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Quand la cancer s’invite dans le chaos : la rentrée…à reculons

Pour la plupart des parents, septembre est synonyme de rentrée scolaire, d’inscr

Pour la plupart des parents, septembre est synonyme de rentrée scolaire, d’inscriptions aux activités sportives, de réorganisation de la garde-robe des enfants, de planification des boites à lunchs, de coordination des agendas des différents membres de la famille, de reprise de la routine bien rodée du matin, de supervision des devoirs le soir, et enfin, d’exécution des tâches ménagères que tout parent doit boucler avant de terminer son shift de la journée. Puis, recommencer le tout le lendemain, cinq jours semaine, jusqu’à la fin de l’année.

Bref, le manège de la rentrée donne le tournis ! Et en tant que maman célibataire, je n’y échappe pas.

Sauf que, cette année, mon carrousel refuse de se conformer à la cadence « métro, boulot, dodo. »

Cela fait trois semaines que j’essaie d’écrire ce texte pour partager des conseils sur « Comment bien préparer la rentrée malgré la maladie » . Et oui, des conseils, j’en ai toute une liste ! Un sac d’écolier plein à craquer !

Mais ils ne sont pas bien différents de ceux que l’on donne, chaque année, aux parents en santé. Ils se résument en cinq mots : organisation, planification, responsabilisation, adaptation  et grandes respirations !

Car même si la maladie bouleverse le quotidien de toute la famille, il est important de mener la vie la plus normale possible afin de répondre aux besoins de sécurité et de routine des enfants.

Les enfants ressentent avec beaucoup d’acuité les émotions et les changements de rythme de vie. Rien ne leur échappe quel que soit leur âge ! Et en tant que parent, nous devons donc leur offrir un cadre rassurant, encore plus lorsque Maman est malade.

Et c’est ce que je fais. Tous les jours. Du mieux que je peux. Malgré mon cancer.

Je suis une bonne élève à l’école des Mamans.

Mais en essayant d’écrire un texte sur un ton de fête foraine, j’ai l’impression de jouer une mascarade dans un cirque où derrière son maquillage, le clown est triste.

Alors je vais rester dans le vrai et faire tomber le masque des conventions. Après tout, on m’a toujours appris à penser par moi-même. Et tant pis, si je dois porter le bonnet d’âne le temps de cet exercice.  Je retournerai bien gaiement dans les rangs dès que j’aurai écrit le point final de cet article. Alors voilà :

Cette rentrée, j’y vais à reculons !

Sans honte, je vous l’avoue, aujourd’hui, j’aimerais faire l’école buissonnière pour profiter encore de chaque instant avec mes enfants. J’aimerais continuer à leur enseigner le ludique, le plaisir et le rire. Leur apprendre à conjuguer l’instant présent. Leur apprendre à compter les uns sur les autres. Leur apprendre à lire la magie du naturel. Leur apprendre à dire le vrai, même s’il n’est pas beau. Leur apprendre à dessiner leurs rêves. Leur apprendre à multiplier l’amour. Leur apprendre à mesurer la profondeur de l’âme humaine. Leur apprendre à peser le poids de leurs actions. Leur apprendre l’être et le voir. Leur apprendre à expérimenter leur sens de l’humour. Leur apprendre à écrire l’histoire de leurs vies. Leur apprendre la théorie du chaos.

J’aimerais continuer à sonner la cloche le matin à leur réveil pour leur annoncer que, aujourd’hui encore, toute la journée sera une grande récréation. Que la seule page blanche qu’ils doivent colorier est celle des souvenirs. Et que leur seul devoir est d’être heureux. Puis, le soir venu, je leur distribuerai des étoiles dans les yeux.

Cette rentrée, j’y vais en marchant sur les mains !

Sans honte, je vous l’avoue, le manège de ma routine me donne le fou rire.

Que ce soit de jongler avec les dates et les heures de mon calendrier de traitements. Que ce soit la discipline exigée pour dompter mes restrictions médicales. Que ce soit les tours en boucle sur les montagnes russes de mes émotions. Que ce soit les acrobaties périlleuses imposées à mon corps pour rester en vie. Que ce soit les numéros d’équilibriste que je fais pour garder mon budget sur la ligne. Que ce soit les mimes et les clowneries que mon visage affiche devant mon meilleur public (mes enfants)…  Mon carrousel tourne en musique. Et mes petits chevaux de bois fougueux continuent à avoir le mord aux dents. 

