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Lettre à mes parents

Cher papa et maman,

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Cher papa et maman,

Je me souviens du premier regard que papa a posé sur maman et du sourire que toi maman, tu lui as fait. Je n’étais pas né, mais je vous observais déjà, de mon nuage. Vous étiez beau à voir!

Un jour, vous vous êtes aimés si fort, que je me suis déposé dans le ventre de maman. Je pouvais alors, entendre les palpitations de vos cœurs et vos soupirs amoureux. J’étais bien dans cet endroit et je n’avais pas tellement envie d’en sortir.

Ensemble, vous avez choisi mon prénom et la couleur de ma chambre. Votre cœur se gonflait d’espoir en pensant à mon avenir. Vous étiez heureux d’avoir un petit « vous deux ».

Puisqu’il faut ce qu’il faut, le jour de ma naissance est arrivé. Je vous ai vu pleurer ensemble. La fierté que vous ressentiez à ce moment m’a enveloppé d’amour et j’ai su, dès cet instant, que ça valait la peine de venir au monde.

Vous m’avez bercé, cajolé et langé à tour de rôle, vous soutenant l’un et l’autre. Les nuits étaient courtes!

Lorsque j’ai fait mes premiers pas, la joie que vous partagiez m’a encouragé à continuer. Mes premiers mots vous ont chamboulés et lors de mon premier jour d’école, je pense avoir vu papa consoler maman. Ou peut-être que c’était l’inverse?

Peu de temps après, vous avez commencé à vous chicaner. Maman pleurait souvent et papa claquait la porte en s’en allant. Ces disputes sont devenues de plus en plus fréquentes et elles me rendaient triste moi aussi.

Puis, vous m’avez expliqué que vous n’étiez plus amoureux. Chacun d’entre vous est allé vivre dans une maison différente et maintenant je vous vois à tour de rôle. Au début, ça m’a fait peur cette histoire de séparation, mais vous m’avez juré que vous m’aimiez toujours. Tant mieux, car moi, je vous aime plus que l’infini et plus que le ciel étoilé.

Maintenant que s’est faite cette séparation, j’aimerais savoir pourquoi vous avez besoin d’un monsieur et d’une madame en costume pour vous parler. Dites-moi pourquoi vous êtes sans cesse fâché l’un contre l’autre. Avez-vous oublié tous ces beaux moments que je vous ai racontés?

Moi, non! Je sais que vous ne vous aimez plus, mais s’il vous plaît, papa et maman, avant de vous détruire l’un et l’autre, j’aimerais que vous vous souveniez, juste un peu, du temps où nous nous aimions tous. D’accord? Ceci me permettra d’être bien dans ma tête et dans mon corps, de grandir dans l’amour et l’harmonie. N’oubliez pas que je suis un « p’tit vous deux », comme vous le disiez.

Votre enfant qui vous aime très fort.

 

Les enfants coincés dans les disputes des parents finissent par devenir anxieux, irritables, certains se replient sur eux-mêmes, alors que d’autres cherchent à attirer l’attention avec des comportements négatifs. Si vous désirez aller plus loin dans ce sujet, je vous invite à visionner le documentaire choc suivant : Dictature affective.

Maman, je m’ennuie de papa

Jack, on est chanceux aujourd’hui. Sais-tu pourquoi? Parce que tu

Jack, on est chanceux aujourd’hui. Sais-tu pourquoi? Parce que tu es maintenant assez grand pour t’exprimer avec des mots. Parce que je te comprends mieux. Tu peux me le dire quand tu t’ennuies de ton père et on remédie à la situation.

Te rappelles-tu, mon grand, quand tu n’étais qu’un tout petit bout de garçon? Tu mesurais à peine plus de trois pommes. On arrivait à la maison et tu te mettais à pleurer en disant : « Papaaaaaaa », en serrant très fort ta grenouille Lolo ( pas une vrai là, juste TON toutou.). Moi, je m’en souviens et je m’excuse mon petit coco. À ce moment de nos vies, je croyais que tu me disais, à travers ton « papaaa » :  « Je ne veux que mon papa. Maman, je ne t’aime pas. ». Tu sais ce que je faisais dans ces cas-là? Je te chicanais et te disais, en pleurant à mon tour : « Tu veux ton père, tu veux y rester pour toujours? Alors vas-y! » P’tit loup, je te jure que les mots dépassaient ma pensée. Dieu sait à quel point je ne voulais pas me séparer de ma petite bibitte d’amour.

Aujourd’hui mon minou, j’ai des frissons en y repensant. Je m’en veux tellement. Aujourd’hui coconut, je comprends. Je comprends que tu voulais tout simplement passer du temps avec papa et maman. Ton petit cœur avait de la difficulté à devoir te séparer de l’un d’entre nous. C’est difficile pour un petit garçon de deux ans et demi de dire au revoir, pour une longue semaine, à un de ses parents. Tu essayais tout simplement  de me dire que tu t’ennuyais de ton papa, que tu voulais le serrer fort dans tes bras.

