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Et puis un jour, nous sommes redevenus deux à Noël ー Texte: Mylène Groleau

Nous avons, mes filles, mon mari et moi, au fil des ans, créé des

Nous avons, mes filles, mon mari et moi, au fil des ans, créé des traditions entourant les festivités de Noël ainsi que pour accueillir les nouvelles années. Ces moments de réjouissances que, désormais, nous contemplons avec de plus en plus de nostalgie. Mais aussi avec la fébrilité d’envisager les futures célébrations auxquelles s’ajouteront, nous le souhaitons, de nouveaux membres à notre famille.

À chaque début de décembre, nous retrouvons ce qui entoure les préparatifs. Passant de la décoration de la maisonnée au menu à planifier. Puis, s’émouvoir de revoir, au creux des boîtes de rangement, des bricolages confectionnés jadis par les petites mains de mes enfants. Des cartes remplies d’amour avec une calligraphie fraîchement apprise. Chacune des décorations qui prennent place dans l’arbre est, pour moi, synonyme d’un souvenir heureux. 

Les réceptions avec la famille, les cousins, les oncles et tantes, papi, mamie et grand-maman partie trop tôt. Le passé qui rejoint le présent. Les rires, les repas copieux. La musique en arrière-plan. Les odeurs de plats sortant du four avec les épices typiquement décembre.

La féérie du père Noël. Ces lettres acheminées directement au Pôle Nord. Les lutins coquins. Les yeux illuminés par autant de magie. Les étoiles dans les yeux des enfants au réveil en découvrant le pied de l’arbre garni de cadeaux. J’ai des souvenirs enfouis en moi.

Et puis…

Puis un jour, mes enfants ont grandi. Ou nous avons vieilli. Les enfants ont cessé de croire peu à peu au père Noël. Pour ma part, mes filles ont rencontré des hommes formidables. Elles ont élargi leurs traditions entourant les fêtes. Mon conjoint et moi avons vu l’inconfort les habiter, chacune à tour de rôle, de ne pas pouvoir être présente certains jours de nos traditions et ça, c’est pleinement correct. 

Petit à petit, elles vont instaurer des traditions qui compteront pour elles. Créer des souvenirs. Leurs souvenirs. Meubler les boîtes de rangement de bricolages et de décorations importantes pour elles.

Nous allons apprécier les moments de plus grande qualité mais en moins grande quantité. Leur présence se gravera dans nos instants les plus précieux. Noël et le Nouvel An se feront plus silencieux, mais nous serons deux. Nos deux cœurs comblés par ces années à courir et à remplir les cases du calendrier des deux semaines de vacances. Dorénavant, nous profiterons de ces moments où mes filles seront toutes avec ceux qu’elles auront choisis.

Et puis, puisque tel est votre désir, nous agrandirons la table pour accueillir de nouveaux petits êtres qui métamorphoseront nos traditions. Revisiter à nouveau cette magie et créer de nouveaux moments.

Bref, malgré les aléas de la vie, et bien que nos enfants se font plus rares aux événements familiaux, malgré nos moments plus tranquilles, il y a aussi ces instants de souvenirs qui nous tiennent en vie. Ces instants qui vous ont vus grandir. Qui nous ont vus vieillir. 

Maintenant, papa et moi profitons de nos souvenirs pour meubler nos soirs de fêtes en sachant que vous êtes bien entourées. Que les traditions que vous instaurez seront aussi importantes que celles que nous avions élaborées. 

Nous ne sommes jamais seuls lorsque nous avons nos souvenirs que vous nous avez permis de créer. 

Merci mes enfants. Merci mon amour.

 

Mylène Groleau

Noël sans toi, Noël avec toi… Texte : Valérie Marcoux

Cher Zach, cette année, à Noël, autant ton absence est palpable, autant ta présence est puissant

Cher Zach, cette année, à Noël, autant ton absence est palpable, autant ta présence est puissante. C’est juste fou… À cette période de l’année, tu es littéralement partout ! D’abord dans le sapin :

– L’ornement qui porte ton nom, acheté l’an dernier, an de ton premier Noël au ciel, avec une tonne d’émotions. Toi et tes frères avez 3 ornements semblables.

