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À go, on vote!

Presque chaque semaine, mes ados s’offusquent devant l’absurditÃ

Presque chaque semaine, mes ados s’offusquent devant l’absurdité de la présidence rousse de nos voisins. Elles n’en reviennent juste pas. Je les encourage à s’informer, à nuancer, à continuer d’argumenter (elles sont excellentes dans ce sport!). À dépasser ce que les médias rapportent, à être critiques. Et aussi à ne pas se contenter de chialer.

Elles expérimenteront des simulations d’élections à l’école en vue des élections provinciales qui approchent. Elles voteront pour le président ou la présidente de leur classe et de leur école. Mais sinon, elles devront patienter encore quelques années avant de mettre leur propre bulletin de vote dans une urne provinciale ou fédérale.

Depuis que mes enfants sont mini, je les amène voter avec moi. En porte-bébé. En poussette. En les tenant par la main jusque derrière le paravent top secret. Puis, ils se sont fait dire par le personnel des élections de rester derrière la ligne. « Parce qu’un vote, ça se fait seul à seul avec sa conscience ».

Les enfants sont aussi venus me voir alors que je donnais de mon temps comme scrutatrice. J’étais fière de leur montrer que non seulement on peut exercer notre devoir et notre droit de citoyen en votant, mais qu’on peut aussi s’impliquer dans le processus.

Je leur parle d’une démocratie concrète, celle qui leur donne une éducation à peu près gratuite, un médecin de famille, un député dévoué, le droit de défendre leur opinion et d’être en désaccord avec le premier ministre. Je leur raconte la « démocratie » des pays où j’ai séjourné (lire : dictature, coups d’État, président à vie). Histoire de comparer…

Et encore cet automne, je veux leur servir de modèle en m’informant, en suivant les débats, en posant des questions, en signant les pétitions. Et surtout, ça va de soi, en allant voter.

Le 1er octobre (ou avant, pour le vote par anticipation), de grâce, allez voter, peu importe la couleur de votre bulletin de vote. Aux urnes, citoyens, citoyennes, enfants et ados! Vivez cette expérience en famille, ça fait partie des cadeaux que vous pouvez (devez) offrir à vos enfants et à vos petits-enfants.

Visitez le site d’Élections Québec !

Nathalie Courcy

Mon implication de mère dans le parcours scolaire

Lorsqu’arrive l’étape de l’école, ce sont de gros changement

Lorsqu’arrive l’étape de l’école, ce sont de gros changements pour nos petits et pour nous. La marche d’escalier entre la garderie et la maternelle s’est faite de manière assez fluide dans mon cas avec ma fille. La marche entre la maternelle et la première année, elle, a été plus haute et a entraîné son lot de défis, mais nous y sommes parvenues.

Il y a aussi des nouveautés qui arrivent avec l’école, entre autres les demandes pour avoir des parents bénévoles. Il faut être francs, ce n’est pas tout le monde qui est disponible pour s’impliquer. Nous avons déjà des horaires très chargés, mais en même temps, nous ne voulons que le meilleur pour nos enfants et nous voulons être présents. J’ai envie de vous parler de la façon dont je suis arrivée à m’impliquer dans le parcours scolaire de ma fille cette année tout en me respectant.

L’an dernier, je suis allée faire une après-midi dans la classe pour des ateliers de lecture. J’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. Les enfants bougent beaucoup, parlent beaucoup et ont beaucoup d’énergie. Je l’avoue, je ne suis pas patiente pour ce genre de comportements et j’ai vu que j’étais à ma place dans mon métier. Être enseignante, très peu pour moi.

Cependant, je ressentais le besoin de donner de mon temps pour son école, mais je ne savais pas vraiment comment. Le comment est arrivé en septembre. J’ai assisté à l’assemblée générale du Conseil d’établissement de l’école de ma fille avant les rencontres de classes. Il y avait des postes en élection pour des parents. Sans trop me poser de questions, j’ai posé ma candidature; nous étions trois pour deux postes et bingo! J’ai été élue.

J’ai rapidement compris que nous avions un rôle à jouer sur des décisions importantes pour nos enfants et qu’il existe un procédé très transparent pour l’évolution de nos enfants. Je termine sous peu ma première année de mandat et je suis bien contente de ce que j’ai appris.

Mon métier de tous les jours en est un très rationnel. Je travaille avec la Loi, des protocoles et des procédures. Je crois que j’ai pu trouver un intérêt dans mon rôle au Conseil d’établissement de par ma nature. J’aime bien comprendre l’envers du décor, les mécanismes qui se passent en coulisse, les budgets et les restrictions. Aussi, le Conseil d’établissement permet de savoir ce qui se passe à tous les niveaux scolaires, dans la direction ainsi qu’au service de garde.