Aujourd’hui mon petit coco, c’est le fun. C’est le fun parce que tu t’exprimes. Tu me le dis quand tu as un pic au cœur. Il t’arrive de pleurer, avec la photo de papa collée sur toi, en me disant : « Je m’ennuie de papa ».  Maintenant, tu peux l’appeler, lui parler. Après une pratique de hockey, tu  arrêtes lui donner un bisou chez lui. Même que parfois, on lui demande si tu peux faire un dodo de plus chez lui. Il est content lui aussi quand il te voit plus souvent.  Mon petit démon dans ma tête me dit parfois que c’est parce que tu n’es pas bien à la maison que  tu réclames ton père, mais je me raisonne rapidement, car je sais que tu es juste heureux de voir tes parents souvent.

Je trouve ça encore difficile de devoir partager le temps passé avec toi, mais je remercie la vie de savoir que ton père t’aime et se soucie de toi. Je m’excuse encore mon petit chevreuil d’avoir mal compris tes besoins. Je fais tout mon possible maintenant pour que tu puisses partager ton temps entre maman et papa. Rien ne vaut ton beau sourire satisfait d’avoir comblé ton ennui.

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Très cher terrible 2, tu vas me rendre folle!

  À toi, chère maman, qui vit dans le déni du “ Terrible 2 ”. Crois-moi, il te guette

 

À toi, chère maman, qui vit dans le déni du “ Terrible 2 ”. Crois-moi, il te guette et il n’attend qu’une chose: te surprendre à un moment que tu n’auras pas vu venir et surtout, mais surtout… TE RENDRE FOLLE !!

Ce matin, j’ai dû me résigner à l’admettre: ma belle Anna était en plein dans son “ Terrible 2 ” .

Tsé, j’étais de ces mamans tellement fières de dire aux autres, en souriant: “Ah non, Anna a un gros caractère, mais je touche du bois, elle n’a pas eu de “Terrible 2”! Et oui, j’étais de ces mamans chiantes ! Et à l’aube de ses deux ans et six mois, je réalise que, lorsque tu craches en l’air, tu risques de recevoir un océan en pleine face. BANG !

J’admets ne pas être la maman parfaite qui contrôle ses émotions et son vocabulaire en tout temps. Malheureusement, la fin de semaine dernière, j’ai appris à mes enfants l’ensemble des termes employés par l’église. Si vous en croisez un qui lance un “ Hey Ca%^*%% de tabar^%^* “, ne cherchez pas de coupable, je me rends avec le sourire aux autorités, et ce, sans rouspéter 🙋( comparativement au plus vieux de huit ans qui semble n’avoir que deux mots dans son vocabulaire “Oui, mais! 😡”.

Sérieusement, je pensais que le “ Terrible 2 ” était un mythe. Une histoire racontée par les mamans qui se trouvaient des excuses pour péter les plombs. Ben non. Ça existe vraiment.

En deux jours, j’ai eu droit à:

* Une crise de 30 min sur l’autoroute 10 parce qu’elle avait échappé son jouet.

* Une crise avant d’arriver à la garderie parce qu’elle avait enlevé, ELLE-MÊME, ses “ BIP ” de mitaines

* Des coups de pieds parce qu’elle ne voulait pas mettre ses chaussettes

* Des grimaces et des bouderies pour des idioties.

P.S. Si vous avez des astuces pour survivre au “ Terrible 2 ”, je suis certaine qu’on est plusieurs à être plus qu’ouvertes à les lire.

Adieu petit ange…

On dit souvent que la vie est fragile, mais on ne comprend la signification qu'une fois qu'on est to

On dit souvent que la vie est fragile, mais on ne comprend la signification qu’une fois qu’on est touché par un drame. On prend pour acquis les êtres qui nous sont les plus chers. On embrasse nos enfants avant de les endormir avec la certitude qu’ils nous réveilleront avec leurs petites voix stridente afin que nous allions écouter pour la millième fois La reine des neiges. Pourtant, la vie fait ce qu’elle veut et elle peut parfois être si cruelle. Aujourd’hui, nous avons décidé de vous raconter l’histoire de Léane, la maman de Clara qui est maintenant un petit ange qui veille sur les siens … C’est après avoir discuté avec Léane qu’elle a accepté de raconter le drame qu’elle a vécu en espérant pouvoir aider d’autres personnes qui vivent la même chose.  Son message est simple et clair; prenez le temps de vivre tous les petits moments avec vos enfants. Aimez -les, chérissez-les et profitez au maximum des bons et des mauvais jours, parce qu’on ne vit tout ça qu’une seule fois.
C’est le soir du 6 octobre 2016 que je suis tombée sur une publication d’une amie Facebook qui m’a mise à l’envers pour le restant de la journée. Léane Rhéaume venait de perdre sa fille unique, son rayon de soleil..

 

Léane et Clara

Cette photo, fut notre dernière prise ensemble … Hier soir, avant ton dodo, tu voulais coller maman … Tu avais mal à ton bedon alors on s’est fait des câlins.
Je t’ai chanté des chansons et tu m’as dit de te placer ta couverture … 
Je t’ai embrassée et dit : À demain.