Parce que, au fond, je suis une artiste. Et que je fais, moi aussi, partie de la troupe de tout ce cirque. 

Parce que la représentation n’est pas encore finie. Et que je ne veux pas décevoir mon public. Alors comme on nous enseigne sur les bancs de l’école de la vie : Que le spectacle continue !

À chacun de choisir sa rentrée en la matière.

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez mon site La vie continue, malgré tout.

Le cancer ne prend pas de vacances (2e partie) – Suggestions de sorties quand les ressources sont limitées

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Ce n’est pas parce que le cancer et les traitements ne prennent pas de vacances que l’on ne peut pas profiter de l’été. Vous connaissez ma devise : la vie continue, malgré tout! À défaut de pouvoir partir loin ou à l’étranger, profitez des vacances estivales pour découvrir et faire découvrir votre ville (dans mon cas Montréal) sous un nouvel angle. Car il est rare que l’on prenne le temps d’explorer notre environnement direct… mais vous pourriez être dépaysés, ou du moins, surpris!

Alors voici quelques idées d’activités pour bien profiter de l’été nonobstant la maladie.

  • Explorez les rues du quartier Rosemont-La-Petite-Patrie et nourrissez l’imaginaire de vos enfants avec Les ruelles enchantées, de courtes formes théâtrales destinées aux enfants de 4 à 11 ans et à leurs parents. Profitez-en pour aller flatter les moutons au Parc Pélican situé dans le même arrondissement et apprendre à vos enfants la notion d’éco-pâturage.
  • Familiarisez-vous avec l’histoire du Parc Olympique ou du quartier Hochelaga-Maisonneuve à bord d’un triporteur avec VélopousseCe gros tricycle atypique sera une activité amusante pour vos enfants. Pendant que vous êtes dans le coin, aller relaxer dans Les Jardineries, un jardin d’agriculture urbaine situé au pied du Stade olympique, tout en sirotant un rafraîchissement acheté au petit café de l’endroit et en profitant de la scène culturelle locale.
  • La nuit tombée, découvrez une partie de l’histoire de Montréal avec Cité Mémoire. Vingt tableaux projetés sur des immeubles et autres et qui se déploient en images, en paroles et en musique pour vous raconter des pans importants de l’histoire de la métropole. Pour vivre l’expérience complète, il y a même une application gratuite que vous pouvez télécharger. Une occasion éducative et lumineuse de veiller tard…
  • Testez le grand labyrinthe du Vieux-Port avant de flâner sur les quais. Vous pourriez décider d’en faire un jeu de rôles et vous costumer afin de porter un masque de protection et des gants, de façon ludique, pour palier au risque du contact obligé avec la foule.
  • Tenez vous informés des nombreuses activités culturelles de l’été à Montréal offertes bien souvent gratuitement dans tous les arrondissements. Vous trouverez certainement une activité qui fera le plaisir des petits et des grands.
  • Et puis, les jours de pluies sont l’occasion d’initier vos enfants au théâtre ou aux comédies musicales. Cette année, le Festival Juste pour rire présente la comédie musicale Mary Poppins. Des billets à partir de 29$ sont disponibles.
  • Comme beaucoup de ville de notre belle province, Montréal est dotée de nombreuses pistes cyclables. Alors profitez du beau temps pour faire une balade à vélo en famille. Pour avoir une liste des meilleures pistes cyclables au Québec, cliquer ici. Et pourquoi ne pas finir la balade dans un parc pour faire un pique-nique que vous aurez vous mêmes préparé en respectant les précautions alimentaires de mises dans le cadre des traitements de chimiothérapie. Les plus beaux sites pour pique-niquer sont d’ailleurs répertoriés ici pour Montréal et ici pour différentes régions du Québec.
  • Faites un tour au marché avec vos enfants pour leur faire goûter à plein de produits frais de chez nous. Ainsi, c’est eux qui rempliront le panier d’épicerie pour préparer des repas à leur goût! Fini les négociations pour le menu du souper!!! D’ailleurs, vous pourriez aussi les inviter à participer à la préparation du repas. Cela vous allègera la tâche et les responsabilisera aussi quant au travail d’équipe à la maison. Voici le lien pour trouver votre marché public.
  • Quand votre état physique vous le permet, prenez quelques jours dans un chalet (loué ou celui d’amis). Il existe plusieurs sites où vous pouvez voir les chalets disponibles en fonction de votre disponibilité et de votre budget. Celui de chalets au Québec est particulièrement bien fait. Ou encore, faites du camping sur le terrain d’amis qui vivent en banlieue ou en campagne. Sinon, vous pouvez facilement trouver le camping qui vous convient sur le site de Camping QuébecUne occasion de changer de décor, de profiter de la nature et des plaisirs d’un feu de camp la nuit tombée. Et aussi de faire un peu de kayak ou de canot, à votre rythme, et pour le plus grand bonheur des enfants.
  • Si vous avez des ados en mal de sensations fortes, emmenez-les faire du surf sur le Canal Lachine. Cela sera moins contraignant pour vous puisqu’ils se pratiqueront sur une vague stationnaire. Mais attention, le niveau de difficulté pour celui qui le pratique n’en est pas moins élevé! L’âge minimum est d’ailleurs de 14 ans.
  • Lézarder à l’ombre d’un arbre d’un des multiples parcs de MontréalUne occasion de sortir de chez vous, rencontrer du monde sans trop de promiscuité, de laisser couler le temps et d’oublier un peu votre routine médicale, à votre rythme.
  • Les baignades dans les piscines publiques vous sont déconseillées… Qu’à cela ne tienne, la région de Montréal dispose de nombreuses plages dont le coût d’accès est très abordable.
  • Enfin, si vos proches habitent loin et que vos traitements contrecarrent vos plans de leur rendre visite, et bien, c’est l’occasion pour eux de venir chez vous! En plus de passer du temps avec vous, ils pourront vous aider pour soulager votre quotidien. Ce qui leur fera certainement très plaisir de se sentir utile et de prendre part à votre processus de guérison. 