– Les boules personnalisées que j’ai fait faire. Ceci est désormais une tradition juste pour toi !

– La boule de Parents d’Anges, organisme qui m’aide tellement.

– Les bricos des garçons, qui viennent maintenant tout naturellement en trio.

– La couleur accent du sapin, qui depuis que j’en fais un, a toujours été le turquoise. Ben oui, la couleur que j’associe à toi, qui me fait penser à toi, est présente dans mon sapin depuis au moins 15 ans. Et je réalise cela maintenant seulement.

Mis à part le sapin, je prends aussi le temps de décorer ton petit coin. Les garçons décorent leur chambre, alors c’est un peu comme si je décorais la tienne aussi. Ton petit coin est magique, douillet et lumineux à la fois. Ton petit coin sent bon, il est apaisant.

Tu es aussi dans nos cartes de Noël. Lors de la prise de photos, au moins une photo est réservée pour mon trio. C’est non négociable. C’est naturel pour moi. Je dois avoir une photo de mes 3 enfants réunis.

 

Mes cartes de Noël (et toutes mes cartes d’ailleurs) sont signées de 5 bisous, parce que nous sommes 5 membres dans notre famille. J’ai tellement pleuré l’an dernier à chercher comment j’allais t’inclure sans t’imposer. Comme tous ceux qui me respectent, je respecte tout le monde. Certains sont moins à l’aise de se faire rappeler que tu n’es pas là. C’est correct. Mais moi, j’ai besoin de montrer que tu fais partie de nous. Je ne veux tellement pas t’exclure. Tellement pas.

Donc, tu es partout.

Bien sûr, ton absence aussi se fait sentir. Depuis que les lutins sont arrivés, je me demande comment tu aurais réagi, à presque 2 ans, à leurs coups pendables. J’emballe les cadeaux et je t’imagine déballer les tiens, ou encore, aller déballer ceux de tes frères. Je t’imagine jouer davantage avec le papier de soie qu’avec le cadeau. Je vous imagine les 3, dans des pyjamas identiques, à rire ensemble.

Malgré tout, je sens que Noël sera doux cette année. Tu es partout. Ça nous fait du bien, ça me fait du bien.

Joyeux Noël mon Zach !

Valérie Marcoux

Noël dans tes yeux – Texte: Maude Pilon Gauthier

Ça y est, Noël approche... À l’arrivée de cette période, je m

Ça y est, Noël approche… À l’arrivée de cette période, je me sens toujours un peu nostalgique. Je me sens aussi un peu fébrile, c’est comme s’il y avait un peu de magie qui se rallumait en dedans. Sans doute parce que j’ai conservé une partie de mon cÅ“ur d’enfant. Tout ça, c’est grâce à toi mon amour, parce que je me souviens quand j’avais ton âge ô combien j’étais impatiente et à quel point la magie de Noël me fascinait avec mes petits yeux d’enfant. 

 Cette année, mon trésor, tu vas vivre ton premier vrai Noël.  Parce que tes deux premiers t’ont été enlevés à cause d’une pandémie mondiale.   

 Je te le dis, profites-en, le temps passe vite. Je garde des souvenirs impérissables de mes Noëls d’enfant: se coucher beaucoup trop tard, manger à la table des enfants avec les cousins, se coucher dans les piles de manteaux, danser, chanter, attendre le père Noël dans la fenêtre, grand-papa Gérald nous faisait aussi des petits shooters de crème de menthe, mais chut (ça, il ne faut pas le dire…), déballer nos cadeaux et espérer avoir celui qu’on a attendu toute l’année.  

Cette année, je pourrai vivre Noël dans tes yeux à toi, te voir émerveillée par tant de petites choses, que ce soient les premiers flocons, les décorations de Noël, l’arrivée des lutins et leurs 400 coups. Te voir chanter des chansons de Noël, écouter tous les films de Noël parce que ça te fascine tellement, te voir te poser les grandes questions existentielles, comme: comment le père Noël peut être partout et livrer les cadeaux?   

