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Une guerre sans fin

Dans mon petit nid familial, nous achetons du pain environ deux fois par semaine. Nous le prenons r

Dans mon petit nid familial, nous achetons du pain environ deux fois par semaine. Nous le prenons régulièrement dans une épicerie du coin. Nous le rangeons dans une armoire puis, comme bien des gens, il nous arrive de faire rôtir les tranches dans un grille-pain. Rien de bien compliqué. Ben croyez-moi, notre pain est hanté. Oui, oui, j’ai bien dit hanté. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais il y a quelque chose de malsain qui se déroule entre lui et mon petit terrible two. Je ne sais pas trop ce qui se dit entre eux, mais ça ne semble pas beau du tout.

 

Au tout début, c’est l’amour fou. Bébé loup se lève et réclame « toast toast toast ». Il va tirer le sac de pain de son sommeil. Par la suite, il le prend tout doucement pour aider la tranche à se réchauffer dans son lit chaud. Elle cuit tout délicatement. Elle prend un petit teint doré. Félix choisit soigneusement le linge de sa petite rôtie, parfois du Nutella, d’autre fois, c’est le beurre de peanuts ou la confiture de fraises. Même qu’il lui arrive de « mixer » les kits ensemble.

 

Ils s’installent l’un avec l’autre à la table et se préparent à un beau tête-à-pain. Puis, c’est à ce moment que la toast devient hantée. Filou fait alors TOUTE UNE CRISE. Je soupçonne la tranche de pain de dire à mon gars qu’elle n’aime pas le style vestimentaire qu’il lui a mis, car il se met à la regarder et à lui dire « NONN NONNN NONNN ». Ensuite, il se met à pleurer et à la lancer au sol, sans oublier de graisser le plancher de sa traditionnelle danse du bacon.

 

Ce mystère entre le pain et mon gars dure depuis déjà plusieurs mois. Bien que j’essaie plusieurs versions de pain différentes, la chicane entre eux est INÉVITABLE. Sauf, bien sûr, quand il n’est pas avec papa et maman. Là, il devient soudainement plus tolérant. Il ne faut pas baisser les bras, alors je garde espoir de voir un jour le pain et mon petit coco se réconcilier.

 

Sans rancune à toi, petite toast.

 

Ah… Merci les profs !

Ah… Voici le moment de l’année où certains parents ressentent

Ah… Voici le moment de l’année où certains parents ressentent la pression le besoin de remercier les personnes qui prennent soin de leurs petits chéris pendant 180 jours!

 

Pour certains d’entre nous, on parle d’un casse-tête pas possible, pour d’autres, une corvée incroyable qui s’ajoute à la multitude de choses à faire et pour d’autres, un moment pénible financièrement.

J’ai senti que le moment était venu de…

 

Connaître l’opinion les goûts de nos profs chéris sur ladite question:

LE CADEAU DE NOËL DES PROFS!

 

Une chose est certaine, le premier commentaire que j’entends lorsque je leur pose la question, et cela est unanime : « Je me sens toujours mal à l’aise ! »

La réponse de chaque enseignant(e), à qui j’ai posé la question, tournait pratiquement toujours autour de la même chose :  leur paye; l’amour qu’ils reçoivent et la réussite de leurs élèves sont amplement suffisants. Ils sont des êtres empathiques, donc ils préfèrent souvent donner que recevoir.

Ils ont aussi un malaise, car ce n’est pas tous les enfants qui peuvent offrir des cadeaux. Leur environnement, les moyens financiers ainsi que les croyances de leur famille font que chaque année, ils seront, ceux ou celles qui ne donneront pas de cadeau. Cela les place dans un sentiment d’anxiété et d’isolement.

Une enseignante m’a confié un message qu’elle fait chaque année à ses élèves avant de recevoir des présents. « Recevoir un cadeau, cela me fait toujours plaisir. Mais que tu m’offres un cadeau ne fera pas que mon amour pour toi sera plus grand. Que tu ne m’offres pas de cadeau, cela ne fera pas que mon amour pour toi sera moins grand. »

Une autre enseignante m’a confié que cette année, au lieu de remettre des cartes de remerciements seulement aux enfants qui lui ont offert un cadeau, elle donnera des cartes de vœux à tous !

L’excès, c’est trop! Donc, chers parents, ne dépensez pas trop. Une simple pensée illumine leur journée!

Autre chose. Avant, les enfants arrivaient avec leur cadeau la dernière journée avant le congé des fêtes. Maintenant, la distribution se fait toute la semaine. Si on pense à l’angoisse de l’enfant qui ne donnera rien, elle s’étale sur toute une semaine. (J’avoue que je n’y avais pas pensé avant que les profs m’en parlent.)

 

Voici le top 3 de ce qu’ils préfèrent

 

Carte cadeau : Renaud-Bray, Archambault, Cinéma, Café, etc.…. Ils adorent!

Petits cadeaux gourmands pour les foodies.

Trucs faits à la main (bricolage, carte, lettre).

Ce qu’ils apprécient surtout, c’est quand l’enfant participe et y met du cœur!

 

Voici ce que MOI j’ai déjà offert… et qui n’a pas toujours été une réussite!

 

Lampe de sel d’Himalaya qui neutralise l’effet néfaste des écrans et des lumières néon. (Je répète presque chaque année, car c’est super apprécié et pas trop cher) 15$.

Un beau pot Masson bien décoré avec 180 mots d’amour pour leur prof écrit de la main de mes filles (succès total…on m’en parle encore!) max 5$ de matériel.