Au final, peu importe ce que vous déciderez de faire pour profiter de l’été, en dépit de vos traitements, n’oubliez surtout pas que ce qui rend des vacances mémorables, ce sont les souvenirs que l’on se forge ensemble!

Pour en savoir davantage sur mon quotidien avec le cancer, vous pouvez vous rendre sur mon site La vie continue, malgré tout.

Le cancer ne prend pas de vacances

La fin de l’année scolaire a sonné, et marque le début des vacan

La fin de l’année scolaire a sonné, et marque le début des vacances. Or, quand on a le cancer, et qu’on est maman célibataire de deux jeunes enfants, le commencement de la période estivale prend des allures de défi. 

Parce que l’été, c’est fait pour jouer dehors, se baigner, profiter du soleil, faire du camping, courir les festivals, ou partir en voyage. Bref, l’été rime avec être actifs et insouciants! L’été, c’est aussi l’occasion de changer de décor et de casser la routine dictée par les contraintes scolaires.

Cependant, il y a un MAIS quand on est malade… car LE CANCER, LUI, NE PREND PAS DE VACANCES!

Beau temps, mauvais temps, il est important de respecter le calendrier des traitements de chimiothérapie, de radiothérapie ou des interventions chirurgicales préconisées par notre équipe médicale. Et malheureusement on ne peut pas demander de déroger “même à titre exceptionnel” à ce calendrier sans en compromettre l’objectif.

Il n’y pas de compromis possible avec la maladie. Et on ne négocie pas non plus le processus de guérison et des impacts qu’il a sur nos vies et celles de notre entourage direct.

Été ou pas, les contraintes médicales demeurent… plus contraignantes que jamais!

Parmi les précautions à suivre dans le cadre des traitements contre le cancer, il y a celle de limiter les contacts avec les foules, de ne pas fréquenter les piscines publiques, de proscrire les expositions prolongées au soleil, de ne pas faire d’activités sportives trop intenses. Il y a aussi toutes les restrictions alimentaires à respecter afin d’éviter les risques de toxi-infections; donc pas de salades froides, de jus frais, de crèmes glacées, de charcuteries, de viandes ou poissons crus, d’abus d’alcool, etc. Et il faut rester très prudent avec les assaisonnements et la cuisson des viandes ou poissons sur le grill, ainsi qu’avec les repas sur le pouce des « food trucks ».

