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Quand est-ce que ça va finir? Texte: Joanie Fournier

Quand le vilain virus mondial est apparu, nous avons été vraiment choyé

Quand le vilain virus mondial est apparu, nous avons été vraiment choyés. Deux emplois stables qui nous ont apporté une sécurité financière et des enfants en pleine santé. Déjà là, on était bien conscients de la chance qu’on avait. On a profité des six premiers mois et de la fermeture des écoles pour se souder tous ensemble. Et on n’aurait pas pu espérer une meilleure façon pour le faire… Le monde entier était sur pause, et nous, on profitait de chaque jour pour être ensemble.

J’ai eu de grandes pensées pour les gens qui vivaient seuls. J’ai envoyé tout mon courage et mes ondes positives à ceux et celles qui vivent dans un foyer toxique ou violent. J’ai gardé du courage et de la patience en tête pour toutes les familles prises dans un petit appartement avec des enfants sans pouvoir en sortir. On était pleinement conscients de la chance qu’on avait de vivre dans un grand foyer rempli d’amour et de bienveillance.

On a été de ceux qui ont suivi toutes les mille et une consignes sanitaires. Ces mêmes consignes qui changeaient d’un jour à l’autre. Ces mêmes lois qui nous tenaient éloignés du monde extérieur, de nos familles, de nos amis… Tu as le droit de me traiter de mouton ou de nous avoir trouvés naïfs. Tu as le droit de nous avoir trouvés consciencieux et respectueux. C’est pas ça le point.

Le point, c’est que « ch’pu capable ». Pu capable des congés forcés à chaque nez qui presque coule. Pu capable de me réveiller en sursaut en me demandant si l’un de mes enfants vient de tousser. Parce que la toux, c’est devenu le pire ennemi de tous les parents. Pu capable de prévoir des réunions quatre fois et de les déplacer sans cesse parce que les plans et les règles changent encore. Pu capable de ne plus voir mon monde. Là, tu vas me dire que j’ai le droit de voir du monde. Ouin. Dix personnes maximum… Une vraie blague quand tu as une grande famille. Parce que t’sais, faudrait pas que nos amis aient trop d’enfants eux aussi…

Ça va faire deux ans. DEUX ANS. C’est l’âge de mon fils, baswelle ! Ça. Va. Faire. J’ai TOUT fait, tout respecté à la lettre. Tous les défis possibles demandés par le gouvernement. J’ai même désinfecté mon épicerie au début, maudite peureuse. J’ai porté mon masque, à chaque fichue sortie. Je me suis lavé les mains à en avoir des gerçures qui saignent. J’ai coupé mes enfants de toute vie sociale, de toutes activités parascolaires, de toute enfance… Je me suis fait vacciner. MOI ÇA ! Celle qui a accouché de nombreuses fois « à frette » juste pour ne pas penser à l’aiguille du soluté, et encore moins à celle de la péridurale. J’écris le mot « aiguille » et j’ai comme les genoux qui ramollissent. MOI ÇA. J’ai pris tout ce que j’avais de courage, et je me suis fait vacciner. Deux fois, en plus. Je me demande encore comment j’ai fait.

Pis là, j’le dis, « ch’pu capable ». Je veux sortir de chez moi, crier à pleins poumons. Je veux voir mes enfants aller jouer avec n’importe quel ami, sans me demander ce qu’ils vont ramener à la maison. Je veux voir mes amis, plein d’amis, tous en même temps. Je veux les prendre dans mes bras, pis les frencher si ça nous tente. Je veux faire un party de Noël avec toute ma famille, TOUTE. 40-50 personnes chez nous, enweille ! Je veux que mon bébé rencontre toutes les personnes importantes pour moi. Pas une à la fois. Je veux aller au restaurant sans me demander si j’ai pensé à apporter une carte d’identité. Je veux rentrer à l’épicerie sans masque. Je veux manger un raisin vert entre les rangées, pis sentir l’odeur du cantaloup. Je veux voir le sourire des gens dehors. Je veux voir la caissière me sourire avec toutes ses dents, même s’il en manque.

Je suis en train de sérieusement me dire que c’est assez. Que tout ça sera fini le jour où on va le décider. Parce que clairement, ce n’est pas du gouvernement qu’on va connaître la date de la fin de tout ça.

