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Le prix de la liberté (ou : Mais pourquoi donc travailler?) – Texte : Nathalie Courcy

Pourquoi, donc, mon ado adorée, faudrait-il que tu travailles ? P

Pourquoi, donc, mon ado adorée, faudrait-il que tu travailles ? Pas nécessaire, t’sais ! Tu es logée, nourrie, habillée, transportée, éduquée. Tu as même des REEE engrangés pour payer tes prochaines années d’études, don généreux de tes parents si aimants (et si parfaits… awèye, avoue !) Qu’est-ce qui pourrait bien te motiver à utiliser tes précieux temps libres pour travailler au salaire minimum et te faire possiblement suer à répondre à la caisse à des clients pas tout le temps fins-fins ?

Tu as un bon point. Mais moi j’en ai sept ! Pis 7, ben, c’est un chiffre parfait. Faque, j’ai raison.

  1. Tu as le goût de t’acheter (cocher les cases appropriées):

a) Des bonbons trop sucrés, pas full recommandés par ton dentiste et ta mère grano.

b) Des vêtements à la mode qui coûtent un bras pis la peau des deux.

c) Du maquillage, de la teinture, tout ce qui ne rentre pas officiellement dans la catégorie « Essentiels de l’hygiène corporelle ou mentale ».

d) Un voyage quelque part (ça c’est cool, parce que la pandémie te donne plus de temps pour économiser !)

e) Un ordinateur ou une machine à coudre ou un char ou… n’importe quelle bébelle électrique ou à moteur qui ne fait pas partie du budget familial.

   2. Tu as des ambitions d’études, de carrière ou de vie qui t’amèneront (trop vite à mon goût) à vivre loin du cocon familial. Je veux bien t’aider, mais je ne suis pas prête à payer deux hypothèques pendant vingt ans.

   3. Ton vécu dans la famille et à l’école t’a permis de prendre beaucoup de maturité et d’autonomie depuis près de 18 ans. Mais là, c’est le temps de passer au niveau suivant d’un jeu nommé Reality Check. Ça se joue comme Mario Bross, sauf que les pièces de monnaie ne s’attrapent pas en faisant des acrobaties dans les airs (et tu ne peux pas t’amuser à perdre des vies… tu tomberais direct Game Over si tu sautais dans le vide, faque essaye pas). Et je te jure que quand tu TE trouveras, tu crieras VICTOIRE ben plus fort que quand Mario trouve la princesse.

   4. Je me doute que ton but dans la vie n’est pas de passer des codes-barres au-dessus d’une machine qui fait des BIP stridents mille fois par jour ou de faire des crèmes glacées enrobées dans le chocolat à l’érable version cabane à sucre saupoudré de sparkles Il n’y a pas de sots métiers, c’est ce que ma prof d’Éducation au Choix de Carrière (ECC, pour les vieux de ma trempe) disait, et je suis d’accord. Mais je te connais, tu as une vision plus… visionnaire ? Pendant que tu fais tes heures, un, tu ne te mets pas dans le trouble (dans une ancienne vie dans la capitale québécoise, on disait que le travail et les cadets sortaient les jeunes du Carré d’Youville et les empêchaient de devenir des poteux… dire que maintenant, c’est légal !!) et deux, tu apprends. Mais ma foi du bon Dieu, qu’est-ce que tu apprends donc ? Deux ou trois notions pertinentes, du genre la politesse, l’effort, la ponctualité, l’esprit d’équipe, l’adaptation aux imprévus, le respect, la valeur des choses et du temps, l’organisation. Et plein d’autres belles valeurs quétaines dont tu découvriras l’importance à un âge vénérable comme le mien.

   5. Que dire des lignes que tu ajoutes dans ton CV ! À 16 ans, on peut se permettre de n’avoir que des expériences de gardiennage et de bénévolat dans son CV. Mais à 26, c’est moins hot. Ça prend des références. Ça prend des compétences en plus des diplômes. Ça prend des preuves que tu peux être une bonne employée, ou une bonne employeuse. Ou une bonne ce que tu voudras être. Ça prend aussi de l’expérience d’entretien d’embauche, parce qu’entre toi et moi, se présenter en entrevue peut être aussi agréable que d’essayer des maillots de bain dans une boutique où tous les miroirs sont en dehors des cabines d’essayage.

