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Je me souviendrai toujours

Je me souviendrai toujours

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Je me souviendrai toujours

Un certain matin du mois de juin, le souffle m’a coupé. J’ai lu sur Facebook que la maladie te tuait à petit feu. Que le foutu cancer te rongeait par en dedans. La vie, c’est au présent que tu dois la vivre. Le futur pour toi reste incertain. Ce jour-là, sans le savoir, tu m’as donné toute une claque au visage.

La vie continue.

Je t’admire profondément. Malgré la tempête qui arrache tout sur son passage, tu souris. Tu as pris la décision que la vie, c’est beau. Tu dois ça à ta femme et à tes deux garçons hein ? J’arrive à peine à imaginer ce que tu ressens en les regardant… Est-ce la dernière fois ? J’ai des frissons. Tout doit se bousculer dans ta tête. Comment vivrez-vous mon départ ? J’aimerais tellement les consoler, leur dire que ça va bien aller… Mais la réalité nous rattrape… Je ne veux pas vous mentir. Ce sera difficile. Mais la vie continue ! Faites-le pour moi, ma culpabilité de vous quitter sera moins grande. Svp.

Les souvenirs que je garde de toi

Je t’ai connu en cinquième secondaire. J’étais assise en face de toi pendant le cours de mathématique. Tu avais un des plus beaux sourires que je n’avais jamais vus. Tu me faisais du bien. Nous sommes rapidement devenus amis. Moi qui détestais les chiffres, j’en suis venue à aimer cette période de cours. Des fous rires, j’en ai eu avec toi. La vie était simple à tes côtés. « Stresse-toi pas Alex, je suis là, je vais t’aider. » J’ai passé cette matière grâce à toi. Merci ! Après, nous avons pris chacun notre chemin. La vie est ainsi faite.

L’impact que tu as sur moi

Apprendre ta maladie a provoqué en moi une urgence de vivre. Une soif de faire ce dont j’ai envie… Pas pour les autres, mais pour moi. Juste pour moi. Je me surprends à respirer l’odeur de ma fille juste pour le plaisir. J’embrasse maintenant mon homme comme si l’on se remariait tous les jours. La vie est si courte ! Je n’ai que trente-sept ans… Un monde de possibilité se dessine devant moi. Ce n’est qu’à moi de décider ce que je veux en faire. Car moi, j’ai la chance d’avoir la santé.

Leçon de vie

Je te remercie sincèrement pour cette leçon de vie. Grâce à toi, je vois la vie différemment. Je la respire autrement. Je prends conscience du moment présent et du bonheur dans les petites choses. Je pardonne plus facilement et je m’excuse régulièrement. Je me rends compte de l’importance des gens et de l’amour que j’ai pour eux. Tu n’es aucunement au courant de l’impact que tu as eu dans ma vie seulement avec ce message sur les réseaux sociaux. Ton courage, ta franchise, ta bonne humeur et ton positivisme font de toi un être exemplaire.

Je te souhaite la paix

Je ne sais pas si tu auras le temps de lire ce texte. À travers celui-ci, je te souhaite de trouver la paix dans les petits plaisirs de la vie. Le soleil, le bruit du vent, le rire de tes enfants et la chaleur des bras de ton épouse. Continue de te battre comme tu le fais, car par tes yeux, la vie mérite vraiment d’être vécue !

Alexandra Loiselle

Pas de vacances pour le deuil

Depuis 1985, je traverse les fê

Depuis 1985, je traverse les fêtes des Pères sans mon père à moi. Heureusement, maintenant, le père de mes enfants occupe ce siège réservé aux paternels. Mon beau-papa, aussi, joue un rôle important dans notre vie. Mais il reste que le trône glorieux, celui du papa qui m’a donné la vie et qui devait m’accompagner à l’autel lors de mon mariage, est vide. Rempli par son silence de mort. Par son invisibilité de disparu.

Et son absence se fait sentir tout l’été. Une ombre sous le soleil.

Ça commence avec la fête des Pères, ça va de soi. Une fête qui n’en est pas une. Quand j’étais petite, je participais à la procession des offrandes à la messe de la fête des Pères. J’avais choisi d’offrir une carte de fête pour mon papa. Le pauvre curé à lunettes qui avait enterré mon père l’année précédente a bien failli aller le rejoindre tellement il était choqué. Le deuil d’une fillette s’exprime comme il peut…

Traditionnellement, le 23 juin, c’est fête. La saison estivale est commencée (b’ah, cette année, on n’en est pas encore certains!), on dit adieu à l’année scolaire et coucou aux vacances. Mais par chez nous, le 23 juin, c’est aussi la date de naissance de mon papa. Un Cancer, comme moi. Mais lui, il a joué le jeu jusqu’au bout et il est mort d’un cancer. Le cerveau qui a été touché, gangrené, ravagé.

Puis, c’était le tour de la fête de tous les enfants, mes frères, moi. Tous devenus grands depuis belle lurette. Même mon mari est né en août. Même mon mariage est né en août. Même mon bébé pas né, est né en juillet. Ça en fait, des journées à célébrer ou à se remémorer. Et maintenant, ça en fait, des journées à se souvenir.

