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Sorties en famille, du beau bonheur ?

T’arrive-t-il, toi aussi, de planifier une sortie en famil

T’arrive-t-il, toi aussi, de planifier une sortie en famille et d’avoir la conviction que cette fois-ci, ce sera la bonne?

Tu prépares les (trop nombreuses) collations. Il faut que les enfants tiennent le coup!

Ton chum est dans la voiture, déjà prêt; il s’impatiente.

Lui, il serait déjà prêt à quitter le domicile familial, ce lieu réconfortant où tout le nécessaire au bonheur de tes petits se trouve.

Toi, tu es déjà en train d’imaginer les trois pipis dans le pantalon, la couche qui a débordé ou pire encore, le dégât dans la voiture… Tu sais, quand tu oublies de donner du Gravol à ton enfant qui souffre du mal des transports?

Et que met-on dans le sac à dos?

Alors tu finis de remplir le sac pour la sortie. Tu y mets :

Des vêtements chauds et d’autres, plus légers, des bottes de pluie, des sandales et une seconde paire (parce que les premières sont neuves et font des ampoules à ta plus vieille). Des gourdes (attention : ces objets dangereux peuvent devenir des projectiles dans la voiture) et des lingettes. Ne pars JAMAIS sans une bonne réserve de lingettes! Ton chum se débrouillerait avec du papier brun et un peu d’eau, mais… fais tout pour éviter cela!

Tu es enfin prête à partir! Tu tournes à peine le coin de la rue que… LA question est posée : « On arrive-tu bientôt? » Ouf! Si tu es chanceuse, les petits s’endorment au début du trajet, ce qui leur assure (on le souhaite) une humeur agréable à l’arrivée.

Après les arrêts pipi, vous arrivez à destination. La chicane prend dans la file : ta plus jeune veut être devant sa sœur dans la file, car cette dernière est accusée d’avoir couru un sprint pour arriver la première et elle crie à l’injustice. Ça part bien!

Tu veux mettre à ta plus jeune le fameux bracelet (qu’elle voudra garder deux mois par la suite), mais pour le moment, elle REFUSE catégoriquement que tu le lui mettes!

Après lui avoir fait croire qu’elle a l’air d’une princesse avec le bracelet du zoo, tu commences la visite. À peine trois enclos de visités et tu constates que la plus gaga de la gang, c’est toi! Tes enfants réclament des collations, se plaignent de la chaleur et de l’odeur. Toi, tu t’évertues à clamer les splendeurs des animaux, sans succès.

Enfin, tu parviens, non sans peine, à la zone des manèges. Chouette! Tes enfants seront ravis!

Premier manège : Ta mini est trop petite, c’est la crise. Elle doit patienter pendant que la grande fait son tour. Tu fais des « be-bye » chaque fois que la voiture tout-terrain passe devant toi. Tu respires à fond l’huile des machines. C’est génial! Ta grande est heureuse!

Enfin, un manège pour les deux enfants! Elles prennent place dans l’éléphant rose. Tu te dis que tout est parfait. Les deux sœurs ensemble, du beau bonheur! Ça leur fera un souvenir mémorable!

Ouin… Tu n’avais pas prévu que la petite se mettrait à pleurer toutes les larmes de son corps après deux tours de piste… La honte. Ils arrêtent le manège. Tout le monde attend. Tu récupères ton trésor, sors la gourde et les mouchoirs. Tu l’assois dans la poussette, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Zut! Le manège est fini et tu n’as pas pris ta grande en photo!

Prochain manège : Ta plus vieille éclate en pleurs; elle est trop grande pour les voitures avec des faces de clowns. Honnnnn. Tu refoules un rire, car en fait, tu trouves ça hilarant. Elle aurait eu les genoux dans le front, de toute façon! Ça vient de te coûter une barbe à papa. Sors les lingettes!

