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Mais où sont passées nos grands-mères?

L’engor

L’engorgement des urgences et des cliniques sans rendez-vous nous montre que les traditions ont oublié de se perpétuer… Les bonnes vieilles recettes de grands-mères ne sont plus appliquées par les parents, qui amènent leurs enfants consulter un médecin au moindre symptôme…

Mais où sont passées nos grands-mères?

Il me semble qu’avant, quand bébé avait de la fièvre, un nez qui coule ou une vilaine toux, on demandait conseil à nos proches. De génération en génération, des remèdes aussi précieux qu’efficaces nous permettaient de soigner nos bambins. Nous avions confiance. Nous recevions des informations fiables et rassurantes.

Que s’est-il passé avec notre société?

Aujourd’hui, quand bébé chauffe, morve et tousse, on se garroche sur le Net. En quelques clics, on espère trouver une solution miracle. Malheureusement, le meilleur, mais aussi le pire, se trouve sur la toile. En quelques minutes, nous sommes absolument convaincus que notre enfant a un cancer du poumon ou une leucémie!

C’est complètement paniqués que nous débarquons dans les salles d’attente engorgées de bébés malades, afin de faire vérifier sa progéniture par un médecin qui saura nous rassurer.

Le professionnel de santé nous dira exactement les mêmes choses que nous disaient nos grands-mères :


– Donne-lui beaucoup d’eau.
– Contrôle sa fièvre avec du Tylenol au besoin.
– Lave son nez encore et encore.


Dans la grande majorité des cas, aucun médicament ne sera prescrit. Et nous allons être déçus. Quelques jours plus tard, si les symptômes persistent, nous retournerons voir le docteur et remplir sa salle d’attente… Un rhume, ça prend dix jours à guérir… deux rhumes : vingt jours, etc. Nous nous plaindrons de ne faire que ça : consulter…

Le médecin perdra donc son temps à traiter de la «bobologie» et à faire du «rassurement» parental… pendant que de véritables urgences ne seront malheureusement pas traitées rapidement. Je ne pense pas exagérer en disant que 75 % des raisons de consultation auraient pu être traitées par nos chères grands-mères. En «surconsommant» notre système de santé, nous sommes en train de le noyer…

Si nous n’avons plus accès à nos grands-mères, il existe des groupes de discussions, des plateformes comme celle de Ma Famille Mon Chaos, qui permettent d’échanger nos expériences, nos trucs, nos recettes et de retrouver nos remèdes d’antan.

C’est pourquoi je vous demande : avez-vous des recettes de grands-mères à nous partager?

 

L’intolérance au gluten… c’est psychologique !

Le jour se lève. Je déjeune. Je vomis. Je dine. Je vomis. Je soupe

Le jour se lève. Je déjeune. Je vomis. Je dine. Je vomis. Je soupe. Je vomis. Je prends une collation avant d’aller dormir. Je me réveille la nuit pour vomir. Quand j’ai beaucoup de chance, je me fais assez violence pour retenir les nausées. Alors les coups de poignards dans le ventre m’obligent à évacuer, d’une manière ou d’une autre, tout ce que j’ai ingurgité. D’où ça peut bien venir ?

 

Attention, je ne suis pas si naïve ! Même si je prends quotidiennement des anovulants, je me dis que je suis sûrement enceinte. J’ai fait trois tests de grossesse. Négatifs. Tous les trois. Je ne suis pas enceinte.

La gastro ? La maudite gastro ! Ça doit être ça ! Parce que y’a pas mille cochonneries qui font autant vomir et qui donnent des diarrhées systématiquement… Sauf qu’après une grosse semaine, je me résigne à avouer que ça ne peut pas être que ça…

Ça fait des jours que ça dure. Ça fait des semaines que ça dure. Je n’en peux plus de vomir trois à quatre fois par jour. Tous les jours. Je suis épuisée, j’ai perdu du poids, et surtout, je n’y comprends rien ! Le plus logique est de prendre rendez-vous chez le médecin. Rendez-vous donné dans plusieurs mois évidemment. D’ici là, mon corps persiste à rejeter tout ce que j’ingurgite, d’une violence impressionnante.

