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Connaissez-vous l’expression être sur son « X » ? Texte : Jessica Thériault

Ce week-end, nous fêtions le 50e anniversaire d’une personne qui m’est très chère

Ce week-end, nous fêtions le 50e anniversaire d’une personne qui m’est très chère.

Elle a répété au moins un millier de fois à quel point elle était fière de la personne qu’elle était devenue, à quel point elle était fière de ses enfants, de son mari, de la femme qu’elle est devenue.

Je lui ai simplement dit : « Mom, c’est ce qu’on appelle être sur son X ». Vous auriez dû voir son expression faciale qui disait : « Excuse-moi, qu’est-ce que tu as dit ? Être sur son X, c’est une expression de jeunes ça… »

Du haut de mes 31 ans, j’ai expliqué à ma mère qu’être sur son X voulait simplement dire que nous étions où nous voulions dans la vie, que nous étions exactement où nous devions être à cet instant précis.

Ma mère, c’est une femme forte, une femme remplie d’ambitions. Elle travaillait depuis près de 20 ans dans une compagnie qui ne la rendait pas heureuse. Lorsque je lui ai annoncé ma grossesse, elle a entrepris de finir son secondaire, puis d’aller faire un AEC pour avoir un « vrai » métier.

Elle est aujourd’hui gérontologue, mariée avec l’homme de ses rêves qu’est mon beau-père. Elle s’occupe de ma grand-maman qui est atteinte de démence, sans compter toutes les autres choses connexes. C’est un magnifique accomplissement, ce que cette femme a pu accomplir.

Ce qui me ramène à ma propre existence : qu’est-ce que j’ai fait, moi ? Où en suis-je rendue dans mon cheminement ?

Dès l’âge de 18 ans, je suis devenue maman. J’ai terminé un cours dans lequel je ne travaille pas présentement, mais je suis une supermom.

J’ai sacrifié bien des choses, j’ai fait des erreurs, mais je me sens accomplie dans le rôle que j’ai en tant que maman.

J’ai un job au-delà de ce que j’aurais pu espérer et qui concilie le travail-famille, dans le domaine de la construction que j’adore.

J’ai abandonné des rêves pour mes enfants, puisque la séparation avec leur père ne me permettait pas de les réaliser, mais je réalise que ces rêves abandonnés ne sont que partie remise.

Je prends d’autant plus conscience que ce n’est pas la vie que j’avais choisie. Me retrouver seule une semaine sur deux, élever mes enfants du mieux que je peux, continuer d’avancer, faire comme si tout allait bien en tout temps devant ces trois petites merveilles.

Faire comme si tout allait bien tout le temps, toujours, devant tous ces gens que j’aime.

Trop souvent, je m’inflige des remises en question, des reconditionnements nécessaires. Je n’arrive pas à me situer dans le temps, à me voir à long terme, parce que j’essaie toujours d’obtenir le mieux pour eux.

J’avais hâte moi aussi de me retrouver sur mon X, de ressentir le sentiment de l’accomplissement.

J’ai ce week-end réalisé que ce X, nous pouvons l’obtenir à plusieurs moments de notre vie. Nous l’obtenons dans chacune de nos petites victoires.

Chaque moment que l’on vit, chaque instant où nous savons que nous vivons quelque chose de précieux, nous sommes sur notre X.

Peut-être pas le X de notre vie, mais notre X du moment.

Un X que nous devons choyer, à tout moment.

Pour ma part, mon X du moment, c’est de savoir que mes enfants sont en sécurité, dans un environnement où ils sont heureux. C’est de m’être fait dire tout le week-end à quel point j’ai des enfants merveilleux.

Malgré tous les doutes qui planent au-dessus de ma tête, mon moment je le vis, je l’apprivoise.

Un jour, pas si lointain je l’espère, je me retrouverai au même moment X que ma maman exceptionnelle, selon mes besoins, mes choix et chacune des petites victoires que j’aurai atteintes.

 

Jessica Thériault

Je cherche mon « X »

Tout le monde connaît l’expression « être sur son X »? Ben

Tout le monde connaît l’expression « être sur son X »? Ben je vous avoue qu’à 32 ans, je suis toujours à la recherche de ce fameux « X ». À mesure que les années s’accumulent, mes espoirs de le trouver s’amoindrissent, ajoutant à ma quête une peur : « Et si je ne le trouvais jamais…? »

Récemment, je me suis retrouvée dans un show rock avec, sur scène, un vieil ami. Et ça m’a frappée : lui son « X », clairement, il avait les deux pieds dessus. Un mélange étrange de fierté et d’envie m’a terrassée. Il était tellement à sa place sur cette scène avec sa guitare entre les mains! Je l’avais vu jouer des dizaines de fois et depuis toujours (dans sa chambre, dans ma cuisine, dans des bars…) mais là, j’ai été prise d’un genre de vertige. Les « X » existaient finalement, ce n’était plus juste une expression et il en était ma preuve.

Et je me suis demandé : mis à part dans mon rôle de mère, où est-ce qu’à un moment ou à un autre, j’avais pu ressentir ça? Ressentir cette impression d’être exactement là où il le faut, au bon moment avec en prime toutes mes étoiles bien alignées. Et la réponse m’a fait peur…

Avais-je la vie dont j’avais rêvé lorsque je n’étais encore qu’une petite fille? En avais-je au moins la version peaufinée par mon passage obligé dans l’adolescence? À quel moment j’avais perdu de vue mon « X »? À quel moment je m’étais désillusionnée de mes rêves de grandeur ou de bonheur absolu?