La grande roue. LA-GRANDE-ROUE. Tu as le vertige, mais tu veux faire plaisir à tes enfants. Tu te dis que si des bouts de chou ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles, bien perchés dans le haut du manège, c’est faisable… FAUX. Tu avais oublié que la nacelle bouge. Elle bouge. Beaucoup. CHAQUE FOIS qu’on y fait monter ou descendre des passagers. Cette année, dans mon cas, ce fut la dernière fois.

Ah! oui, ça t’a coûté une deuxième barbe à papa parce que ta plus jeune a crié à l’injustice, une fois de plus, en sortant du manège de face de clowns. Ressors les lingettes.

La journée prend fin. Tu remets tes petits et le sac dans la voiture. Tu es beaucoup moins pimpante qu’au départ, c’est ÉVIDENT. Tu n’as pas pris autant de photos que tu le souhaitais. Malgré tout, ton chum et toi êtes quand même heureux.

Une vraie sortie en famille, C’EST ÇA! Et j’avoue que je les aime comme ça, mes sorties. Avec leurs bons côtés et leurs travers. Ça fait de plus belles anecdotes à raconter… Qu’en penses-tu?

Bon, on va où, maintenant?

La première contravention

Mon grand bonhomme de six ans, si sage et si serviable, vit des mome

Mon grand bonhomme de six ans, si sage et si serviable, vit des moments difficiles depuis quelques mois. L’absence de papa y est pour quelque chose, certes, mais c’est un facteur parmi d’autres.

Depuis deux semaines, nous vivons une accalmie à la maison. Il accepte le reflet que je fais de ces émotions en les nommant, en les relativisant : « Tu sais, tu n’es pas seul à te sentir stressé quand c’est le temps de quitter la maison. Tu as hâte de jouer avec tes cousins, mais tu as aussi peur de t’ennuyer de ton lit et de tes jouets. Est-ce que je me trompe? » Sur le coup, ces paroles ont émietté sa tension corporelle et lui ont fait prendre conscience que se venger sur toute la famille ne faisait pas baisser sa propre anxiété, au contraire. Une heure plus tard, en voiture : « Maman, c’est vrai, quand on quitte la maison, je me sens nerveux, j’ai peur de ne pas revenir. »

Donc, à la maison, nous vivons de belles victoires. Les insultes qui sortaient de sa bouche d’abord par défi de l’autorité et par colère, puis par réflexe, sont remplacées par une retenue mature. On voit bien que des mots pas fins tentent de franchir ses lèvres, mais on voit aussi que son cerveau et son corps travaillent fort pour les retenir. C’est plus facile de trouver des solutions et des compromis ensemble quand le presto n’a pas encore sauté.

Mais à l’école et au service de garde, les choses se dégradent. À chaque début d’année scolaire, je demande aux enseignants de me tenir au courant de tout comportement inhabituel chez mes enfants. Pas parce que je suis control-freak. Simplement parce que je connais mes enfants. Ils sont intenses. Ils sont hypersensibles. Un changement qui laisserait les autres enfants indifférents peut les bouleverser et les mener à une panique intérieure destructrice. Alors même si mon garçon a toujours été ultra-zen, la communication avait déjà été établie avec l’école. En prévention.

Pendant plusieurs semaines, les comportements dérangeants n’apparaissaient qu’à la maison. C’est ce que j’avais vécu avec mes filles. Des anges à l’école, des modèles de réussite et d’adaptation, mais des boules de larmes et de cris à la maison. Ce qui a souvent amené les médecins et les psychologues à diminuer l’urgence de la situation. Mais pour fiston, c’est différent. Au premier rendez-vous chez le travailleur social, une crise de plus d’une heure. Tellement éreintante que je m’en suis fait une entorse au genou.