Alors comment profitez de la période estivale quand on a le cancer? Et surtout comment s’assurer que nos enfants passent de belles vacances d’été, malgré tout?

Et bien, tout d’abord, je pense que notre état d’esprit est plus important que notre condition physique. Il ne faut pas faire une fixation ou se culpabiliser de ce que l’on ne peut pas faire cet été, mais plutôt se concentrer sur ce que l’on peut faire dans les circonstances. Peu importe comment nous nous sentons, il ne faut pas oublier que quand on se bat contre le cancer, on ne fait pas que subir : on agit en luttant contre la maladie et en continuant au quotidien à jouir de la vie, malgré tout !

Alors profitons pleinement de l’été à notre rythme, selon nos moyens et notre capacité physique et émotionnelle. Et surtout révisons temporairement à la baisse nos projets de vacances et d’activités, pour se créer des moments en famille inoubliables, même à deux pas de chez nous.

Parce qu’après tout, ce qui constitue de belles vacances, ce sont les souvenirs que l’on se forge ensemble!

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez mon blogue La vie continue, malgré tout.

Kit de survie pour travailleurs autonomes en cas de maladie grave

Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de cancer, et que les questions d

Lorsque j’ai reçu mon diagnostic de cancer, et que les questions des enjeux financiers ont émergé, j’ai commencé à me renseigner… Et c’est là, que les « Avoir su ! » et les « J’aurais donc dû » ont commencé à germer, comme de la mauvaise herbe, dans mon compte bancaire.

Donc pour faire suite à mon dernier article sur le coût de la vie quand la maladie vient jouer dans le budget familial, comme une boule dans un jeu de quilles… Voici le kit de survie pour les travailleurs autonomes afin de protéger votre famille de certains « STRIKES » indésirables de la vie.

Mais attention, ce kit ne se veut pas exhaustif! Ces conseils sont simplement tirés de « faits vécus »…

Assurance-emploi

  • Trop peu de travailleurs autonomes savent qu’il existe un programme de l’assurance-emploi pour travailleurs autonomes. Ce programme permet, en cas de maladie grave, de recevoir des prestations maladies pendant un maximum de 15 semaines… Ça vaut la peine de s’y inscrire… Pensez-y bien!

Infos sur l’assurance-emploi pour travailleurs autonomes

Assurance hypothécaire

  • Aussi assurez-vous d’avoir souscrit une assurance hypothécaire. En cas de maladie grave, vous serez dispensés de payer vos mensualités pour la durée de votre arrêt. (Cela permettra aussi de ne pas reporter la pression financière de la maladie sur votre conjoint(e))

Assurances collectives et invalidité

  • Si vous n’avez pas d’assurances collectives avec votre syndicat ou via votre conjoint(e), il existe des organismes et des fondations qui ont des programmes d’aides financières ponctuelles, pour les personnes souffrant de cancer, et en situation précaire, pendant les traitements. Renseignez-vous auprès des travailleurs sociaux de votre CLSC. Mais rassurez-vous, le gros des traitements et soins sont pris en charge par la RAMQ.
  • Il est également possible de souscrire une assurance invalidité avec votre carte de crédit. Là encore, ça peut aider de ne pas à avoir à repayer son solde de carte de crédit!
  • Les plus prévoyants d’entre vous souscriront un contrat d’assurance invalidité. Plusieurs produits financiers de ce type sont disponibles sur le marché. Voyez avec un planificateur ou un conseiller financier.

Contrat de vie commune

  • Si vous avez un conjoint(e) de fait et que donc vous ne vous êtes pas promis d’être là l’un pour l’autre dans la santé ET la maladie. Sachez que personne ne peut prévoir comment la maladie peut affecter votre amour. Il arrive plus souvent qu’on ne le croit que le pouvoir de l’amour ne soit pas aussi puissant sur longévité de votre relation que la maladie. Et devoir mener de front une bataille contre le cancer et une séparation vous mettra dans une situation vulnérable pour les questions d’argent et de partage des biens. Et j’imagine que je ne vous apprends rien en vous disant que votre ex-conjoint(e) n’a aucune obligation légale d’être généreux, clément ou juste envers vous, MALGRÉ la maladie… À moins que vous ayez, pendant les beaux jours de votre relation, définit dans un contrat de vie commune, les termes et conditions de votre séparation. Vous pourriez même y inclure une clause spécifique « en cas de maladie grave ».

