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Mes vœux à toi que je ne connais pas – Texte: Sophie Barnabé 

Comment j’te dirais ben ça? À toi dont j’ai été témoin de la cri

Comment j’te dirais ben ça? À toi dont j’ai été témoin de la crise à l’épicerie parce que la file était trop longue à la caisse. À toi qui as fait que mon cœur a « twisté » amèrement à la lecture des mots méchants que tu as vomis sur les réseaux sociaux. À toi qui ne partages pas mes valeurs, mes opinions, mes façons de voir la vie ou d’écrire mon nom. À toi que je ne connais pas… À toi qui pourrais peut-être être mon amie… ou pas…  

J’te souhaite une pelletée de discernement pis un truck load de jugement pour appliquer ce qu’on impose à ta vie. C’qui est bon pour minou n’est pas toujours bon pour pitou… pis c’est correct de même. R E S P E C T. On part de là, veux-tu?  

J’te souhaite aussi un vieux Iphone dont la batterie tombe à plat tellement vite que ça t’empêchera d’aller lire aux cinq minutes une actualité aux propos souvent non fondés.  

J’te souhaite d’avoir une langue assez en forme pour la tourner sept fois avant de dire des méchancetés ou d’exposer tes idées avec mépris comme si tout le monde, sauf toi, était un sans-génie. 

J’te souhaite de ralentir tes élans accusateurs, de mettre la pédale douce sur les « quoi » que tu pointes du doigt. Transforme-les plutôt en « pourquoi » qui apporteront une réelle contribution à tous et pas juste à toi. 

J’te souhaite d’arrêter d’utiliser les « bonne chance » à outrance et les mots anxiété, résilience, présentiel parce qu’ils font tous référence à une victime que tu n’es pas. 

J’te souhaite d’être un il, elle ou iel, peu m’importe, en autant que tu ne restes pas un « je-me-moi » qui n’évolue pas. 

J’te souhaite de devenir daltonien si une simple couleur de peau t’empêche de voir le monde en couleur et le beau que peut t’apporter chaque personne qui croise ton chemin parce qu’elle est comme toi, un important être humain. 

J’te souhaite d’arrêter de calculer la valeur de tes placements, les calories, les likes, ta cote R, mais sans hésiter, aime, cajole et ris sans compter. 

J’te souhaite de t’endormir le soir en te disant que ce que t’as fait dans ta journée pourrait devenir une belle et douce histoire à raconter. 

L’année 2022 t’enverra sûrement encore une tonne de briques, souvent trop lourdes, souvent trop rough. Arrête de chialer, c’est d’même, qu’est’cé qu’tu veux j’te dise… J’te souhaite la force de pouvoir les empiler une à la fois autour de toi pour arrêter de te comparer à ton voisin et t’aimer suffisamment enfin…  

Bonne année à toi que je ne connais pas! 

Sophie Barnabé 

Donner

Offrir mon temps à des étrangers est assurément le beau cadeau qu

Offrir mon temps à des étrangers est assurément le beau cadeau que j’ai pu faire. Cette crise aura eu cela de beau, entre autres : elle m’aura permis d’ouvrir mon cœur comme jamais et de saisir la chance de faire du bénévolat.

Ce bonheur, je le partage avec quelques copines qui, tout comme moi, ont désormais du temps, mais surtout un milieu et une santé qui leur permettent de prendre un tel engagement.

Voir tous ces habitués à l’œuvre, des gens fondamentalement gentils, se donner pour distribuer un brin d’espoir dans les chaumières de la ville… c’est beau sans fin.

Quelques heures passées en ces lieux m’ont permis d’observer toute la bonté qui se dégage des humains, parfois.

Quelques heures m’ont confirmé que cette première journée n’allait pas être la dernière.

Quelques heures m’ont convaincue que cet été, je le souhaite, c’est avec mes filles que j’y retournerai.

À vous, bénévoles au quotidien, gens de cœur, je vous dis MERCI ! 🌸🌸🌸

Karine Lamarche

Et si on pouvait être vrais…

Je regarde les réseaux sociaux. Si les gens sont trop parfaits, ils

Je regarde les réseaux sociaux. Si les gens sont trop parfaits, ils sont jugés. S’ils démontrent une authenticité, ils sont critiqués. S’ils ont le malheur d’émettre une opinion, oh la la, bonne chance ! Sans parler des commentaires qui sont émis derrière un clavier. Souvent des commentaires que personne n’oserait formuler en personne. Est-ce que c’est ça, être vrai ?

Nous sommes à l’ère des ragots de bureau exposant 1 000 ! Difficile d’avoir une mauvaise journée à l’ouvrage sans que cela fasse jaser. Les artistes reçoivent des commentaires effroyables. Les jeunes s’insultent et se font dégrader sur les réseaux sociaux. Ils n’osent plus être vrais… car ils se feront juger. Il n’y a plus de limite, plus de respect. Où cela va s’arrêter ?

Sur les internets (lol) comme dans la vie, on juge et on se fait juger. Où cela va s’arrêter?

Si l’on se regardait le nombril ? Si, lorsque l’on s’adresse à quelqu’un, on offrait le meilleur de soi-même ? Même si ce que l’on a de meilleur à offrir, c’est le silence. Si l’on parlait aux autres avec Amour. Si nos paroles étaient aussi bonnes que celles qu’on offre à ceux et celles que l’on aime. Comme si nous parlions à nos enfants… avec Bonté.

On s’indigne quand on regarde des reportages où des gens présentent des commentaires haineux, mais on oublie vite. Trop vite pour se souvenir que cela fait souffrir quelqu’un. Un être humain, comme nous, qui ressent des émotions. On oublie les dommages que cela peut causer émotionnellement à un autre être humain comme nous.

La majorité d’entre nous souffrons souvent de ne pas être reconnus. De ne pas être assez.

Imaginez la souffrance que peuvent provoquer, tout à fait gratuitement, des mots laissés rapidement derrière le clavier. On ne connaît pas les gens intérieurement. Connaît-on les peurs des autres ? Ce qui les blesse ? Ce qui les décourage ?

On juge des gens qui ont souvent dû travailler sur eux pour se placer en toute vulnérabilité devant un projet. Pour avoir pris une décision. Pour avoir porté un vêtement qui les faisait vibrer ou briller. Pour avoir été … vrai.

Je ne referai pas le monde aujourd’hui avec vous, mais je relisais le texte « Les trois passoires » de Socrate et j’avais envie de le déposer ici :

Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute réputation de sagesse.

 

Quelqu’un vint un jour trouver le grand philosophe et lui dit :

 

– Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ?

– Un instant, répondit Socrate. Avant que tu me racontes, j’aimerais te faire passer un test, celui des trois passoires.

 

– Les trois passoires ?

 

– Mais oui, répondit Socrate. Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l’on aimerait dire. C’est ce que j’appelle le test des trois passoires.

 

La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?

 

– Non, j’ai seulement entendu parler…

 

– Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Essayons de filtrer autrement en utilisant une deuxième passoire, celle de la bonté. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bien ?

 

– Ah non ! Au contraire.

 

– Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es même pas certain si elles sont vraies.

 

Tu peux peut-être encore passer le test, car il reste une passoire, celle de l’utilité.

 

Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?

 

– Non, pas vraiment.

 

– Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?

Assez percutant vous ne trouvez pas ? Si on tentait d’utiliser cette technique la prochaine fois qu’on clavardera, commentera, ou même dans notre vie de tous les jours, je suis convaincue que la qualité des interactions sur les internets sera franchement augmentée. Humanisons nos interactions dans l’amour et la bienveillance…

Martine Wilky