La chassoparentalité
Depuis maintenant cinq jours, j’essaie tant bien que mal de garde
Depuis maintenant cinq jours, j’essaie tant bien que mal de garder le fort à la maison. La période de la chasse est ouverte et plusieurs comme moi sont en mode chassoparentale.
Je me sens comme une poule à qui on vient tout juste de couper la tête. Je cours d’un bord et de l’autre, sans trop être efficace et surtout pour rien. Car à la fin de la semaine, je finirai à plat ventre sur le plancher ou roulée en boule sous ma table, en espérant que mes filles n’arrivent pas à me trouver.
Je me suis transformée à la vitesse de l’éclair en une compagnie de taxi. Il y a les pratiques de foot du plus vieux presque tous les soirs de la semaine. Sinon, ben il travaille et n’a pas de permis de conduire, alors devinez qui doit le reconduire?
Les filles font de la gymnastique, évidemment toutes des soirs différents et qui rentrent en conflit avec les pratiques de foot et la job de l’ado.
Je me tape les devoirs et leçons de mes deux plus grandes (alléluia! La plus jeune est à la maternelle). Faire les devoirs avec une TDAH/TOP, c’est d’une facilité déconcertante… je me bats chaque soir. Une lutte sans merci entre elle et moi. Bien sûr, elle a un exposé à faire cette semaine‑là.
Je ne sais pas qui veut tester les capacités parentales des femmes chassoparentales, mais je soupçonne vraiment que c’est celui qui a inventé les périodes de chasse.
Pendant ce temps, le chasseur se la coule douce avec de grosses décisions à prendre. Je dors ou pas cet après-midi? Quel call j’utilise, le buck, la femelle? De lourdes décisions qui pourraient changer le sens de rotation de la Terre.
Tout ce travail pour peut-être rapporter un orignal mort à la maison. L’orgueil gonflé à bloc. Moi homme, moi rapporter viande à la maison.
Je n’ai pourtant aucune envie de répondre en me promenant gaiement dans les champs avec mon petit panier et en ramassant des petits fruits.
Non, je suis plutôt cette poule guillotinée, qui court pour répondre aux besoins de chacun de ses poussins en s’assurant que tout le monde mange, soit propre et que tous arrivent à temps (ok, peut-être un peu en retard) à chacune de leurs activités.
Je lève mon chapeau bien haut à toutes les mères monoparentales qui vivent chacune des semaines de l’année à dealer avec la routine familiale seule.
Moi, je ne sais même pas si je terminerai cette semaine vivante…
Mélanie Paradis