Tag choisir sa famille

Non planifi̩s, mais tout autant d̩sir̩s РTexte : Maggy Dupuis

Lorsque les gens apprennent que ton petit ventre réchauffe désorma

Lorsque les gens apprennent que ton petit ventre réchauffe désormais l’embryon qui t’a choisie, une panoplie de questions arrivent aussitôt. En dehors des traditionnelles félicitations, on nous submerge de questions. Une de celles-ci me fait grincer les dents : « Est-ce que c’était prévu ? » Comme si tous les couples ne se devaient pas de vivre leur désir de procréer en toute intimité.

Si je suis enceinte et que j’annonce la nouvelle, que cet enfant ait été planifié depuis des semaines, des mois, voire des années, ou qu’il soit arrivé dans nos vies rapidement, ça ne regarde que nous. Que le couple décide d’aborder le sujet, c’est une chose. Le lui imposer en est une autre.

Ayant eu une grossesse à 19 ans, prenant méticuleusement mon comprimé, l’imprévu a traversé notre route après un mince deux mois de fréquentation. Oui, nous avons dû nous ajuster, nous avons dû apprendre à vivre ensemble et nous connaître au milieu des hormones de grossesse. Idéal ? Non. Réalisable ? OUI. Vous comprenez donc que la question est revenue souvent à mes oreilles. Souvent même de la part de parfaits inconnus. En ligne au supermarché. Chez le médecin. Des gens qui s’exclamaient : « Oh ! Tu vas faire quoi ? » Je vais le chérir, madame, l’aimer de toutes mes forces et tenter de lui offrir ce que je peux lui offrir de meilleur. Lui donner la tendresse et l’attention dont il aura besoin. Je vais me lever chaque nuit pour le bercer, le bécoter, le cajoler, le sécuriser et le consoler. Je vais faire ce que tout parent se doit de faire. J’imagine qu’avec l’amour et des parents aimants qui prennent leurs responsabilités, tout devrait bien aller.

Puis un jour, quand mon fils avait un an et demi, chez le pédiatre… j’arborais ma deuxième petite bedaine de quelques mois déjà. Une dame dans la salle d’attente me regardait sans cesse. Elle a fini par me cracher au visage ses vulgaires paroles que voici : « Tu ne trouvais pas qu’un accident, c’était déjà assez à l’âge que t’as ? T’as pas l’air bien vieille. »

Mes enfants ne sont pas des ACCIDENTS. Mes enfants n’ont peut-être pas été prévus au calendrier ou faits dans l’ordre idéal des choses, mais JAMAIS mes enfants ne se feront nommer comme étant des accidents. Un accident, c’est quelque chose que tu ne souhaites pas et qui t’arrive un jour. Un enfant, même s’il n’était pas prévu, ne peut pas porter ce terme sur ses épaules. Un enfant à la base, c’est la vie. C’est une décision que nous prenons en toute connaissance de cause. C’est un choix. Si je mène ma grossesse à terme et que NOUS faisons le choix de lui faire voir la vie, il a tout le mérite de porter le mot « enfant » comme n’importe quel autre enfant que les parents ont mis quatre ans à avoir.

J’ai trois garçons, dont deux non planifiés, et dès le jour où j’ai su qu’ils se cachaient au fond de moi, je les ai immédiatement désirés.

Maggy Dupuis

Aveux d’un alcoolique — Je suis allergique à la boisson!

Dès mon jeune Ã

Dès mon jeune âge, la boisson était présente dans ma vie. Quand mes parents festoyaient, je me cachais pour boire la broue des bières vides que mes parents avaient bues. Au secondaire, les partys étant plus fréquents, je me suis mis à consommer drogue et alcool. Malheureusement, ces mauvaises habitudes m’ont suivi tout le long de mon adolescence. C’était un cercle vicieux, car je n’y voyais aucun inconvénient ou problème de dépendance dû au fait que mon entourage consommait tout autant.

La conscience!

En vieillissant, ma consommation en est venue à nuire à mes relations amicales, amoureuses ainsi qu’à mes projets et à ma lucidité. Je n’étais plus moi, j’avais perdu le contrôle! Je ne me rendais pas compte de tout l’impact que cela pouvait engager autour de moi ni de la peine que je pouvais causer aux gens que j’aime. Cela m’a pris de nombreuses années avant de comprendre, de réaliser et d’accepter que l’alcool était ma pire ennemie! Il m’a fallu perdre beaucoup d’amis, de blondes et d’argent avant de frapper le mur. Même encore là plusieurs années se sont écoulées jusqu’à ce que j’aie mon fils. C’était définitif : j’étais allergique à la boisson!

Combien de personnes ai-je pu blesser autour de moi? Il n’était pas question que mon fils le soit à son tour. Je devais changer pour le mieux, pour mon bien à moi et celui de mon fils. Je devais briser cette routine qui durait depuis trop longtemps, depuis mon grand-père, mon père et moi-même qui étions alcooliques.

Aujourd’hui et maintenant, j’ai le contrôle de ma vie!

