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Se sentir inutile!

Est‑ce que ça vous est déjà arrivé de vous sentir inutiles? Ma

Est‑ce que ça vous est déjà arrivé de vous sentir inutiles? Mais VRAIMENT inutile? Pas juste dans un moment en particulier mais toujours?

C’est pas mal comme ça que je me sens depuis le confinement! Oui, ça doit être le cas de beaucoup de gens, je le sais! Mais comment faites‑vous, les gens hyperactifs, pour ne pas tomber? Je pose la question sincèrement!

Je suis le genre de personne qui avait mille et un projets. Ce n’était jamais assez! Je courais à gauche et à droite ; plus j’en avais, plus je carburais! La tête toujours en train de penser à demain.

– Profite de ce temps pour relaxer!

– Prends une pause!

– Fais un ménage intérieur!

Je dois dire que depuis le confinement, je ne profite de rien et même que je ne dors pas! Mais pas du tout! Mon cerveau spin plus que jamais! Je rage intérieurement, je maudis la vie et je me cherche! C’est exactement ça, je me cherche et je me sens totalement perdue.

Je me sens inutile! La vie sur pause est la même pour tout le monde, mais comment on fait pour gérer ce vide? J’aurais voulu dire que je nage en plein océan, mais si c’était le cas, au moins, j’aurais fait l’activité de nager, t’sais! Du jour au lendemain, la fille hyperactive se retrouve désactivée! Ça fait mal.

La petite boule d’énergie a juste envie de hurler.

On se serre les coudes en étant loin, on se soutient et on s’envoie de l’amour. Ben de l’amour! Je sais qu’on vit tous la même chose, mais ma petite bête noire, à moi, c’est la solitude. On fait comment pour l’apprivoiser?

D’aussi loin que je me souvienne, même ado, je n’étais jamais seule. Toujours partie!

– Tu sors encore?

– Pas capable de rester assise trente secondes?

– Re-la-xe, Di Sei, et respire!

Malgré moi, je dois apprendre à faire tout ça : m’asseoir, relaxer et respirer, mais on dirait que ça n’a pas le même impact quand on est obligé de le faire.

On dit qu’il y a un avant COVID‑19 et qu’il y aura certainement un après. J’ai peur que le « après » soit encore plus fou qu’avant. Non? Que tous les gens comme moi, hyperactifs, se défouleront encore plus dans le « après ».

Je n’ai qu’un souhait alors : transformons notre énergie folle en énergie constructive. Bâtissons quelque chose qui servira pour le « après ». Que nous tous qui avons le mal de vivre en ce moment et qui cherchons quoi faire de nos mains, rêvons et bâtissons. Ensemble, on sera encore plus productifs!

En ce moment, je me sens inutile certes, mais ce n’est que partie remise, j’en suis certaine!

Tania Di Sei

J’en veux pas de ta pilule! Ce trop-plein d’énergie, c’est mon moteur!

Cher pro

Cher professeur,

Cher médecin,

Cher professionnel,

Cher parent à bout…

J’en veux pas de ta pilule! J’ai trop d’énergie? J’ai de la misère à me concentrer? Je n’écoute pas les consignes? Je fais l’andouille en classe? Je pars dans tous les sens

Je refuse que tu m’assommes! Je ne veux pas endormir ce trop‑plein, c’est mon moteur!

C’est moi! J’ai besoin de bouger beaucoup! Tout le temps! Pis je parle! Tout le temps! Dans ma tête, ça va vite, vite, vite! C’est ça qui fait que j’avance, que je crée, que je rêve, que je suis dynamique! Ne m’enlève pas ça!

J’en veux pas de ta pilule!

J’aimerais mieux que tu me laisses faire une ou deux heures de sport chaque jour. Laisse‑moi courir! Laisse‑moi défouler ce tigre qui gronde en moi.

J’en veux pas de ta pilule!

J’aimerais mieux que tu m’écoutes. Parce que tu sais, souvent, je n’ai pas confiance en moi et j’ai peur de trop de choses. Souvent, je me perds. Souvent, c’est trop compliqué à expliquer.

Et toi, tu manques de temps. Tu manques de ressources.

Ta pilule, j’en veux pas!

Elle étouffe mon moteur. Elle éteint mon étincelle. Elle vole une partie de mon âme. 

Lis donc les journaux : même les pédiatres pensent que tu la donnes trop facilement, cette pilule‑là. Il était temps que quelqu’un se lève et le crie haut et fort : «Arrêtons d’endormir nos enfants!». Laissons‑les exister!

Moi, ta pilule, j’en veux pas.

 

Gwendoline Duchaine

 

Jamais tu ne t’arrêtes

Avec toi, ça bouge.

Avec toi, ça bouge.

Ça bouge tout le temps.

Jamais tu ne t’arrêtes!

Tu ne tiens pas en place. Tu montes, tu descends, tu grimpes, tu sautilles, tu cours, tu virevoltes, tu repars, tu reviens, tu gosses avec crayon, tu tapotes avec tes doigts sur la table, tu te penches sur ta chaise, tu tombes, tu te relèves, tu grouilles… tout le temps.

Jamais tu ne t’arrêtes!

Quand le soir s’installe, j’espère un peu de calme… Quand tu dors, tout est si paisible. Un peu de sérénité. Juste entendre ton souffle régulier, rassurant…

Sauf que chaque soir, je sais que la trêve sera courte… Je pense alors fort, fort fort : «Je t’en supplie, dors… s’il te plaît, qu’il dorme toute la nuit…»

Mais ça ne marche jamais… Je t’entends dès le premier gémissement… Tu te réveilles… souvent… tout le temps…

Jamais tu ne t’arrêtes!

Et moi? Je ne dors plus depuis que tu es dans ma vie…

Avec toi, ça brasse!

Je manque de patience, mon bébé! Je manque de sommeil, j’ai de la misère à encaisser les journées… Tu te colles, tu me fais ce joli sourire avec tes petites boucles blondes qui font fondre mon cœur… et tu repars de plus belle…

Quand tu n’es pas là… c’est vide, trop vide. Tu remplis tellement l’espace, tu engloutis mon temps… Mon cœur est froid quand tu es loin de moi.

Oh non, jamais tu ne t’arrêtes… alors, continue de bouger, mon enfant… Explore, teste, marche, cours, saute, avance! Bouge! Tu es la vie… parfois trop plein de vie… pour un corps fatigué de maman…

Mais ne t’arrête jamais, mon enfant…

 

Gwendoline Duchaine