Aujourd’hui, après deux ans, je m’en fiche que tu me trouves égoïste. « Ch’pu capable ». Ma santé mentale est pu capable. Ce n’est pas une vie… Et si je meurs de ce fichu virus ou de l’un de ses quarante variants, j’assume. Parce que si je meurs aujourd’hui, j’aurai eu l’impression d’avoir perdu les deux dernières années de ma vie… Au moins, si on recommence à vivre pleinement et qu’on y passe, ça aura valu la peine. Je ne veux plus entendre parler des prochaines doses de vaccins, et encore moins de l’évolution des variants. Si la Terre nous évince, on l’aura aussi mérité au fond.

Je ne suis pas antivaccin. Je sais que le virus est dangereux, oui mortel. Je suis vaccinée et consciente du danger. Mais je suis aussi d’autant plus consciente, après deux ans, que les conséquences sociales et affectives sont tout aussi dangereuses. Et j’ai envie de mettre mon pied à terre, drette là. Je n’ai plus envie de tout ça. « Ch’pu capable ».

Je veux que mon fils voie des bouches souriantes en arrivant à la pouponnière le matin. Je veux qu’il apprenne à parler en voyant des lèvres articuler, et pas juste au son. Je veux qu’il donne des gros bisous baveux à ses grands-parents. Je veux qu’il vive sa petite enfance… Celle qui ne repassera plus jamais. Celle qu’on est tous en train de manquer.

Je m’excuse si je vous choque. J’assume. « Ch’pu capable ». Suis-je la seule à avoir atteint ma limite ?

Joanie Fournier

 

Génération Z, sauras-tu me pardonner ? Texte : Martine Wilky

Aujourd’hui, je regarde une photo de ma plus jeune qui fait son sp

Aujourd’hui, je regarde une photo de ma plus jeune qui fait son sport et je me demande si nos jeunes vont réussir à nous pardonner.

Je ne remets pas en question les règles sanitaires et tout… Je ne crie pas au loup, je me questionne.

Je suis sensible à ce que nos jeunes vivent, car on leur a tout enlevé.

À une période où ils créent leur ESSENCE à eux en tant qu’individus.

Privés du contact avec les autres.

Privés de leur sport.

Privés de leur liberté si vitale à leur âge.

Tout est question de perception dans la vie.

Certains ne voient que les jeunes qui ne respectent pas les règles.

Mes enfants et moi, on voit autre chose :

  • Des groupes de personnes âgées qui se regroupent dans le stationnement du McDo sans respecter la distanciation sociale.
  • Des adultes qui « engueulent » des travailleurs dits « essentiels » à l’épicerie ou au resto du coin AKA job d’étudiant parce que les travailleurs doivent faire respecter les mesures d’hygiène.
  • Les ligues nationales qui peuvent fonctionner alors que les jeunes ne peuvent jouer et sont peut-être en train de dire au revoir à leur rêve sportif.
  • Des aînés qui font la morale aux jeunes sur les mesures sanitaires. ILS LES CONNAISSENT ET SE LES FONT RAPPELER TOUS LES JOURS À L’ÉCOLE.
  • Les magasins ouvrent à des endroits où des centaines de gens différents chaque jour peuvent magasiner, mais les jeunes, eux, ne peuvent pratiquer leurs activités parascolaires.
  • Des profs stressés qui sont impatients car ils sont constamment forcés d’appliquer différentes nouvelles mesures. Les profs sont des saints… qui ont une limite eux aussi. Comme nos jeunes, ce ne sont pas des machines.

Bref, je ne referai pas le monde, mais il est temps qu’on lève la voix pour nos ados.

Je trouve qu’ils ont été plus que « fins », plus que tolérants et RÉSILIENTS.

Ce sont nos laissés pour compte depuis un an.

Trop vieux pour être cute et faire pitié pour la société, et trop jeunes pour avoir une voix et faire entendre leurs besoins.

Je veux vous dire que si tu es privé de voix depuis un an, je m’excuse.

J’espère qu’un jour, tu vas nous pardonner de t’avoir oublié pendant cette pandémie.

Je veux te dire que c’est correct si tu es fâché contre la vie et la société ; ce que tu ressens est valide.

Tu as plus que mon admiration et mon respect.

Tu es un(e) humain(e) extraordinaire.

Martine Wilky

Encore un point de vue sur la dernière année… Texte: Joanie Fournier

Avec la pandémie actuelle, le monde s’est

Avec la pandémie actuelle, le monde s’est divisé en deux. D’un côté, on place ensemble tous les gens qui croient au virus, qui respectent les consignes sanitaires, qui se font appeler des moutons par l’autre clan. Et face à eux se regroupent les Covidiots, ceux qui croient au complot des gouvernements, au contrôle absolu des droits fondamentaux de l’homme et qui continuent leurs vies « comme avant ». J’espère que vous saurez lire l’ironie dans ce que je viens d’écrire. Parce que c’est totalement faux. Il n’existe aucun clan. Personne ne penche du côté du bien ou du mal, personne n’a raison ni tort totalement. Tout le monde fait de son mieux en ce moment, essayant de jongler entre ses propres principes et les fameuses consignes sanitaires.

