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Tenir bon – Texte: Roxane Larocque

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Vous avez un parent dans votre entourage pour qui ça ne va pas trop ces temps-ci? Un parent qui donne tout ce qu’il peut à ses enfants et son partenaire, mais qui n’arrive pas à retrouver son bonheur? Aujourd’hui, je voudrais envoyer tout mon amour et ma reconnaissance à une maman qui se bat fort pour stabiliser sa peine et s’aimer comme elle est.  

Être parent, c’est déjà tout un contrat sur le plan de la charge mentale. Quand les traumas s’en mêlent, c’est violent. Cette maman fait tout ce qu’il faut pour se soigner de ses deuils injustes. Dans le silence de l’indifférence collective, elle se bat pour chasser la lourdeur de ses épaules. J’aimerais tellement que les arénas et les salles de spectacles portent le nom de ceux qui se battent pour défaire les traumas intergénérationnels et insuffler une lueur d’espoir et de douceur à leurs petits. J’aimerais que ce soit eux qui reçoivent des hommages à la télévision, leur histoire exposée nous ferait dire que l’émission va trop loin! Scénarios impossibles à intégrer dans nos vies remplies d’amour depuis le berceau. 

Il y a quelque chose de bien solitaire dans le pansement de ses blessures. J’aimerais aujourd’hui changer le « t » en « d » et devenir solidaire. À toutes les personnes qui se battent pour retrouver la joie, à celles qui doivent faire le deuil d’un amour inconditionnel en bas âge et porter à jamais les blessures que ça laisse sur leur estime et leur impression de valoir quelque chose, à celles qui ne se sentent pas à la hauteur et celles qui ne voient plus la lumière en regardant vers l’avant : Merci ! Merci de continuer à vous battre pour nous éviter votre absence, merci de ne pas croire votre petite voix qui essaie de vous convaincre que vous êtes trop ou pas assez. Je veux aujourd’hui honorer votre processus douloureux. Il mènera certainement à un profond bonheur, un bonheur mérité, un bonheur choisi, un bonheur reconstruit. Je sais par contre que pour l’instant, c’est difficile.  

À la maman qui m’inspire ce texte, je souhaite de tout cœur qu’un jour, tu puisses te voir avec autant de douceur que le regard que tu portes sur les autres. Je te souhaite de ne jamais oublier l’importance que tu as pour nous, l’importance du travail que tu fais pour tes filles. Tu es magnifique, inspirante, intelligente, créative, curieuse et sensible. Ça, ce n’est pas le trauma qui a créé cela, c’est ce que tu es, toi! Ta résilience, elle, en revanche, tu ne l’as pas demandée, mais je suis bien contente que tu l’aies développée. Je t’aime. 

Et vous? Il y a un parent dont vous aimeriez souligner l’importance ? 

Roxane Larocque 

 

Définition de charge mentale par une maman – Texte : Annick Gosselin

La charge mentale est un peu devenue un sujet tabou ces dernières années. Dès que le sujet est ab

La charge mentale est un peu devenue un sujet tabou ces dernières années. Dès que le sujet est abordé, on entend vite : mais les papas participent, ils aident de plus en plus, sont de plus en plus impliqués. VRAI.

Mais est-ce que dire que les mères ont une charge mentale beaucoup plus élevée que les pères les discrédite pour autant ? Pourquoi les mères n’auraient pas juste le droit de dire qu’elles en ont juste trop en tête et de demander de l’aide ?

Bien sûr que la vie est plus facile à deux, qu’on peut se partager les tâches du quotidien. Mais le quotidien, la prévisibilité, l’anticipation de ce qui s’en vient, c’est la grande majorité du temps dans la tête de la maman.