À l’école, même absence de filtre depuis quelque temps. Ça a commencé par des siestes plus agitées, des refus de collaborer, le rejet de consignes simples. « C’est le temps de ranger ton jouet » amenait un bocage, des grimaces, un rire baveux. La journée où il s’est fait mettre à la porte de son cours de magie, je me suis dit que ça devenait plus sérieux. Lui qui adore cette activité, il devait avoir un besoin non comblé pour « choisir » une heure chez la T. E.S. à la place. Chaque fois, l’école m’a prévenue. Chaque fois, j’ai approuvé leurs interventions et garanti ma pleine collaboration. Chaque fois, je suis revenue sur la situation avec mon fils.

Quand c’était mon tour d’avertir l’enseignante de ce qui dégénérait à la maison, elle répondait rapidement avec un plan de match. Des interventions centrées sur la pédagogie positive et la constance. Team work! Malgré tout, les comportements dérangeants sont devenus plus fréquents, plus intenses et aussi plus longs à régler. Jusqu’à hier.

Je roulais en direction de l’école. Il pleuvait des cordes. Mon cellulaire a sonné dans ma poche. Le numéro du service de garde. Quand ils appellent à 16 h 12, ce n’est jamais bon signe. Je me suis rendue sur place en me doutant de ce qui m’attendait : un papier en trois exemplaires blanc-jaune-vert rapportant un manquement majeur. La directrice du service de garde m’a expliqué la situation de la journée : après plusieurs avertissements, Tiloup s’était enfui au deuxième étage de l’école et s’était caché, forçant le personnel à se séparer pour le trouver.

La pauvre directrice a passé quinze minutes à m’expliquer le comment du pourquoi de la démarche. « On ne veut surtout pas que vous soyez aigrie envers l’école, madame. C’est une procédure normale dans ce genre de situation. C’est la sécurité des enfants qui est en cause. On sait bien que votre garçon n’est pas méchant. On travaille fort avec lui pour améliorer ses comportements. En signant un manquement, on s’assure de garder des traces de nos démarches. Vous savez… si jamais on doit demander plus de ressources… »

Elle était mal à l’aise, alors que c’est mon garçon qui aurait dû l’être. Lui, il voulait juste partir au plus vite et roulait allègrement les yeux pour le faire sentir. J’imagine que ça arrive souvent au personnel scolaire de se faire reprocher le pire par les parents. Parfois, les parents ont raison, parfois ils ont tort. Mais clairement, cette fois-ci, l’officialisation du manquement était justifiée.

Je me suis alors rappelé la première contravention qu’un policier m’a remise. Je voyais le policier s’approcher dans mon rétroviseur. Je savais bien pourquoi il avait actionné ses gyrophares. Je savais que je méritais de payer pour mon erreur, en argent et en points d’inaptitude. Je n’ai pas contesté. J’ai une contravention aux cinq ans, jamais rien de majeur. Un rappel occasionnel que les règles existent pour tous et pour le bien de tous. Une conséquence qui n’empêche pas de refaire la même erreur (pas comme si j’avais perdu mon permis ou que j’avais été emprisonnée), mais qui pose la limite et qui encourage à faire de meilleurs choix.

Je ne suis pas convaincue que mon fils est vraiment conscient de ce que représente le papier avec lequel je suis revenue tristounette à la maison et dont une copie restera dans son dossier scolaire. Mais j’espère qu’avec la poursuite de nos interventions combinées (et le retour de son papa), il retournera sur la bonne voie. Et y restera. La plupart du temps.

Nathalie Courcy

Mamans de ce monde, je vous aime

Je me réveille durement au son du cadran, comme à l’habitude. Je fixe le cadran de mes yeux bien

Je me réveille durement au son du cadran, comme à l’habitude. Je fixe le cadran de mes yeux bien collés. Je m’assieds péniblement au bord du lit, les jambes pendantes. J’entends comme bruit de fond de petits ricanements désagréables. Je me lève la tête et j’entrevois Spiderman et Ironman sortir en trombe de ma chambre. C’est parti…

Je ne suis ni négative ni emmerdante, mais tant que je n’ai pas bu mon premier café, je ne fonctionne pas! À un point tel que la fin de semaine, mon conjoint se réveille toujours avant moi pour aller au Tim Hortons. Et après mon deuxième café, c’est parti mon kiki, maman est bonne jusqu’à vingt heures!