Me souvenir que lui, il n’y est pas. Le vide est là, mais il n’y est plus tant que ça. Il fut des années, de trop nombreuses années, où l’absence occupait toute la place. Une absence omniprésente. Je n’étais pas en deuil, j’étais un deuil.

Contre sa volonté de vivre, mon papa a quitté la santé et la maison quand j’avais cinq ans. L’âge de l’Œdipe dans le piton. L’âge où c’est si facile d’idéaliser l’homme de la famille. Puis, quand j’avais sept ans, cet homme, ce héros, cet idéal masculin (son seul défaut n’était-il pas d’être mourant?), un 15 mai, il est parti pour de bon. Ou plutôt pour de mal. Ça fait mal, chercher son papa pendant trente ans. Stromae n’est pas le seul à chercher son père… Où t’es, Papa, où t’es?

Je savais que l’été de mes trente-trois ans passerait comme un hameçon tordu dans ma gorge. Il était décédé à cet âge. Si jeune, si peu vécu! Il y a sept ans, la femme que j’étais avait alors une fille de sept ans, mon âge au moment où j’ai dû assister aux funérailles de mon papa. Trop de circonstances anti-atténuantes.

Mais la beauté de la chose, c’est que je me suis préparée mentalement et émotivement à vivre cette portion du deuil. Certains diront que je me suis piégée dans la pataugeoire du manque pendant trop longtemps. Mais le deuil, il fait son temps, il revient de temps en temps, il s’effrite, il se reconstruit, et il avance. Cette année-là, j’ai fait un grand bout de chemin. Plutôt que de m’effondrer, j’ai pris mes cartons en patience et j’ai bricolé.

J’ai refait un parcours de la vie de mon père, de notre vie de père-fille, à travers les pages d’un album de collage. Des photos en noir et blanc, en couleurs, des articles de journaux, ses diplômes, des lettres, l’homélie prononcée lors de ses funérailles, des souvenirs partagés par ses frères, ses sœurs, sa marraine… En trente-trois pages, j’ai rebâti un souvenir que la maladie m’avait volé. J’ai récupéré auprès des siens des paroles, des blagues (oui, j’ai découvert en lui un farceur), des prières, des ambitions. Et à travers leurs témoignages, j’ai compris, un peu, d’où je venais.

Et maintenant, je sais. Je suis née un jour de juillet, au cœur d’un été à peine entamé mais déjà rempli de promesses et de fêtes, sous les rayons d’une famille qui allait m’entourer pendant un temps, le temps que chacun allait durer. Mon père n’a duré que trente-trois étés. Son corps s’est fané, sa présence s’est étiolée, mais son souvenir est resté et reste gravé.

Quelles sont les personnes qui vous manquent, et que faites-vous pour traverser les étapes du deuil?

 

Nathalie Courcy

Te voilà orpheline

Mon amour, la vie te fait subir aujourd’hui une te

Mon amour, la vie te fait subir aujourd’hui une terrible épreuve. Tous les enfants savent qu’ils devront voir leurs parents partir un jour ou l’autre. Et tous les parents prient pour partir avant leurs enfants. Parce qu’on sait que nos cœurs de parents ne survivraient jamais à la perte d’un enfant… Voir son parent partir, c’est censé être naturel, puisque c’est l’ordre normal des choses. Mais personne ne t’avait dit à quel point ça allait faire mal.

Tu as eu la grande chance de savoir son départ prochain. Le cancer est un mal terrible, qui permet toutefois un choc moins subit. Ça faisait des mois que tu le savais… Ça faisait des mois que tu voyais ce terrible mal s’emparer de cette personne qui t’a élevée. Elle t’a appris à marcher, à manger, à parler… Et dans ses derniers instants, elle n’avait plus la force de se nourrir, de se lever, ni de te raconter à quel point elle avait peur…

Tu aurais dû te préparer à son départ et commencer à faire ton deuil… mais tu étais paralysée par la peur de la voir partir. Être au courant de sa mort imminente, c’est une chose, mais ça ne rend pas la chose moins douloureuse, ni moins terrible. Et tu n’étais pas prête à faire ce deuil. Je le sais…

Je t’ai vu dans la colère et dans le déni, pendant des mois. Qu’est-ce que j’aurais pu faire? Qu’est-ce que je pouvais dire? Te faire la leçon n’aurait servi à rien, et te forcer à parler de ta douleur n’aurait rien donné de bon. Mais te voilà aujourd’hui, devant ce grand lit vide. Ta souffrance est énorme et je ne peux, encore aujourd’hui, rien faire pour te soulager…

Mais je tenais à t’écrire cette lettre. Parce qu’aujourd’hui, tu te dis que tu seras seule à ton mariage. Que personne ne sera là pour te prendre dans ses bras quand tu mettras ton premier enfant au monde. Que tu feras face à un immense vide lorsque tu vivras tes peines… Mais tu as tort. Tu as tellement tort. Principalement, parce que tu auras sur toi, tous les jours de ta vie, le regard de tes parents qui t’aiment, peu importe où tu iras. Je te le promets.