Voilà.

Alors, sans revendiquer le qualificatif de « spécialiste de la question », j’espère, du moins, prêcher par le mauvais exemple!

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Avoir le cancer, ça coûte cher!

On nous parle régulièrement du coût de la vie.<span class="Apple-converte

On nous parle régulièrement du coût de la vie. Que ce soit du coût du panier d’épicerie, du coût d’élever des enfants, du coût d’accès à l’éducation et à la culture, du coût d’accès au logement, du coût d’accès aux soins médicaux, des impacts de l’inflation, des problèmes de stagnation des salaires… Bref, dans nos vies, tout semble avoir un coût. Et il y a un prix à payer pour tout!!!

Mais cette notion économique de nos sociétés capitalistes prend un sens plus profond lorsque la maladie entre dans notre quotidien. Parce que oui, la vie a un coût quand on a le cancer. Parce que oui, le cancer implique DES coûts au quotidien.

Tout d’abord, sur le revenu.

Je suis travailleuse autonome et avec mes responsabilités parentales, je n’ai pas assez cotisé dans les trois dernières années pour avoir une indemnité qui me permette de vivre pendant mon arrêt maladie. Oh, je ne regrette pas mon choix d’avoir priorisé mes enfants et mon rôle de mère. Ni d’avoir cru aux promesses, non scellées sur contrat, de l’entraide au sein du couple : « Pour le meilleur et pour le pire. Dans la richesse et la pauvreté. Dans la santé et la maladie… ». Non, je ne regrette pas. J’étais en accord avec mes choix. Car je pense que j’avais trouvé un certain équilibre entre mes besoins de réalisations professionnelles et mes besoins d’épanouissement maternel. Et cet équilibre me convenait.

Peut-être que si j’avais su de quoi demain sera fait…. Peut-être que si on m’avait prévenu que les promesses d’engagement ne valent rien, même face à la maladie. Peut-être que…

Dois-je me reprocher de ne pas avoir imaginé le pire? Dois-je me reprocher d’avoir été trop insouciante de penser que j’étais jeune, que j’avais la vie devant moi, et que l’amour et mon dévouement pour mes enfants était mon assurance-vie? Dois-je me reprocher d’avoir cru à des notions d’humanité au sein du couple?   Le « J’aurais donc dû !» ou le « Avoir su ! » me martèle souvent la tête et le cœur ces dernières semaines…surtout quand je reçois les factures du quotidien. 

Et puis, je me tourne vers vous et je vous renvoie la question : combien d’entre vous avez des économies pour pouvoir, sans préavis, tomber en arrêt maladie pour un minium d’un an ?!  Combien? 

Pas moi…. Et pourtant les gens qui me connaissent vous diraient que je suis à mon affaire côté gestion du budget familial. Mais quand celui-ci dépend entièrement de vous, la perte de ce revenu d’emploi a un impact considérable!

Le cancer a également un coût médical.

Oh, je m’estime très, très chanceuse de cotiser à la RAMQ chaque année et d’avoir accès à des soins de qualité dans le cadre de ma maladie! Mais reste que tous les médicaments ne sont pas pris en charge à 100%. Et que l’on n’a pas tous la chance d’avoir des assurances collectives privées qui pallient à cette différence.  Mais comme je compte bien guérir, j’assume ces dépenses, sans compter!

Il y a aussi les coûts associés pour pallier aux dommages collatéraux de la maladie comme l’achat d’une perruque, l’achat d’accessoires (chapeaux, foulards, etc). Quelques ajustements vestimentaires sont aussi nécessaires car le corps change d’allure entre la perte et/ou la prise de poids causée par la médication et les changements hormonaux.

Bon, je vous l’accorde, il y a aussi des économies associées à ces mêmes dommages collatéraux. Plus besoin de brosse à cheveux, plus besoin de serviettes sanitaires, plus besoins d’épilation, etc. Faut bien y trouver quelques avantages quand même!

