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Maman complexe – Texte: Anne-Marie Laliberté

À toi, petite maman qui porte la vie pour la première fois, j’aimerais te mettre en garde contre

À toi, petite maman qui porte la vie pour la première fois, j’aimerais te mettre en garde contre les complexes que tu développeras sûrement et les conseils que tu recevras assurément.

Lors de ma première grossesse, je me souviens du jour où je suis revenue de mon écho et que j’ai enfin pu annoncer aux gens de mon entourage que j’étais enceinte. La joie, le bonheur, les félicitations… mais aussi les fameux conseils, ceux qu’on n’a pas demandés mais qu’on reçoit quand même ! En l’espace de quelques heures, on m’a dit que je ne prenais pas la bonne sorte de vitamines prénatales (pourtant prescrites par mon médecin), que je devais m’inscrire à un séminaire sur l’éducation positive, que je devais prendre rendez-vous avec une technicienne pour le choix du bon siège d’auto sinon mon enfant ne serait pas en sécurité, on m’a rappelé la liste complète des aliments à éviter, que l’allaitement c’est bien mieux que la préparation, on m’a même nommé des livres que je devais absolument lire avant l’arrivée de bébé sans quoi je ne serais pas bien préparée…

Je me doute qu’à la base, ces personnes étaient bien intentionnées et que leur but n’était pas de me faire sentir nulle et dépassée, mais malgré la carapace que j’ai essayé de me faire, chacun de ces mots a fait son chemin jusqu’à mon cerveau de maman en devenir.

À toutes les mamans complexées qui se demandent si elles en font assez et si elles le font bien, par pitié, soyez indulgentes envers vous-même. Si le guide du parent parfait existait, il serait déjà publié à l’heure actuelle ! On fait de notre mieux, on apprend de nos erreurs et on demande conseil lorsqu’on en a besoin !

Un petit mot pour les mamans-conseils maintenant, celles qui donnent leur opinion sans qu’on l’ait demandée. Votre but est sûrement d’aider et de guider les autres dans cette nouvelle aventure, mais s’il vous plaît, rappelez-vous que chaque maman est différente, comme chaque enfant est différent et c’est parfait comme ça. Ce n’est pas parce que vous avez allaité, fait du cododo et la DME que votre amie fera de même. Restez présentes pour cette nouvelle maman et pour les questions qu’elle aura peut-être, mais de grâce, ne lui faites pas sentir qu’elle n’est pas à la hauteur, avant même qu’elle ait sa petite merveille dans les bras ! Soutenons-nous entre mamans ; la maternité c’est magnifique, mais c’est un défi au quotidien !

Et toi, petite maman en devenir, n’oublie jamais que tu es la mère de ton enfant, tu fais ton gros possible et c’est suffisant !

Anne-Marie Laliberté

 

L’intolérance à l’intolérance

Je suis une grande fan du « vivre et laisser vivre ». Pas au p

Je suis une grande fan du « vivre et laisser vivre ». Pas au point de me mêler de mes affaires si le voisin bat ses enfants. Pas au point de me ficher de ce que vivent mes proches. Mais dans la mesure où il n’y a pas de danger, ça me va. Je peux avoir mon opinion sur ce qui se passe dans les nouvelles ou sur les vêtements dépareillés d’une personne, mais rien ne m’oblige à partager cet avis en public. Entre autres parce que ce que je pense n’est pas nécessairement d’intérêt public, mais aussi parce que mon opinion n’a pas plus ou moins de valeur que celle d’une autre personne sensée. Et qui détermine qui est sensé et qui ne l’est pas ?

C’est peut-être pour ça que je me sens intolérante face aux intolérances.

Ces temps-ci, on parle beaucoup (trop) des couvre-visage, masques et autres bouts de tissu visant à protéger la population contre la multiplication des cas de COVID. Les discussions enflammées ont longtemps porté sur d’autres bouts de tissu qui couvraient les cheveux, le visage ou même le corps entier des femmes musulmanes. Ou encore sur le tissu trop translucide ou trop court ou trop voyant qui couvre (à peine) le corps des célébrités ou des ados. Tant de mots dépensés et de colères exprimées pour des bouts de tissu. Et ça change quoi, au juste ?

Je comprends la montée d’émotions générée par l’abus (ou l’impression d’abus, selon le point de vue). Je suis soumise aux mêmes règles sanitaires que tout le monde depuis le mois de mars. J’ai voyagé en Égypte et j’ai croisé des milliers de visages couverts en me demandant « est-ce que ces femmes sont heureuses ainsi ? ». J’ai fait des faces de « vraiment ?! » à ma fille qui portait un vêtement trop court (« oui mais maman, je porte des shorts en dessous ! »). Mais au bout du compte, de quoi je me mêle… et pourquoi je m’en mêlerais ?

