Le jour où on met notre premier enfant au monde, on nous explique plein de choses concernant les so
Le jour où on met notre premier enfant au monde, on nous explique plein de choses concernant les soins à lui donner: comment le nourrir, le laver, changer sa couche… Puis on nous remet le fameux Mieux vivre avec son enfant en nous souhaitant bonne chance.
Bonne chance? Je n’avais pas compris pourquoi jusqu’à ce quesoudainement, mes oreilles n’en puissent plus. Le silence? Où était-il passé? J’ai cherché dans le Mieux vivre. Je n’ai rien trouvé sur le silence perdu. Rien de rien.
C’était il y a presque 14 ans. Mais le cerveau humain est bien fait. Au fil du temps l’absence de silence est devenu une habitude, probablement grâce à l’amour inconditionnel que je ressens pour mon fils.
Ce qui n’est dit nul part c’est que les chances de silence s’amenuisent au fur et à mesure qu’on ajoute des petits êtres de bonheur à la maisonnée. Ça aurait dû être élémentaire, me direz-vous, mais je vous confie que je ne pensais pasqu’il pouvait y avoir encore moins de silence après être passée par les coliques du premier. Erreur! Quand on multiplie par 2, le silence fout le camp 2 fois plus. Rendu au 3e, on espère même plus sauf dans notre sommeil. Et encore, c’est s’il n’y a pas des petits pas qui se glissent dans notre chambre en pleine nuit pour nous dire « J’ai fait un cauchemar! »
C’est probablement lorsqu’on a perdu quelque chose qu’on l’apprécie le plus. Alors on devient de véritables détectives capables de détecter les petites fenêtres de silence qui se pointent de temps à autre.
Il y a ces rares moments le matin où je suis la première debout. Je me glisse alors dans la cuisine pour me préparer un bon thé et je savoure ces quelques minutes de grâce juste pour moi. Puis, il y en a un qui se lève, allume la télé et je souris intérieurement.
Il y a ce petit instant, juste après que la porte se soit fermée pour la dernière fois alors qu’il sont tous partis à l’école ou à la garderie. À chaque fois, je respire un grand coup en me sentant honteusement reconnaissante de ce petit répit sonore.
Il y a aussi cette minute juste après que j’aie dit « bonne nuit » pour la dernière fois après mille rappels pour des bisous et des je t’aime. Vous savez, ce moment où je suis juste trop fatiguée pour réellement profiter du silence.
Je ne dois pas être la seule à ressentir cet immense bien être à ces moments précis. Comme si, pour un bref instant, je pouvais reconnecter avec ma vie avant les enfants. Quand ces moments se présentent, c’est fou la gratitude que je peux ressentir.
Puis le temps passe. À peine le temps de me verser une tasse de thé, et soudainement, le silence tant espéré devientun peu étrange. Rien de dramatique, juste un petit soubresaut de lassitude le temps de me rappeler que c’est temporaire et qu’il vaut mieux en profiter...