   6. Et puis oui, ça prend de l’argent. Mauvaise nouvelle, hein ! Les choses ont un prix. Je ne veux pas t’écœurer, mais la vie coûte cher, même pour ceux qui font du 0 déchet minimaliste tirant sur la simplicité volontaire. C’est en gérant ton propre budget que tu apprendras que le montant qui sort de ton compte doit toujours être moins élevé que ce qui y entre. Maths de base, 1reannée du primaire. Avec le temps, tu continueras à comprendre les mystères des taxes, des rabais, des factures et des T4, la joie de faire tes impôts et la nécessité de payer tes cartes de crédit avant la date limite.

   7. Un jour, tu verras dans ton compte le nombre magique que tu attendais depuis un bon bout. Celui dont tu rêvais, celui pour lequel tu travaillais si fort. Tu verras le montant qui te permettra de t’acheter ce qui te donnera encore plus l’impression d’être une jeune femme autonome. Ce sera à toi, comme aucun vêtement ni aucun objet que j’ai pu t’acheter depuis ta naissance. (Je me souviens encore de la radiocassette avec deux haut-parleurs intégrés que je m’étais achetée « dans le temps »… 130 beaux dollars bien économisés. Ihhhh ! Que je me sentais grande !) Cette journée-là, peut-être que tu seras reconnaissante que je t’aie un peu botté les fesses pour que tu te trouves un emploi.

Mais ma grande, j’y pense. Je t’ai souvent dit que nos enfants ne nous appartiennent pas et que la plus belle valeur que je peux vous transmettre, c’est la liberté. Mais pas n’importe laquelle. Une liberté responsable et assumée. L’argent n’achète pas tout, bien sûr. Mais l’argent bien géré aide à atteindre ce type de liberté. Et c’est ce que je te souhaite.

P.S. Tu te souviens, hein, de ce qui est écrit en mini caractères dans notre contrat mère-fille ? Quand tu seras riche, tu m’amèneras faire un tour de machine au soleil et tu me payeras la crème glacée. Je vais prendre celle aux mangues avec enrobage de chocolat blanc. S’il te plaît.

Nathalie Courcy

Oui, je le veux !

Cet été, Chéri et moi nous sommes mariés. Comme j’avais grande

Cet été, Chéri et moi nous sommes mariés. Comme j’avais grandement contribué à l’organisation du mariage de mon frère, je savais un peu dans quoi nous nous embarquions. Je crois sincèrement que les préparatifs font partie de cette belle et grande aventure et qu’il faut avoir du plaisir à préparer cette journée.

Certains préfèrent investir plus d’argent, facilement entre une fois et demie et deux fois les dépenses totales, et ne pas se casser la tête. D’autres n’ont pas envie d’attendre d’avoir les moyens, croient qu’ils ne les auront jamais ou aiment simplement les grands projets. Les deux options sont aussi bonnes l’une que l’autre, tant que les mariés sont heureux !

Ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans l’organisation d’un mariage avec un budget limité, c’est que ça prend du temps et de l’énergie. Beaucoup de temps. Économies et clé en main ne vont pas ensemble.

Si vous optez pour l’économie de sous en vous impliquant beaucoup, il faut tout de même être réalistes quant à la tâche à venir.

Essentiellement, il est important d’établir clairement, selon moi, quatre points.

D’abord, discuter avec votre tendre moitié à propos de sa conception de l’organisation et de la division des tâches avant de commencer tout ça ! Dans certains couples, la future mariée fait tout de A à Z ; pour d’autres, tout est effectué équitablement. Encore une fois, il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises façons de faire, mais il peut y avoir plusieurs conflits ! Si un des deux croit que tout sera partagé alors que l’autre s’attend à simplement goûter des gâteaux, ça assombrit les préparatifs. Il est donc primordial d’avoir rapidement cette discussion. C’est sans compter les goûts et les préférences de chacun ! Vous entendre sur la thématique qui doit être choisie assez tôt dans les préparatifs vous orientera pour plusieurs étapes subséquentes.