Donc, après avoir pris mon petit déjeuner en charmante compagnie (merci, Spiderman et Ironman!), je demande poliment à mes garçons de bien vouloir aller s’habiller. C’est une journée d’école, ils connaissent bien la routine. On mange, on s’habille, on se brosse les dents et par la suite, libre à eux!

Quinze minutes plus tard, j’aperçois encore Spiderman et son acolyte en grande conversation, assis à la table de cuisine. J’imagine qu’ils planifiaient leur douce vengeance contre leur ennemie jurée : leur mère!

Deuxième avertissement, toujours calmement, mais d’une façon beaucoup plus autoritaire. Je leur dis d’aller SIMPLEMENT s’habiller. Ce n’est pas compliqué (il me semble). « Va t’habiller et maman va te foutre la paix! » Mais comme je le disais tantôt, mon grand de sept ans et mon moyen de quatre ans en avaient décidé autrement…

Je finis de me préparer ainsi que leur petite sœur. Et voilà, comble de malheur (du moins, pour le moment), à cinq minutes du départ, je vois Spiderman. Parce qu’Ironman, lui, a bel et bien repris forme humaine. Alléluia!

On dirait qu’à ce moment précis, d’une manière involontaire, mon fils a appuyé sur le bouton rouge imaginaire que nous, les mamans, avons. Ce bouton rouge qui s’active lorsque nous, mamans de ce monde, sommes À BOUTTE! Lorsque nous, mamans de ce monde, sommes tannées de demander poliment! Lorsque nous, mamans de ce monde, sommes sur le point de pogner les nerfs!

Le bouton rouge de la honte! Parce que bien souvent, après vents et marées, on se rend compte que ce sont simplement des enfants. Des enfants à qui l’on impose des routines de fous.

Bref, en cinq minutes, mon fils s’est habillé et a brossé ses dents.

Nous avons marché jusqu’à l’école comme chaque matin. Et là, moment de pur bonheur : une maman avec ses deux garçons, dont l’un avait littéralement une crinière de lion sur la tête! Je ne pus m’empêcher de sourire. Cette femme, sans même le savoir, a fait ma journée! Elle m’a sûrement prise pour une folle! Un peu plus et je lui faisais un high five! Parce qu’elle a sûrement vécu la même chose que moi le matin même et qu’elle a simplement choisi son combat.

Alors parfois, oui je souris de façon idiote aux mamans que je croise sur mon chemin. Non pas par politesse, mais bien par compassion!

Lorsque votre enfant est habillé tout croche de la tête aux pieds, je vous aime! Lorsque vous êtes prises avec des jouets beaucoup trop encombrants à l’épicerie, je vous aime! Lorsque votre enfant porte ses bottes de pluie lors d’une journée ensoleillée, je vous aime!

Alors, choisissons nos combats et appuyons-nous, chères mamans de ce monde! Et dites-vous que la cinglée qui vous fait un sourire en coin, lorsque votre enfant pique une crise, a peut-être vécu la même chose que vous ce matin…

Chaos dans la salle à dîner : Quand repas rime avec combat!

Vous trouvez difficile la gestion des repas ? Votre jeune ne veut pa

Vous trouvez difficile la gestion des repas ? Votre jeune ne veut pas manger ? Il bouge sans arrêt? Elle se plaint du choix des aliments? Si vos repas ressemblent davantage à un combat extrême qu’à une agréable réunion familiale, voici quelques idées à servir lors de votre prochaine tablée.