Est-ce que je cherchais mon « X » au bon endroit? Dans la vie de famille? Dans le travail? Dans l’amour ou dans l’amitié? Est-ce que chaque facette de ma vie avait son propre « X » et que je n’en goûterais qu’un à la fois? Ou bien est-ce qu’un jour, je me sentirais tellement complète que je ne chercherais plus cet endroit mythique orné d’un « X » imaginaire?

Et aucune réponse n’est apparue. De toute façon, quelle réponse aurait pu me satisfaire? Est-ce que cet instant précis où j’étais spectatrice de l’accomplissement du travail acharné d’un ami suffirait à relancer ma quête? À en raviver la flamme et à me rebooster l’ambition?

Est-ce que je finirais un jour par libérer les mots qu’il y a dans ma tête? Est-ce que je finirais par mettre en reliure ce fameux livre qui faisait partie de mes rêves il y a longtemps?

Est-ce que pour toujours, je serais l’unique amour de mon homme, celui qui suffit, celui qui comble les failles et les imperfections pour façonner une vie de bonheur?

Est-ce qu’un jour, je serais derrière les créations culinaires de ce resto qui n’existent que dans mes tableaux secrets sur Pinterest?

Est-ce qu’un jour, je serais l’amie indispensable? Celle que l’on taggue sur Facebook et avec qui on ne compte plus les insides. Celle qui répond toujours présente et dont on ne se séparerait pour rien au monde?

Est-ce qu’un beau jour, quelqu’un me verra au loin et ressentira ce mélange étrange de fierté et d’envie…?

Karine Arseneault

Maman, tu dois réaliser ton rêve

Aujourd’hui, je fête mes 34 ans en Italie. J’ai choisi mon gâ

Aujourd’hui, je fête mes 34 ans en Italie. J’ai choisi mon gâteau de fête et je n’ai aucune idée de ce qu’il va goûter, c’est fantastique! Devant une sculpture, j’ai ri aux éclats avec mon coco de six ans qui venait de remarquer « qu’ils ont caché le pénis du monsieur avec une feuille d’érable ». Je fais le plein de soleil sous le climat méditerranéen. J’ai l’impression que je fonctionne à l’énergie solaire et que mes batteries étaient déchargées depuis des années.

Je suis heureuse et, curieusement, je trouve ça plus dur à décrire que le malheur. Pourquoi est-ce si difficile de capter la beauté d’un moment alors que le sombre, lui, semble couler de source? Saigner sur le papier, le mouiller de ma peine ou l’imbiber de mon anxiété me semble naturel. Le bonheur, lui, est comme un papillon fugitif que je cherche à attraper pour pouvoir le raconter. Probablement que la différence est là. Je le cherche à l’extérieur alors que mes larmes, elles, viennent de moi. C’est peut-être aussi une question de pudeur. Étaler sa joie devant les autres, est-ce que c’est manquer de délicatesse envers ceux qui souffrent, ceux qui n’ont pas notre chance?

Beaucoup de gens font un bilan au jour de l’An. Moi, c’est toujours au moment de mon anniversaire que j’ai l’humeur au questionnement. Cette année, devant ma banderole « Buon compleano », j’ai vraiment l’impression d’être à l’endroit (mental et physique) où je dois être.

Et pourtant, il y a un an, j’avais officiellement renoncé à vivre en Europe. Le moment de poser notre candidature pour ce poste à Naples était arrivé. Ce moment qu’on attendait depuis dix ans. Les étoiles étaient alignées. Il était l’heure de mettre notre nom dans le chapeau, mais nous venions de décider de passer notre tour. Notre rêve, nous l’avions mis de côté. Pourquoi? Parce que notre fils aîné ne voulait pas en entendre parler. Oui, j’avais envie de déménager en Italie. Mais non, je ne voulais pas l’imposer à mon 9 ans. Et ce n’était probablement pas la meilleure décision. Mais c’était une décision de survie. Nous choisissions la paix familiale (qui est loin d’être sans valeur en passant).

Quand j’ai expliqué à une amie que j’avais abandonné l’idée de l’expatriation et que je vivais le deuil d’un rêve, mon fils a entendu notre conversation. Lorsque ma copine est partie, il m’a dit « Maman, tu dois réaliser ton rêve. » Il n’avait pas vraiment plus envie de déménager de l’autre côté de l’océan, mais il avait cessé de se braquer contre l’idée. Il acceptait de chercher le positif dans cette expérience au lieu de se concentrer sur le négatif. C’était tout ce qui nous manquait pour nous lancer.

C’est donc grâce à cette petite phrase que je me retrouve ici, un an plus tard. Est-ce que c’était si important que ça de réaliser ce rêve-là? Je ne le sais pas encore. Mais ça me fait me sentir vivante (ce n’est pas rien quand même!) Il était facile pour moi, au milieu de la trentaine, de naviguer dans ma zone de confort. La vingtaine m’avait balancé défi après défi : trouver l’homme qui partagerait ma vie, graduer de l’université, débuter ma carrière, acheter ma première maison, me marier, avoir des enfants… J’avais créé la vie que je voulais et maintenant, je me permettais de surfer là-dessus. Déménager en Europe, c’est un plongeon dans l’inconnu. Une nouvelle occasion de vivre tout plein de premières fois. Ça fait peur, mais c’est exactement cette peur qui rend l’expérience si excitante. Je suis reconnaissante envers mon grand garçon de m’avoir encouragée à quitter ma routine. Et même si c’est plus difficile à exprimer, je vais continuer à essayer de décrire et partager, du mieux que je peux, toute la joie que je peux ressentir ici.

Elizabeth Gobeil Tremblay