Prenons l’exemple d’un père qui travaille de nombreuses heures par semaine et qui n’est pas tellement présent pour les routines du matin et du soir. La mère qui elle aussi travaille (mais moins) s’occupera de la routine du matin et du soir, préparera les vêtements des enfants (pour l’extérieur aussi), fera la liste d’épicerie et l’épicerie, prévoira des repas et des lunchs santé, fera les repas et les lunchs, passera un coup de balai, s’assurera que les enfants participent un minimum pour ramasser leurs choses, leur distribuera de petites tâches, veillera à leur autonomie, supervisera les devoirs, partira une brassée de lavage, donnera le bain, couchera les enfants, fera la vaisselle et ramassera un minimum, pensera à faire les inscriptions aux activités sportives des enfants, à prendra leurs divers rendez-vous, prendra le temps d’écouter, de discuter et de réconforter les enfants, fera l’achat des vêtements et de tout ce dont les enfants ont besoin, etc.

Le père pourra se concentrer sur son travail et être présent avec ses enfants quand il ne travaille pas, car la mère se sera occupée de tout, ou presque.

Qui va prendre le temps de lui dire qu’elle est extraordinaire et merveilleuse ? Qui va dire à son conjoint à quel point il est chanceux d’avoir une femme si dévouée ?

Prenons maintenant l’exemple inverse. Maman travaille de nombreuses heures par semaine et elle est dans l’impossibilité d’être présente pour les routines du matin et du soir. Le père travaille moins et fait les routines du matin et du soir. Papa va habiller les enfants (avec les vêtements que maman aura préparés à l’avance), les reconduira et ira les chercher, va mettre dans la boite à lunch le lunch que maman aura préparé, fera chauffer le repas que maman aura préparé, fera la vaisselle, donnera le bain aux enfants et les couchera, et sera fort probablement exténué en se disant que sa charge mentale est fort élevée.

Les autres tâches, celles qui doivent être pensées, anticipées, planifiées, elles resteront dans la tête de la mère, qui devra les faire.

Les gens qui entourent cette famille diront à la femme à quel point elle est chanceuse d’avoir un conjoint aussi fantastique et attentionné.

Je ne sais franchement pas où la société l’a échappé. Mais c’est sincèrement frustrant d’être une mère parfois et de se sentir aussi incomprise si l’envie folle nous vient de vouloir penser à notre carrière.

Juste devoir toujours penser continuellement à tout cela fait en sorte que c’est épuisant et que les mères y pensent souvent à deux fois avant d’accepter un poste avec de grandes responsabilités ou une grosse charge de travail.

Certes, les papas ne s’opposent pas à ce que les femmes aient une carrière, mais leur charge mentale ne sera visiblement jamais aussi élevée que celle des mères.

Annick Gosselin

 

La charge mentale — Texte : Jessica Thériault

Je vous entends déjà dire : « Encore un autre texte là-dessus ? » Bien, je vous expli

Je vous entends déjà dire : « Encore un autre texte là-dessus ? »

Bien, je vous explique aujourd’hui la charge mentale à ma façon.

Pour moi la charge mentale, c’est de m’assurer que mes trois mousses ne manquent de rien, en aucun temps, aucun moment.

Je suis monoparentale une semaine sur deux, avec le travail 40 h/semaine, ma grande fille de 12 ans au PEI (programme d’études internationales), un garçon de 11 ans qui finit sa dernière année au primaire et qui joue au hockey deux à trois fois par semaine, d’un petit-grand bonhomme issu d’une autre relation qui va à l’école anglophone. Donc vous comprendrez, trois enfants, trois écoles différentes. Ça implique : voyagement matin et soir d’un côté à l’autre de la ville (environ 45 min.) matin et soir. (Je profite de cette tribune d’ailleurs pour remercier mon voisin fantastique qui amène mon « milieu » tous les matins, merci Alex pour l’entraide). Mais comprenez, chaque jour, un parent mono n’a pas qu’à se soucier de ses 40 heures au travail… je vous fais le topo.

6:00 Levée du corps

6:05 Douche

6:15 Lunchs

6:25 Réveil des enfants (pas toujours heureux de se lever, soit dit en passant)

6:25 @ 7 h Gérer les habillements, la grande qui n’est pas satisfaite de son linge, le grand et le p’tit qui se cherchent mutuellement.

7:10 Dépôt du premier à l’école

7:20 Dépôt du deuxième à l’école

7:45 Dépôt de la grande au secondaire

8:00 Arriver ENFIN au travail et faire sa journée.