Mais reste que ces coûts s’ajoutent aux coûts du quotidien car je ne le répèterai jamais assez : la vie continue, malgré tout.  Que ce soit le loyer ou l’hypothèque. Que ce soit l’épicerie car j’ai, certes, adapté mon alimentation pendant mes traitements de chimiothérapie, mais mes enfants, eux n’ont pas à changer leurs habitudes alimentaires. Il y a les comptes divers comme Hydro-Québec, le téléphone, l’internet, les assurances, les transports, les frais des activités des enfants, les habiller car ça grandit vite ces petites bêtes là…

C’est certain que face à la nécessité, on repense son budget. Et on devient plus inventif pour faire des économies. Par exemple, pour habiller mes enfants, je priorise le seconde main et je pratique, encore plus qu’avant, les échanges entre mamans. Pour l’épicerie, je suis plus regardante sur les promotions et les rabais. Et je remercie grandement les mamans qui m’apportent des bons petits plats les semaines de mes traitements. Pour les activités en famille? On fait appel à l’imagination pour avoir du plaisir et du bon temps à moindre coût : pique-nique au parc, chasse aux insectes sur le Mont-Royal, session de bricolage-recyclage, etc. Il suffit souvent d’un brin de créativité, une poignée d’amis, et une bonne dose de bonne humeur pour que le plaisir soit au rendez-vous. Et encore une fois : on S’ADAPTE !

Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que la maladie a aussi un coût émotionnel et social. Et bien que ces coûts ne soient pas chiffrables, c’est un lourd tribut à payer. Que cela soit la perte partielle et temporaire d’autonomie, l’isolement social, la détresse émotionnelle, le poids des doutes et de l’incertitude, l’impact du comportement de l’entourage dans notre quotidien ou l’impact de notre maladie sur notre entourage. Et c’est là, que l’on prend conscience du coût de la vie. C’est ici que se dessine la différence entre le prix des choses et leur valeur. Cette notion spirituelle que l’on oublie souvent au profit des notions économiques…

Encore une fois, mon cancer m’offre une occasion de donner une belle leçon de vie à mes enfants. Et de leur inculquer qu’en fin de compte, ce qui compte le plus, ce n’est pas le coût de la vie mais la valeur que l’on accorde à toutes choses!

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

L’art-thérapie ou l’art de faire du bien… quand maman perd ses cheveux

L’art-thérapie est une méthode qui consiste à utiliser l’expression artistique et la créativ

L’art-thérapie est une méthode qui consiste à utiliser l’expression artistique et la créativité d’une personne à des fins psychothérapeutiques. Mais quand c’est la personne qui devient l’œuvre, est-ce que les effets thérapeutiques sont aussi efficaces?

Et bien, de mon expérience, je vous dirais que OUI. Je dirais même que la déformation de cette méthode par mes enfants m’a apporté encore plus de bienfaits et de bien-être que si j’avais simplement utilisé un mode d’expression artistique quelconque pour passer à travers l’épreuve difficile de la perte des cheveux.  Non seulement leur créativité m’a fait du bien. Mais elle LEUR a fait du bien aussi.

Je vous explique. Comme la plupart le savent, un des effets secondaires de la chimiothérapie est la perte complète des cheveux. Une épreuve difficile pour une jeune femme célibataire de 36 ans, mais aussi pour son entourage direct. Cette perte, bien que temporaire, nous renvoie à l’image de soi, au regard de l’autre et surtout…surtout, aux standards de beauté! Les sacro-saintes normes esthétiques de nos sociétés!

Une femme est tellement plus belle avec les cheveux longs, n’est-ce pas? En tout cas, c’est ce qu’on apprend à nos enfants dès le plus jeune âge par le biais de contes de fées. Toutes ces princesses qui rivalisent de féminité avec leur longue chevelure.

Tandis que l’image de la femme rasée est chargée de connotations négatives. Une image qui s’est construite au fil du temps et de l’Histoire… La tonte de la chevelure est un châtiment présent dans plusieurs cultures, depuis bien longtemps. Au Moyen-Âge, ce châtiment était utilisé contre les femmes adultères. Après la Seconde Guerre mondiale, les femmes soupçonnées d’avoir collaboré intimement avec les Nazis étaient également rasées. En Inde, les veuves doivent se raser la tête à la mort de leur mari. Bref, cette marque publique est une véritable humiliation pour les femmes. Alors comment se défaire de cette honte lorsque la perte de la chevelure est causée par la maladie?