 

En entrée : L’ambiance, un grand allié

 

Avez-vous déjà remarqué comment une innocente conversation autour de la table peut rapidement déraper vers un interrogatoire? Qu’as-tu fait à l’école aujourd’hui ? As-tu fini tes devoirs? Ce questionnaire intrusif est souvent assorti d’une rafale de reproches :

« Assieds-toi comme il faut! »

« Comment ça, tu t’es fait sortir de la classe ? »

Aimeriez-vous être questionnés de la sorte entre deux bouchées de poulet ? Pour sortir la table à dîner du poste de police, rappelons-nous qu’une ambiance agréable influence positivement la collaboration, l’écoute et l’appétit de tous les convives. Profitez de ce temps en famille pour jouer à des jeux de table (devinettes, jeux de mémoire, etc.). Misez sur le plaisir d’être ensemble. Le but est de faire du repas un moment agréable.

 

En plat principal : Écouter et respecter les signaux de satiété

 

Fillette vous demande invariablement si elle a assez mangé alors que son assiette est encore pleine ? Si votre réponse est d’exiger encore deux ou trois bouchées, il est temps de varier le menu. Je ne parle pas ici du contenu du repas, mais plutôt de votre choix de réponse. En effet, que diriez-vous d’amener votre rejeton à se questionner sur son propre appétit ? Nos enfants ont pris l’habitude de se conformer (ou non) à notre perception de leur satiété. Mais qui sait le mieux si j’ai assez mangé ? Moi-même. Il serait donc plus efficace de répondre à votre jeune :

« Je ne sais pas. As-tu encore faim ? »

Pour les parents de petits futés qui profiteraient de cette réponse pour se gaver de dessert, rappelez-vous que vous êtes responsables de l’offre au moment du repas. Votre enfant, quant à lui, est responsable de la quantité de nourriture qu’il va consommer. Pour réfréner la consommation de mauvais sucre, offrez un choix de dessert santé. Aussi, pourquoi ne pas présenter le repas au complet sur la table et laisser l’enfant se servir ? Il se pourrait que fiston mange ses fruits avant le spaghetti. Et alors ? Une fois l’attrait de la nouveauté envolé, il apprendra à manger selon son appétit.

 

Au dessert : L’attention, un met recherché

 

Vous le savez, les enfants ont besoin d’attention. Parfois, ils trouvent plus avantageux d’en recevoir négativement que pas du tout. Pensez-y : on reprend fillette qui ne reste pas assise, mais on oublie de féliciter fiston qui mange tranquillement.

À ce sujet, je vous invite à visionner cette vidéo de Nancy Doyon!

 

 

En conclusion, il arrive que, malgré nos bonnes intentions, nos propres comportements contribuent à maintenir un problème. Pour le régler, il suffit d’en prendre conscience et de choisir d’agir différemment.

 

Bon appétit !

 

 

Mélanie Dugas, Coach familial et formatrice

Fondatrice de GrandDire coaching et formation

Membre du Réseau Nanny secours

Et si j’arrêtais de crier ?

Ça m’est arrivé tout d’un coup. J’étais enfermée dans le g

Ça m’est arrivé tout d’un coup. J’étais enfermée dans le garage pendant que mes deux enfants étaient à la table pour le souper. Presque tous les jours, le repas était une catastrophe.

Ils ne mangeaient pas, pas assez vite, pas assez bien. Ils parlaient et chialaient qu’ils ne voulaient pas manger.

Moi, j’étais à bout… Non, j’étais À BOUTTE!

J’ai senti mon cœur battre plus fort, la veine apparaître dans mon front et mes doigts devenir engourdis. J’allais crier… C’était inévitable! Je me suis alors enfermée dans le garage et après quelques minutes, j’ai lancé un cri bestial. Il n’y avait pas de paroles, simplement un son rempli de détresse.

Non, je n’avais pas signé pour cela! Lorsque j’ai voulu être parent, ce n’était pas ce que je recherchais. En tendant l’oreille, j’ai entendu une petite voix féminine, derrière la porte, dire à son frère « OK là, faut qu’on arrête, maman est vraiment trop tannée ». C’est à ce moment que je me suis dit : « Et si j’arrêtais de crier ? »

Je n’ai jamais voulu élever mes enfants dans les cris et la rage. Je me disais que j’allais être capable de faire autrement. Chez nous, ça criait beaucoup. Ce n’était tout simplement pas la partie d’héritage que je voulais transmettre à mes enfants.