Notre engagement bénévole nécessite une soirée aux six à huit semaines ainsi que de la lecture de certains projets ou plans d’action pour la réussite scolaire. Ce n’est pas très prenant, mais je trouve que c’est très valorisant. Ma fille me trouve privilégiée de pouvoir retourner à son école le soir.

Donc, si comme moi, vous cherchez un moyen de vous impliquer dans le parcours scolaire de votre enfant et que donner du temps de jour n’est pas possible pour toutes sortes de raisons, n’hésitez pas à vous renseigner sur le Conseil d’établissement de votre école. C’est un rôle qui peut être un peu moins connu, mais qui a une place très importante dans la vie d’une école.

Evelyne Blanchette

Premier cours de politique

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Depuis que je suis maman, j’essaie de parler de tout et de rien avec mes enfants. De répondre à leurs (nombreuses) questions à tout propos. Bien entendu, mes réponses se veulent informatives et j’essaie de leur donner ce qu’ils comprendront en fonction de leur personnalité et de leur propre cheminement. 

 

Lorsque mon Gabriel qui a maintenant neuf ans en avait environ cinq, une élection a eu lieu au Québec. Il faut savoir que mon petit homme est extrêmement curieux et a une logique bien à lui et relativement développée. Ayant écouté son papa et sa maman dans leurs conversations, il est venu me voir à quelques jours du scrutin et m’a demandé :

 

–C’est quoi, ça, voter, maman?

 

Oh là que je me dis… Comment je vais pouvoir lui expliquer l’ABC du système?

Comme il joue avec ses Legos, je lui ai demandé de m’en apporter dix.

 

– Bon, tu vois, quand papa travaille… Il gagne (on fait semblant que c’est ce montant-là). Donc, il gagne dix dollars… Sur les dix dollars, il en donne deux au gouvernement.

 

– C’est quoi le gouvernement maman?

 

(Ho ! Boy ! Dans quoi je me suis embarquée, moi là…)

 

– Le gouvernement, c’est… ha! Tiens… Tu sais, maman a accouché d’Emmanuel il n’y a pas longtemps…

– Oui

– Bon, à l’hôpital, les docteurs et les infirmières, ils « travaillent » donc ils gagnent des sous. Leur salaire, c’est en quelque sorte le gouvernement qui leur donne.

 

– Ok! Mais c’est papa qui donne des sous au gouvernement, maman!

 

Wow! Il comprenait vite!)

 

– Oui, exactement ! Mais tu sais, le gouvernement fait plein d’autres choses, mais pour aujourd’hui, on va juste parler des sous que papa et toutes les personnes qui travaillent au Québec donnent au gouvernement.

 

– Ok, d’accord. Je comprends, maman.

– Donc… le gouvernement, il prend les sous de papa et de toutes les autres personnes qui lui en donnent.

– Mais maman, si personne n’en donne, il va faire quoi?

– Les personnes sont obligées de donner une partie de leur argent.

– Comment ça?

– C’est comme ça… c’est la loi.

– Ha ! Ok.

– Bon donc, le gouvernement prend les sous et les met tous ensemble.

 

**notez ici qu’à mesure que je parle, j’ajoute des blocs au « gouvernement »… **

 

– Avec ces sous-là, le gouvernement décide à qui il va en donner. Par exemple, aux hôpitaux pour payer les médecins, aux écoles pour payer les professeurs, etc.

– D’accord, maman!

– Bon… alors voilà, dans le gouvernement, il y a le premier ministre. C’est comme le « chef » du gouvernement. C’est lui et ses amis qu’on appelle les ministres qui décident quoi faire avec les sous des impôts. Les impôts, ce sont les sous que les gens donnent au gouvernement.

– Ok.

– Le premier ministre, c’est nous les adultes qui le choisissons en votant. On va dans un bureau et on écrit sur un papier qui on veut comme « chef », c’est-à-dire comme premier ministre….

 

Puis je lui explique qu’il y a plusieurs choix avec des blocs de quatre couleurs différentes. Je fais un exemple de vote en ajoutant des blocs de même couleur que leur chef pour dire au final : celui qui a le plus de votes/blocs est le premier ministre!

 

– C’est comme un tirage ! Mais maman, pourquoi on change de premier ministre des fois?

– Parce que des fois, le premier ministre ne donne pas les sous là où on voudrait et on n’est pas contents.

 

S’en suit une autre explication parallèle sur le gouvernement qui a tant de blocs et qui en donne tant aux hôpitaux, tant aux écoles et là oups : il en garde un pour augmenter son salaire ou deux pour autre chose qu’il ne devrait pas nécessairement, alors que les routes auraient besoin de sous pour se faire réparer.