Superbe belle bouteille de vin… à une prof alcoolique! (chose que je ne savais pas, tu comprends bien!) 30$

Pot Masson décoré incluant des ingrédients pour biscuits et brownies… environ 5$ (cela leur a fait un dessert vite fait pendant les fêtes).

Boîte de chocolat… à une diabétique! (ouf… elle a gâté les autres faut croire) 29.99$.

Bombe de bain fait maison avec mes cocottes, aromatisée à l’huile essentielle d’eucalyptus (bon pour les rhumes) environ 5$… Un succès !

Mini mijoteuse pour réchauffer une portion de bonne soupe chaude hummmm… (C’est ce que j’offre cette année… pour ceux qui ne trippent pas sur les micro-ondes… À voir pour le succès ou non!) En spécial 15$.

Vous voyez que mon niveau de succès ne va pas nécessairement avec le montant que j’ai dépensé.

 

Voilà quelques idées peu dispendieuses à réaliser

 

Clé USB (pas trop chère) incluant une vidéo rigolote de votre enfant livrant ses vœux à son enseignant.

Un savon fabriqué par les enfants.

Chandelle fabriquée par les enfants.

Une lettre dans laquelle l’enfant écrit SA recette du bonheur.

 

Je souhaite à tous que ce moment de l’année soit plaisant, sans prétention, sans pression, car s’il y en a une, c’est nous qui nous la mettons. Être reconnaissant ne se démontre pas avec l’argent, mais avec le cÅ“ur, gardons cela en tête…

Tu étais ma fille, maintenant tu es mon garçon

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Vous trouverez la deuxième partie içi : Ma fille est maintenant mon fils

Lors de ma deuxième grossesse, je souhaitais avoir un autre garçon. J’avais tout ce dont j’avais besoin pour en prendre soin. Des vêtements, de la literie, des jouets… Je trouvais cela beaucoup plus facile de prendre soin d’un p’tit homme en devenir et moins compliqué qu’avec une fille ! Je l’sais ! J’en suis une !

 

J’avais aussi acquis de l’expérience avec fiston. Mais ce que j’avais encore en  grande quantité, c’était de l’amour à offrir à l’enfant qui allait se joindre à notre famille. Peu importe son sexe, peu importe la couleur de ses cheveux, peu importe la grandeur de ses doigts… j’allais l’aimer jusqu’au bout de ma vie.

 

Des jumelles PAS pareilles

 

Mes deux filles sont nées à trente-huit semaines de grossesse. Deux petites filles très différentes. Des jumelles pas pareilles! La seule ressemblance était leur poids: 7 lbs.2 et 7 lbs.6. L’une avec beaucoup de cheveux noirs, l’autre avec un petit duvet châtain. L’une calme, l’autre impatiente. Une dormeuse et une curieuse.  Une rigolote et une réservée. Elles ont grandi, chacune à leur rythme. L’une s’est mise a parler, pendant que l’autre se déplaçait partout dans la maison. Elles se complétaient bien dans leurs différences. Et ces différences se concrétisent encore davantage en vieillissant.

 

 

L’enfance de ma doudoune

 

À l’âge de quatre ans, ma doudoune m’a dit : « Maman, j’ai pu l’goût d’être une jumelle! »

Pourtant, elles étaient si différentes physiquement et rarement habillées de la même façon. Elle ne voulait plus mettre de robes ni de jolis souliers. Fini les lulus et le vernis bleu sur ses ongles. Elle me disait que les chandails de filles étaient trop serrés, qu’elle se sentait coincée. Que les chandails de filles avaient trop de fleurs, trop de papillons et beaucoup trop de brillants. Alors pour lui faire plaisir, je lui refilais les chandails trop petits de son grand frère!

 

Elle continuait de grandir, de vieillir et de s’affirmer de plus en plus!

Pendant que sa soeur jouait à la princesse, ma doudoune faisait le pirate. Pendant que sa soeur se déguisait en Blanche Neige, ma doudoune se déguisait en Spider Man. Pendant que sa soeur faisait des bracelets, ma doudoune jouait au hockey dans la rue avec son frère. Plusieurs personnes que l’on croisait la prenaient souvent pour un p’tit gars!

Elle disait aux personnes qui l’entouraient que lorsqu’elle serait grande, elle aurait un pénis et qu’elle pourrait faire pipi debout, comme son frère! Que lorsqu’elle serait grande, elle ferait partie d’une équipe de hockey, comme son frère! Que lorsqu’elle serait grande… Elle avait plein de projets!

 

Vers l’âge de 12 ans, elle s’affirmait plus fort que d’habitude!

Elle ne voulait plus choisir ses vêtements du côté des filles, elle voulait faire des choix du côté des garçons! J’avais peur qu’elle se fasse juger, j’avais peur du regard des autres envers elle. Alors, pour lui faire plaisir et pour éviter une méga crise, j’acceptais! Oui oui, une MÉGA crise! Ma doudoune a un TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité) avec impulsivité.

 

14 ans.  Elle s’affirme avec encore plus de convictions!

Je vais la chercher chez une amie. Une nouvelle amie qu’elle connait depuis septembre. Une amie qui semble importante dans sa vie. Ses yeux pétillent lorsqu’elle en parle! Ce soir-là, elle est en retard. J’attends, j’attends !  Elle arrive enfin et s’excuse de son retard! Je sens qu’elle va m’annoncer une grande nouvelle.  Une grosse nouvelle! Une nouvelle dont je suis consciente depuis plusieurs années, mais que je cache au fond de mon coeur de maman. Je prends les devants et lui dis :

– Hé! doudoune, t’es amoureuse!

– Qui te l’a dit, maman?

-Une maman, ça sait tout!