J’ai hâte de te voir courir avec tes cousins, t’amuser, chanter, danser, rire aux éclats. De voir tout l’amour et la minutie que tu mettras dans tes biscuits pour le père Noël (parce que ça, c’est sacré pour toi).  

J’ai hâte de te voir suivre mes pas, manger avec tes cousins à votre petite table en vous racontant vos histoires.  

Mon amour, c’est ton histoire à toi, écris-la comme tu le veux, crée tes propres souvenirs à toi. Plus tu grandiras, plus tu les chériras. Je pourrai enfin contribuer à la magie de Noël dans ton cœur (comme j’ai tant espéré le faire) et te faire profiter de ces moments si précieux (parce qu’ils le sont, crois-moi).  

Je te souhaite beaucoup de magie, de rires, que ton petit cœur soit plein et que ta tête soit remplie de souvenirs dont tu te souviendras toute ta vie.  

J’ose aussi souhaiter qu’à ton tour, plus tard, tu aies la chance de vivre Noël dans les yeux de tes enfants et que ça te rappelle tes souvenirs d’enfants.  

 

Maude Pilon-Gauthier 

 

Noël avec moins de cadeaux, mais l’essentiel – Texte : Stéphanie Dumas

Dernièrement, je ressentais une forme d’inconfort face à tout le

Dernièrement, je ressentais une forme d’inconfort face à tout le contenu de ma maison. Je ne sais pas pourquoi maintenant, mais je ressentais le besoin d’alléger mon quotidien et la multitude d’objets se trouvant dans mon foyer. L’approche des fêtes commençait aussi à générer une certaine forme d’anxiété face à tous les cadeaux qui allaient entrer.

Depuis quelques années déjà, je tente de diminuer la mare de cadeaux qui viennent avec cette période de festivités. Je ressens le besoin de retourner à l’essentiel, c’est-à-dire les moments ensemble. 

Je tente d’aller à contre-courant face aux habitudes de notre société. Je comprends que pour plusieurs, le fait de donner est un témoignage de leur amour. Mais bien souvent, ces objets ne font que procurer un bonheur éphémère de quelques minutes pour ensuite être noyé dans l’ensemble. De plus, certains de ces cadeaux offerts de bon cœur sont inutiles ou non appréciés par la personne qui les reçoit.

Pourquoi ne pas tenter de conscientiser vos proches en douceur si vous ressentez aussi cet inconfort? Pourquoi ne pas suggérer un seul cadeau par personne ou bien recommander d’offrir des activités que vous ferez ensemble? Les moments sont plus précieux que les objets qui prendront la poussière. Les enfants seront plus heureux d’aller faire une activité avec leurs proches que de prendre quelques minutes pour déballer cadeau après cadeau. Surtout que finalement, ils ne vont pas réellement les voir et les apprécier sur le coup.

Pour ceux chez qui le message ne passe pas, prenez le temps de faire une courte liste des objets qui seront utiles pour des besoins réels et demandez à ces personnes de choisir un seul élément dans celle-ci.

Privilégiez la qualité de l’acte d’offrir plutôt que la quantité en plus de savourer de beaux moments. Et passez de joyeuses fêtes!

Stéphanie Dumas

 

Ça tourne dans ma tête – Texte: Audrey Boissonneault

Étendue sur le sofa, l’arbre de Noël éclairant la pièce avec s

Étendue sur le sofa, l’arbre de Noël éclairant la pièce avec ses couleurs chaudes. L’insomnie qui me rattrape ainsi que mes pensées qui tournent sans relâche dans ma tête. Les palpitations de mon cœur qui ne demande qu’à sortir de mon corps.

J’ai ce sentiment de faiblesse qui me rappelle que je ne suis pas assez. Pour personne ni moi-même. Lorsque je ferme les yeux, j’ai ce film qui découle seconde après seconde, jusqu’à tant que je n’en puisse plus et que mes yeux cernés s’ouvrent à nouveau. 