Nous y sommes allés de nos talents respectifs. J’ai beaucoup plus bricolé que Chéri, mais il a découpé et tracé des lignes à n’en plus finir. Il a aussi été le gestionnaire de notre « to-do list » et du calendrier. Et, surtout, quand un sentait que ça devenait trop et qu’il avait besoin d’aide, il en parlait à l’autre avant d’exploser.

Il faut aussi établir un budget et le mettre à jour régulièrement pour le respecter au maximum. Nous avions fait un budget assez détaillé et y indiquions nos dépenses au fur et à mesure. Il était donc assez facile de voir pour quels éléments nous réussissions à économiser de l’argent et pour lesquels nous en mettions plus. Nous avons pu nous assurer de ne pas dépasser, nous avons même été en dessous de notre estimation initiale.

Il est possible d’économiser à plusieurs endroits selon vos goûts et vos préférences. Par exemple, la robe est-elle un élément important ? Certaines seront satisfaites et très heureuses avec une location ou une robe à moins de 500 $, d’autres veulent absolument leur robe de rêves et y mettront le prix. En ce qui concerne la décoration, avez-vous du temps et (un peu) de talent ? Pinterest est une réserve infinie d’idées et de modes d’emploi ! Le DJ, doit-il aussi animer ? Est‑ce important pour vous que la musique soit originale et recherchée ou les tops radiophoniques de l’heure vous conviennent-ils ? Si vous êtes ouverts, votre fleuriste peut vous proposer plusieurs choix de bouquets à différents prix, etc.

Ensuite, il faut avoir suffisamment de temps pour réaliser vos idées. Vous vous y prenez donc à l’avance ou vous faites un tri parmi les petits projets. Faire tous vos centres de table, dix-huit éléments de décoration, coudre votre robe, écrire tous les discours, élaborer le menu, faire les listes musicales, tout ça en moins de six mois en travaillant à temps plein avec les devoirs et les activités des trois enfants, c’est peut-être un peu trop intense pour que vous ayez du plaisir.

Pour notre part, on avait plein d’idées et quinze mois pour se préparer, dont sept mois pendant lesquels j’étais encore en congé de maternité. J’en ai profité pour commencer les éléments qui ne se perdraient pas. On a fait une liste de priorités ; ce qu’on voulait absolument et ce qu’on ferait seulement si on avait le temps. Mon « essentiel » a été les guirlandes de fanions. Je n’avais jamais utilisé de machine à coudre. On a acheté le tissu, découpé, j’ai cousu en masse, on a repassé… Est-ce que mes guirlandes sont parfaitement constituées ? Tous les fanions sont-ils identiques ? Non, mais ils étaient accrochés au plafond. Les imperfections ne paraissaient pas du tout ! Ça a vraiment été le gros morceau, celui qui nous a pris le plus de temps. Coût de mes sept guirlandes d’environ trente pieds : 250 $, environ quatre-vingts heures de travail pour moi et une autre trentaine divisée entre Chéri et mes demoiselles d’honneur. Si je les avais achetées, elles m’auraient facilement coûté près de 1000 $.

On a aussi fait les décorations de la table d’honneur, de la table d’accueil, de l’arche, de l’allée, nos menus en « 4 coins » et des centres de tables. Nos idées ont évolué en cours de route, certaines ont été mises de côté et certaines remplacées par des options plus simples.

Ayez une discussion honnête avec vos proches sur l’aide qu’ils sont en mesure de vous apporter. Si vous avez des attentes, exposez-les clairement. Certaines amies ont eu l’impression d’être de vraies esclaves lorsqu’elles ont été demoiselles d’honneur ; d’autres, au contraire, se sont senties bien seules et débordées en tant que mariées. Énoncez vos attentes à vos demoiselles d’honneur et autres proches impliqués et vérifiez auprès d’eux si ça leur semble réaliste.