Plus jeune, elle n’arrivait pas à mettre des mots sur son tourbillon interne, autant dans sa tête que dans son coeur. Elle était de plus en plus impulsive, bougonne, impolie, colérique. Je ne pouvais plus l’embrasser, la coller, discuter avec elle. Je sentais qu’il y avait quelque chose de plus! Je la perdais de jour en jour!!! Elle ne semblait pas bien! C’était plus que la période de l’adolescence. Elle se faisait du mal et se cachait sous de grands chandails, ceux de son grand frère! Elle se faisait du mal. Elle portait des pantalons, même en été!

 

Ce n’était pas le fait d’être gaie qui la bouleversait…

C’était plus que ça!

 

 

Elle me confrontait, m’accusait de tout et de rien! Puis, vers la mi-septembre, elle m’a envoyé un message texte :

« Maman j’veux pu être pognée dans un corps qui n’est pas à moi! J’veux être bien dans mon corps. J’veux pouvoir me sentir moi-même. C’est que j’suis pas bien dans mon corps! J’suis pas dans le bon corps! J’veux être moi.  J’veux être bien et pas me sentir pognée! »

J’ai compris que ma doudoune cherchait tout simplement à savoir si je l’aimerais toujours jusqu’au bout de ma vie…

 

Ma doudoune est, en fait, un garçon nommé Mathis!

 

Si je me concentre pour me rappeler, fouiller mes souvenirs et sonder mon coeur, les yeux de ma doudoune brillaient lorsque quelqu’un la prenait pour un garçon!

 

♥ ♥ ♥ ♥

 

Je t’aime Mathis!

Et je t’aimerai jusqu’au bout de ma vie!

 

 

** Crédit photo lespetitinclassables.com **

La marraine démissionnaire

Dans le temps où mon bedon rond (lire : gigantesque!) servait de be

Dans le temps où mon bedon rond (lire : gigantesque!) servait de berceau à ma fille, mon mari et moi avons passé des heures à discuter du choix de parrain et de marraine. Des membres de la famille? Un couple? Des amis? Des personnes qui habitent la même ville? Des personnes croyantes?

Nous avons opté pour des amis avec des valeurs à la bonne place. Des personnes qui faisaient partie de notre vie par choix. Le parrain du côté du papa, la marraine du côté de la maman. La grande demande a été émotive. Je me souviens de la réaction de la nouvelle « marraine-to-be » devant la question écrite au feutre sur le ventre de mon bébé : Veux-tu être ma marraine? Étonnement, questionnement, mais aussi joie immense. Elle savait l’importance de ce rôle pour nous.

Marraine aimait les bébés et leur odeur (sauf celle des couches, ce qui prouve que c’est une personne saine d’esprit!). Elle n’avait pas d’enfants, mais espérait en avoir un jour. Elle promettait d’aimer notre cocotte, pour le meilleur et pour le pire. De remplacer les cadeaux matériels par des moments complices et des activités spéciales. Nous lui promettions de notre côté de ne pas la considérer comme la gardienne de service, de ne pas lui refiler la petite les soirs de coliques ou à l’âge des fugues. Done deal.

Depuis l’accouchement, cette amie venait souvent nous rendre visite à la maison, mais nous savions bien que ce n’était qu’un prétexte pour catiner, même quand nous habitions en Alberta. Elle coiffait les cheveux de sa filleule, jouait avec elle, lui lisait des histoires. L’amour était sincère et bidirectionnel.
Il y a cinq ans, nous avons redéménagé au Québec, à quelques minutes de chez elle. Quelle joie pour l’amie en moi et pour ma fille, qui pourrait développer des liens encore plus serrés avec sa marraine. La bonne intention de cette dernière était présente : « Je vais l’inviter au cinéma! On va aller à la plage ensemble. Dévorer tous les livres de la bibliothèque municipale. Quand elle sera un peu plus grande, je vais l’amener dans cette boutique où on peut fabriquer nos propres bijoux ».
L’intention y était, mais l’action a pris le bord. En catimini, au fil des promesses non tenues, des rendez-vous décommandés, des appels non répondus. Sa marraine et moi travaillions ensemble tous les jours, mais un malaise s’est installé et a grugé la relation marraine-filleule. Nos chemins se séparaient.
Le moment de la confrontation est arrivé. « Ma cocotte me demande sans arrêt quand elle va revoir sa marraine. Tu lui manques et à moi aussi. »
Une lettre de démission en mauvaise et due forme. « Je préfère ne plus être dans votre vie. On s’est éloignées avec le temps. Je ne le fais pas par méchanceté, mais je ne ressens plus le besoin de vous côtoyer. » En filigrane, il y avait comme raison qu’avec quatre jeunes enfants, nous n’étions plus une famille souhaitable pour elle qui n’en avait pas. Nos enfants étaient trop intenses, trop jeunes, trop… enfants.
Sa décision nous a fait mal. Nous nous sommes sentis trahis. Son divorce en tant que marraine m’a fait douter de ma capacité à entourer mes enfants de bonnes personnes. Mais surtout, nous avions de la peine pour notre cocotte. Elle ne méritait pas d’être rejetée. Son estime personnelle était déjà si fragile, et vlan! Un contrat volontaire d’amour éternel déchiqueté. Au diable, l’engagement devant Dieu et devant la communauté.
Mon mari et moi avons pris le temps de discuter avec notre fille. De mettre la démission sur le dos des amitiés qui ne durent pas toujours. Des histoires d’adultes. Pas de sa faute à elle. Nous lui avons offert de prendre le temps, si elle le souhaitait, de se choisir une nouvelle marraine. Pas de contrat signé, pas de prêtre, pas d’eau bénite sur le front. Mais cette marraine-là, elle aime notre cocotte en intentions et en actions. Comme dirait une autre génération remplie de sagesse, il faut bien que les bottines suivent les babines!