Personnellement, ma petite bulle familiale et moi avons choisi de respecter les consignes sanitaires et les décrets gouvernementaux de notre mieux. On a appris à mieux se laver les mains, à porter adéquatement un masque et sommes restés enfermés chez nous depuis presque un an. On a pris ce chemin pour protéger les plus vulnérables et par conscience collective. On a tout fait ça consciemment et par choix, donc vous n’êtes pas invités à débattre sur notre choix de respecter tout ça. Merci.

Dans les premiers mois de la pandémie, nous vivions dans le bonheur d’être ensemble. Si vous êtes un extrémiste qui pensait qu’on vivait dans la peur, je suis bien désolée de vous décevoir. Nous n’avons jamais eu peur du virus. Nous voyions le premier confinement comme une occasion de nous retrouver, de nous rapprocher, de nous ressouder. Une occasion donnée par la vie qui nous permettait enfin d’arrêter le temps pour profiter de nos enfants. On avait si souvent prié pour pouvoir arrêter le temps… C’était aussi une occasion de rendre grâce à la vie, de réaliser toute la richesse de ce qu’on possède. Une maison avec de l’espace, chacun avec sa chambre, une cour extérieure pour pouvoir bouger, une grande famille pour se distraire… On le sait qu’on a beaucoup de chance.

Puis, l’été est arrivé et on a eu un semblant de break… Tout en gardant nos distances et en restant dehors, on a pu voir nos familles, nos amis, un peu à la fois. Et vous savez quoi ? Ça a été le plus dur pour nous. Pas de les voir… de rester à distance. À chacune des rencontres avec des amis, des marches avec nos parents, des glissades avec les cousines, chaque fois, le même blues après la rencontre… Cette impression de ne pas avoir pu réellement profiter d’eux. Ce sentiment de s’ennuyer encore plus qu’avant de les voir. Cette rancœur de ne pas avoir pu les prendre dans nos bras. L’après-rencontre fait mal. Tellement mal. C’est comme si on arrivait à les oublier en restant chez nous. Mais les voir en vrai, loin de nous, ça nous chavire chaque fois. C’est comme si le cœur lui, se souvenait.

Ensuite, le deuxième confinement est arrivé en même temps que l’automne. Et après la joie du début et la tristesse de l’été, on est tombés dans la colère. Oui, la colère. La colère contre tous ceux qui ne respectent pas les consignes. La colère contre le système qui aurait dû prendre des mesures plus draconiennes dès le départ, la colère contre le virus, la colère contre la vie. On a ressenti même de la colère contre des gens qu’on aime. Parce qu’ils se mettaient à risque, parce qu’ils trichaient, parce qu’ils ne pensaient pas comme nous. Et là, LÀ, on a dit « STOP ». C’est pas vrai qu’on va commencer à haïr ceux qu’on aime en plus !

C’est à ce moment-là que j’ai choisi de ne plus regarder l’actualité de mes réseaux sociaux. Je dépose des nouvelles de mes enfants pour ceux qui en veulent, pour les mamies qui ne les ont pas vus depuis un an. Puis, je ferme l’écran. Parce que je ne veux pas savoir. Tu veux aller voir ta mère pour Noël ? Tu veux aller magasiner avec ta sœur ? Tu veux aller prendre un verre chez ton père ? Tu veux voir tes amis ? Fine. C’est ta vie. Non je ne suis pas d’accord, mais je n’ai pas envie de t’en vouloir pour ça. Et je ne te juge pas d’avoir flanché, je le sais que c’est dur. C’est crissement dur. Moi aussi, j’ai les genoux mous ces temps-ci pis j’aurais le goût de flancher souvent… Et de savoir que toi tu flanches, ça rend tout ça encore plus dur pour moi. Alors je ne veux pas le voir. Je ne veux pas le savoir.

Je choisis de t’aimer, comme avant. Je choisis d’attendre la fin de cette crise mondiale pour te serrer dans mes bras. Mais attache ta tuque… Parce que QUAND on aura le droit… enfin le droit… Je vais me coller en cuillère avec toi, pendant une heure s’il le faut, juste pour refaire le plein. Refaire le plein de toi. Mon ami, ma cousine, mon frère, mon neveu, ma mère, ma sœur de cœur… Te voir sourire à l’écran, c’est pas pareil.