Je parle à une amie qui a la maladie cœliaque. Elle trouve étrange la ressemblance entre mes symptômes et les siens, avant qu’elle ne soit diagnostiquée.

Couper carrément le gluten de mon alimentation ?

Honnêtement, je n’y crois pas. Pas une seconde. C’est pas une vraie maladie, hein ? Mais bon, qu’est-ce que j’ai à perdre ? Alors j’essaie…

Et après six semaines de vomissements, de diarrhées et de douleurs fulgurantes, tout-à-coup, plus rien. RIEN. NADA. Pffff… ça doit être un adon ! Après une semaine, je réessaie. Juste une tranche de pain. Et je vomis. Violemment. Alors je n’essaie plus.

La semaine suivante, je me mets à être malade, sans en comprendre la cause. Puis je vois qu’il y avait du gluten dans une trempette que j’ai mangée. Je l’ignorais… Le mois suivant, ça se reproduit. Puis je vois qu’il y avait aussi du gluten dans le bouillon à fondue… Ça ne doit pas être juste dans ma tête, coup’donc !

Ça fait que j’ai arrêté de faire du déni (Ouin, il parait que je suis vraiment bonne là-dedans !). Mon corps, il refuse d’assimiler le gluten. Après 28 ans, il s’est dit : « Nop. C’est fini. Pas de négociation. » Maudite tête de cochon, pareil !

Une nouvelle vie commence alors. Finis les malaises, finis les symptômes et fini le gluten. Mais les préjugés et les commentaires plates par exemple, ils ne font que commencer !

« C’est juste une mode ça, le sans-gluten ! » Vomir quatre fois par jour, pendant des semaines, c’est une mode aussi ?

« Tu peux pas être allergique au gluten, t’en a mangé pendant trente ans ! » Pourtant, c’est bien connu. Tu peux manger du beurre d’arachides tous les matins de ta vie et devenir allergique aux noix à quarante ans. Mortellement. Une allergie, ça se développe. Et l’intolérance au gluten, pour info, se manifeste en moyenne entre vingt et quarante ans.

« On se commande une pizza. T’en mourras pas ! » Non. J’en mourrais pas. Mais je vais la vomir, ta maudite pizza, pis ça me tente pas !

« Y’en a pleins qui mangent pas de gluten par choix. » QUI ? Qui fait ça ? Qui s’empêche de manger des gâteaux, du pain moelleux, de la poutine, des crêpes et des gaufres au restaurant… par choix ? Moi, j’adore toutes ces merveilleuses inventions culinaires et je ne m’en serais privée pour rien au monde. Sauf pour ma santé, apparemment. Mais pas pour le plaisir, je vous l’assure.

J’ai appris au fil des mois à cuisiner avec des farines sans-gluten. Je me suis adaptée. J’ai compris que je ne me priverais de rien, si je le cuisinais moi-même.

Ha oui ! J’ai finalement eu mon rendez-vous chez le médecin aussi. Je pensais naïvement obtenir un diagnostic. Je savais qu’il me fallait des prises de sang et une biopsie de l’estomac. Mais j’ai appris que je devais manger du gluten tous les jours pendant au moins deux mois, si je voulais que les tests soient concluants. Donc, je devrais me rendre moi-même malade pendant des semaines encore, et tout ça afin de confirmer un diagnostic que je connais déjà ? Non monsieur. Laisse faire ton papier du médecin.

Alors je l’assume. Je ne mange pas de gluten. Jamais. Pis le temps des fêtes approche à grands pas. Pis oui, ça m’inquiète. Parce que c’est bon en maudit des gâteaux, de la bûche, de la sauce, des tites-saucisses, Alouette ! Mais malgré une envie folle, je n’y toucherai pas. Parce que je ne mange pas de gluten, et que la vérité, c’est que ce n’est pas tout le monde qui comprend.

