

Mes yeux t’ont dit : « Je t’aime ». Ton regard m’a répondu : « Moi aussi ».

♥♥♥

Kim Racicot