 
Ce fut notre dernier moment ensemble.  La vie de ma Clara s’est terminée. Ce matin, elle était sans vie pour une raison médicale encore inexpliquée.
Nous aimerions garder notre intimité durant cette dure épreuve, merci de respecter cela .
❤️ Pour ma petite Clara qui a écrit les plus belles pages de ma vie. Je souhaite remplir notre livre des plus belles histoires de bonheur et d’amour pour elle surtout de blagues; elle aimait tellement faire sa coquine ! Clara je t’aime tant !! J’aimerais que ceci ne soit qu’un mauvais rêve ….. reviens moi!
Au revoir ma puce

 

Clara n’était pas malade. C’était une petite fille espiègle et heureuse. Elle avait la vie devant elle! J’ai tellement été ébranlée par cette publication… Aucun parent ne devrait avoir à porter le deuil de son enfant! Léane a dit un dernier aurevoir à son amour et à tenu à partager le texte qu’elle a lu lors des funérailles.

 

” J’aimerais que tout ça ne soit seulement qu’un cauchemar… J’ai tellement le cœur gros ces temps-ci, mais recevoir autant de témoignages me fais me rendre compte que malheureusement c’est fréquent de perdre son enfant. Les autres mamans me répètent de ne pas avoir honte de sourire à nouveau, d’être bien! Je crois que mon texte pourrait peut-être en aider d’autres aussi à traverser cette épreuve ou juste ralentir comme moi j’ai su le faire avec ma Clara. Elle avait 19 mois, un vrai rayon de soleil rempli de caractère! J’espère l’instant d’un moment aider les gens à ralentir.La vie peut tellement changer d’un jour à l’autre et je suis fière de pouvoir me dire qu’avec elle on prenait notre temps. Si avec mon texte je peux aider des cœurs tristes ou d’autres à profiter 100x plus des moments avec leur enfants tant mieux,  j’aurai réussi à accomplir quelque chose de bien” – Léane Rhéaume

Adieu petit ange - Clara

Crédit photo : Bianca Gaudreault

Clara,
J’ai découvert que tu étais dans mon bedon un matin.
J’ai d’abord fait un test de grossesse…puis, un second, pour finalement me rendre à 5, pour être bien certaine que les 4 autres ne se trompaient pas.
J’ai ensuite envoyé les photos de tous mes tests à ta marraine, à Katherine, Élyse, Annie et Vanessa; pour qu’elles aussi me confirment que les 5 tests étaient bel et bien positifs.
Je n’ai pas été capable d’attendre pour l’annoncer à ton papa.
J’ai pris le téléphone et je lui ai dit durant son travail.

À l’échographie, ils nous ont appris que tu étais une petite fille. J’étais tellement ravie de peut-être avoir une mini- moi. Déjà, dans mon ventre, je t’appelais Clara et j’espérais que tu sois identique à moi. Je t’imaginais drôle, surtout tannante et avec un bon caractère, chose que tu as.
Tu faisais des tours de magie en cachant ta suce et te trouvais tellement bonne de le réussir, même si je voyais toujours où elle était cachée.
Avec toi, j’attendais… Je me disais que dire : « Vite, vite! Nous allons être en retard » allait nous faire perdre plusieurs petits instants précieux.
Tu prenais ton temps pour mettre tes souliers et te fâchais contre moi si je voulais t’aider…. Alors je me plaçais devant toi… assise… et j’attendais…puis, tu insistais pour me mettre mes souliers et surtout que je ne t’aide pas.
À chaque matin, j’essayais de t’attraper à travers les barreaux du balcon. Je te laissais descendre les marches à ton rythme et surtout…nous recommencions.
Dans la voiture, je t’installais dans ton petit banc, puis tu avançais ton visage près du miroir placé devant et disais « Mamaaaan ».
Alors je collais mon visage au tien et disais : « Maman et Clara ».
Puis tu répétais : « Mamannnn » et je t’attachais.
Ma mini-moi je l’ai eu et dans la manière que tu avais de me dire maman, il y avait tout l’amour que tu éprouvais pour moi. Nous étions fusionnelles. Cuisiner sans t’avoir dans mes bras ou coller à mes jambes même à 18 mois était tout simplement impossible.

Au début, j’ai trouvé difficile de m’adapter au rôle de maman toute seule avec toi. Au fil du temps, mes moments d’épuisements sans beaucoup de répit ou, lorsque la fin de semaine tu quittais pour pleins d’aventures chez ton papa, se sont transformés en magnifiques moments, toujours de plus en plus faciles à vivre pour moi. La fin de semaine où tu quittais, je travaillais… puis, je revenais tout préparer et faire les courses pour qu’à ton retour tu ne manques de rien.
Ta manière de te fâcher en auto pour juste 1km.
Ta manière d’aller voler des Cheerios dans l’armoire à chaque matin.
Ta manière de toujours vouloir être avec moi.
Ta manière de toujours vouloir nous montrer avec tant de fierté que tu portes un chandail avec un chat dessus.
Ta manière de toujours vouloir aider Jason dans la maison et de t’endormir collé à lui au salon.
Ta manière de toujours suivre Charles partout.
Ta manière de toujours vouloir Lily près de toi durant tes repas.
Ta manière de jouer dans la cuisine pendant que Magali te prépare de bonnes choses.
Ta manière de toujours vouloir coller Romy.
Le 6 octobre j’ai perdu ma fille. Je me suis réveillée pour aller te chatouiller et je t’ai trouvée. J’ai tenté de te sauver. J’ai perdu la chose la plus importante à mes yeux, celle grâce à qui je me définissais.
J’étais ta maman, ta maman à toi.
Une partie de moi s’est envolée mais je sais que tu es partie avec en tête tout l’amour que j’avais pour toi et notre lien si spécial.
Au nom de Jérôme et moi, je vous remercie d’avoir été présents dans sa vie et d’avoir embelli la sienne autant qu’elle a embelli la nôtre, la mienne.
Promis Clara je vais sourire à nouveau.
Clara je t’aime, t’aime, t’aime…

Section “sans enfant” : j’ai mon voyage !