Tu aurais été un grand-papa si précieux

J’ai toujours su que je voulais des enfants. C’était fort, je l

J’ai toujours su que je voulais des enfants. C’était fort, je le sentais à l’intérieur de moi. Cependant, mes histoires d’amour étaient catastrophiques. Alors, j’ai décidé que j’aurais des enfants quand même.

 

J’allais fonder une famille toute seule

Je me disais que mes enfants n’auraient pas de papa, mais qu’ils auraient de magnifiques modèles masculins, surtout grâce à mon père qui serait un grand-père précieux.

 

 Mais il n’en a pas été ainsi… 

J’ai rencontré mon futur mari sur Tinder (oui, Tinder peut fonctionner) et il est un papa merveilleux. Ce qui est pour le mieux, car mon idéal était de fonder une famille à deux, de pouvoir partager les joies et les défis de la vie familiale avec lui. Je croyais sincèrement que ce n’était pas pour moi et je suis très heureuse de ce changement de plan.

Entre mon idée d’avoir un enfant seule et la rencontre de mon chéri, mon père est décédé. Je ne lui avais pas parlé de mon projet. J’avais peur qu’il croit que je ne considérais pas important la présence d’un papa dans la vie d’un enfant. Alors que c’est tout le contraire, que c’était en grande partie parce qu’il était un papa si bon et si présent et qu’il serait un grand-papa extraordinaire que j’ai pu faire ce choix.

 

Aujourd’hui, je pense souvent à mon père

 

Une partie de moi aime imaginer qu’il connait mon fils, qu’ils se sont rencontrés avant sa naissance, qu’il l’a bercé et qu’il vient encore le voir parfois. Du moins, j’en rêve et ça me fait du bien d’y croire.

Ma mère et moi nous disons souvent à quel point il aurait adoré être grand-père, quelle blague ou quel commentaire il aurait fait. Nous sommes certaines qu’il aurait versé une larme en prenant son petit-fils pour la première fois, qu’il aurait joué avec lui, qu’il aurait su le réconforter facilement; il était si bon avec les bébés, qu’il lui aurait fait faire des culbutes et qu’il lui aurait donné des « vitamines » à profusion (il nommait les câlins ainsi).

Ce sont de beaux souvenirs qui remontent, nous y pensons et en parlons avec joie. Je pense souvent à ce qu’il me dirait, ce qu’il penserait. J’aime que mon fils me permette de penser souvent à mon père avec amour et douceur.

D’un autre côté, ça me rend triste et nostalgique de savoir que mon bébé ne connaîtra pas son grand-père. Je me demande comment je réussirai à lui transmettre un peu de son grand-papa même s’il ne pourra jamais être dans ses bras, découvrir ses goûts musicaux, jaser de super héros, apprivoiser son humour et argumenter avec lui.

J’ai l’impression que je ne trouverai jamais la réponse, mais j’espère que mon père continuera de m’habiter et qu’à travers moi, ma mère, mes sœurs et mon frère, il aura aussi un impact sur son petit-fils.

 

Monsieur Bobo, où es-tu ?

J'aurai toujours en mémoire cette anecdote, celle d'un toutou en peluche, disparu, appelé « Monsi

J’aurai toujours en mémoire cette anecdote, celle d’un toutou en peluche, disparu, appelé « Monsieur Bobo ».

À peine avait-il vu le jour que Monsieur Bobo était déjà présent dans sa vie, et dans la nôtre. Un simple ourson en peluche que je lui avais acheté dans un magasin à un dollar parce que je le trouvais tellement mignon, juste à la façon dont il semblait me regarder.

Mais croyez-moi, cette peluche nous à tous fait rire, pleurer, aimer, partager… mais moi, il m’a surtout fait pleurer.

Je ne peux pas vous exprimer comment mon petit fils a aimé ce toutou en peluche. Chaque jour de sa petite enfance, Monsieur Bobo était là, à ses côtés pour participer à de nouvelles aventures. Parfois même, il arrivait que Monsieur Bobo subisse d’étranges sensations qui pouvait passer d’un amour tendre, à la glissade sublime dans le Nutella,  ou bien, se faire piétiner par la poussette et revenir dans ses bras à moitié poussiéreux. Chaque fois, Monsieur Bobo était là pour les câlins, les gazouillis, les pleurs et les bobos. Je peux vous confirmer qu’il guérissait toutes ces blessures!

Un jour, nous sommes allez faire une grande marche dans ses fameux rangs de campagne cahoteux où on doit se promener en évitant de passer dans les trous qu’il y a un peu partout. C’était une journée d’automne où le vent et le soleil font bon ménage, où le ciel nuageux nous montre son côté sombre, mais où ces  arbres majestueux nous invitent à regarder leurs manteaux aux couleurs oranger extraordinaires! Ouf! C’était un moment magnifique en compagnie de mon petit fils, avec son Monsieur Bobo, dormant d’un sommeil profond dans la poussette, emmitouflé d’une chaude couverture.

Plus tard dans la soirée, je m’en souviens encore comme si c’était hier, nous étions tous assis par terre et écoutions cette pluie torrentielle s’abattant sur le toit de la maison. Nous chantions des comptines avant le dodo quand, tout à coup, un coup de point au coeur me fit perdre toute ma concentration. On pouvait lire sur mon front : « Où est Monsieur Bobo… ?». Des larmes étaient montées jusqu’à mes yeux. Cette peluche, qui était devenue comme un membre de notre famille, je vous le dis, venait de créer une panique générale. Même son père en avait le coeur brisé… Après plus de deux heures de recherche dans toute la maison, nous venions de perdre Bobo… Ah non!