Nous avons eu beaucoup d’aide ; par exemple, notre beau-frère d’amour a été un célébrant exceptionnel et a géré les moindres détails de la cérémonie. Il nous a aussi fait profiter de ses talents manuels en nous aidant avec les centres de table. Mes demoiselles d’honneur y sont allées selon leurs talents et disponibilités pour m’alléger la tâche bien souvent. D’autres membres de la famille et des amis ont aussi mis la main à la pâte par-ci par-là. Même les coups de main qui semblaient petits ou inutiles ont été précieux parce que, mis ensemble, ils ont fait une grande différence dans notre organisation.

Notre bilan ?

C’est certain qu’il y a eu des moments plus stressants, mais nous avons vraiment apprécié l’organisation de notre journée et nous y avons pris plaisir. Et le jour J, nous étions si fiers de nous ! De voir tout ce que ces heures de travail ajoutaient et apportaient de plus personnel à notre mariage a contribué à le rendre encore plus magique ! Une amie exceptionnelle pour tout coordonner durant cette folle journée a aussi été bien précieuse. Nous n’avons aucun regret. C’est certain que si nous avions à le refaire, nous modifierions certaines choses, mais ce serait parce que nous avons plus d’expérience simplement. Il y a eu certains accrochages, mais ils étaient mineurs et n’ont en rien gâché notre journée. On se trouve bien chanceux !

Jessica Archambault

Moi, j’aime ça, acheter les fournitures scolaires, bon !

La mi-juillet arrive, je me retiens à deux mains pour ne pas clench

La mi-juillet arrive, je me retiens à deux mains pour ne pas clencher le magasinage de matériel scolaire là-maintenant-tout-de-suite-carpe-diem-solide. En réalité, c’est juste parce que je suis à l’autre bout du pays et que rapporter 150 crayons HB et douze paquets de feuilles lignées dans ma valise, ça ne me tente pas. Normalement, à ce temps-ci de l’été, tout est déjà empaqueté dans les sacs d’école. Au moins, ce n’est pas encore dans l’entrée !

Le courriel du secrétariat scolaire annonçant la mise en ligne de la liste interminable d’articles scolaires, c’est mon nanane. Ma carte du Pôle Nord. Ma bible que j’imprime en plusieurs exemplaires et que je scrute, analyse, surligne, rature. J’en plante des copies dans tous mes sacs à main, dans chaque voiture, dans mes poches de manteaux. Toujours prête, comme un scout ! Un rabais sur la colle en bâton est si vite arrivé…

Oui, oui, je vous entends, ça coûte cher, la rentrée ! C’est déjà moins pire si on ne se laisse pas convaincre par nos enfants/les circulaires des magasins/la compétition pour le petit kit de photo d’école le plus swell : nos enfants s’habillent 365 jours par année (par chez nous en tout cas), pourquoi renouveler toute la garde-robe en moins de deux semaines ? Ils ne grandissent pas tout d’un coup à minuit le 31 août !

Mais oui, même si on étale les achats de vêtements et de chaussures tout au long de l’année, en fonction des besoins, des poussées de croissance et des jeans déchirés, ça finit par coûter cher. Rappelons-nous des 3 R  de l’environnement : Réduction, Récupération, Réutilisation. Les listes scolaires sont en partie des suggestions. Peut-être qu’il n’est pas absolument nécessaire de commencer l’année avec les 300 crayons de plomb aiguisés qui sont sur la liste. Surtout que ça fait des ampoules quand on se tape l’aiguisage d’un seul coup (non non, je n’ai jamais vécu ça!;o) On n’est surtout pas obligés de tout acheter en neuf ni de jeter ce qui est inutilisé à la fin de l’année. Il y a de bonnes chances que les crayons de bois rouges et bleus soient usés jusqu’au moignon, mais le brun et l’oranger ont habituellement la couenne plus dure. Dans ce cas, l’achat à l’unité peut être avantageux. Dans d’autres cas, l’achat en grandes quantités et en fonction des rabais peut vous faire épargner. Avec quatre enfants, on s’entend qu’on entrepose les caisses de feuilles lignées. Ça tombe bien, ça ne fane pas !