Tout cela est très simple à dire, mais comment fait-on pour arrêter de crier, comme cela du jour au lendemain ? J’ai décidé de suivre un peu les conseils qu’on voit à la télévision et dans les magazines. J’ai essayé de garder mon calme, de parler sur un ton neutre, tout en imposant mon respect.

Les premières journées, le cœur continuait à me débattre et la veine restait présente dans mon front, mais tranquillement, je me suis rendu compte des bienfaits que cela avait sur moi. J’ai bien sûr vu une différence sur mes enfants, mais principalement, je l’ai vu une sur moi. Je me sens moins colérique, moins à boutte, moins prise dans un tourbillon de négatif. Je me sens plus patiente, plus douce et plus stricte… Oui oui, plus stricte. Je sens que je représente une autorité en dehors de la peur; je remarque que mes enfants m’écoutent plus rapidement. Ils n’attendent plus que je CRIE pour réagir, ils réagissent.

Je ne vais pas mentir en vous disant que tous les soupers sont maintenant parfaits, mais je vais renchérir en disant que je ne me couche plus avec cette grande culpabilité d’avoir encore crié aujourd’hui. Est-ce que mon ton restera neutre à jamais? Je ne crois pas, non! Je l’échapperai parfois, perdrai sûrement encore le contrôle, mais je me pardonnerai de l’avoir fait et recommencerai à parler… sans crier.

Nos enfants sont-ils en sécurité sur le web ?

Le Ministère de la Sécurité publique du Québec a récemment publ

Le Ministère de la Sécurité publique du Québec a récemment publié des statistiques, datant de 2014, concernant les infractions en matière d’agressions sexuelles. Bien qu’une diminution de 2% des infractions à caractère sexuel a été enregistrée par les différents corps de police présents sur le territoire québécois, et ce, comparativement à 2013, il n’en reste pas moins que les infractions liées au leurre d’un enfant au moyen d’un ordinateur ont atteint un sommet inégalé en 2014 et que la moitié (50,1 %) des victimes d’agressions sexuelles graves (16) sont mineures et un peu moins des deux tiers ont moins de 12 ans (Ministère de la Sécurité publique, Gouvernement du Québec, 2016)!

Dans une société à l’avant-garde de la technologie, où les médias de tous genres occupent une place de choix dans le quotidien d’une grande majorité de citoyens, il est primordial de se questionner à savoir si nos enfants sont suffisamment outillés pour naviguer sur le web en toute sécurité.  Bien sûr, il ne s’agit pas ici de créer un état de terreur ni de lancer une image défavorable des médias sociaux, il s’agit plutôt de conscientiser, d’informer les enfants et les adolescents face aux dangers potentiels auxquels ils sont exposés lorsqu’ils utilisent leur ordinateur.

 

Voici quelques stratégies d’intervention toutes simples qui permettront à nos enfants et adolescents d’être plus alertes et avertis lorsqu’ils s’aventurent dans le monde des multimédias 

 

1- Discutons ouvertement avec nos enfants et ados

La communication est essentielle pour établir un climat de confiance avec nos enfants. La communication est considérée comme étant un besoin physiologique chez l’être humain : « les informations recueillies à travers les échanges construisent la connaissance de soi et forgent l’identité.» (DeVito, Chassé, Vezeau, 2008)

N’hésitons pas à discuter ouvertement et «sans tabou» avec nos enfants, et ce, malgré le fait que certains sujets, dont celui des agressions à caractère sexuel, peuvent parfois créer un inconfort, voire un petit malaise.  Si tel est le cas, je vous conseille de verbaliser les faits de manière claire et simple, sans trop d’extravagances ou bien de détails, en gardant en tête que l’important est d’informer, tout simplement!  Si vous ressentez tout de même un malaise à entamer la discussion à ce sujet, vous pouvez toujours faire appel à des intervenants formés ou bien à des policiers communautaires de votre quartier.