Je m’en voulais tellement. Mon petit fils réclamait son ourson pour aller faire dodo et je ne pouvais rien faire. La forte pluie  dehors m’empêchait d’aller à la rescousse de sa peluche pour la retrouver . Je n’avais pas dormi cette nuit-là, je pleurais ma vie. Nous avions tous perdu un ami très cher…. Il était là, quelque part dans la nature, seul dans ce froid d’automne et sous la pluie. Mon coeur était totalement brisé! Ces mots traversaient sans cesse ma pensée : OÙ ES-TU ?

Enfin, dès le levée du jour, j’étais partie secourir ce petit animal en peluche, avec les yeux bouffis, dans l’espoir de le trouver sur mon chemin. Je marchais tranquillement et je zigzaguais afin de vérifier de chaque côté des fossés et même sous chacun de mes pas voir s’il ne s’y trouvait pas! J’avais tellement le goût de crier : « Monsieur Bobo, t’es où? Réponds-moi… Fais-moi un signe stp!!! ».

Après plus de vingt minutes de marche, avec le coeur serré et les larmes aux yeux, je ressentis finalement un regain d’espoir lorsque je vis, au loin, une boule beige ressemblant étrangement à notre peluche. Mon coeur grandissait de joie au fur et à mesure que je me rapprochais, voyant clairement qu’il s’agissait bel et bien de Monsieur Bobo, tout mouillé et souillé par les intempéries, qui était très content de me revoir! En tout cas dans mon coeur, j’le sentais comme ça!

Ce fut un très grand soulagement pour toute la famille quand ils m’ont vu arriver avec l’ourson dans mon manteau, bien protégé contre le vent et le froid. Oui, Monsieur Bobo était sauvé!!!

Cette histoire est vraie. Je vous la partage dans le but de réaliser qu’il s’agit souvent de très peu pour vivre un grand bonheur. Aussi, qu’il est important de vivre des moments en famille et ainsi les partager plus tard… même quand il est seulement question d’un ours en peluche à un dollar.

On se reparle très souvent de cette anecdote et ça nous arrive encore de chercher Bobo partout dans la maison. Chaque soir, Monsieur Bobo est là, attendant les récits et les aventures inoubliables qu’on va lui raconter.

 

 

** Crédit photo Canal Vie **

10 activités gratuites que nous aimons faire avec nos enfants

On entend souvent parler des bienfaits pour les enfants d’avoir de

On entend souvent parler des bienfaits pour les enfants d’avoir des moments privilégiés avec leurs parents. Sachez qu’il y a tout autant de positif à en retirer pour nous. Voici les raisons pour lesquelles j’aime vivre régulièrement ces petits moments de qualité avec mes fils, ainsi que les dix activités gratuites que mon conjoint et moi aimons faire avec eux.

 

Pourquoi j’aime ces moments de qualité avec mes fils ?

 

 

  • Tout d’abord, quand je fais le bilan de ma journée, ça me fait vraiment du bien de savoir que j’ai passé de bons moments avec mes enfants, c’est comme un petit baume pour les moins bons moments de ma journée!
  • Parce qu’après, j’ai justement plus de patience et par le fait même, ils recherchent moins l’attention négative ou vice et versa…
  • Parce que ça nous rapproche, on tisse des liens et je sais que je crée des souvenirs.
  • Parce que passer du temps individuel avec chacun d’eux me permet de mieux les connaître et de les faire sentir spéciaux et important.
  • Et surtout, parce que je me sens une meilleure mère.

 

*Les 10 activités gratuites que nous aimons faire avec nos enfants

 

1- Soirée spa dans le bain

Mon plus vieux me le demande souvent! On met notre maillot et plein de mousse dans le bain avec des huiles essentielles. Et lui, il se fait des barbes de Père-Noël!

2- Regarder les étoiles

Voici un petit outil très cool pour savoir quelles étoiles on observe selon la date à laquelle nous sommes. Espace pour la vie

3- Matelas dans le salon

Idée de mon homme pour une soirée entre boys! Camping dans le salon, c’est le fun!

4- Un petit drink en tête à tête

Pailles, verres funky, parapluies en papiers, glace et grenadine! On se gâte dans les cocktails sans alcool (j’affectionne le Shirley temple depuis ma tendre enfance).

5- Promenade dans la forêt

Une autre idée de leur papa.  Tant qu’à aller préparer le terrain pour la chasse, il fait d’une pierre deux coups en les amenant individuellement ou ensemble avec lui, en voiture ou encore à vélo. Pendant ce temps, les garçons partagent une passion et en apprennent beaucoup sur les animaux.

6- Repas ou collation en tête à tête

Qu’on a cuisiné ensemble ou pas! On met les « petits plats dans les grands »!

img_20160805_1859117- Jeux de société/jeux de rôles

Mon plus jeune tenait absolument à jouer au jeu de serpents et échelles de Toupie et Binou. Comme il a deux ans, j’ai arrêté de l’obstiner sur les règlements, qu’évidemment il connaissait mieux que moi, hein! Alors, on a joué à « Justin qui brasse le dé, moi qui le regarde gagner… en changeant de pion à sa guise »! Il a eu du fun!

8- Danse/party

Un party de sous-sol! Comme dans le temps, juste comme ça, vous allez trouver, tout comme nous, une raison de célébrer, j’en suis certaine!