La fraîcheur du plancher amène des frissons tout le long de ma colonne vertébrale. Mon reflet dans le miroir m’indique que j’ai besoin de plus d’heures de sommeil. Plusieurs diront que j’en ai déjà assez, sans savoir que la moitié du temps, je suis réveillée à supporter mes pensées très tourmentées.

Je prends une gorgée d’eau pour soulager ma bouche sèche malgré le serrement qui se retrouve au niveau de ma gorge. Je me dirige au lit ; juste avant, je frotte quelques gouttes d’huile essentielle de lavande sur mon oreiller, afin de mieux me reposer. J’ajoute une de mes huiles préférées dans mon diffuseur et je prends de grandes respirations en fermant mes yeux. 

Rien n’est parfait, rien ne le sera. Je croise les doigts avec l’espoir qu’un jour à la fois, tout se réglera. Même si plusieurs fois, l’anxiété s’empare de moi, un jour, la peur partira.

Audrey Boissonneault

 

Si vos yeux pouvaient toujours briller…Texte : Karine Lamarche

Cette petite lueur, cette étoile dans vos yeux quand vous croyez si

Cette petite lueur, cette étoile dans vos yeux quand vous croyez si fort que votre lutin vous a joué un tour, qu’il vous a offert une surprise…

Cette naïveté si touchante, j’aimerais qu’elle ne vous quitte jamais. Elle me fait sentir importante, porteuse d’un si grand secret ; ce sera assurément mon plus gros mensonge.

Cette étincelle qui brille quand vous nous parlez du père Noël, je sais bien qu’un jour, elle finira par s’éteindre.

Pour toi, ma grande, il n’en reste pas grand-chose… Je sens tout de même que je peux encore souffler sur les braises, une année de plus…

L’enfance, à l’approche des fêtes, c’est magique ! Tous ces gens qui soudainement s’animent, qui ont le cÅ“ur festif… Toutes ces décorations, si invitantes, féériques, porteuses d’espoir et de bonheur… Les sapins et, à leur pied, des cadeaux étincelants…

Tout cela procure un sentiment apaisant, unique. Cette étincelle, au fond, je crois qu’elle ne nous quitte jamais tout à fait.

Je vous avoue, je crois encore au père Noël…

Joyeuses fêtes !

Karine Lamarche

Je suis le Grinch qui a scrapé Noël

Quand j’étais petite, le temps des fêtes était tout simplement

Quand j’étais petite, le temps des fêtes était tout simplement magique : les décorations, les soupers, les cadeaux, les partys, se coucher tard, Ciné-Cadeau à la télé. En tant qu’enfant, les seuls points négatifs que je voyais étaient les chandails en laine qui pique, les bas collants et les becs des matantes qui sentent beaucoup trop le parfum ! J’aurais voulu que mes enfants connaissent la magie du temps des fêtes eux aussi. Malheureusement pour eux, Noël, c’est devenu autre chose.

Un 24 décembre, je me suis levée et j’ai annoncé au père de mes enfants que je mettais un terme à notre relation. Ça faisait des mois, voire des années que je n’étais plus bien dans mon couple. Mes enfants, la veille de Noël, se sont fait réveiller au son de deux parents qui se chicanent, encore. Ils se sont fait annoncer que la famille, telle qu’ils la connaissaient, se brisait. Nous avons dû leur expliquer que dorénavant, papa et maman ne vivraient plus ensemble et qu’ils passeraient une semaine chez un et une semaine chez l’autre.

Sur le coup, aucune réaction de leur part. Ils étaient habitués à nous entendre nous disputer. Pour eux, ce n’était qu’une chicane de plus. Peut-être que les choses allaient changer. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Nous avons « fêté » Noël comme nous avons pu, tous ensemble, pour une dernière fois. Nous avons passé le temps des fêtes comme nous l’avons toujours fait, sauf que nous passions du temps sur nos cellulaires pour magasiner des meubles et des appartements. Nous n’avions pas le cœur à la fête, nous avions la tête dans nos problèmes d’adultes. Malgré que nous voulions faire un effort pour les enfants pour ne pas trop affecter leur temps des fêtes, nous l’avons gâché. En fait, je l’ai gâché avec ma décision.