12:00 Ben coudonc, tout le monde part manger ? Déjà ? J’ai pas le temps, je vais dîner à mon bureau pour être à l’heure à la cloche. Les cloches qui sonnent toutes en même temps sauf celle de la grande.

15:15 Quitter la job, faire le chemin du retour… pas besoin de vous donner les détails…

16:45 Arriver à la maison, faire les devoirs des trois pas dans le même niveau pour assurer leur réussite scolaire en même temps que faire le souper.

17:30 On soupe, ça finit souvent en champ de bataille…

18 : 15 On commence les bains, histoires, film en famille, brossage de dents.

19:00 L’heure de commencer la routine du dodo.

**Ça, c’est s’il n’y a pas de hockey**

…… (vous savez tous comment ça se passe)

21:00 Enfin je prends un bain, mais la tête est toujours en train de fonctionner à 300 milles à l’heure ! (Ahhh merde, j’ai pas ramassé la vaisselle, j’ai pas passé le balai).

22:00 Je me couche, mais la tête fonctionne toujours à SPIN… à penser aux millions d’activités parascolaires, les examens que j’ai pas signés…

Tout ça, c’est sans parler de tout le reste. Les RV au Children’s pour mon p’tit dernier en attente de deux opérations, alors qu’on doit passer une nuit au Children’s pour un test d’apnée avant tout parce que la dernière fois, ça s’était mal passé.

Ces petits stress de la vie.

Que tu sois papa, maman… je crois que ça te rejoint.

Alors, votre charge mentale ? Comment elle va la vôtre ? Parce que la mienne est épuisée.

 

Jessica Thériault

L’élastique – Texte : Claudie Castonguay

Tu sais ce terme qu’on utilise ici et là. « Étirer le ˮlastiqueˮ » J’ai étiré ce

Tu sais ce terme qu’on utilise ici et là.
« Étirer le ˮlastiqueˮ »

J’ai étiré cette matière souple constituée de caoutchouc. En essayant de donner mon 110 %, dire oui à tous les quarts de travail, faire des heures supplémentaires, faire des pieds et des mains pour les autres jusqu’à parfois oublier ma propre personne.

Pourquoi cette société arrive-t-elle à nous mettre autant de pression ? Pourquoi on laisse cette charge mentale nous envahir ?

Une maison rangée, un corps parfait, une famille fonctionnelle, un couple étincelant…

Essayons de nous accepter nous-mêmes…

Je débute la lecture de La fausse vie parfaite de Jessica Fraser. J’aurai peut-être des outils pour diminuer cette pression.

En attendant, un jour à la fois, dit-on ? Et toi, arrives-tu à te laisser aller ? À ne pas étirer ton élastique ?

 

Claudie Castonguay

La maudite charge mentale – Texte : Joanie Fournier

La charge mentale. La maudite charge mentale. On en entend tellement parler depuis quelques années

La charge mentale. La maudite charge mentale. On en entend tellement parler depuis quelques années que c’est devenu un sujet anodin. Comme si les femmes tenaient pour acquis que cette charge leur revenait automatiquement sur les épaules. Et depuis qu’on en parle, la population se dit sensibilisée à la cause. Les hommes et les pères ont essayé d’équilibrer davantage les tâches ménagères. Et pourtant… la charge mentale continue, encore et encore de se retrouver emprisonnée dans la tête des mères.

Si tu es un homme et que tu lis cette introduction, ça se peut que ça te fâche. Parce que là, tu te dis : « C’est pas vrai ! J’ai changé mes habitudes ! J’aide ma femme à faire la vaisselle, la cuisine et même le lavage des fois ! ». Et il est là le problème. Le vrai problème. Cher homme, t’es pas censé « aider » ta femme. Tu vis dans cette maison, tu manges dans cette cuisine et tu salis tout autant la salle de bain. Alors ce n’est pas de l’aider que de nettoyer avec elle. C’est juste de prendre tes responsabilités, que tu aurais dû prendre dès que tu as quitté la maison de ta mère.