QUAND on aura le droit, je vais refaire le plein de toi. Ton odeur me manque, ton énergie me manque. J’ai si hâte de profiter de ton rire franc et de tes yeux complices autour d’une bonne sangria… Moi qui suis toujours la plus sauvage de la gang, j’ai si hâte de te prendre dans mes bras. Pis t’sais les deux petits becs secs sur les joues en rentrant, ceux qu’on faisait juste par habitude et tradition ? Pu jamais. PU JAMAIS ! Parce que quand on va pouvoir, ça va être un gros câlin senti dès la première seconde. Pis il va durer longtemps. Ça risque d’être malaisant, mais j’m’en fous. Tiens-toi-le pour dit.

Joanie Fournier

 

J’ai envie de te dire…

Au lendemain de ce premier couvre-feu historique, j’ai envie de te

Au lendemain de ce premier couvre-feu historique, j’ai envie de te dire plein de choses…

Bien humblement, je l’avoue, j’ai triché.

J’ai flanché pour mes filles, le cœur brisé de les voir tristes, privées de leurs amies.

J’ai flanché pour moi, égoïstement, en recevant quelques amis, le temps d’une soirée un brin festive. La plupart du temps dehors, mais trois ou quatre fois à l’intérieur…

Je l’ai fait. Comme beaucoup d’autres.

Je me suis privée de mon père et de ma sœur puisque trois heures de route nous séparent et surtout, pour protéger mon père. Ma sœur infirmière s’est isolée au maximum, étant infirmière aux urgences.

Jusqu’à hier soir, je n’avais pas mesuré l’ampleur de ce qui nous guette. Le fils d’un ami s’est blessé sérieusement en glissant. Mon ami se pointe à l’urgence de l’hôpital le plus près. Surprise : on a fermé cette urgence. Le personnel a été rapatrié dans d’autres hôpitaux…

Boum. Ça m’est rentré dedans. Et si c’était moi ? Mes filles, mon chum ? C’était incroyable quand ça se passait en Italie, tellement loin, tellement irréel… Aujourd’hui, je te parle d’une urgence de Québec…

Toi qui penses que tout ceci n’est qu’un grand complot, que TOI, tu n’as pas envie de te plier aux demandes du gouvernement, que TOI, « t’as le doua », je te souhaite de ne pas avoir besoin de soins dans un avenir rapproché, parce qu’il se pourrait qu’on ne puisse pas te les offrir.

On est rendus là.

Hier, j’étais au Village des sports. J’ai suivi les consignes. J’ai gardé mon masque pendant TOUTE MA VISITE. On me l’a demandé, je l’ai fait. J’ai respecté le deux mètres dans les aires d’attentes.

J’ai vu bien des gens faire la même chose que moi, heureusement.

Par contre, toi, qui crois que ces règles ne s’appliquent pas à ta petite personne, j’aimerais te dire que j’en ai ras le pompon.

Demain, je retourne en classe. Les mesures seront plus strictes encore. Je n’en peux plus d’enseigner avec des lunettes et un masque. Mes élèves devront garder le leur toute la journée… C’est long, une journée.

Je dois désinfecter mon local tous les trois jours. De précieuses minutes que je ne peux pas utiliser à des fins pédagogiques.

J’ai des élèves qui devront probablement s’absenter encore. Des classes vont peut-être fermer de nouveau, peut-être la mienne, épargnée jusqu’à maintenant.

J’ai envie de te dire de penser à tout ça la prochaine fois que tu riras au visage d’un employé qui te demandera de porter ton masque.

Non, tu n’es pas un mouton. En faisant cela, tu participes à quelque chose de grand. Tu contribues à aider l’humanité à retrouver un brin de normalité.

J’ai envie de te dire de penser à tout ça, simplement.

Karine Lamarche

Lettre à toi, mon amie infirmière

En ces temps particuliers, plusieurs personnes se sentent déboussol

En ces temps particuliers, plusieurs personnes se sentent déboussolées par les mesures actuelles. Toi ? Un peu moins. Un peu moins, parce que tu t’y attendais depuis des mois. Un peu moins, parce que tu faisais déjà attention. Un peu moins, parce que ce ne sera pas ton premier Noël loin des tiens.