Est-ce que je regrette ma décision ? Non. Lorsque nous ne sommes plus bien dans un couple et que malgré toutes les tentatives et séances de thérapies de couple, rien ne change, il faut savoir choisir de se donner la chance d’être heureux même si cela implique de briser la cellule familiale. Les enfants, à moyen ou long terme, seront plus heureux de voir les deux parents sourire et être heureux chacun de son côté que de les entendre se disputer et se critiquer du matin au soir.

Est‑ce que j’aurais pu faire part de ma décision à un autre moment ? Certainement. Je m’en veux d’avoir gâché l’image de Noël pour mes enfants. D’avoir souillé dans leur esprit ce moment magique qu’est Noël. Je l’avoue, j’ai pensé à moi uniquement lorsque j’ai pris ma décision. Je voulais que la nouvelle année soit un réel renouveau pour moi. Est‑ce que j’aurais pu attendre et faire l’annonce après Noël pour laisser un souvenir intact de cette fête à mes enfants ? Sûrement. Est‑ce que le fait de faire l’annonce plus tard aurait réellement changé leur perception du temps des fêtes ? Je ne crois pas. Des parents qui se séparent, ça marque l’esprit et affecte les enfants, peu importe le moment où on se le fait annoncer.

Je me mets une énorme pression sur les épaules pour que ce Noël‑ci puisse faire renaître la magie que j’ai brisée. Je veux que mes enfants aient un beau Noël. Je veux qu’ils ne sentent pas la pression qu’ont les adultes de planifier les horaires de « qui a les enfants quand » pour s’assurer que les enfants voient leurs deux parents et la famille aux deux fêtes. Les horaires de garde, on s’en fout, c’est le temps des fêtes. Il n’y a rien de normal durant ces deux semaines‑là. Je veux qu’en grandissant, mes enfants ne gardent pas cette image triste de Noël. Je veux que la magie revienne, pour eux et pour moi. Je veux, pour un instant, oublier que j’ai été le Grinch qui a volé Noël il n’y a pas si longtemps.

Eva Staire

 

Je ne t’achèterai pas de carte de Noël – Texte : Kim Boisvert

Je me promenais dans l’allée des cartes de souhaits avec, encore cette année, le pincement au cÅ

Je me promenais dans l’allée des cartes de souhaits avec, encore cette année, le pincement au cœur et le panier vide. Je ne t’achèterai pas de carte de Noël cette année, pas parce que tu es déjà dans le ciel depuis de nombreuses années, mais bien parce qu’aucun des souhaits rédigés vers l’appréciation d’une mère « extraordinaire » n’aurait pu coller à notre relation. On va se le dire, t’étais pas une mère extraordinaire, Maman.

J’aurais aimé ça te reconnaître dans les mots de ces cartes colorées vouées à faire verser des larmes à la femme Mère. T’sais, la carte qui sent le bonheur et les bons soupers, les caresses et le réconfort. Les gens remercient à coups de grands paragraphes touchants leur mère d’avoir été toujours présente et aimante pis toute pis toute. Je sais que tu as fait de ton mieux, et que ton mieux c’était de m’empoisonner. Mais malgré mes efforts annuels, pour moi, ça aura toujours été un calvaire de te choisir une carte. Parce que je n’ai jamais pu m’imaginer que des mamans comme ça, ça existait dans’vraie vie. Pis ça, ça me tuait les élans de poésie. Bien en fait, je sais que ça existe, mais pas pour moi. On n’était pas comme ça, Maman.

