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Juste un peu…

Il y a de ces instants qui arrivent à figer le temps… juste un pe

Il y a de ces instants qui arrivent à figer le temps… juste un peu. Ces moments qui peuvent tout changer et faire tourner le vent. Cette minute qui nous rappelle à quel point nous sommes chanceux et reconnaissants…

Un réveil, quelques minutes avant la sonnerie prévue, après une nuit où on a vraiment bien dormi. Un matin où on sent encore la chaleur de nos corps collés et qu’on prend le temps de sentir ce souffle dans notre cou. Ces quelques minutes où l’amour nous envahit et qu’on sait qu’on va passer une maudite belle journée… parce qu’on a pris le temps de s’aimer, juste un peu.

Un moment où les enfants viennent nous rejoindre dans notre lit, pour se coller tous ensemble. Ma plus vieille, pour ce faire, disait qu’elle s’ennuyait de l’odeur de maman pendant la nuit. Elle revenait s’en imprégner le matin, juste un peu. Ma plus jeune disait, quant à elle, qu’elle venait chercher de l’amour, juste un peu. Et évidemment, l’enfant du milieu, qui a la délicatesse d’un camion, nous saute encore tous dessus en criant que c’est une attaque de câlins. Parce qu’elle aussi, à sa façon, elle a besoin qu’on soit tous ensemble, juste un peu.

Ce moment en pleine journée, quand tout est trop calme dans la maison… Pas de cris, pas de pleurs, pas de chamaillerie… Ce silence qui crie au cœur de maman qu’il faut aller voir si tout va bien… Puis, cet instant où on découvre nos enfants, blottis les uns contre les autres, un livre à la main et le cœur serein. Ce moment où on hésite entre refermer la porte et aller les rejoindre… juste un peu.

Ce moment après le bain de bébé où on prend le temps de le crémer partout et de le masser. Cet instant où une vague d’amour et de rage animale nous envahit, parce qu’on le croquerait là, maintenant, tout de suite… juste un peu.

Cette seconde où, en plein milieu d’une tâche ménagère, on stoppe tout ce qu’on fait parce qu’on sent une petite ombre derrière soi. Ce moment où on n’a pas besoin de demander ce qui se passe et où un câlin résout tout. Puis, l’enfant repart le cœur comblé, et nous, on reste figé, une seconde de plus, à se demander qui de nous deux en avait le plus besoin… Que c’est bon de prendre le temps, juste un peu.

Ce moment où on réalise que nos enfants ont tellement grandi… Qu’ils deviennent de merveilleux petits humains et que le temps a déjà filé. Ce moment où on reviendrait en arrière, juste le temps d’un rire d’enfant. Le temps d’un rire sincère de bébé, celui qui venait du fond du cœur sans aucune retenue. Juste pour ressentir à nouveau son cœur de maman déborder de joie, juste un peu.

On aurait pu aussi oublier de prendre le temps… On aurait pu se rendormir un dernier dix minutes. On aurait pu demander aux enfants d’aller se recoucher dans leur lit. On aurait pu les laisser jouer tranquilles. On aurait pu sauter le massage de bébé après le bain. On aurait pu finir nos mille et une tâches sans jamais se retourner. On aurait pu attendre le bonheur toute notre vie.

Mais non. On a choisi de voir à quel point on est chanceux. On a choisi de prendre chacun de ces instants et de laisser le temps s’arrêter. On a choisi d’être heureux ensemble. On a choisi de s’aimer, chaque seconde, juste un peu.

Joanie Fournier

 

À travers tes yeux

À travers tes yeux d’enfant, tout est beau, tout

À travers tes yeux d’enfant, tout est beau, tout est fascinant, tout est passionnant! Tu admires chaque détail que la nature offre, tu pars en expédition à la poursuite d’un insecte et tu t’émerveilles en courant derrière un papillon…

Je suis toujours impressionnée par ta capacité à passer des heures à observer une colonie de fourmis, alors que nous autres, on les chasse et on les détruit… Toi tu enquêtes, tu regardes et tu apprends. Tu apprends de tout et tout le temps.

À travers tes yeux, depuis ta venue sur terre, je redécouvre le monde. La joie de sauter dans l’eau des flaques, le plaisir de creuser le sable chaud au soleil, le bonheur de suivre un crabe sur les rochers, la beauté des feuilles qui se détachent des arbres à l’automne, l’euphorie des premiers flocons de neige, les rires en cherchant des formes dans les nuages, la magie des étoiles dans le ciel…

À travers tes yeux, je me souviens de mon enfance et de mon insouciance… Je revis ces petits instants qui font que tout est si beau. Quand tu me présentes cette sauterelle au creux de ta main, comme si c’était la plus grande merveille du monde… Quand tu t’extasies devant une roche trouvée au bord du chemin parce qu’elle est si belle : « Wow! Regarde, m’man! C’est magnifique! Je peux la garder? »…

À travers tes yeux, j’admire à nouveau la planète. Je suis dans l’instant. J’oublie hier et je ne me soucie pas de demain. Je caresse les champs de blé avec la paume de ma main et je savoure le moment. Je redécouvre tout ce que j’avais oublié.

À travers tes yeux, tout est simple et léger. Merci, mon enfant, de me remettre sur le bon chemin.

 

Gwendoline Duchaine