La charge mentale, ça n’a rien à voir avec le partage des tâches à la maison. Et je vais t’en faire la démonstration dans les lignes qui suivent. Parce que si toi, comme père, comme mari, comme homme, tu es persuadé que la charge mentale est répartie équitablement entre ta femme et toi, je t’invite à te poser les 10 questions suivantes :

1- Qui a inscrit les enfants à l’école ? Au CPE ? À la garderie ? Quand je dis « inscrire », je veux dire : commander le fichu certificat de naissance des enfants dans le format requis, remplir les formulaires qui n’en finissent plus chaque année pour faire la mise à jour du dossier sur la place 0‑5 et connaître LA semaine dans l’année où l’inscription doit être renouvelée à l’école…

2- Qui s’occupe des activités sportives chez vous ? L’inscription au soccer, aux cours de danse, au camp de jour, au camp spécialisé d’équitation… ? Savais-tu qu’il existe le plus souvent une seule et unique journée dans l’année où, pour avoir la chance d’espérer avoir une place, tu dois te connecter sur trois écrans à la fois entre 8 h et 8 h 02 pour faire ces inscriptions ? Savais-tu que si tu manques cette fenêtre, tu risques d’être pris à magasiner une petite gardienne pour tout l’été, et ce, juste pour avoir le luxe de pouvoir travailler ?

3- Quand quelque chose brise à la maison (le four, le frigo, le lave-vaisselle, la laveuse, la thermopompe, etc.), qui appelle pour obtenir des soumissions dans quatre compagnies différentes pour trouver la moins chère, la plus compétente et celle qui sera disponible dans un temps raisonnable ?

4- Au moins deux fois par année, qui s’occupe de vider, trier et changer toutes les grandeurs de vêtements dans les tiroirs des enfants ? Qui sait exactement de combien de paires de pantalons, de shorts, de bobettes chaque enfant a besoin pour chacune des saisons ? Qui sait quelle grandeur de souliers portent les enfants ? Quelle est la grandeur de chacun des manteaux d’hiver à acheter pour l’an prochain ?

5- Qui a pensé à acheter des cadeaux pour les enseignants à la fin de l’année scolaire en juin ? Pour les éducatrices en août ? Qui a choisi quoi leur donner, est allé l’acheter, l’emballer et l’a remis à l’enfant à temps ?

6- Qui s’occupe des invitations des fêtes d’anniversaire pour vos enfants ? Des sacs-surprises pour les invités ? Des jeux et des activités pendant la fête ? De la gestion des allergies et intolérances alimentaires de tous les invités ?

7- Quand votre enfant est invité à une fête d’ami, qui s’occupe d’acheter et emballer le cadeau pour l’ami en question ?

8- Qui s’occupe du menu de la semaine pour tout le monde ? Je ne parle pas de cuisiner. Je parle ici de décider de ce qu’on va manger lundi, mardi, mercredi, etc.

9- Qui connaît les dates des derniers rendez-vous familiaux chez le dentiste, chez l’optométriste, chez le médecin de famille… ? Qui connaît la date exacte où il faut les appeler pour reprendre rendez-vous, tout en respectant le calendrier de la clinique, les journées pédagogiques de l’école pour que ça s’emboîte bien, et tout cela en s’assurant d’avoir un rendez-vous dans le délai prescrit par ledit spécialiste ?

10- Qui a lavé les draps des lits des enfants la dernière fois ? Et quand je dis « laver », je veux dire : penser à les laver, défaire les lits, laver et sécher les draps et refaire les lits de tout le monde.

Si tu es un homme et que tu as répondu « Moi » à ces 10 questions, et bien je te lève mon chapeau : la charge mentale est répartie équitablement chez vous. Et si c’est le cas, je te dois de sincères excuses. Parce que si oui, je t’avoue que je ne l’ai pas cru possible. Je sais qu’il existe des hommes qui élèvent leurs enfants seuls. Même si ce sont des cas plus rares. Et je me demande comment ils arrivent à faire tout cela… parce que selon les agissements de beaucoup de pères en couple, leur pénis serait beaucoup trop encombrant pour leur permettre de partager cette charge mentale…

Et si, dans votre couple, c’est le père qui fait ces 10 choses-là… on veut le savoir ! Comment ça se passe chez vous ?

Joanie Fournier