Je me souviens que je finissais par acheter à contrecœur une carte plutôt générique ou sans texte avec un dessin de nature morte dans laquelle j’essayais de mettre tout l’amour qu’on méritait toutes les deux. Genre « Je t’aime maman, j’espère que tu trouveras le bonheur ». Je crois fortement qu’en donnant de l’Amour, fort, même quand ce n’est pas facile, on peut avancer. Et j’ai toujours cru qu’un jour, je serais entendue pour la femme que j’étais déjà ou pour l’enfant qu’on avait brisé. T’sais, l’espoir d’une belle relation mère-fille ? Ça aussi, c’est enterré avec toi dans ta boîte en bois cheap mal sculptée.

Je savais malheureusement qu’on ne serait jamais proches comme tu l’étais avec ton autre fille, ma sœur, et qu’on s’aimait mal toi et moi. Ton utérus m’a conçue, mais une fois que je suis sortie, je doute que tes yeux me regardaient avec des étoiles et des confettis. On m’avait expliqué qu’une de notre fratrie avait failli te tuer à l’accouchement et j’ai toujours pensé que c’était moi. Dans le fond de mon ventre mou, je sais que c’est moi. J’en suis persuadée.

Je ne t’achèterai pas de carte de Noël parce que je ne saurais pas quoi t’écrire. Ta maladie et tes souffrances t’ont tellement changée avec le temps que peu importe les mots que j’aurais écrits, tu ne les aurais pas compris.

Mais cette année, je vais m’acheter une carte remplie de mots extraordinaires et m’écrire des mots doux parce que mon mieux est mieux que le tien, et que je vois mes filles grandir dans mon amour imparfaitement extraordinaire et que je trouve que ça vaut 4,99 $ chez Walmart.

Kim Boisvert

À toi qui as testé positif à la COVID juste avant Noël

À toi qui as testé positif à la COVID juste avant Noël,

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À toi qui as testé positif à la COVID juste avant Noël,

Tu vas passer Noël avec la ou les personnes de « ta bulle » en confinement, ou seul à la maison, ou à l’hôpital à te remettre tranquillement ou à te battre pour ta vie contre ce virus. Peu importe ta situation, sache qu’il y a de nombreuses personnes qui pensent à toi et à ta famille. Que tu les connaisses ou pas. Nous, collaborateurs du site Maïka, tu ne nous connais pas, mais nous pensons à toi, à ta solitude, à ton sentiment de honte ou de culpabilité, à ta douleur, à ta souffrance ou à ton soulagement de réussir à passer au travers.

Peut-être que certains d’entre vous ressentent de la culpabilité. Où est-ce que j’ai attrapé ce virus ? À qui je l’ai donné ? Si tu sais que tu as tout fait pour éviter de l’avoir, mais que tu l’as contracté malgré tout, tu n’as rien à te reprocher. Si tu sais que tu n’as pas été totalement safe, bien dis-toi qu’il y a une leçon à en tirer. Tu n’es pas pour autant une mauvaise personne, tu es juste une personne qui a pris une mauvaise décision. Tous autant que vous êtes, je vous souhaite un rétablissement complet.

Toi, sur ton lit d’hôpital qui te bats pour ta vie. Je ne suis pas croyante, mais je prie tous les dieux de toutes les religions, tous les anges du monde pour qu’ils t’aident à passer au travers. Je sais que tu ne liras pas ce message, mais sache que je pense à toi et à ta famille.

Si tu es à l’hôpital et que tu te rétablis lentement, je pense à toi. Je sais que c’est difficile d’être seul, isolé du reste du monde. Dis-toi que tu as un courage et une force incroyables en toi. Tu peux y arriver. Noël sera difficile, mais l’an prochain, il sera merveilleux.

Cette année, la pandémie nous rappelle les vraies valeurs de Noël. Ce n’est pas les cadeaux sous le sapin. Noël représente l’amour, l’entraide, la compassion, le pardon, le partage (sauf le virus). Nous sommes dans une période difficile, des gens sont seuls chaque année, mais cette année, c’est pire. Si vous êtes seul à Noël, sachez que vous ne l’êtes pas réellement. Des personnes pensent à vous, vous souhaitent du bonheur, de l’amour et un rétablissement.