Surpris. Déçu. Choqué.

C’e

Surpris. Déçu. Choqué.

C’est la suite des émotions qui m’ont traversé quand j’ai entendu qu’une compagnie aérienne indienne allait bientôt proposer une section « sans enfant » …

Pourquoi avons-nous besoin de séparer les familles des autres? En fait, je pense que le problème n’est pas là. Il est plus grand et plus grave que ça. De nos jours, on ne tolère plus rien. On critique, on chiale, on cri, on marche dans la rue, on frappe des casseroles… mon Dieu que la vie est dure avec nous! On ne veut plus voir de croix nulle part, on n’accepte pas les turbans, on boude les voiles… on joue à l’autruche. Plutôt que d’assumer nos différences, on les glisse sous le tapis en se cachant lâchement derrière des lois et des règlements.

Personnellement, j’ai appris (merci à mes parents) à assumer mes intolérances plutôt qu’à vouloir cacher ce qui me rend intolérant. Pourquoi serais-je plus important que le gars qui ronfle dans un avion? Pourquoi c’est lui qui devrait se faire réveiller par l’agent de bord et non pas moi qui devrait prévoir le coup et m’apporter des bouchons? Pourtant, celui qui dort trop fort me dérange autant qu’un flot qui frappe dans mon banc. Je réclame donc une section « ronfleurs compulsifs » dans chaque avion! Une section « enfants », une section « ronfleurs », une section « gens sur le party », une section « épais », une section « alcool », une section « tranquille » et une section « gens qui puent le vieux parfum cheap ». Comme ça, personne ne dérangera personne. Bon voyage!

Faut faire attention à ça. On devient de plus en plus fermés aux autres et l’on pense que la solution est très simple : on propose une section « famille » et tout le monde est content. FAUX! Moi, si mes héritiers sont calmes en avion, pourquoi devrais-je m’asseoir obligatoirement avec les morveux des autres? J’ai pas le droit, moi aussi, à un vol tranquille… AVEC mes enfants? Le problème, c’est le principe erroné voulant que si un bébé pleure en avion, TOUS les bébés pleurent en avion. Y’a rien de plus faux. On croise aussi des parents qui pensent que parce que leurs enfants sont des enfants, ils ont tous les droits. Y’a rien de plus faux également. Si mon gars frappe dans le banc du voisin, c’est sûr que je vais tout faire pour que ça arrête. C’est ma job de parent et je ne me permets jamais de répit. Je suis là pour lui apprendre les bonnes manières, peu importe où nous sommes, peu importe avec qui nous sommes. C’est pas toujours facile, c’est pas toujours élégant, mais on doit le faire.

Ce qui me fait peur également dans ça, c’est l’effet d’entrainement que ça pourrait avoir. Là, on parle d’avion, mais Dieu sait qu’y’a ben des chialeux au restaurant aussi; plusieurs clients soupirent à la vue d’enfants dans les environs. Si l’aviation trouve un filon, la restauration emboîtera le pas dans un avenir plus ou moins rapproché. Regardez bien… d’ici quelques années, quelques bonnes tables s’annonceront comme des lieux où l’on garantit la tranquillité aux gens qui veulent relaxer autour d’un délicieux repas. Les enfants ne seront acceptés que sur leur terrasse… et quelques années après, ils seront complètement exclus de ces restaurants. Oh, je sais que j’ai l’air démagogue, mais partagez ce texte et surtout mettez-le dans vos favoris. Un jour, vous le relirez et vous direz que le papa madelinot avait bien raison.

La vie, ce n’est pas que son petit nombril. Y’a des gens autour de nous; des gens qui respirent mal, qui puent, qui mangent bruyamment, qui se rongent les ongles, qui parlent trop fort, qui sacrent… et ce n’est pas en les regroupant ensemble et en les séparant des autres qu’on règle le problème. On connait les racistes, les sexistes… eh bien on devient de plus en plus « autristes ». Et ça, ça me fait peur parce qu’à trop vouloir accommoder tout le monde, on finit par s’en mettre à dos.

Oui, ce sont nos enfants qui pleurent parfois, mais entre eux et les adultes qui chialent parce qu’ils ne jouissent pas de leur petite tranquillité, je me demande bien qui est le plus bébé des deux…

Ma fille n’est pas une princesse

Moi qui a toujours été « one of the boys », comment allais-je faire pour élever une fille? À

Moi qui a toujours été « one of the boys », comment allais-je faire pour élever une fille? À chacune de mes grossesses, j’ai souhaité un garçon. Lorsqu’à ma troisième grossesse on m’a annoncé que c’était une fille, j’étais sous le choc. J’ai éclaté en sanglots. J’étais inconsolable.

Qu’est-ce que j’allais faire avec une fille? Moi qui joue au hockey avec mes garçons, boit à même la pinte de lait (ben quoi, c’est rapide et je sauve de la vaisselle!), pas question que je m’assois pour prendre le thé avec le petit doigt en l’air! J’allais lui apprendre qu’elle peut faire les mêmes activités que ses frères.