 

Je suis éberluée de voir que fiston comprend les explications du premier coup.

 

– Alors voilà, lorsqu’arrive une élection, papa, maman et tous les autres adultes au Québec, on va voter pour décider qui nous voulons comme premier ministre. Par exemple, présentement notre premier ministre est ***** et on veut le changer.

 

Et là….

 

Mon petit homme en devenir me regarde bien sérieux et il me dit :


– Oh ! Je comprends maman. Alors vous allez voter pour que lui là, notre premier ministre, ne soit plus notre chef parce qu’il a gaspillé les sous que tout le monde qui travaille lui donne au lieu de réparer les routes? C’est ça, hein, maman?!

– C’est pas mal ça, mon chaton. En partie.

– Ha ! Maman (tout fier de lui), je comprends tout maintenant… mais maman…

– Oui…?

– Vite, il faut que tu ailles voter pour que lui là, le chef, il ne gaspille plus les sous de papa! Parce que bientôt, je vais aller à l’école et papa va avoir besoin de ses sous!

– Mais chaton, peu importe, c’est qui le premier ministre, papa va devoir payer des impôts quand même.

– Oui je sais, mais c’est qui qui va donner des sous à l’école pour que j’y aille?

 

Qui a dit qu’à presque cinq ans, on ne pouvait pas comprendre la politique?

 

Ghislaine Bernard-Surprenant

Hockey, Politique et Nuits torrides

C'est bien connu, y'a des choses dont tu parles pas au souper, de pe

C’est bien connu, y’a des choses dont tu parles pas au souper, de peur que la chicane pogne. Tu parles pas de hockey à moins que le CH trône au sommet du classement sous peine d’avoir à faire un Fernand de toi-même et sortir les statistiques les plus glorieuses pour défendre la Sainte-Flanelle devant tout ceux qui ne partagent pas ton avis. Tu parles pas de tes habitudes sexuelles débridées parce que, bon, de un, ça ne se fait pas et de deux, ça serait bien difficile de regarder grand-maman dans les yeux, entre deux bouchées de patates pilées, après l’avoir entendue raconter toutes les nuits torrides qui ont meublé sa vie jusqu’à maintenant. Tu parles pas non plus de politique, han? Mais pourquoi, donc? Parce que c’est un terrain glissant et puis que ça te tente pas de t’obstiner avec le beau-frère pour une millième fois sur les pour et les contres de l’éventuelle séparation du Québec ou plutôt, sur l’unification d’une province vers un pays? C’est correct, tsé. Moi non plus ça ne me le dit pas tellement de m’obstiner avec. Mais tes enfants, eux? Tu leur dis quoi sur l’heure du souper?

Les miens sont trop petits, trop jeunes pour comprendre. Mais dans quelques années, j’espère pouvoir profiter de ces moments, entre deux bouchées de patates pilées, pour jaser avec eux de leur avenir parce qu’après tout, l’avenir, ça veut pas seulement dire poursuivre des études supérieures et être propre de ta personne en brossant tes dents et en frottant derrière tes oreilles! L’avenir, le futur, il est assis devant toi au souper et il attend juste ça que tu déverses ton savoir infini sur lui. Et puis, même si ton savoir serait pas si infini que ça au niveau de la politique, les internet et les librairies débordent d’informations et d’explications… que vous pourriez même apprivoiser ensemble!

Les enfants nous entendent (duh) exprimer nos désaccords, nos angoisses, nos appréhensions et nos doutes vis-à-vis tel candidat, tel parti, telle élection! Parler de politique, ça fait souvent bailler, mais qu’en est-il des enjeux? N’est-ce pas une opportunité unique pour discuter avec nos enfants d’environnement, d’éducation, de santé? De leur faire voir le monde tel qu’il est, rempli de possibilité au bout de leurs petits doigts, de leur parler de ce que nos ancêtres ont bâti, pour nous, avant nous et de ce que nous pouvons faire pour améliorer les aspects de nos vies, en tant que société, en tant que communauté qui nous est chère? N’est-ce pas une occasion en or pour démontrer à nos jeunes que leur opinion compte et que leur voix sera entendue? Que voter n’est pas seulement un droit acquis, mais que dans un passé pas si lointain, les femmes ne pouvaient avoir leur nom sur la liste électorale?

Chez nous, ça parlait pas de nuits torrides, mais j’ai su qui était René Lévesque bien avant de pouvoir comprendre la grandeur du personnage. On dit souvent « si je pouvais voir le futur ». Hey bien tu le vois, il est là, la bouche pleine de patates pilées et toute la vie devant lui. Aide-le à comprendre et puis un jour, ton « futur » sera peut-être ton premier ministre.