Mais oui, même si on achète de façon responsable, ça revient cher. On s’entend qu’en tant que diplômée en littérature, éditrice à temps partiel et auteure à mes heures, des livres, j’en mange. Les crayons, je les vénère. Et l’odeur du papier et du carton, c’est mon encens apaisant. Les calculatrices, ça m’inspire un peu moins, alors ça fait mon affaire d’en acheter une par enfant et de dire : « Toffe-la longtemps ! » Dans mon livre de budget à moi, il y a une colonne spécialement dédiée aux livres et à la papeterie. Et sérieusement, je pète tout le temps le budget. Alors si l’école me somme d’acheter du matériel scolaire, j’obéis allègrement ! Dépenses excusées.

Dans le rayon papier des grands magasins, je fais une Doris de moi-même : « Non Nathalie, n’achète rien, tu as assez de feuilles de cartable pour bâtir un château en origami ! Ah ! Des feuilles de cartable ! Justement, c’est sur la liste scolaire ! » Et maintenant, les produits sont tellement originaux, colorés, personnalisés ! Comment pourrais-je résister à un (millionième) cahier de croquis ? Non mais vous avez vu ? La couverture est ornée d’un hibou à gros yeux ! Ça va tellement faire plaisir à ma grande Peanut ! Et là, les licornes reviennent à la mode. Un crayon qui sent le pet de licorne et qui écrit avec des sparkles… ma belle Cocotte va capoter ! Je passe ça sur leur dos, mais c’est moi la plus gaga dans l’histoire.

Bon. Je ne suis pas si pire que ça. Mais disons que je suis bien heureuse de partager mon trip avec mes filles et bientôt avec mes gars. Ça nous permet d’aller nous extasier dans les allées de cossins d’école bien tranquillement, avant la folie du mois d’août. Parce que ça, c’est ce que je déteste tout autant que le magasinage du 24 décembre : la cohue de la rentrée. Comme si les parents ne savaient pas que leurs enfants allaient commencer l’école et qu’encore une fois, ils ne retrouveraient plus leur cartable à anneaux de deux pouces avec pochette intégrée et couvert en plastique transparent.

Les crayons-feutres sont en spécial ces temps-ci ? Go ! Faites des réserves ! Et profitez-en pour renouveler le stock de bricolage de la maison. Après tout, la motricité fine, la créativité et la décoration des murs aux feutres lavables, ce n’est pas juste à l’école que ça se passe ! Et aimer l’école, ça s’apprend aussi dès les vacances, quand on s’ennuie (juste assez) de l’école et qu’on est heureux d’être content de magasiner son matériel scolaire.

Note à ceux qui refusent d’admettre que la rentrée scolaire s’en vient et qui vivent intensément le moment présent : il est interdit de me lancer des roches à la lecture de ce texte ! J’y parle aussi de plaisir et de moment présent ! C’est juste que ma façon de les vivre est un peu weird

Nathalie Courcy

Kit de survie pour travailleurs autonomes en cas de maladie grave

Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de cancer, et que les questions d

Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de cancer, et que les questions des enjeux financiers ont émergé, j’ai commencé à me renseigner… Et c’est là, que les « Avoir su ! » et les « J’aurais donc dû » ont commencé à germer, comme de la mauvaise herbe, dans mon compte bancaire.

Donc pour faire suite à mon dernier article sur le coût de la vie quand la maladie vient jouer dans le budget familial, comme une boule dans un jeu de quilles… Voici le kit de survie pour les travailleurs autonomes afin de protéger votre famille de certains « STRIKES » indésirables de la vie.

Mais attention, ce kit ne se veut pas exhaustif! Ces conseils sont simplement tirés de « faits vécus »…

Assurance-emploi

  • Trop peu de travailleurs autonomes savent qu’il existe un programme de l’assurance-emploi pour travailleurs autonomes. Ce programme permet, en cas de maladie grave, de recevoir des prestations maladies pendant un maximum de 15 semaines… Ça vaut la peine de s’y inscrire… Pensez-y bien!