Qui plus est, n’ayons pas peur de demander à nos enfants ce qu’ils ont appris d’intéressant aujourd’hui sur le net, demandons-leur ce qui a piqué leur curiosité, s’il y a des sujets auxquels ils aimeraient obtenir plus d’informations. Bref, entrons en communication avec nos jeunes, permettons-leur de dialoguer et d’échanger. Surtout, faisons-leur comprendre qu’ils peuvent compter sur nous s’ils ressentent le besoin d’être écoutés ou informés.


2- Établissons des consignes et des règles claires

Assoyons-nous en famille et établissons ensemble des consignes et des règles claires en ce qui a trait à l’utilisation du matériel informatique (ordinateur, tablette, etc.) à la maison.  Par exemple, nous pouvons décider d’installer l’ordinateur familial à un endroit visible de tous, ou encore allouer des périodes fixes réservées à l’usage des réseaux sociaux.  Le but n’étant pas ici de restreindre entièrement l’accès au web et à son contenu, mais bien de réussir à établir des règles qui permettront une meilleure gestion de l’information recueillie et assimilée par nos enfants, puisque c’est de cette façon que nous serons en mesure de valider ladite information ou, au contraire, d’apporter les correctifs nécessaires, afin d’éviter que nos enfants soient leurrés et ainsi exposés à des dangers potentiels.  Enfin, gardons toujours en tête qu’une approche favorisant l’échange et la communication nous sera davantage favorable qu’une approche restrictive et moralisatrice.


3- Sensibilisons nos enfants et ados à l’image qu’ils projettent sur le web

C’est maintenant connu de tous, la tendance est aux selfies. Pour les parents qui ne seraient pas encore au courant de ce mouvement planétaire, il s’agit en fait de se prendre soi-même en photo et de la publier instantanément sur les réseaux sociaux. Bien que cette activité puisse paraître totalement banale au premier regard, elle peut également les exposer aux dangers potentiels du web.  En fait, une stratégie d’intervention efficace pour contrer cette exposition serait de tout simplement sensibiliser nos enfants et nos adolescents à l’image qu’ils projettent d’eux-mêmes sur le web.

Tout d’abord, soyons  des modèles! Les enfants apprennent par imitation. Ils sont instinctivement tentés de reproduire nos gestes et nos actions.  Donc, en affichant nous aussi une image respectueuse à travers les photos que nous publions sur les réseaux sociaux, nous favoriserons, de ce fait, l’apparition du même comportement chez nos enfants et nos adolescents!  Qui plus est, enseignons-leur à apprécier la personne qu’ils sont, travaillons avec eux à développer une estime personnelle basée avant tout sur le respect de soi et l’autorégulation, c’est-à-dire un contrôle interne de ses comportements en fonction des attentes sociales (Papalia, Olds, Feldman, 2010).

De cette façon, notre enfant ou notre adolescent sera en mesure d’intérioriser une image de soi selon ses propres valeurs et convictions, au lieu de constamment chercher l’approbation et la valorisation de son image par ses pairs.

 

Sources :
Ministère de la Sécurité publique du Québec, Gouvernement du Québec (2016). Statistiques 2014 sur les infractions sexuelles au Québec. Repéré à http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/publications-et-statistiques/infractions-sexuelles/2014.htm
DeVito, J.A., Chassé, G., Vezeau, C. (2008). La communication interpersonnelle (2e éd.). Québec, Canada: Les Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
Papalia, D.E., Olds, S.W., Feldman, R.D. (2010). Psychologie du développement humain (7e éd.). Montréal, Canada: Chenelière McGraw-Hill.

 

www.cynthiacusson.com

La fois où j’ai retrouvé ma fille

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revi

Quand ma belle Cocotte est née, je m’attendais naïvement à revivre la facilité expérimentée avec ma fille aînée : des sourires quotidiens, un bébé qui s’adapte à tout et à tous, des nuits de 13 heures dès l’âge de sept semaines. Mais non. Je me suis fait surprendre par un saut en bungee entre une dépendance intense et un refus total des contacts.