Et je te promets que je serai là. Je serai là pour t’écouter quand tu seras en colère. Je serai là pour te bourrer de chocolats et de crème glacée quand tu vivras de grandes peines. Je serai là pour te serrer dans mes bras, chaque fois que tu en auras besoin. Et je crierai avec toi, chaque joie que tu voudras bien partager avec moi.

Je ne remplacerai jamais tes parents. Mais je te promets d’être la sœur que tu n’as jamais eue. Et sache que peu importe ce que l’avenir te réserve, ils seront fiers de toi. Parce que tu as été la plus merveilleuse des filles qu’ils auraient pu avoir.

Je t’aime.

Et tout va bien aller.

Promis.

Joanie Fournier

Mammographie à 30 ans

On en parle, on en parle, il y a de la prévention, mais on se sent

On en parle, on en parle, il y a de la prévention, mais on se sent toutes à l’abri, en se disant qu’on est trop jeunes, que ça n’arrive qu’aux autres… Ce n’est pas que j’avais vraiment envie d’y aller, mais j’avais tellement mal aux seins depuis trois semaines, que je me disais que ce n’était pas normal. Je ne supportais plus mes brassières en dentelles avec armatures. J’ai dû aller acheter en vitesse le modèle grand-mère des années 40. Vous voyez? Le type parachute. Mes filles auraient faire une tente avec. Tout ça pour dire qu’il y avait quelque chose de pas normal avec mes seins. Prise de rendez-vous avec ma gynécologue pour vérifier. Après quelques palpations, elle me rassure, mais étant donné mon historique familial, elle me recommande fortement une mammographie. Vous savez, juste pour contrôler! À mon âge! Et oui, il n’est jamais trop tôt pour commencer les dépistages, 5 % des femmes ayant un cancer du sein ont moins de quarante ans.

Je me retrouve donc quelques semaines plus tard pour ma fameuse mammographie. J’appréhende, certes le résultat, mais aussi la machine, la douleur. On m’invite à me découvrir le torse, je me retrouve nue en haut, mais chaussée de mes grosses bottes d’hiver en bas! Le total look!

Je me retrouve face à face avec une énorme machine. La technicienne me fait approcher, elle règle la hauteur et là, sans m’avertir, elle prend mon sein et le dépose comme une belle pièce de viande sur le plateau de la machine. Elle le reprend l’étire, le tire, le tort, l’aplatit comme une crêpe. Je vois mon sein devenir un genre de pâte à modeler extensible ou comme un chewing-gum qu’on essayerait de décoller de sous une chaussure. Elle s’excuse, mais elle n’a pas le choix pour bien voir. Elle fait descendre un deuxième plateau, froid, aseptisé. Il descend lentement sur la forme qui ressemble vaguement à mon sein. Et là, il se coince entre les deux plateaux, ça serre, encore et encore. La gentille dame me dit de ne pas bouger. Comment pourrais-je bouger quand mon sein est emprisonné? Même si je voulais partir, courir, j’y laisserais ma peau! La machine prend quelques clichés, je retiens ma respiration. La dame revient et me libère. Ouf! Quel soulagement, de courte durée, malheureusement, car j’ai deux seins. L’autre attend son tour impatiemment. La dame refait les mêmes gestes machinalement, étirer, tirer, aplatir… Quelques secondes de douleur, je dois attendre les résultats, un docteur viendra.

Bref, toujours nue, j’attends. La gentille dame revient, je dois refaire quelques clichés pour bien voir. Reprise numéro deux et c’est reparti pour une nouvelle séance de torture. Je me dis que c’est pour la bonne cause, vaut mieux prévenir que guérir.

Le docteur arrive, il doit aussi ausculter mes seins à l’aide d’une échographie. Il me badigeonne de gel hyper froid et passe et repasse sur mes seins en appuyant ici et là. Un coup, je lève le bras, un autre coup, je le descends. Quelques questions sur ma douleur, mes antécédents, et voilà que d’une voix légère et banale, il me dit que je n’ai rien. Mes douleurs sont sûrement dues à mes sous-vêtements trop serrés, au manque d’hydratation, à de mauvais mouvements… Bref n’importe quoi, mais pas un cancer du sein. Je suis soulagée!

N’hésitez pas si vous avez un doute, une douleur, une rondeur, quelque chose qui vous tracasse, ce n’est pas agréable, mais faire une mammographie précoce peut vous sauver la vie. Je suis contente finalement de l’avoir faite, et je n’hésiterais pas à la refaire s’il le fallait…

Gabie Demers-Morand

Les petits soldats

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Ils mènent un combat sans merci, quotidien, contre de méchantes cellules qui envahissent leur petit corps. Ce sont les êtres les plus courageux, les plus souriants, les plus résilients et les plus vivants que j’ai rencontrés dans ma vie.
Quand tu pousses les lourdes portes de l’hôpital pour enfants, et que tu rencontres les petits soldats…

Autour d’eux, il y a une armée : parents, famille, amis, accompagnants, médecins, soignants, associations… une véritable guerre, une croisade… Chacun a son rôle, sa place, le cÅ“ur débordant d’amour pour ces enfants qui luttent pour survivre.