Je n’ai pas de réponse miracle. Je pense que c’est un travail personnel que chacune doit faire avec elle-même pour arriver à assumer son coco. Dans mon cas, ce sont mes enfants qui m’ont beaucoup aidé dans ce processus. L’avantage de l’innocence de la jeunesse! Leur esprit n’a pas encore été souillé par les dictats de beauté et leur jugement n’est pas encore altéré par l’opinion des autres… Alors ils ont accueilli mon coco comme un Kinder Surprise. Et comme la perte de mes cheveux a coïncidé avec le weekend de Pâques, ma fille a eu la brillante idée de me peindre le coco pour l’occasion! Histoire que je porte les couleurs de mon deuil…

Et je vous assure que de devenir, le temps d’une journée, l’œuvre d’art de ma fille a eu de grands effets thérapeutiques sur mon bien-être intérieur. Et l’utilisation de l’expression artistique a aussi permis de dédramatiser la perte des cheveux aux yeux de mes enfants. Quand l’art fait du bien. Et que le rire ne tient qu’à un cheveu…

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, vous pouvez cliquer ici.

Quand le cancer s’invite dans le chaos – Convalescence : Mode d’emploi

Qu’on se l’avoue. Une maman, c’est un maillon fort dans le bon

Qu’on se l’avoue. Une maman, c’est un maillon fort dans le bon fonctionnement de la chaîne familiale. Alors quand elle est en convalescence, ou temporairement non fonctionnelle, et qu’il n’y a pas d’autre adulte pour prendre le relais dans les rouages du quotidien, ça perturbe grandement l’engrenage de la routine avec les enfants.

Bien que cela ne me dérange pas que la mécanique familiale ne soit pas parfaitement huilée, il n’en reste pas moins qu’il faut que la machine continue de fonctionner… 

Alors que faire quand Maman ne peut pas jouer son rôle comme avant parce qu’elle vient de subir une mastectomie partielle et qu’elle a des consignes postopératoires à respecter ?

Et bien, la réponse est simple. Lorsque le maillon fort est fragilisé, il faut repenser la participation de chacun au quotidien pour maintenir le bon fonctionnement de l’ensemble. 

Les restrictions médicales de Maman sont une occasion de prôner et de mettre à l’œuvre le travail d’équipe. Une occasion pour responsabiliser les enfants quant à la routine de la maisonnée. Une occasion de réinventer nos rituels, et de faire preuve d’ingéniosité pour que cette réadaptation familiale forcée se fasse sans friction et dans la bonne humeur. Après tout, l’adaptation n’est-elle pas le propre de la vie et de la survie ? Et puis, je pense qu’il n’est jamais trop tard, ni trop tôt pour apprendre. Apprendre ensemble de façon ludique comment composer avec cette nouvelle réalité qu’est la maladie de maman.

Une de ces nouvelles réalités est que je n’ai pas le droit de porter des charges plus lourdes qu’un annuaire téléphonique pendant huit semaines. Est-ce que cela s’applique au répertoire électronique ? Car je doute de pouvoir facilement trouver un annuaire version papier de nos jours. Quoiqu’il ait encore son utilité pour rehausser les chaises des enfants. Peu importe. Je suis certaine qu’un annuaire téléphonique est plus léger que mon fils. Et mon fils lui a encore besoin des bras de maman. Souvent. Très souvent. Jamais trop souvent à mon goût… sauf peut-être lorsque je dois également monter les sacs d’épicerie à notre appartement du 3e étage. D’ailleurs, les sacs d’épicerie, ça aussi c’est plus lourd qu’un annuaire téléphonique. Mais pour ce point, heureusement, il existe une belle invention qui s’appelle : la livraison à domicile ! Facile et sans frais.

Par contre pour mon fils, je crois que le sevrage des bras de maman a sonné son heure. Mais Maman reste toujours la meilleure pour donner de l’amour. Même sans les bras. Car j’ai toujours ma bouche pour faire des attaques de bisous. Mes mains pour chatouiller jusqu’aux éclats de rires. Et ma voix pour bercer vos petits cœurs de joie de vivre. Au fond, une maman a toujours une boîte à outils pleine de solutions pour répondre aux besoins de ses enfants.