9- Cinéma maison

Avec une doudou, des friandises, les rideaux fermés et le volume dans le tapis! Même si c’est un film qu’on a déjà vu, c’est toujours agréable.

10- Histoires

Dehors ou dans le lit, leur lire des livres et leur raconter des histoires sont toujours des choix gagnants et apportent que du positif.

 

*si vous avez un tableau d’émulation (renforcement positif) à la maison, ce sont de très bonnes idées à mettre comme « récompenses ». Seulement faire attention dans la façon dont vous l’apportez à votre enfant pour ne pas qu’il le vive comme un rejet s’il n’atteint pas l’objectif.

 

J’espère que ça vous a inspiré! Et vous, quels sont vos petits moments spéciaux avec vos enfants?

 

Www.parentsconfiants.ca

Quand ça fait mal

Je t'avertis d'avance, ce ne sera pas rose, même loin de là. Certa

Je t’avertis d’avance, ce ne sera pas rose, même loin de là. Certains vont juger. Plusieurs ne comprendront pas. J’espère juste pouvoir aider celles qui, comme moi, le vivent et essayer de faire comprendre aux autres comment cette personne peut se sentir.

Imagines que la personne que tu aimes le plus au monde te frappe, te hurle dessus, plusieurs fois par jour. Imagines ce que tu ressentirais.

Ça fait mal. Tellement mal de se faire rejeter ainsi par la personne que l’on aime le plus.

Et puis vient cette rage, à force de se faire frapper, de se faire crier dessus. Ça donne envie de fesser aussi. Ça vient te chercher tellement profondément (de ne pas s’être défendue depuis si longtemps, d’avoir juste enduré), qu’un moment donné, tu exploses et tu as juste envie de riposter.

Bien sûr, si cette personne est un autre adulte, tu as le choix de fuir ou de te défendre, de donner des coups toi aussi, de lui hurler des insultes au visage.

Mais imagines que cette personne, c’est ton enfant. Tu ne peux pas fuir, tu ne peux pas le frapper!!! Sauf que ça ne fait pas moins mal à l’intérieur parce que c’est ton enfant, bien au contraire. Tu te tues à lui donner tout l’amour du monde, à faire tout ton possible pour aider ce petit être unique à grandir et en retour, tu reçois coup sur coup. Y’a de quoi devenir folle.

Alors tu demandes de l’aide, une aide qui au final ne vient pas parce que les gens qui ne l’ont pas vécu ne peuvent pas comprendre. Ton enfant a toujours l’air d’un ange avec les autres parce qu’il n’y a qu’avec toi qu’il est comme ça, puisque c’est avec toi qu’il a ce lien de sécurité, de confiance. Jamais il n’oserait agir ainsi avec le voisin puisqu’il n’a pas l’amour absolu de ce dernier et que y’a des chances que ça ne passe pas avec lui. Selon eux, c’est toi le problème puisque c’est avec toi qu’il agit ainsi et qu’il est donc gentil avec les autres.

Tout ça, c’est sans parler de la culpabilité que tu ressens. Parce que tu as beau l’aimer, tu le détestes en même temps. Parce que tu as tant crié sur lui. Ce petit enfant que tu as aidé à grandir, à qui tu as donné tant d’amour te fait vivre un enfer. Tu as beau essayer, tu n’arrives plus à l’aimer de la même manière. Tu as juste envie qu’il disparaisse, qu’il n’ait jamais été là. Le lien est complètement brisé. C’est encore pire si ensuite tu as un bébé parfait qui ne demande aucune attention particulière. Un autre enfant qui est si doux comparé à lui. On ne doit jamais comparer nos enfants, mais on le fait quand même. Et malgré tous tes efforts, il n’y a rien qui change. Un jour, tu perds espoir.

À toi, la maman ou le papa, qui est à bout de force, qui lutte pour te sortir de cet enfer, j’aimerais te dire que tu n’es pas seul(e). J’aimerais te dire que plusieurs passent par là. Je n’ai malheureusement pas de truc miracle à te donner. J’en suis encore à essayer de me sortir la tête hors de l’eau. Tout ce que je peux faire, c’est te faire un gros câlin virtuel et te proposer ces deux ressources où tu trouveras peut-être des trucs miracles pour ton coco (ou ta cocotte) et toi. Il existe très certainement plusieurs autres options, mais il faut bien commencer quelque part. Aussi, fais appel à ton CLSC pour avoir de l’aide.

Mais n’oublies surtout pas, tu n’es pas seul! Demande de l’aide et surtout ACCEPTE l’aide qui t’est offerte!

Ressources

Projet Famille en Harmonie (Ateliers pour parents et consultations privées. Projet de Mitsiko Miller)
Formation parent-guide, parent-complice

Je suis une mamie qui court des marathons

J’avais tellement hâte d’avoir des petits-enfants que, avant mÃ

J’avais tellement hâte d’avoir des petits-enfants que, avant même que mon désir se concrétise, j’avais déjà choisi de me faire appeler « Mamie ». Je trouvais ça cute, jeune, plus facile à prononcer.

Dès l’annonce de la grossesse de ma belle bru, je me suis ruée dans les magasins comme la plupart d’entre nous font dans de telles circonstances.  Souvent, on achète des petites couvertures et des pyjamas, mais pas moi.  J’ai plutôt  acheté un chariot pour le jogging! La course occupait une grande place dans ma vie. J’avais la santé, l’énergie et surtout, le grand privilège d’habiter tout près. J’ai vécu la grossesse de ma bru comme un marathon, une étape à la fois, avec des petits doutes par moments. Finalement avec toute l’ivresse, l’euphorie et le bonheur possible, j’ai savouré ce fameux fil d’arrivée tant attendu avec eux le 12 mai 2010.