 

En finissant, il faut que je lève mon verre. À tous nos amis, qui nous reçoivent pour souper et qui changent leur menu « juste parce que je suis là ». À ma mère, qui change sa recette traditionnelle de tourtière à Noël « juste pour que je puisse en manger ». À mon mari qui fait des pieds et des mains pour cuisiner une poutine sans-gluten, quand ce serait si facile d’en commander une et de me la manger dans’face. Merci.

 

 

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Votre vision de MA dépression

Le verdict est tombé. Épuisée, fatiguée et larmoyante. On m’av

Le verdict est tombé. Épuisée, fatiguée et larmoyante. On m’avise que je ne suis pas folle, que je fais tout bonnement une dépression. Enfin, pour le médecin tout ça semble commun, voire anodin.

– C’est plate une dépression, mais ne t’en fais pas. Deux, trois pilules et dans quelques mois, tu seras sur pieds.

On m’explique de long en large que la dépression se passe au niveau du cerveau et que parfois on ne peut rien y faire. On ne peut que consulter et souhaiter tomber sur le bon antidépresseur pour que la vie redevienne comme avant. Quelques séances chez la psychologue vous seront nécessaires, me dit le médecin. Franchement, si une thérapie et des pilules peuvent me rendent le bonheur qui m’habitait, je saute à pieds joints dans le projet.

Et puis, le temps passe et les gens autour de moi savent. Et je vous entends, vous savez! Toutes les raisons sont bonnes pour me culpabiliser d’être en dépression. Parce qu’être en dépression ce n’est pas ‘’normal’. Être en dépression c’est faire partie des faibles.

Combien de fois j’ai pu entendre “manges mieux, fais plus d’exercice, gère plus ton temps… À vous tous, pensez-vous que vous êtes les premiers à penser à ces aspects? Pensez-vous que moi-même je n’y ai pas pensé? Ce serait pas mal plus simple de manger deux pommes, de la viande, des produits laitiers, des légumes et puis de partir courir pour terminer la journée par un p’tit 5km et un grand verre. Je me donnerais ensuite une bonne tape sur l’épaule d’avoir réussi à gérer ma dépression. Mais vous savez quoi, chers apprentis médecins? Vous n’avez pas tout faux, mais votre super approche naturelle n’est qu’une mince partie de la solution.

Moi, ce que je vous propose, c’est de me laisser respirer un peu.  D’arrêter de me sur-analyser. Parfois, je vais être fatiguée au point de vouloir juste m’asseoir par terre et pleurer. Puis ça n’aura pas de lien avec ma dépression. Juste la fatigue. Juste mon côté humain. Parce que sous ce mot DÉPRESSION, il y a une personne qui vit toujours. Un peu plus difficilement, mais, qui vit quand même. Si je me réveille toute croche, ce n’est pas l’effet d’un quelconque médicament prescrit par mon charlatan de médecin qui veut seulement me bourrer de médicaments pour avoir sa cut.

Je me réveille toute croche, parce que tu le fais toi aussi des fois. Pis à ce que je sache, t’es pas en dépression non?  Si je pogne les nerfs après les enfants et que j’ai moins de patience, ce n’est pas la dépression. C’est parce que je suis humainement incapable d’entendre deux enfants hurler à tue-tête pour rien et que comme tout parent, j’ai ma semaine dans le corps!

Vos mots ne m’aident pas. Vos mots m’éloignent de vous. Vos paroles me blessent et me donnent envie de partir parler avec des gens qui ne savent rien de moi et qui m’aimeront comme je suis sans me juger et sans faire référence au fait que mon cerveau fait des siennes. J’ai un nom, vous savez. J’ai des sens. Je vous vois, je vous entends et, parfois je me dis que j’ai juste envie de redevenir une humaine normale. Pas une dépressive de foire.

 

 

  • Crédit photo jesuisbipolaire.com