Une maman, ça vient sans mode d’emploi comme une boîte de Lego, car une maman, ça se réinvente au gré des humeurs de ses enfants. Une maman, ça se construit au fil du temps et des aventures de la vie de famille. Une maman, ça prend la forme que ses petits architectes d’enfants lui donnent. Une maman, c’est une pièce unique pour chacun de ses enfants. Une maman ça vient sans mode d’emploi mais avec une garantie à vie !

Trouver les mots…quand le cancer s’invite dans le chaos

À 36 ans, j’en menais déjà large avec ma vie de maman célibataire, tout en assurant mon méti

À 36 ans, j’en menais déjà large avec ma vie de maman célibataire, tout en assurant mon métier/ma passion de réalisatrice de documentaires de voyages.

Dans cette structure familiale à l’agenda sans cesse révisé, mes enfants et moi-même avions réussi à nous construire une certaine routine. Nous avions nos points d’ancrage et nos balises. Rien ne nous faisait peur tant que nous étions ensemble. Nous avions nos habitudes face à l’improvisation et aux changements.

Nous étions, tous les trois, unis et les meilleurs pour profiter des petits et grands bonheurs de la vie. Nous étions simplement heureux de croire que je serai toujours là pour mes enfants et qu’ils pourraient toujours compter sur moi, quoiqu’il arrive !

Et j’avoue que j’étais fière de m’être fait décerner, par ma fille de 5 ans, le titre de “ Maman super-héroine de la vie de tous les jours” ; avec une mention spéciale “ Meilleure maman pour donner de l’amour” ajoutée par mon fils de 3 ans, les jours où j’assurais moins… Ce qui me rendait juste plus humaine, sans jamais atteindre mon statut de Maman avec un grand M.

Et puis, un jour de novembre, dans le chaos de nos vies, s’est produit un grand changement. Un grand bouleversement. Le Big Bang qui a fait éclater nos assises et remis en question nos acquis. La maladie s’est invitée dans notre chaos ! La maladie avec un grand M. La maladie qui me fait perdre mes lettres de noblesse de Super Maman. Deux M face à face, dans un long combat qui commence, alors que je ne pense pas avoir les armes pour faire front.

On m’a diagnostiqué un cancer… Moi, la maman, super-héroïne de la vie de tous les jours… Un défi de taille ! Un défi qui me dépasse. Un défi que je me dois de relever malgré moi. En commençant par annoncer la nouvelle à mes enfants.

Il me faut trouver les mots justes… Trouver les mots pour eux, alors qu’on ne les trouve pas pour soi-même. Trouver les mots pour les rassurer, les réconforter mais aussi leur dire la vérité sur la fragilité de la vie, sur les super pouvoirs que je n’ai pas. Trouver les mots pour leur avouer que je suis juste une maman ordinaire, LEUR maman et que ça, rien n’y changera ! Trouver les mots qui ne briseront pas le lien de confiance que l’on s’est tissé au fil du temps et de l’adversité. Cette confiance, en nous, en l’autre, en chacun, et en la vie.

J’ai donc réuni ma petite tribu pour que l’on trouve ensemble les armes et les remèdes contre la maladie, et surtout, que l’on reste unis et à l’écoute des uns des autres pour créer de nouveaux bonheurs dans ce chaos.

En tant que chef de famille, j’ai pris la parole en premier et je leur ai expliqué que Maman avait du poison dans son sein, que cette maladie s’appelait Cancer. Et je leur ai fait toucher à cette petite olive qu’on ne laissera pas noircir notre vie. Je leur ai expliqué que les docteurs allaient m’opérer pour enlever cette boule et que j’allais avoir de jolies cicatrices pour souligner mon courage. J’ai continué en leur expliquant que les docteurs me feraient ensuite plein de piqûres qui allaient faire tomber mes cheveux mais que c’était pour me donner des forces pour mieux guérir.

J’ai axé mon discours sur la guérison et non sur la maladie, avec des mots simples et vrais. J’ai rendu le plus concret possible une notion complètement abstraite pour des enfants de cet âge. Et surtout, je leur ai confié une mission importante. Je leur ai donné un rôle à jouer dans ma guérison, car l’ingrédient le plus important dans tout ça, c’est l’AMOUR !

Tous ensemble, on est fort. Plus fort que la maladie.

Tous ensemble, on a trouvé les mots du coeur pour s’aimer car la vie continue, malgré tout !