Chaque jour est une montagne. Chaque heure est un combat. Contre la maladie et la souffrance. La douleur est présente constamment.
Les armes sont puissantes et les traitements dévastateurs. La déchéance physique de ces êtres si fragiles est terriblement révoltante. Le désespoir se cache derrière toutes les portes… Et pourtant, sur les visages, on ne lit que des sourires. Sur les murs, on ne voit que des dessins. Les couloirs sont remplis de couleurs. La compassion et l’amour sont partout.

Les petits soldats sont entourés de parents dévoués qui tentent de ne pas se noyer. Dévastés par des nouvelles si mauvaises, ils continuent de jouer, de colorier et de chanter des comptines.

Ces enfants-là te remettent les idées en place. Ils te montrent à quel point tu as de la chance d’avoir la santé et comme elle est précieuse. Ils t’enseignent à savourer chaque minute et à la rendre plus belle encore. Ils te font réaliser qu’il n’est pas nécessaire de t’inquiéter quand ton gars a une mauvaise note en histoire ou que ta fille part en voyage seule pour la première fois.

Les petits soldats sont un exemple pour tous : adultes et enfants. Nous devrions tous prendre le temps de les encourager. Même si ça fait mal. Même si ça fait peur. Même si…

Certains retrouveront un jour une vie plus sereine, malgré la maladie qui sera toujours là, malgré les séquelles qui les réveilleront souvent le soir…

Certains soldats tombent au combat. Laissant leurs parents, leurs familles et leurs amis le cœur immensément vide.

Certains soldats tombent au combat, emportant une partie de moi. Anéantissant l’insouciance et la légèreté du quotidien.

Les petits soldats ont besoin de la plus puissante arme du monde : l’amour.
Alors, osez. Osez pousser les trop lourdes portes des hôpitaux pour enfants. Osez apporter votre sourire, votre temps, vos blagues, votre talent, votre cÅ“ur. Osez soutenir ces petits soldats et porter leurs parents dans vos bras si apaisants. Osez les bercer, les aimer, même si… certains tombent au combat…

Gwendoline Duchaine

 

Cancer, pas cancer: j’y vais!

Combien de personnes de votre entourage ont un cancer ou ont dû à

Combien de personnes de votre entourage ont un cancer ou ont dû à se battre contre le cancer? Moi, je ne les compte même plus. Poumons, utérus, cerveau, gorge… Ma parenté a pris un abonnement aux cellules cancéreuses. Même quand j’étais adolescente et malheureuse, je répétais que comme j’étais née en juillet, j’étais un « cancer » de la société. Pour dire jusqu’à quel point ce mot est porteur de noirceur pour moi…

Cancer = synonyme de souffrances. Souffrances du corps qui a mal, qui veut vaincre et qui n’en trouve plus la force éventuellement. Souffrances de l’organe par lequel le cancer s’incruste (« Madame, je suis désolée, vous avez un cancer du sein de stade 4 »; « Monsieur, votre prostate est attaquée par des cellules cancéreuses… »), puis souffrances qui s’étendent aux autres organes, qui se généralisent et qui annoncent la fin.

Souffrances du cœur, aussi, et de la tête qui essaie de se débattre entre l’espoir et le lâcher-prise. La personne atteinte du cancer se sent partir, fait son deuil de sa propre vie et de sa vie avec les autres. Les personnes qui l’accompagnent de près ou de loin souffrent autant, mais différemment. Elles font le deuil de souvenirs qui n’existeront pas, le deuil aussi d’une intervention divine ou d’une toute-puissance technologique qui viendrait éradiquer toutes les cellules maléfiques. Souffrances d’un parent qui berce son enfant jusqu’au dernier souffle. D’un enfant qui doit dire adieu à un parent ou à un grand-parent qu’il a à peine eu le temps de connaître. D’un frère, d’une sœur, qui perd un morceau de lui-même. D’un ami, d’un collègue, d’un voisin qui se sent impuissant, inutile. D’une infirmière qui ne peut qu’apaiser un peu la douleur physique à l’aide d’une piqure ou d’une parole réconfortante. D’un médecin qui devra prononcer l’heure du décès et la fin d’un combat perdu d’avance.

En ce 4 février, Journée Mondiale contre le cancer, j’ai une pensée, une prière, une incantation, une tonne d’ondes positives et énergisantes, pour toutes ces personnes qui vivent avec le cancer et qui en souffrent, qui en meurent ou qui en guérissent. Parce que oui, il y a plein, plein d’humains qui guérissent. Qui vivent des rémissions, qui rechutent parfois, puis qui s’en remettent. Des malades qui déjouent les pronostics. Le mois dernier, une collègue a sonné la cloche de la victoire après son dernier traitement de chimio. La fille d’un ami est retournée à l’école, amputée d’un sein, mais équipée d’une montagne d’espoir. « Vous avez environ six mois à vivre »… L’échéancier n’est pas une obligation absolue. C’est surtout une invitation à se battre. À changer nos habitudes de vie pour mettre toutes les chances de notre côté pour vivre et pour bien vivre. C’est une invitation à accepter le destin sans s’y soumettre.