Infos sur l’assurance-emploi pour travailleurs autonomes

Assurance hypothécaire

  • Aussi assurez-vous d’avoir souscrit une assurance hypothécaire. En cas de maladie grave, vous serez dispensés de payer vos mensualités pour la durée de votre arrêt. (Cela permettra aussi de ne pas reporter la pression financière de la maladie sur votre conjoint(e))

Assurances collectives et invalidité

  • Si vous n’avez pas d’assurances collectives avec votre syndicat ou via votre conjoint(e), il existe des organismes et des fondations qui ont des programmes d’aides financières ponctuelles, pour les personnes souffrant de cancer, et en situation précaire, pendant les traitements. Renseignez-vous auprès des travailleurs sociaux de votre CLSC. Mais rassurez-vous, le gros des traitements et soins sont pris en charge par la RAMQ.
  • Il est également possible de souscrire une assurance invalidité avec votre carte de crédit. Là encore, ça peut aider de ne pas à avoir à repayer son solde de carte de crédit!
  • Les plus prévoyants d’entre vous souscriront un contrat d’assurance invalidité. Plusieurs produits financiers de ce type sont disponibles sur le marché. Voyez avec un planificateur ou un conseiller financier.

Contrat de vie commune

  • Si vous avez un conjoint(e) de fait et que donc vous ne vous êtes pas promis d’être là l’un pour l’autre dans la santé ET la maladie. Sachez que personne ne peut prévoir comment la maladie peut affecter votre amour. Il arrive plus souvent qu’on ne le croit que le pouvoir de l’amour ne soit pas aussi puissant sur longévité de votre relation que la maladie. Et devoir mener de front une bataille contre le cancer et une séparation vous mettra dans une situation vulnérable pour les questions d’argent et de partage des biens. Et j’imagine que je ne vous apprends rien en vous disant que votre ex-conjoint(e) n’a aucune obligation légale d’être généreux, clément ou juste envers vous, MALGRÉ la maladie… À moins que vous ayez, pendant les beaux jours de votre relation, définit dans un contrat de vie commune, les termes et conditions de votre séparation. Vous pourriez même y inclure une clause spécifique « en cas de maladie grave ».

Voilà.

Alors, sans revendiquer le qualificatif de « spécialiste de la question », j’espère, du moins, prêcher par le mauvais exemple!

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Avoir le cancer, ça coûte cher!

On nous parle régulièrement du coût de la vie.<span class="Apple-converte

On nous parle régulièrement du coût de la vie. Que ce soit du coût du panier d’épicerie, du coût d’élever des enfants, du coût d’accès à l’éducation et à la culture, du coût d’accès au logement, du coût d’accès aux soins médicaux, des impacts de l’inflation, des problèmes de stagnation des salaires… Bref, dans nos vies, tout semble avoir un coût. Et il y a un prix à payer pour tout!!!

Mais cette notion économique de nos sociétés capitalistes prend un sens plus profond lorsque la maladie entre dans notre quotidien. Parce que oui, la vie a un coût quand on a le cancer. Parce que oui, le cancer implique DES coûts au quotidien.

Tout d’abord, sur le revenu.

Je suis travailleuse autonome et avec mes responsabilités parentales, je n’ai pas assez cotisé dans les trois dernières années pour avoir une indemnité qui me permette de vivre pendant mon arrêt maladie. Oh, je ne regrette pas mon choix d’avoir priorisé mes enfants et mon rôle de mère. Ni d’avoir cru aux promesses, non scellées sur contrat, de l’entraide au sein du couple : « Pour le meilleur et pour le pire. Dans la richesse et la pauvreté. Dans la santé et la maladie… ». Non, je ne regrette pas. J’étais en accord avec mes choix. Car je pense que j’avais trouvé un certain équilibre entre mes besoins de réalisations professionnelles et mes besoins d’épanouissement maternel. Et cet équilibre me convenait.

Peut-être que si j’avais su de quoi demain sera fait…. Peut-être que si on m’avait prévenu que les promesses d’engagement ne valent rien, même face à la maladie. Peut-être que…

Dois-je me reprocher de ne pas avoir imaginé le pire? Dois-je me reprocher d’avoir été trop insouciante de penser que j’étais jeune, que j’avais la vie devant moi, et que l’amour et mon dévouement pour mes enfants était mon assurance-vie? Dois-je me reprocher d’avoir cru à des notions d’humanité au sein du couple?   Le « J’aurais donc dû !» ou le « Avoir su ! » me martèle souvent la tête et le cœur ces dernières semaines…surtout quand je reçois les factures du quotidien. 