On a entendu plusieurs mots d’encouragements pour le personnel de la santé au cours des derniers mois : « Vous êtes nos anges gardiens », « Vous êtes dévoués », « Vous êtes forts », etc. Oui, on a entendu tout ça. On a aussi entendu des reproches, plusieurs reproches : « Être infirmière, c’est une vocation, alors il faut être consciente des sacrifices qui vont avec », « Vous n’aviez qu’à pratiquer un autre métier », et autres jugements tout à fait gratuits. Comme si œuvrer dans le milieu de la santé devait obligatoirement venir avec de mauvaises conditions de travail et qu’il fallait tout accepter sous prétexte que c’était un choix.

Mon amie infirmière, tu es HUMAINE. Tu es généreuse, dévouée, aimante et empathique. Tu es tout ça et tellement plus. Tu passes tes journées au CLSC, en résidence pour personnes âgées ou à l’hôpital. Tu travailles sans relâche et, malgré tout, tu arrives à trouver quelques minutes chaque jour pour prendre des nouvelles de tes amis et de ta famille. Mon amie infirmière, tu es formidable.

Tu es formidable, mais tu ne possèdes pas de superpouvoirs. Tu as le droit d’être fatiguée, découragée et en colère. Oui aux compliments et aux remerciements, non à la pression. Tu ne devrais pas ressentir tout ce poids sur tes épaules.

Mon amie infirmière, j’espère que l’année 2021 sera plus douce pour toi. Que tu auras enfin un peu de répit. J’espère que tu arriveras à décrocher, ne serait‑ce qu’un peu. Que tu pourras bientôt profiter de ta famille et de tes amis, parce que tu mérites tout ce qu’il y a de plus beau.

Ce soir, je bois à ta santé, mon amie infirmière.

Jacinthe Crête

Porcs du masque

J’en ai compté huit…

Au pr

J’en ai compté huit…

Au printemps dernier, avant la pandémie, de trucs bleus, je vous aurais plutôt parlé des p’tits sacs. Mon constat à chaque printemps, à la fonte des neiges. Tout le long de mon trajet de jogging. Ces cadeaux si bien emballés. Ceux de votre animal de compagnie. Comme si, les jeter sur le banc de neige, ou les y enfouir, les ferait disparaître. À jamais.

Évidemment, ce n’est personne de vous. Que les autres, bien sûr !

Je devrais pourtant uniquement me concentrer sur ma cadence, garder la tête immobile, projeter le bassin vers l’avant. Courir léger. Cette mécanique qui pourrait me permettre de courir longtemps. De sauvegarder mes genoux amochés. De faire de mon mieux, pour alléger notre système de santé. Diminuer les frais communs. Donner l’exemple, si ce n’est qu’à mes enfants.

Huit, sur 6,2 kilomètres !

D’un seul côté, sans trop regarder. Sans les chercher. Mon trajet habituel, mes repères si familiers. Sur le pilote automatique. Dans ma banlieue de favorisés. Je n’ose même pas imaginer ce que c’est, en plein cœur des centres-villes. Là où on se banalise de la masse, en masse. Anonymes.

Sept masques de procédure et un en tissu, d’un bel imprimé fleuri. Vous ai-je dit, banlieue de favorisés ? Dans la rue, sur le trottoir, sur des terrains publics ou, tout au plus et pour un seul d’eux, sur un terrain privé. Mais, alors, du côté de la rue derrière une haie bien fournie. Comme si c’était gênant, de le jeter sur le terrain de quelqu’un.

Le pire, c’est celui laissé sur le terrain de l’école primaire. Le trajet de tant de petits curieux, de petites mains. Qui touchent bien avant de tout comprendre. Innocents des risques.

Si vous prenez tout le blâme pour l’emballage-cadeau de votre chien, j’accepte votre réplique : « … mais les masques, les responsables ce sont les jeunes ! » Ceux qui prennent le transport scolaire ou le transport en commun. Qui sont inconsciemment programmés pour être « libérés, délivrés ». Dès leur descente du bus !

Faisons alors comme si.

Le jeune, oui, toi ! Tu veux une planète ; pour tes enfants, pour tes petits-enfants ? Tu veux pouvoir continuer de faire la morale aux vieux ? Leur répéter qu’ils hypothèquent ton avenir, à grands coups d’une consommation effrénée ? Tu aimes manifester paisiblement ? Soutenir Greta ? How dare you?

Ramasse-toi !

Sans même te parler de limiter la propagation du virus…

michel

p.-s. Le masque devant l’école, j’y suis retourné pour le chercher. De rien, Greta !