Mon papa avait trente-et-un ans quand il a reçu un diagnostic de cancer au cerveau. C’était en 1983. À trente-trois ans (non, ne dites pas « l’âge du Christ », je suis tannée de l’entendre!), le cancer a eu raison de lui. Mon père en a voulu à ceux qui lui ont annoncé sa mort prochaine, mais jamais il n’en a voulu à la vie. Jusqu’à la fin, il est resté profondément amoureux de la vie et sincèrement croyant. Mon papa policier, plus fort que tout, plus doux que tous, a souffert pendant trois ans. Opérations, maux de tête, évanouissements, hospitalisations, saignements, pertes de mémoire, incapacité à aligner trois mots (quand le cerveau est atteint, on peut demander à l’infirmière un miroir d’arbres violets au lieu d’un verre d’eau froide… on peut ne plus reconnaître notre famille… on peut changer de caractère…). Il a fini dans un cercueil après avoir versé quatre larmes, une pour chaque membre de notre famille.

Il ne nous a pas vus grandir. Il n’a pas pu me sermonner la première fois que j’ai ramené un gars à la maison. Il n’était pas (en chair et en os, du moins) à notre remise de diplôme ou à notre mariage. Il n’a jamais pu faire le ti-galop à nos enfants ni leur apprendre leurs premiers mauvais coups. Mais il fait partie de notre histoire. À travers son souvenir, nous trouvons la force d’aimer la vie et de nous battre à notre tour.

Quand j’étais petite, on n’osait même pas espérer sincèrement que les chercheurs trouvent un remède contre le cancer à temps pour sauver mon père. La tumeur grossissait, menaçait, se « tentaculisait » d’un bout à l’autre de son corps. Mais maintenant, en 2017, c’est différent. On y est presque! L’équipe du Dr Béliveau, entre autres, est en voie de trouver un traitement contre les cancers cérébraux. Ces miracles de la recherche arrivent quelques décennies trop tard pour nous, mais je vous jure : le jour où l’humain vaincra le cancer, je sabrerai le champagne pour célébrer la vie et la victoire de la santé sur la souffrance. Je trinquerai avec tous les survivants et je lèverai mon verre vers le ciel. Papa, la guerre achève!

cancer Béliveau

J’ai mon voyage

Lorsque la famille s’agrandit, on devient souvent plus réticent Ã

Lorsque la famille s’agrandit, on devient souvent plus réticent à partir en voyage. On a peur de sortir notre progéniture de sa zone de confort et de casser sa routine. Certains oseront quand même s’offrir une semaine en tout inclus chaque année, car quel enfant n’aime pas la plage? Et puis, ces complexes hôteliers offrent un standard de confort qui rassure les parents, même les plus protecteurs.

Pour ma part, le fait de devenir maman n’a jamais étouffé ma soif de voyages et de dépaysements. Au contraire, en devenant maman, j’ai eu envie de montrer le monde tel que je le voyais et tel que je le concevais à mes enfants. J’ai eu envie de leur faire voir toutes ses beautés, son immensité et sa diversité. Dès leur plus jeune âge, je leur ai offert cette ouverture sur le monde afin de faire d’eux des êtres curieux de tout, débrouillards et aventureux. Car j’ai toujours pensé que développer leur capacité d’adaptation était plus important que de les plier à une routine dans le confort de notre foyer. Après tout, il est facile de rendre un enfant confiant dans le confort de son environnement… Mais n’est-il pas plus utile de le faire se sentir en sécurité dans un contexte dépaysant? La vraie vie n’est-elle pas faite d’aléas, de surprises et d’imprévus auxquels nous devons faire face perpétuellement? Je ne sais pas pour vous, mais la mienne est pleine de rebondissements et ne me laisse pas le temps de m’ennuyer. 😉

C’est pourquoi, à tout juste un an, ma fille cumulait déjà pas mal de kilomètres au compteur et aurait pu être la version rousse de Dora l’exploratrice tellement nos voyages étaient de véritables expéditions, riches en aventures et en découvertes.

Oui, je vous l’avoue, ces voyages ne sont pas des vacances pour les parents! Mais je vous assure que la logistique de prédépart est moins exigeante que vous pourriez le penser. Et la gestion sur le terrain n’est pas si périlleuse. Je vous dirais même que le plus pénible, c’est le retour! Pas facile de reprendre nos habitudes quand on a gouté aux plaisirs de l’improvisation…

Bref, j’ai fait de ce genre de voyages mon mode de vie et c’est ce mode de vie que je partageais avec mes enfants depuis qu’ils étaient bébés. Jusqu’à ce que le cancer entre dans l’équation…

J’ai alors perdu mes repères. Mon besoin de sécurité s’est accru. Et mon besoin d’évasion tout autant. Je me suis beaucoup questionnée sur ce que serait ma vie désormais. Pendant un temps, j’ai même pensé qu’il vaudrait mieux que je renonce définitivement à ma vie d’avant et que je me replie dans la zone de confort sécuritaire de ma routine quotidienne, à la maison, plutôt que de continuer à parcourir le monde. Pour mes enfants. Pour le mieux. Pour me rassurer qu’en me sédentarisant, j’aurais plus de contrôle sur les « choses » de la vie…