Ma plus grande peur est que ma fille (qui est maintenant née) puisse souffrir autant que j’ai souffert dans le passé. Je suis maintenant une femme épanouie, mais l’adolescence à été mon chemin de croix. Y-a-il un manuel pour instruire le bon jugement ainsi que le choix de l’entourage? Surtout en jeune âge, les amis sont toute leur vie.

Pourrai-je mettre un GPS sous ses espadrilles? Pourrai-je écouter ses conversations téléphoniques? Pourrai-je lire ses emails? Surement pas autant que je le voudrai parce que malheur à nous, parents, apparemment nous devons leur faire confiance!

J’ai toujours en arrière pensé la crainte que l’on puisse profiter d’elle, la crainte que l’on abuse d’elle. La vie n’est pas toujours rose, loin de là. Elle sera blessée, rejetée et remplie d’une profonde tristesse à plusieurs reprises au courant de sa vie. Mais tous ces mauvais côtés font justement parti de la vie pour que l’on apprécie encore plus les bons côtés.

Je serai là le jour où elle aura le cœur brisé. Je l’écouterai, tenterai d’alléger sa blessure, tenterai de la guider de la manière la plus réaliste qui soit. Parce que sa vieille mère sera passée par là. Je serai là lorsqu’elle sautera de joie, le cœur rempli de bonheur. Je sauterai avec elle, partagerai son bonheur contagieux. Parce que sa veille mère sera passée par là.

Ma fille a deux grands frères qui veilleront sur elle. À moins que ce ne soit elle qui veillera sur eux? Avec le caractère qu’elle semble développer, sans même le savoir, elle me rassure. Maintenant âgée de 15 mois, elle veut jouer avec ses frères au hockey. Fuck les poupées, elle ne veut rien savoir! Telle mère, telle fille! Juste le mot « princesse » me donne la nausée! Nous ne vivons ni dans un château et les princes charmants n’existent pas. Désolé pour le manque de délicatesse mais je préfère la réalité à ce que ma fille vive un rêve désabusé.

Les mariages, les showers et tous ces tralalas me puent au nez. Je payerais une organisatrice quelconque avant même de me mêler de quoi que ce soit! Je plaint ma fille si jamais elle rêve d’un gros mariage car je n’aurais AUCUNE idée comment dealer avec ça! (Ah oui c’est vrai, le vin…) Pauvre fille, j’imagine déjà l’histoire : la mère de la mariée en fuite! Je ne crois pas en cette dépense démesurée qui se finit bien souvent en séparation.

Lorsque les gens disent à ma fille « comme tu es belle! » C’est plus fort que moi, je me dois de rajouter « et tellement intelligente! » Je sais, c’est pathétique. Mais l’intelligence est tellement plus importante que la beauté. Et ça, ma fille DOIT le savoir! Elle ne pourra pas toujours plaire à tout le monde. Je veux qu’elle s’aime telle qu’elle est, qu’elle se foute du jugement des autres!

Si elle se sert de sa tête, elle ira où elle voudra dans la vie, ne dépendra de personne et ne devra rien à personne. Je lui souhaite de devenir une femme forte, indépendante, accomplie et heureuse.

Je fais l’éducation de ma fille au jour le jour, identique à celle de mes garçons. Je déteste toujours le rose, les froufrous et je ne mets pas de films de princesses. Je suis dure et réaliste avec une tendresse inégalée. J’enseignerai à ma fille que l’amour n’a pas de sexe, pas de couleur, pas de nationalité. Je lui enseignerai l’ouverture d’esprit, le non jugement. Simplement pour qu’elle puisse s’épanouir complètement.

J’aime mes enfants de façon égalitaire. Jamais je ne demanderai plus ou moins à un de mes enfants. Si je deviens trop vieille et sénile, je paierai quelqu’un pour qu’il prenne soin de moi. Ce n’est pas parce que ma fille est une fille qu’elle héritera du fait de devoir torcher sa mère! Je refuse catégoriquement. Qu’elle torche mes futurs petits enfants à la place! (Si elle en veut, bien sur!)

Je suis cru, peut-être déplacée pour certains mais ceci est ma vision des choses.

Pour l’instant, tout va super bien. Ma fille est la cerise sur notre gâteau à deux étages. Élever une fille est finalement la même chose qu’élever un garçon. Et une seule chose me vient alors à l’esprit :  « quand elle me prend dans ses bras, elle me parle tout bas, je vois la vie en rose… »

Lettre à ma fille : Si jamais tu étais gaie

Au cours de ton développement, il y aura beaucoup d’impasses et d

Au cours de ton développement, il y aura beaucoup d’impasses et d’obstacles que nous allons surmonter ensemble. D’autres fois, tu devras grandir et surmonter les épreuves sans moi ni ton père. Dans ta vie, il y aura peut-être un moment stressant, une parcelle de ta vie que tu n’avais jamais dévoilée et qui devra faire surface. Tout sera rendu beaucoup trop évident dans ta tête pour penser que ce n’est qu’une phase comme la plupart des parents disent. Tu choisiras une date, une heure. Tu espionneras nos comportements pour être certaine que le moment parfait est arrivé pour nous en parler.