Et puis, je me tourne vers vous et je vous renvoie la question : combien d’entre vous avez des économies pour pouvoir, sans préavis, tomber en arrêt maladie pour un minium d’un an ?!  Combien? 

Pas moi…. Et pourtant les gens qui me connaissent vous diraient que je suis à mon affaire côté gestion du budget familial. Mais quand celui-ci dépend entièrement de vous, la perte de ce revenu d’emploi a un impact considérable!

Le cancer a également un coût médical.

Oh, je m’estime très, très chanceuse de cotiser à la RAMQ chaque année et d’avoir accès à des soins de qualité dans le cadre de ma maladie! Mais reste que tous les médicaments ne sont pas pris en charge à 100%. Et que l’on n’a pas tous la chance d’avoir des assurances collectives privées qui pallient à cette différence.  Mais comme je compte bien guérir, j’assume ces dépenses, sans compter!

Il y a aussi les coûts associés pour pallier aux dommages collatéraux de la maladie comme l’achat d’une perruque, l’achat d’accessoires (chapeaux, foulards, etc). Quelques ajustements vestimentaires sont aussi nécessaires car le corps change d’allure entre la perte et/ou la prise de poids causée par la médication et les changements hormonaux.

Bon, je vous l’accorde, il y a aussi des économies associées à ces mêmes dommages collatéraux. Plus besoin de brosse à cheveux, plus besoin de serviettes sanitaires, plus besoins d’épilation, etc. Faut bien y trouver quelques avantages quand même!

Mais reste que ces coûts s’ajoutent aux coûts du quotidien car je ne le répèterai jamais assez : la vie continue, malgré tout.  Que ce soit le loyer ou l’hypothèque. Que ce soit l’épicerie car j’ai, certes, adapté mon alimentation pendant mes traitements de chimiothérapie, mais mes enfants, eux n’ont pas à changer leurs habitudes alimentaires. Il y a les comptes divers comme Hydro-Québec, le téléphone, l’internet, les assurances, les transports, les frais des activités des enfants, les habiller car ça grandit vite ces petites bêtes là…

C’est certain que face à la nécessité, on repense son budget. Et on devient plus inventif pour faire des économies. Par exemple, pour habiller mes enfants, je priorise le seconde main et je pratique, encore plus qu’avant, les échanges entre mamans. Pour l’épicerie, je suis plus regardante sur les promotions et les rabais. Et je remercie grandement les mamans qui m’apportent des bons petits plats les semaines de mes traitements. Pour les activités en famille? On fait appel à l’imagination pour avoir du plaisir et du bon temps à moindre coût : pique-nique au parc, chasse aux insectes sur le Mont-Royal, session de bricolage-recyclage, etc. Il suffit souvent d’un brin de créativité, une poignée d’amis, et une bonne dose de bonne humeur pour que le plaisir soit au rendez-vous. Et encore une fois : on S’ADAPTE !

Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que la maladie a aussi un coût émotionnel et social. Et bien que ces coûts ne soient pas chiffrables, c’est un lourd tribut à payer. Que cela soit la perte partielle et temporaire d’autonomie, l’isolement social, la détresse émotionnelle, le poids des doutes et de l’incertitude, l’impact du comportement de l’entourage dans notre quotidien ou l’impact de notre maladie sur notre entourage. Et c’est là, que l’on prend conscience du coût de la vie. C’est ici que se dessine la différence entre le prix des choses et leur valeur. Cette notion spirituelle que l’on oublie souvent au profit des notions économiques…

Encore une fois, mon cancer m’offre une occasion de donner une belle leçon de vie à mes enfants. Et de leur inculquer qu’en fin de compte, ce qui compte le plus, ce n’est pas le coût de la vie mais la valeur que l’on accorde à toutes choses!

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com