Je me suis donc posée pendant toute la durée des traitements. Et puis, au bout d’une année à vivre mon cancer, j’ai pris le temps de m’arrêter pour regarder en arrière et réaliser à quel point j’avais fait preuve d’adaptation et de créativité dans ma façon de vivre la maladie. J’ai pris conscience que j’avais fait de cette mésaventure, une expérience enrichissante et rassurante pour mes enfants. Que j’avais réussi à réinventer mon quotidien. Et qu’après tout, cette épreuve ne devait pas me faire renoncer à ce que je suis, à mes rêves, à mes valeurs, à mes principes, ni m’imposer des limites qui ne seraient pas celles que je me serais fixées.

Je me suis alors (sur) prise à imaginer ma vie d’après. Je me suis mise à nourrir des rêves avec mes enfants. Des rêves de projets qui, au fil des traitements, sont devenus des projets de rêves. Plus j’avançais dans mon combat contre le cancer, plus je me sentais pousser des ailes dans le dos. Moins mon corps était capable d’en prendre, plus mes ailes se déployaient, et plus je repoussais les limites de l’impossible. J’ai commencé à espérer de nouveau. À y croire encore. Et j’ai continué à me battre pour mes rêves et pour ceux de mes enfants.

C’est alors que pour Noël, j’ai reçu le plus beau des cadeaux de la part de la Fondation Air Canada : des billets d’avion vers un des rêves de ma fille. Celui d’aller au Mexique, le pays des papillons Monarques… Des billets d’avion vers de beaux moments en famille, loin des hôpitaux. Un aller simple pour laisser derrière nous cette année à lutter contre la maladie. Et surtout, une occasion de redéfinir mes limites et de mettre à l’épreuve mes rêves, mes valeurs, mes principes et mes espoirs à travers une exploration hors des sentiers battus au Mexique.

Avec l’aide de la Fondation Village Monde, nous sommes donc partis sur un road trip dans la Sierra Gorda à la découverte d’un tourisme villageois responsable. Un tourisme qui a montré à mes enfants comment on peut défendre ses valeurs, son environnement, sa culture, ses traditions, tout en s’ouvrant sur le monde; comment des petits gestes posés peuvent faire une grande différence; comment matérialiser les notions de recyclage de façon utile et esthétique (des bouteilles de verres ont été intégrées de façon ingénieuse dans la construction des cabanas); comment l’eau est une denrée précieuse et vitale, et qu’il est important de ne pas la gaspiller; comment l’absence d’électricité peut se transformer en une soirée féérique à observer les étoiles; comment allumer un volcan (mot pour désigner un feu de camp dans le lexique de mon fils) afin d’échanger des histoires avec les locaux; etc.

Je pourrais continuer, pendant encore des pages, à vous énumérer les avantages du tourisme durable en famille, mais vous l’aurez compris, ce voyage a surtout été l’occasion de nous retrouver ensemble, de nous réconcilier avec l’« ici et maintenant », et de nous créer des souvenirs indélébiles qui m’aident à ne plus avoir peur de l’avenir… Parce que, finalement, la vie, c’est ce qui se passe lorsqu’on est occupé à faire autre chose.

Et « Si vous pensez (encore) que l’aventure est dangereuse, essayez donc la routine, elle est mortelle! » (Paulo Coelho)

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset

Le plus fort c’est mon père

Paraît que les odeurs sont ce qu’il y a de plus f

Paraît que les odeurs sont ce qu’il y a de plus fort pour raviver des souvenirs. Pourtant cette semaine, en voyant défiler une nouvelle sur mon fil d’actualités Facebook, c’est une image qui m’a ramenée très loin dans le temps… Au temps où j’adorais que ma maman me fasse des lulus et où je dormais dans un lit en fer forgé rose bonbon.

Cette image m’a transportée dans un des moments les moins glorieux de mon enfance. La seule chose qui n’est pas embrouillée de ce souvenir, c’est cette image : le fameux coq jaune et rouge sur l’étiquette bleue de la Laurentide…

D’aussi loin que je me souvienne, mon père a toujours été aimant. J’étais sa précieuse, son véritable miracle inséminé artificiellement au beau milieu des années 80. Mais d’aussi loin que je me souvienne, malgré que je sois enfant unique, nous étions quatre à la maison. Mon père avait une relation malsaine avec l’alcool, une relation d’amour/haine qu’il ne contrôlait pas.

Le souvenir que j’ai du célèbre coq est lié directement à la première fois où j’ai compris que quelque chose clochait avec cette dépendance qu’avait mon père.

Assise à ses côtés dans la voiture, j’avais entre les mains un sac de friandises, et lui, entre les cuisses, sa canette de Laurentide. On était là tous les deux, stationnés sur le quai à regarder les bateaux de pêche rentrer du large. Il me faisait rire, je le faisais sourire, un de nos nombreux beaux moments père/fille.