Sache que si cette journée existe dans notre famille, ce moment où tu décideras de nous exprimer ton choix d’être gaie ou trans, ce sera le plus beau jour de ma vie. Pour moi, mon travail de maman sera accompli avec succès. Tu seras une femme accomplie, une personne forte qui ne vit pas dans la peur ni selon les intentions de la société. J’accueillerai avec joie tes copines ou je t’accompagnerai dans tes changements.

J’espère que d’ici ce temps la société aura évolué et que le choix de vie de chacun sera accepté. Que les termes « sortir du garde-robe » ou « coming out » seront désuets et qu’à partir du plus jeune âge nous accepterons la différence. Je souhaite de tout mon oceur qu’il y ait en abondance des contes de princesse-qui-tombe-amoureuse-d’une-autre-princesse et que nous aurons le réflexe de dire ‘’Quand tu vas être plus grande et que tu vas avoir un chum OU une blonde…’’ plutôt que d’imposer une idée qui met des doutes dans la tête alors que ça ne devrait pas.

D’ici là, si les tabous ne sont pas tombés, pour nous, tu seras toujours notre raison de vivre et nous serons heureux peu importe ton choix. Ton orientation sexuelle ne changera pas qui tu es ni la manière dont je te perçois. Tu es et resteras toujours notre petite fille que nous aimons inconditionnellement. Les gens qui t’entourent pourront être cruels avec tes décisions, mais sache que si un jour tu dois nous faire ce type de révélation, nos bras, grands ouverts, t’attendront pour t’encourager, te consoler et t’aimer. Petite-fille, la façon dont tu décides de vivre ta vie est la tienne. Ne laisse jamais personne te dire le contraire. Tu feras déjà face à beaucoup d’épreuves difficiles à surmonter, ton orientation sexuelle ne devrait pas faire partie de ceux-ci mais devrait plutôt être une célébration. Nous t’acceptons comme tu es et comme tu seras.

L’aventure d’une belle-maman : quand ça ne clique pas aussi vite qu’on voudrait

Je suis devenue belle-maman d'une cocotte de 2 ans en août 2013. J'

Je suis devenue belle-maman d’une cocotte de 2 ans en août 2013. J’avais tout juste 20 ans. Zéro prête. Je me suis lancée dans l’aventure parce que son père, je l’aimais ben pis… pas l’choix, la petite venait en “package deal” ! En toute honnêteté, ça n’a pas été facile MAIS j’ai survécu. Je vous raconte !

Au début, l’enfer. Quand mon chum partait, c’était la crise. Mon cœur serrait tellement fort parce que j’aurais aimé ça être réconfortante pour elle. J’aurais aimé ça que ça clique tout de suite, genre que ce soit facile, mais la vie c’est pas de même.

Ça été comme ça pendant environ six mois. Six mois difficiles. Six mois de questions. Six mois à me demander ce que j’allais faire. La seule chose qui passait bien, c’était le parc pis les Kinder Surprises. Là, j’étais hot !

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Ça a continué comme ça. On s’est apprivoisées tranquillement et on s’est donné du temps. Je pense que c’est ça, le succès. On a lu des histoires ensemble, on a joué à des jeux et c’était un peu plus doux. Un peu plus facile.

Un soir, c’est moi qui suis passée la chercher à la garderie. En rentrant dans la garderie, elle était contente de me voir. J’étais contente et elle aussi. Shit, ça se peut, ça, qu’elle soit contente de me voir? Je lui ai demandé comment c’était passé sa journée. On a jasé tranquillement de ce qu’elle avait fait. Elle m’a montré son bricolage. On a fait des blagues de pet dans l’auto pis elle m’a dit :

– Ce soir, papa il travaille, hein? On va mettre du vernis à ongle sur nos ongles? On va manger du popcorn et on va avoir une soirée de fille, ok?

La joie dans mon cœur ne s’expliquait pas. Je n’avais plus besoin d’acheter un Kinder Surprise ou de faire pleins de trucs pour la rendre heureuse. Elle m’avait acceptée.

Une chose est certaine, elle m’a donné le goût d’être maman. Nous aurons un bébé neuf pour février 2017 et elle a TRÈS hâte d’être une grande sœur. Elle sera la meilleure.

Merci ma bidoune pour tout!

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Toi, mon ado

Toi, mon ado...

Mon adoré...</

Toi, mon ado…

Mon adoré…

Mon adolescent…

On peut lire tous les livres d’éducation du monde. On peut écouter une multitude d’émissions sur le sujet. On peut assister à diverses rencontres d’information… L’adolescence reste la période la plus bizarre et incompréhensible de la vie.

Il me semble, mon ado, que tu étais si petit hier… J’ai à peine eu le temps de me retourner que tu es entré à l’école. Tout est passé si vite ! Et du jour au lendemain, tu es devenu quelqu’un d’autre. Je n’ai rien vu venir. Devant moi se tient maintenant un être qui n’est plus vraiment un enfant et pas encore un adulte. Un être qui me rejette et crache sur mes valeurs, qui se dresse debout et crie fort des arguments qui me semblent vides de sens. Il passe sans prévenir d’une humeur massacrante, à des phrases d’amour, pour finir par envoyer tout promener. Je ne sais plus sur quel pied danser. Son corps qui grandit trop vite est désarticulé et bancal. Même sa voix alterne des sons rauques aux aigus en déraillant lamentablement.