Maintenant, je peux vous dire que je suis fier, mais que la bataille n’est pas encore gagnée puisque ce sera un éternel combat. Mais je peux vous dire une chose : je suis fier de moi! Je suis fier puisque cela fait six mois que je ne consomme plus une goutte d’alcool. Je continue à croire que consommer nous fait sombrer dans le négatif et nous rend tous malheureux. Avec plus de recul aujourd’hui, je peux vous dire que la boisson, cette allergie incontrôlable où tu ne sais t’arrêter, m’a causé plus de mal que de bien. N’hésitez pas à demander de l’aide et n’ayez pas honte! C’est en parlant que les gens s’ouvrent sur leurs problèmes.

SIGNÉ : d’un père fier d’être sobre!

Voici des ressources d’aide pour dépendants à l’alcool, aux drogues ou aux jeux :

– Centre de réadaptation en dépendance pour obtenir des thérapies : https://www.ciusss-centresudmtl.gouv.qc.ca/nos-installations/centre-de-readaptation-en-dependance/

– Pour les proches, amis, familles de dépendants; Al-Anon ou simplement pour parler à quelqu’un : http://al-anon-montreal.org/

– Alcooliques anonymes : http://aa-quebec.org/AA_Quebec/Templates/

– Maison Jean-Lapointe : http://www.maisonjeanlapointe.org/

Les miens et les tiens

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Quand j’ai rencontré mon amoureux et qu’ensemble, nous avons décidé d’embarquer nos quatre enfants dans cette folle aventure qu’est la famille recomposée, ma seule référence en la matière était Ramdam. Je savais très bien que ce n’était pas gagné d’avance : il y aurait un temps d’adaptation, les crises du genre « T’es pas mon père! » ou « Ma maman dit que… », des rénovations pour adapter la maison à sa population croissante, des factures d’épicerie légèrement plus salées, etc. J’étais consciente qu’un tas de défis nous attendaient, qu’on s’embarquait dans de quoi de gros, mais j’étais prête à affronter la vague, tête première, par amour (et naïveté!)

Je me suis vite rendu compte que lorsque tu recomposes une famille, tu skip la lune de miel assez vite, merci! T’sais, les premières années de couple, sans enfants, où tu fais l’amour n’importe où et n’importe quand, où tu pars en voyage sur un coup de tête, où t’as toujours les jambes fraîchement rasées, où ton soutien-gorge fit toujours avec tes bobettes et où tu prends le temps de découvrir toutes les facettes cachées de ton partenaire? Oublie ça! Tu rentres dans le tas! C’est un package deal pis les enfants, les vergetures, les seins fatigués, la pilosité négligée et les fins de semaine surchargées viennent avec. Mon chum et moi, on se dit souvent que c’est ce qui fait la force de notre couple : on s’est connus à notre pire dès le premier jour, donc ça ne pouvait qu’aller en s’améliorant!

Ce qu’on ne m’avait pas expliqué, aussi, c’est que la fibre parentale, ça ne s’applique pas toujours aux enfants des autres. Parce que même si mes enfants frôlent la perfection et qu’à mes yeux ils sont la huitième merveille du monde, mon chum ne les aimera peut-être jamais comme les siens, car ce ne sont pas les siens, tout simplement. Son sommeil profond ne sera peut-être jamais interrompu instinctivement par les pleurs de ma fille en pleine nuit, il ne ressentira peut-être jamais cet immense sentiment de fierté au fond de ses tripes lorsque mon fils compte un but au hockey et j’aurai peut-être toujours un peu plus de dédain à ramasser le vomi de sa fille.

J’étais également loin de me douter que je ferais partie d’un genre de trip à trois (ou quatre, ou cinq, ou six…) malsain et pas érotique pour cinq cennes! On planifie nos vacances en famille? On songe à s’acheter une nouvelle maison? On pense se marier? On pense inscrire la cocotte à un cours de natation? Terminées, les décisions prises entre quatre yeux : il faut quasiment organiser une assemblée et y inviter toutes les personnes concernées. Tu ne peux plus simplement te fier à ton instinct et ton gros bon sens qui t’ont permis de survivre jusque-là. Non! Maintenant, tu as des comptes à rendre et du dois t’adapter aux valeurs, aux traditions, à l’horaire et aux caprices des autres. T’as à peu près autant de contrôle sur ta vie familiale qu’un poisson rouge en a sur son alimentation!

Mais surtout, ce que personne n’a pensé à me dire, c’est que s’il y a bien une chose qui est aussi belle, sinon plus, que l’amour acquis et inconditionnel d’une famille traditionnelle, c’est celui que l’on choisit, qui s’apprend et qui s’apprivoise. Quatre ans après le début de notre belle aventure, rien ne me rend plus fière que de voir mon troupeau réuni! Cette famille-là, la mienne, elle n’est pas née de notre amour, mais elle s’en nourrit, s’y enracine, et continuera de grandir et d’évoluer, comme le fait toute famille!

Stéphanie Nesteruk