Quand un policier a cogné contre la vitre de la voiture, le visage de mon père s’est assombri. Je me rappelle que tous les deux chuchotaient. Je me rappelle de mon père suppliant le policier de le laisser me ramener à la maison. Tout à coup, plus rien n’était beau dans ce moment. Mon père a refermé sa fenêtre, a posé sa main sur ma jambe et avant de m’embrasser sur le front, m’a fait un grand sourire : « Papa va te ramener à la maison. »

Nous sommes sortis de l’auto, je suis entrée dans la maison, mais pas lui.

Les années ont passé et nous étions toujours quatre à la maison, mais maintenant, je le savais, je comprenais. Même si ma vie était belle et joyeuse, pleine d’amour et de bons moments, même si j’étais toujours tenue à l’abri des conséquences de cette maladie qu’avait mon père, je savais. Le début de l’adolescence, les hormones en ébullition et le désir de vouloir être traitée en adulte face à ce problème m’ont apporté leur lot de frustration. Jusqu’au point de tout lui balancer en plein visage : « Tu es dégueulasse, t’es tout le temps saoul, tu m’écœures! »

Je lui ai fait tellement de peine… et tellement de bien à la fois. Il avait finalement compris toute la haine que j’avais envers cette maudite étiquette bleue ornée d’un coq.

Nous sommes devenus une famille de trois, non pas sans embûches, mais avec beaucoup de patience, d’aide et de résilience. Il a été le plus fort, il a combattu et gagné beaucoup de batailles, il en a aussi perdu quelques-unes. J’imagine que tous ces combats étaient en fait les préliminaires du plus grand combat qui l’attendait à l’aube de ses soixante ans.

Quand le cancer s’est amené dans notre famille, je savais que ce serait sa dernière bataille. Que tous les combats de sa vie l’avaient affaibli malgré son caractère de cochon (digne héritage que je chéris), son désir de vaincre et de vivre.

Mais je savais aussi qu’il avait été, qu’il était et qu’il serait toujours pour moi, le plus fort.

 

 

Karine Arseneault

 

La vie est comme une boîte de chocolats

La mère de Forrest Gump disait que la vie est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais su

La mère de Forrest Gump disait que la vie est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber…

 

Je suis plutôt de cet avis. Alors, en cette période des Fêtes, où tout le monde s’offre des boîtes de chocolats de toutes sortes, j’aimerais faire mon coming out : JE N’AIME PAS LE CHOCOLAT!!! Excepté le chocolat au lait avec ben, ben des noisettes, et les Kinder Surprise…

 

Sauf que quand c’est ton oncologue qui t’offre ce Kinder Surprise de la vie, ben, le chocolat est plutôt amer, et ta surprise… elle est de taille. Et elle est tout aussi inutile que n’importe quelle bébelle pondue dans ces œufs qui incarnent à eux seuls les tares de notre société de consommation.

 

Alors voilà, c’est dit. Depuis le 22 décembre de l’an passé, mon aversion pour le chocolat inclut les Kinder Surprise.

 

Malgré le mauvais goût que ce diagnostic m’a laissé dans la bouche, il n’était, cependant, pas question que j’en fasse une crise de foi (oui, de foi!). Surtout pas avant la bûche de Noël. Surtout pas devant mes enfants.

 

Et puis, comme les fêtes de fin d’année, c’est le temps où l’on prône l’amour et l’entraide, je me suis, bien entendu, empressée de partager la nouvelle avec mes enfants et mon entourage. Oui, oui, il y a un an, à trois jours de Noël, j’annonçais à mes enfants que j’avais un cancer.

 

J’en entends déjà certains sonner les cloches : pourquoi n’as-tu pas attendu après les Fêtes pour annoncer la nouvelle, vu le risque de gâcher la magie de Noël?

Parce qu’il est vrai que l’on est moins SONNÉ d’entendre le mot cancer APRÈS avoir trinqué tous ensemble « À notre santé » au Nouvel An?!

 

Bon, je vous l’accorde : recevoir un diagnostic de cancer à trois jours de Noël, c’est comme croquer dans une fève de cacao, ça manque de raffinement. Mais même si cette nouvelle avait été enrobée de caramel mou, elle n’aurait pas été plus digeste…

 

Alors, voilà comment, il y a un an, pour Noël, j’ai offert à mes enfants LA VIE en cadeau. La vie telle qu’elle est. Emballée d’un ruban rose.

 

Et vous savez quoi? On a passé un merveilleux Noël tous les trois.

Dans la joie, la gaieté, l’amour et la vie…

 

Parce qu’au fond, c’est quoi la magie de Noël… si ce n’est un état d’esprit?

 

Pour moi, l’esprit de Noël, c’est les rituels que l’on s’invente, qui nous ressemblent et nous rassemblent. Toutes ces intentions et ces attentions que l’on déploie pour préserver la féérie dans les yeux de ceux qu’on aime.

 

Et sincèrement, je crois que j’ai réussi ce défi, malgré une année à vivre le cancer.

Car mes enfants croient encore au Père Noël. Mais surtout, ils ont réalisé que c’est Noël tous les jours dans les bras de leur mère.