Toi, mon ado, tu hurles que je t’énerve. Et bien sache-le : toi aussi tu m’énerves ! Sauf que je me contiens, je me retiens et j’étouffe ce cri. J’essaie. J’essaie fort, tu sais… Je me rappelle mon adolescence, si tumultueuse, et je réalise que tu me repousses exactement comme je rejetais mes parents. Si tu tires sur le cordon et que je m’accroche après, il risque de déchirer à jamais… Alors je me retiens… Et se sont mes trippes que l’on arrache de mon ventre et mon cœur de maman qui saigne…

Lorsque mes amis me demandent des conseils pour leur ado, tout est si simple. J’ai toujours de bonnes réponses, c’est limpide. Mais avec toi, je ne sais pas, je suis perdue. Mon cerveau est en déphasage permanent avec mon instinct. Alors… Il y a ces cris, ces incompréhensions, ces larmes. Cette détresse qui m’envahit… Cette tristesse et cette désillusion sur ton visage… Je me sens si nulle et inutile. Tu as besoin de ton parent, tu as besoin de moi, non ? Mais comment ?

Toi, mon ado… Viens t’asseoir près de moi. Dis-moi : qu’attends-tu de moi comme maman ? Comment dois-je me comporter ? Quelles règles te semblent justes ? Que ferais-tu à ma place ?

Dis-moi quelle mère je dois être pour toi. Dis-moi comment être ton guide sur le chemin. Car, après tout, c’est ton chemin. Ce n’est pas le mien.

Tu es la solution, mon ado, mon adoré, mon adolescent. Alors montre-moi le chemin.

Le bébé marketing

« Approuvé par docteur maman. »

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« Approuvé par docteur maman. »

« Le choix numéro 1 des mamans. »

Des slogans vendeurs, certes, mais qui n’aident en rien la cause des papas. Moi, j’ai pour mon dire que quand tu souhaites avancer dans la vie, faut regarder par en avant. Arrêtons de penser que les pères n’ont pas d’avis sur la sorte de couche idéale pour son bébé ou encore sur le genre de sirop à donner à sa progéniture. On a demandé à papa de s’impliquer davantage? Alors, ouvrons-lui toute grande la porte de cette aventure.

Récemment, je magasinais avec L’Amoureuse dans une boutique de vêtements pour enfants et mes yeux critiqueux se sont arrêtés sur l’affiche au-dessus de la salle où se trouvait la table à langer : « Pour les mamans qui veulent allaiter ». Je vous rappelle que nous sommes dans un magasin de vêtements pour enfants; je m’attendais donc à une plus grande ouverture d’esprit de leur part. Juste les mères, vraiment? Je sais que je m’arrête sur un mot sur une affiche, mais quand on veut du changement, il faut agir et ne pas attendre ce changement. Il faut le provoquer. Invitez-nous à y aller; poussez-nous à prendre nos responsabilités. Et si je dis ça, c’est que je connais les gars; j’en suis un. Si tu me laisses un pouce de liberté pour te répliquer : « ah… désolé, j’peux pas changer la couche de bébé, c’est écrit que y’a juste les mamans qui peuvent y aller »… j’vais sauter sur l’occasion. C’est sûr : les hommes, on est comme des enfants. Si je souhaite que L’Héritier brosse ses dents, je dois faire plus que de mettre sa brosse en évidence dans la salle de bain. L’incitation à l’hygiène buccale doit être plus précise et directe que ça sinon c’est clair que le scorbut va s’en mêler.

Même chose dans les endroits publics qui n’ont qu’une seule table à langer… dans la salle de bain des dames. Personnellement, je ne m’arrête pas là-dessus; mesdames, si j’entre de votre côté avec un bébé dans les bras, ce n’est pas par voyeurisme. Y’a une couche à changer pis elle va se changer… quitte à découvrir au passage l’un de vos secrets de filles. Toujours est-il que tant qu’il y aura ce genre de décalage entre ce qu’on nous demande d’être et ce qu’on nous permet d’être, plusieurs pères ne prendront pas toute la place qui leur revient.

Cela dit, je ne suis pas en train de suggérer aux publicitaires de nous dire « le choix numéro 1 des papas ». Pas sûr qu’on peut se fier sur le jugement de quelqu’un qui préfère une sorte de bière parce qu’elle propose une montagne qui devient bleue sur la bouteille quand son contenu est froid. Mais moi, si j’étais une compagnie de couches, par exemple, j’éviterais de préciser papa ou maman dans mon slogan et ainsi je contribuerais à changer les mentalités. Si on veut faire partie d’une parade, faut pas avoir peur d’être le premier à descendre dans la rue.

Un groupe qui travaille fort dans ce sens, c’est Initiative 1,2,3 GO – Longueuil et leur projet « ISO Famille ». « ISO Famille » est une certification qui atteste qu’un établissement dispose de commodités qui permettent aux familles de se sentir bien accueillies avec leurs enfants âgés entre 0 et 5 ans. C’est une façon de reconnaître les efforts fournis par les commerçants ou les gestionnaires de lieu public qui ont à cœur de faciliter les sorties des familles au quotidien.

Parmi leurs critères : que le matériel pour changer les couches soit installé dans les toilettes des femmes et des hommes. Comme ça, quand vous voyez que le restaurant, par exemple, où vous allez est certifié « ISO Famille », vous savez que vous serez les bienvenus… que vous soyez maman ou papa. Une excellente initiative.