Au moment où Cocotte naissait, Papa préparait ses bagages pour plusieurs mois d’entraînement militaire et de mission afghane. Grande Peanut s’était fait mettre à la porte de sa garderie pour « conflit de personnalité » avec l’éducatrice. Je venais de terminer mes études et je n’avais rien devant moi.

Cocotte a absorbé tout ce qu’il y avait de négatif autour d’elle. Elle a passé quatre mois à pleurer (que dis-je ? À hurler!). C’est ce qu’on appelle un BABI, un bébé à besoins intenses. Son premier besoin s’appelait « Sécurité ».

Impossible pour moi de la promener ou de lui chanter des berceuses. Le mouvement et le bruit (ce qui incluait ma voix) l’irritaient. Même dans le porte-bébé, elle se trouvait trop loin de moi. Elle dormait dans mon pyjama, collée sur ma peau, épuisée. 24 heures par jour, je devais rester immobile et respirer le moins possible pour ne pas la réveiller. Pendant ce temps, sa grande sœur réclamait l’attention volée.

La première fois où j’ai vu ma Cocotte dormir ailleurs que dans mes bras, j’en ai presque pleuré. Je n’avais plus de larmes, alors j’ai simplement souri de soulagement. C’était la fin de l’été; elle était née au début du printemps. Je me disais qu’enfin, elle se sentait en sécurité. Mais non.

Pendant les années qui ont suivi, Cocotte a subi les agressions répétées de sa grande sœur. J’ai par la suite expérimenté les conflits fraternels « normaux » (mais oh! combien désagréables !). Je peux jurer que le traitement qu’elle réservait à ma Cocotte était hors norme. Heureusement, leur relation s’est adoucie. Merci aux psychologues et au temps!

Pendant des années, ma Cocotte traumatisée a refusé tout contact humain. Elle ne s’exprimait plus, elle grognait comme un lion enfermé dans une cage de gerboise. Elle griffait, mordait, se protégeait.

C’était pénible de donner le câlin du soir à mes trois autres enfants et de me faire fermer la porte au cœur par ma Cocotte. Je la savais si fragile… J’aurais voulu réparer son âme et son passé, mais dans ce domaine, la baguette magique n’existe pas.

J’ai dû me tenir loin, observer, à l’affût d’un signe d’ouverture. Un soir, ma sincérité de maman a parlé:

- Ma Cocotte, c’est pénible de ne pas te prendre dans mes bras. Tu me manques… J’aimerais te proposer quelque chose… On ne tolère pas que tu grognes sans arrêt. Tu n’es pas un animal.

– Mais oui, Maman, les humains sont des mammifères!

-Je te demande d’utiliser des mots. En échange, je vais faire d’énormes efforts pour ne pas entrer dans ta bulle. Je ne te toucherai pas et je ne te donnerai pas de bisous. Quand tu seras prête, tu reviendras vers moi. D’accord ?

Le contrat était scellé. Pas de poignée de main envahissante, seulement un silence qui contrastait avec les hurlements habituels.

Quelques mois plus tard, ma Cocotte a accepté que je m’assoie une minute au pied de son lit. Juste pour être près d’elle. Une autre journée, elle a « échappé » une caresse qui l’a prise par surprise. Un bisou, une sieste partagée, quelques confidences…

Petit à petit, elle s’est ouverte aux autres. J’ai maintenant droit à plusieurs « je t’aime » chaque jour, sans devoir la supplier.

Le plus bouleversant, c’est que Cocotte et Peanut se prennent au jeu de s’aimer et de se le montrer. Quand ça arrive, j’entends parfois le grognement d’un chaton qui voyage sur le dos d’un ronron. Quand ça arrive, je me dis que j’ai retrouvé mes filles. Et elles, ELLES se sont enfin trouvées.

 

Nathalie Courcy