005000-1Comme j’avais hâte que Charles puisse tenir sa tête pour s’asseoir dans le chariot et m’accompagner dans mes sorties… C’était comme lui faire découvrir mon univers juste à moi et créer des moments particuliers juste à nous. Il a vite compris que ce ne sont pas tous les enfants qui gambadent avec leur Mamie et m’a surnommée affectueusement « Mamie différente ». Nos petits moments sont devenus de grands moments, car petit Charles est devenu grand et il m’a demandé de courir à mes côtés. Ce jour-là, j’ai compris qu’un lien indescriptible nous unirait. Nous ne partagions pas que du temps ensemble, mais bien une passion commune qui grandissait au fil des courses. Je parlais avec lui sans arrêt, l’interaction ayant débuté vers ses trois ans. On a fait un team : courir avec « pas d’bras », c’est pas facile et en montée, tellement difficile. Charles était mes bras, par ses « Go Mamie Go », il me propulsait de joie. Il m’a fait le plus beau des cadeaux en 2014 en exprimant son désir de courir à mes côtés dorénavant.

On a eu du gros fun noir à s’entraîner ensemble. Ce dont je suis la plus heureuse, c’est d’avoir par la course et à travers le jeu, réussi à transmettre des valeurs qui font de lui cet enfant exceptionnel. Charles est incroyablement persévérant. Il sait que tout ce que l’on commence, il faut le terminer. Il sait aussi qu’il faut avoir du plaisir à faire ce que l’on fait. Voilà pourquoi je ne lui ai pas appris à courir, mais bien à aimer la course. On doit le faire dans la joie, le plaisir et la simplicité. Ce n’est pas compliqué, mais ça le devient parfois, car les adultes aiment se compliquer l’existence. Tout ce dont on a besoin, ce sont simplement des chaussures de course, notre sourire et un bandana magique. On jase tellement qu’on en oublie le temps. Il connait pratiquement l’histoire de toutes mes courses, pourquoi je cours et où je cours. Le mot marathon fait partie de son vocabulaire depuis belle lurette.

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Charles le Persévérant, a couru son premier 1 KM officiel en 2014, comme un champion, en mode bonheur… Je me souviens d’une publicité de la marque Hygrade (saucisses Hot-dogs) de mon temps qui disait : « Plus j’en mange, plus elles sont plus fraîches et plus elles sont fraîches, plus j’en mange. » Voilà: plus il court, plus il aime ça et plus il aime ça, plus il court. ON ne court jamais s’il n’en a pas envie, aucune obligation, aucun stress, aucune consigne technique et surtout, aucune attente de temps ni de performance.

Cet automne, à six ans, il a couru à mes côtés son premier 5 KM. Il connait le but premier : franchir le fil d’arrivée, fier, heureux et les deux bras dans les airs. Le plaisir prime, c’est non négociable.

Le jour de la course, c’est jour de fête et il faut célébrer! Tous les enfants adorent les fêtes et les grands aussi. Les oncles et tantes viennent assister ou même participer à nos belles célébrations du dimanche. Édouard, trois ans, s’est greffé à notre équipe de Coureurs du Bonheur pour des 1 KM et Nicolas vient de faire son entrée, en chariot pour le moment, mais sûrement pas pour longtemps. Le plaisir, c’est contagieux.

Certains me disent: « N’est-il pas trop petit pour courir? » Charles ne court pas. Il pratique en duo sa passion, il joue aux devinettes sur le parcours, me raconte sa semaine et veut entendre mes histoires de course. Il ne court pas, il a un rendez-vous. Un rendez-vous avec sa Mamie Différente!

Être unique, les rendre uniques et rendre nos rendez-vous magiques. Mamie : le rôle d’une vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fois où j’ai retrouvé ma fille

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revi

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revivre la facilité expérimentée avec ma fille aînée : des sourires quotidiens, un bébé qui s’adapte à tout et à tous, des nuits de 13 heures dès l’âge de sept semaines. Mais non. Je me suis fait surprendre par un saut en bungee entre une dépendance intense et un refus total des contacts.

Au moment où Cocotte naissait, Papa préparait ses bagages pour plusieurs mois d’entraînement militaire et de mission afghane. Grande Peanut s’était fait mettre à la porte de sa garderie pour « conflit de personnalité » avec l’éducatrice. Je venais de terminer mes études et je n’avais rien devant moi.

Cocotte a absorbé tout ce qu’il y avait de négatif autour d’elle. Elle a passé quatre mois à pleurer (que dis-je ? À hurler!). C’est ce qu’on appelle un BABI, un bébé à besoins intenses. Son premier besoin s’appelait « Sécurité ».

Impossible pour moi de la promener ou de lui chanter des berceuses. Le mouvement et le bruit (ce qui incluait ma voix) l’irritaient. Même dans le porte-bébé, elle se trouvait trop loin de moi. Elle dormait dans mon pyjama, collée sur ma peau, épuisée. 24 heures par jour, je devais rester immobile et respirer le moins possible pour ne pas la réveiller. Pendant ce temps, sa grande sœur réclamait l’attention volée.

La première fois où j’ai vu ma Cocotte dormir ailleurs que dans mes bras, j’en ai presque pleuré. Je n’avais plus de larmes, alors j’ai simplement souri de soulagement. C’était la fin de l’été; elle était née au début du printemps. Je me disais qu’enfin, elle se sentait en sécurité. Mais non.