 

Puis moi, j’ai compris que je n’ai pas besoin d’aimer le chocolat pour aimer la vie.

 

P.S. Si ça vous fait plaisir de m’offrir du chocolat malgré tout, ne vous en faites pas, mes enfants se feront une joie de TOUS les manger!

 

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

 

 

J’ai pris la pose pour la cause : Calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein

 

Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre es

 

Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre est consacré à la sensibilisation au cancer du sein. Sensibilisée, je le suis. Particulièrement cette année…

 

Cela fait presque un an que j’ai reçu mon diagnostic. Un an que je vis ma vie sous le signe du ruban rose. Un an que mon corps subit toutes sortes de transformations brutales, mais vitales, me contraignant à repenser ma perception du corps et de ma féminité.

Alors, lorsque j’ai été sélectionnée, en septembre dernier, pour faire partie du calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein et qu’on m’a demandé si j’étais prête à poser nue, sans hésiter, j’ai dit “oui”.  Après tout, cela fait un an que j’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus. Et que le cancer a démystifié mon décolleté.

J’ai donc pris la pose pour la cause. Les seins nus. Ainsi dévêtue, je me donne à vue au mois de novembre du calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein.

Lorsque j’ai montré la photo à ma fille, elle s’est exclamée, perplexe :

– Mais maman, tout le monde va voir tes parties intimes ?!?

Encore une fois, ma dualité femme – mère est interpelée, mais pas déstabilisée. Car après tout, si je suis mère, c’est parce qu’avant tout, je suis femme.

Mais comment expliquer à ma fille la notion d’intimité dans ce contexte ? Comment lui enseigner que la nudité ne va pas à l’encontre de l’intimité, lorsqu’elle n’est pas imposée à soi ou aux autres ? Comment une mère devrait-elle montrer à sa fille, ce qu’est la féminité ? Comment lui apprendre à apprivoiser et à démystifier son corps? Et surtout, l’accepter et le respecter tel qu’il est ?

 

Et bien, je crois que les réponses à toutes ces questions se trouvent dans cette photo.

 

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Cette photo redonne sa juste place au corps de la femme. Elle dévoile de façon sublime la frontière fragile qui existe entre nudité et intimité.

Par ce geste, j’ai mis en pratique toutes les valeurs que j’essaie de transmettre à mes enfants, et à ma fille en particulier.

Cette photo, c’est de la poésie, une nature vivante, de la beauté vraie, de l’art d’être bien dans sa peau. Parce que je me suis dénudée sans complexe, mais pas sans pudeur! Et c’est cette nuance, en tant que mère, que je tente d’enseigner à mes enfants.


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Puisque la gestion de la pudeur et l’éducation donnée quant à l’intimité du corps sont déterminantes de la perception que mes enfants auront d’eux-mêmes pendant leur adolescence, il est primordial de leur inculquer les notions de pudeur, d’intimité, de respect de soi et des autres, sans diaboliser le corps !

 

 

« La vraie pudeur est de cacher ce qui n’est pas beau à faire voir. »

Georges Courteline, romancier et dramaturge

 

 

Pour moi, la nudité qui porte les stigmates du cancer du sein est belle de vie et de vérité. Alors tant pis pour ceux qui déteste la vérité, par pudeur, parce qu’elle est nue…

 

 

Pour vous procurer le calendrier, et ainsi soutenir cette cause :

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nes@vanessaboisset.com

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La vie en rose, de mère en fille

À toi, ma fille qui me fait voir la vie en rose depuis que je t’ai pris dans les bras pour la pre

À toi, ma fille qui me fait voir la vie en rose depuis que je t’ai pris dans les bras pour la première fois.

 

À toi, ma fille qui me nourrit de rêves, qui semblent pourtant si réalistes à chacun de tes pas.

 

À toi, ma fille dont les sourires conjuguent le bonheur par tous les temps.

 

À toi, ma fille dont les larmes coulent sur mon cœur et le font pleurer d’autant.

 

À toi, ma fille pour qui, à chaque jour, je défais le monde dans lequel on nait.

 

À toi, ma fille pour qui, à chaque nuit, je refais un monde dans lequel on est.

 

À toi, ma fille qui me révèle à moi-même pour faire de moi une personne meilleure.

 

À toi, ma fille, qui me prend pour modèle, parce qu’à tes yeux, j’incarne les vraies valeurs.

 

À toi, ma fille, de qui j’apprends l’amour inconditionnel.

 

À toi, ma fille, de qui je prends une partie d’enfance qu’on voudrait éternelle.

 

À toi, ma fille, je te demande pardon.

 

Pardon, de t’avoir fait passer de l’autre côté du miroir.

Bien trop tôt, bien trop jeune.

 

Pardon, de ne pas t’avoir donné la chance d’y croire.

Parfois, l’amour ne rime pas avec toujours.

 

À toi, ma fille, qui a enveloppé ma vie d’un ruban rose, en faisant de moi, une mère.

Je te demande pardon.

 

Je te demande pardon parce que ce ruban rose est tatoué dans mon sein.

Désormais, on portera la vie en rose, de mère en fille…

 

 

 

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