Si vous connaissez des gens atteints de la COVID, appelez-les, prenez de leurs nouvelles. Faites-leur savoir que vous pensez à eux, que vous les aimez. Offrez d’aller faire les courses pour eux, posez un geste d’amour et de compassion. Nous en avons tous besoin, surtout eux.

Si vous connaissez quelqu’un qui se bat pour sa vie contre ce virus, les collaborateurs et moi, nous vous serrons dans nos bras. Nous vous envoyons de l’amour et pensons très fort à tous ceux qui se battent pour leur vie. Nous souhaitons que l’état de santé de chaque personne s’améliore.

Noël 2021, souhaitons-le, sera grandiose. Nous souhaitons pouvoir serrer dans nos bras notre famille et nos amis. Pour l’instant, Noël 2020 sera dur, mais nous en ressortirons plus fort.

Joyeux Noël à tous. Prenez soin de vous et de votre famille.

Cindy LB, les collaborateurs & Maïka

À toi, petit bébé de la pandémie

Tu en es à tes premiers jours ou tes premiers mois de vie, peut-êt

Tu en es à tes premiers jours ou tes premiers mois de vie, peut-être même es-tu encore bien au chaud dans le ventre qui te porte. Toi, tu as tout ce qu’il te faut : du lait, des jouets, un million de pyjamas offerts par tous ceux qui aimeraient donc te serrer fort dans leurs bras et surtout, des parents aimants avec qui tu passes tout ton temps. Tu vas bien, mais peut-être sens‑tu une tension dans l’air, une angoisse planante, une tristesse lourde en fond de trame. Vois-tu, être parent, c’est extraordinaire, c’est doux et c’est puissant, mais c’est aussi un grand défi. Un parcours en montagnes russes qui fait vivre à tes parents les plus beaux et les pires moments de leur vie, tout ça parfois à quelques secondes d’intervalle. Un moment qu’on a souvent envie de partager avec nos proches.

En temps normal, c’est déjà difficile de composer avec toute cette nouvelle réalité ; en temps de pandémie, ce l’est encore plus.

Tu vois, toi tu es un expert du moment présent : j’ai faim, je veux manger, tu joues avec moi, je trouve ça drôle. Sans te questionner sur l’avenir ou encore sans t’empêtrer dans le passé, tu es tout simplement dans le moment présent. Tu profites au maximum de ce que tu as sans te douter de tous les rêves que tes parents avaient pour vous. Ils s’imaginaient peut-être déjà te présenter à la famille à Noël, attendre la visite de tes grands-parents à l’hôpital ou même, pourquoi pas, partir quelques mois en voyage avec toi et profiter de ce congé parental que la vie leur offrait pour découvrir le monde à tes côtés.

Tu vois, tout ça n’est pas possible. Tes grands-parents qui t’attendaient impatiemment avec amour ne te prennent pas dans leurs bras aussi souvent qu’ils le voudraient. Tes parents ont peur, car tu n’as pas beaucoup de contacts avec d’autres enfants et les gens que tu vois sont soit masqués soit très loin de toi. Tes parents qui t’aiment plus que tout, c’est vrai, ne peuvent pas bénéficier du filet social normalement là pour les aider. Pas de petite gardienne le temps d’aller souper en amoureux ; pas de souper d’amis pour se changer les idées et se rappeler qu’au fond, tout ce qu’on veut, c’est d’être à la maison ; pas de belle-sœur qui vient faire une brassée de lavage.

Déchirés entre l’importance de te protéger et l’envie folle de ne pas écouter les consignes sanitaires. J’espère qu’ils vont bien tes parents à travers cette crise, mais je me doute bien qu’ils vivent des défis particuliers et encore plus d’adaptation qu’à l’habitude. J’espère qu’ils reçoivent des plats cuisinés à leur porte, des ballades en poussettes avec leurs amis et qu’ils prennent soin d’eux à travers ce chaos. Je vous envoie tout mon amour et ma compassion, parce que quand un petit bébé et sa famille ne vont pas bien, c’est toute notre collectivité qui en est affectée.