Pendant les années qui ont suivi, Cocotte a subi les agressions répétées de sa grande sÅ“ur. J’ai par la suite expérimenté les conflits fraternels « normaux » (mais oh! combien désagréables !). Je peux jurer que le traitement qu’elle réservait à ma Cocotte était hors norme. Heureusement, leur relation s’est adoucie. Merci aux psychologues et au temps!

Pendant des années, ma Cocotte traumatisée a refusé tout contact humain. Elle ne s’exprimait plus, elle grognait comme un lion enfermé dans une cage de gerboise. Elle griffait, mordait, se protégeait.

C’était pénible de donner le câlin du soir à mes trois autres enfants et de me faire fermer la porte au cœur par ma Cocotte. Je la savais si fragile… J’aurais voulu réparer son âme et son passé, mais dans ce domaine, la baguette magique n’existe pas.

J’ai dû me tenir loin, observer, à l’affût d’un signe d’ouverture. Un soir, ma sincérité de maman a parlé:

- Ma Cocotte, c’est pénible de ne pas te prendre dans mes bras. Tu me manques… J’aimerais te proposer quelque chose… On ne tolère pas que tu grognes sans arrêt. Tu n’es pas un animal.

– Mais oui, Maman, les humains sont des mammifères!

-Je te demande d’utiliser des mots. En échange, je vais faire d’énormes efforts pour ne pas entrer dans ta bulle. Je ne te toucherai pas et je ne te donnerai pas de bisous. Quand tu seras prête, tu reviendras vers moi. D’accord ?

Le contrat était scellé. Pas de poignée de main envahissante, seulement un silence qui contrastait avec les hurlements habituels.

Quelques mois plus tard, ma Cocotte a accepté que je m’assoie une minute au pied de son lit. Juste pour être près d’elle. Une autre journée, elle a « échappé » une caresse qui l’a prise par surprise. Un bisou, une sieste partagée, quelques confidences…

Petit à petit, elle s’est ouverte aux autres. J’ai maintenant droit à plusieurs « je t’aime » chaque jour, sans devoir la supplier.

Le plus bouleversant, c’est que Cocotte et Peanut se prennent au jeu de s’aimer et de se le montrer. Quand ça arrive, j’entends parfois le grognement d’un chaton qui voyage sur le dos d’un ronron. Quand ça arrive, je me dis que j’ai retrouvé mes filles. Et elles, ELLES se sont enfin trouvées.

 

Nathalie Courcy

Hockey, Politique et Nuits torrides

C'est bien connu, y'a des choses dont tu parles pas au souper, de pe

C’est bien connu, y’a des choses dont tu parles pas au souper, de peur que la chicane pogne. Tu parles pas de hockey à moins que le CH trône au sommet du classement sous peine d’avoir à faire un Fernand de toi-même et sortir les statistiques les plus glorieuses pour défendre la Sainte-Flanelle devant tout ceux qui ne partagent pas ton avis. Tu parles pas de tes habitudes sexuelles débridées parce que, bon, de un, ça ne se fait pas et de deux, ça serait bien difficile de regarder grand-maman dans les yeux, entre deux bouchées de patates pilées, après l’avoir entendue raconter toutes les nuits torrides qui ont meublé sa vie jusqu’à maintenant. Tu parles pas non plus de politique, han? Mais pourquoi, donc? Parce que c’est un terrain glissant et puis que ça te tente pas de t’obstiner avec le beau-frère pour une millième fois sur les pour et les contres de l’éventuelle séparation du Québec ou plutôt, sur l’unification d’une province vers un pays? C’est correct, tsé. Moi non plus ça ne me le dit pas tellement de m’obstiner avec. Mais tes enfants, eux? Tu leur dis quoi sur l’heure du souper?

Les miens sont trop petits, trop jeunes pour comprendre. Mais dans quelques années, j’espère pouvoir profiter de ces moments, entre deux bouchées de patates pilées, pour jaser avec eux de leur avenir parce qu’après tout, l’avenir, ça veut pas seulement dire poursuivre des études supérieures et être propre de ta personne en brossant tes dents et en frottant derrière tes oreilles! L’avenir, le futur, il est assis devant toi au souper et il attend juste ça que tu déverses ton savoir infini sur lui. Et puis, même si ton savoir serait pas si infini que ça au niveau de la politique, les internet et les librairies débordent d’informations et d’explications… que vous pourriez même apprivoiser ensemble!

Les enfants nous entendent (duh) exprimer nos désaccords, nos angoisses, nos appréhensions et nos doutes vis-à-vis tel candidat, tel parti, telle élection! Parler de politique, ça fait souvent bailler, mais qu’en est-il des enjeux? N’est-ce pas une opportunité unique pour discuter avec nos enfants d’environnement, d’éducation, de santé? De leur faire voir le monde tel qu’il est, rempli de possibilité au bout de leurs petits doigts, de leur parler de ce que nos ancêtres ont bâti, pour nous, avant nous et de ce que nous pouvons faire pour améliorer les aspects de nos vies, en tant que société, en tant que communauté qui nous est chère? N’est-ce pas une occasion en or pour démontrer à nos jeunes que leur opinion compte et que leur voix sera entendue? Que voter n’est pas seulement un droit acquis, mais que dans un passé pas si lointain, les femmes ne pouvaient avoir leur nom sur la liste électorale?

Chez nous, ça parlait pas de nuits torrides, mais j’ai su qui était René Lévesque bien avant de pouvoir comprendre la grandeur du personnage. On dit souvent « si je pouvais voir le futur ». Hey bien tu le vois, il est là, la bouche pleine de patates pilées et toute la vie devant lui. Aide-le à comprendre et puis un jour, ton « futur » sera peut-être ton premier ministre.