Alors, d’ici à ce que tous les établissements deviennent « ISO Famille », je propose une révolution : messieurs, envahissons les toilettes des femmes avec nos bébés. Déjà que les filles s’y rendent en « gang », pas sûr qu’elles vont tripper de nous voir débarquer en plus avec les enfants.

Si tout le monde regarde par en avant; les choses vont changer.

Quand la cancer s’invite dans le chaos : la rentrée…à reculons

Pour la plupart des parents, septembre est synonyme de rentrée scolaire, d’inscr

Pour la plupart des parents, septembre est synonyme de rentrée scolaire, d’inscriptions aux activités sportives, de réorganisation de la garde-robe des enfants, de planification des boites à lunchs, de coordination des agendas des différents membres de la famille, de reprise de la routine bien rodée du matin, de supervision des devoirs le soir, et enfin, d’exécution des tâches ménagères que tout parent doit boucler avant de terminer son shift de la journée. Puis, recommencer le tout le lendemain, cinq jours semaine, jusqu’à la fin de l’année.

Bref, le manège de la rentrée donne le tournis ! Et en tant que maman célibataire, je n’y échappe pas.

Sauf que, cette année, mon carrousel refuse de se conformer à la cadence « métro, boulot, dodo. »

Cela fait trois semaines que j’essaie d’écrire ce texte pour partager des conseils sur « Comment bien préparer la rentrée malgré la maladie » . Et oui, des conseils, j’en ai toute une liste ! Un sac d’écolier plein à craquer !

Mais ils ne sont pas bien différents de ceux que l’on donne, chaque année, aux parents en santé. Ils se résument en cinq mots : organisation, planification, responsabilisation, adaptation  et grandes respirations !

Car même si la maladie bouleverse le quotidien de toute la famille, il est important de mener la vie la plus normale possible afin de répondre aux besoins de sécurité et de routine des enfants.

Les enfants ressentent avec beaucoup d’acuité les émotions et les changements de rythme de vie. Rien ne leur échappe quel que soit leur âge ! Et en tant que parent, nous devons donc leur offrir un cadre rassurant, encore plus lorsque Maman est malade.

Et c’est ce que je fais. Tous les jours. Du mieux que je peux. Malgré mon cancer.

Je suis une bonne élève à l’école des Mamans.

Mais en essayant d’écrire un texte sur un ton de fête foraine, j’ai l’impression de jouer une mascarade dans un cirque où derrière son maquillage, le clown est triste.

Alors je vais rester dans le vrai et faire tomber le masque des conventions. Après tout, on m’a toujours appris à penser par moi-même. Et tant pis, si je dois porter le bonnet d’âne le temps de cet exercice.  Je retournerai bien gaiement dans les rangs dès que j’aurai écrit le point final de cet article. Alors voilà :

Cette rentrée, j’y vais à reculons !

Sans honte, je vous l’avoue, aujourd’hui, j’aimerais faire l’école buissonnière pour profiter encore de chaque instant avec mes enfants. J’aimerais continuer à leur enseigner le ludique, le plaisir et le rire. Leur apprendre à conjuguer l’instant présent. Leur apprendre à compter les uns sur les autres. Leur apprendre à lire la magie du naturel. Leur apprendre à dire le vrai, même s’il n’est pas beau. Leur apprendre à dessiner leurs rêves. Leur apprendre à multiplier l’amour. Leur apprendre à mesurer la profondeur de l’âme humaine. Leur apprendre à peser le poids de leurs actions. Leur apprendre l’être et le voir. Leur apprendre à expérimenter leur sens de l’humour. Leur apprendre à écrire l’histoire de leurs vies. Leur apprendre la théorie du chaos.

J’aimerais continuer à sonner la cloche le matin à leur réveil pour leur annoncer que, aujourd’hui encore, toute la journée sera une grande récréation. Que la seule page blanche qu’ils doivent colorier est celle des souvenirs. Et que leur seul devoir est d’être heureux. Puis, le soir venu, je leur distribuerai des étoiles dans les yeux.

Cette rentrée, j’y vais en marchant sur les mains !

Sans honte, je vous l’avoue, le manège de ma routine me donne le fou rire.

Que ce soit de jongler avec les dates et les heures de mon calendrier de traitements. Que ce soit la discipline exigée pour dompter mes restrictions médicales. Que ce soit les tours en boucle sur les montagnes russes de mes émotions. Que ce soit les acrobaties périlleuses imposées à mon corps pour rester en vie. Que ce soit les numéros d’équilibriste que je fais pour garder mon budget sur la ligne. Que ce soit les mimes et les clowneries que mon visage affiche devant mon meilleur public (mes enfants)…  Mon carrousel tourne en musique. Et mes petits chevaux de bois fougueux continuent à avoir le mord aux dents. 

Parce que, au fond, je suis une artiste. Et que je fais, moi aussi, partie de la troupe de tout ce cirque. 

Parce que la représentation n’est pas encore finie. Et que je ne veux pas décevoir mon public. Alors comme on nous enseigne sur les bancs de l’école de la vie : Que le spectacle continue !

À chacun de choisir sa rentrée en la matière.

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez mon site La vie continue, malgré tout.