En cette période des fêtes, Bébé, je pense à l’histoire de Noël qu’on me racontait quand j’étais jeune. Si on laisse la religion humaine de côté et qu’on regarde juste la symbolique de tout ça, je dois te dire que je pense que chaque nouveau bébé devrait être accueilli de la sorte. Comme un miracle, un espoir pour l’humanité, un cadeau précieux à découvrir avec amour. Et peu importe le contexte de ta naissance et l’histoire de ta conception, je souhaite à ta famille autant de solidarité et de bienveillance que Marie et Joseph. Parce que je te le redis, quand vous n’allez pas bien toi et ta famille, c’est nous tous qui souffrons. Vous êtes la priorité de notre collectivité, parce que sans vous, il n’y a plus de relève, plus d’espoir. Tu es précieux et tu mérites le meilleur.

Bon, revenons à l’essentiel. Tout ça, Bébé, ce n’est pas de ta faute. Toi, continue de rester dans le moment présent, à rire et à grandir. Tu nous ramènes à l’importance de la famille, des amis et de la collectivité. Patience, tout cela reviendra et même si les moments volés ne reviendront pas, tu restes le plus beau cadeau de ta famille cette année. Joyeuses fêtes, Bébé !

Roxane Larocque

La magie de Noël

Je ne sais pas exactement quand je me suis mise à détester Noël.

Je ne sais pas exactement quand je me suis mise à détester Noël. Mais je me souviens que lorsque j’étais petite, c’était ma fête préférée. Petit à petit, je me suis mise à ne plus l’aimer, au point de la détester.

Est-ce le fait que je suis devenue adulte et que soudainement, cette période n’est remplie que d’obligations et que je n’ai plus vraiment de plaisir ? Je ne saurais le dire. Pour être franche, j’étais rendue au point où il me fallait du punch bien alcoolisé (que ma mère a affectueusement appelé mon « Joyeux ») afin d’arriver à avoir un peu de fun lors des fêtes de fin d’année. Je m’étais littéralement transformée en Grincheux.

Une chose est certaine, ce Noël 2020 m’aura servi une bonne leçon. Le fait de ne pas pouvoir voir ma famille, ma belle-famille et mes amis, ça fait mal, ça crée un vide et ça change la perception que j’avais depuis quelques années de cette période.

Quand j’étais petite, ce qui rendait Noël magique, c’était de voir ma famille élargie, ouvrir les cadeaux, m’amuser, danser et manger des choses tellement bonnes qu’on mange uniquement dans le temps des fêtes. Pouvoir se coucher tard, se lever tard le lendemain, manger des restes et jouer avec nos cadeaux, tout cela avait quelque chose de spécial et d’excitant.

Le fait d’être privée de ces festivités de groupe cette année me fait réaliser à quel point j’avais tord et qu’au fond, j’aime Noël. J’aurais bien envie de faire un gros party avec tout mon monde, mais je devrai attendre à l’an prochain.

Malgré toutes les restrictions que nous avons, je me considère chanceuse de pouvoir dire : « on va se reprendre l’an prochain ». Beaucoup de familles ne peuvent pas en dire autant, parce que cette foutue pandémie leur a enlevé quelqu’un d’important. Ces familles ne savaient pas qu’elles vivaient un dernier Noël ensemble en 2019. Probablement qu’elles auraient fêté différemment si elles avaient su.

Alors, si vous avez cette chance de dire « l’an prochain », profitez de cette période pour remettre un peu de magie dans votre vie. Parlez aux gens qui vous sont chers, faites des appels vidéo, allez leur porter une petite gâterie faite maison. Amusez-vous, mettez de la musique et dansez. Oubliez quelques instants le négatif et laissez place à votre cœur d’enfant.

L’année 2020 nous aura enseigné l’importance de savourer chaque moment de bonheur avec ceux que l’on aime.

Joyeux Noël !

Annick Gosselin