Je choisis de porter le couvre-visage en public et de le faire porter à mes enfants. Je choisis de les encourager à respecter les règles sanitaires comme je les encourage à ne pas voler, à dire merci, à ne pas marcher sur la pelouse du voisin et à faire leurs devoirs. J’encourage aussi mes enfants à respecter leurs valeurs et leurs convictions, et à respecter celles des autres. Mes enfants ont des amis de toutes les couleurs et de toutes les religions, et tout se fait dans le respect. Il y a parfois des questionnements ou des étonnements, mais jamais d’inacceptation ni de rejet. Je choisis d’éduquer mes enfants à propos des choix vestimentaires appropriés en fonction de la température, de l’activité prévue et de l’image qu’ils veulent projeter. Depuis leur naissance, je me garde deux droits de veto par année pour imposer une tenue (pour un événement spécial ou une sortie) ; sinon, ils choisissent comment s’habiller et on adapte au besoin. Le bikini à -30 est rarement de mise, mais le manteau d’automne avec une veste en plein hiver équivaut au manteau d’hiver, tant qu’ils ne se plaignent pas de geler à la récré.

Ce qui est le plus drôle, c’est que dans ma quête de la tolérance, je suis souvent jugée. Jugée parce que je ne donne pas souvent mon opinion sur les réseaux sociaux. Jugée parce que mes enfants portent des pantalons de jogging et des espadrilles usées (« Mais maman, elles sont trop confortables ! »). Jugée parce que mes enfants mangent du porc et des légumes au déjeuner. Jugée parce qu’ils font leurs devoirs sous la table et non assis sagement à leur pupitre. Jugée aussi parce que nous avons certaines particularités de santé. Si j’ose dire que ma fille et moi sommes intolérantes au gluten : « Ben là, si ça ne vous donne pas des maux de ventre, ce n’est pas une vraie intolérance. Encore une affaire de régime à la mode… ». Bon, des tests génétiques ont prouvé l’intolérance et on a des symptômes invisibles aux yeux des personnes que ça ne concerne pas, mais je ne me sens pas l’obligation de me justifier, tant qu’on nous laisse faire attention à notre santé. C’est juste plate de se sentir jugé, surtout quand on fait notre possible pour se montrer tolérant face aux autres.

Mais attention : l’intolérance à l’intolérance va plus loin ces temps‑ci (je vous invite d’ailleurs à regarder le documentaire The Social Dilemma sur Netflix… ça explique bien comment les opinions unilatérales se créent de nos jours…) Qu’on soit pro-Trump ou contre Trump, complotiste ou non, anti-écrans ou accroc aux réseaux sociaux, on a droit à notre opinion et on a le droit de l’exprimer. Et on a aussi un certain droit de réserve. Le droit des uns se termine toujours là où le droit des autres commence. Avec une frontière très fine et mouvante entre les deux.

Nathalie Courcy

Choisir ses vaccins

J’entends souvent des débats entre parents dans lesquels certains

J’entends souvent des débats entre parents dans lesquels certains sont de grands adeptes de la vaccination et d’autres y sont farouchement opposés. J’aime écouter les deux partis, les arguments en faveur de la vaccination et les inquiétudes de ceux qui la refusent. Personnellement, je ne me suis jamais considérée « pour » ni « contre » la vaccination pour mes enfants. Quand on me pose la question, je réponds tout simplement que je choisis mes vaccins.

Parce que oui, je suis d’accord que la vaccination a fait ses preuves. Je suis d’accord que la plupart des maladies dangereuses et mortelles sont dorénavant éradiquées, et ce, grâce aux vaccins de base que l’on donne à nos bébés et à nos enfants. Dans ce sens, je suis « pour » la vaccination. Je peux alors m’assurer que mes enfants ne mourront pas de la diphtérie, de la coqueluche, du tétanos, de l’hépatite, etc. Ça a bien du sens à mes yeux.

Mais non, je ne suis pas d’accord de faire vacciner mes enfants pour le rotavirus (gastro) ou la grippe. Là, je suis farouchement « contre ». Avoir la grippe, tout comme la gastro, c’est attraper un virus que le corps va combattre et créer des anticorps pour ensuite éviter la prochaine infection. Si tu laisses l’enfant se reposer, que tu dégages ses voies respiratoires et que tu le gardes bien hydraté, tout va bien se passer. Si l’enfant n’a pas de problème de santé grave, ces vaccins sont à mes yeux inutiles.

Pour concevoir le vaccin de la grippe, chaque année, des scientifiques se regroupent pour tenter de jouer à la loterie. Parce qu’il existe des milliers de souches possibles de grippe et qu’ils doivent essayer de prédire laquelle sortira cette année. Quelques fois, ils tombent dans le mile. Mais pendant des années, ils vont créer des vaccins qui seront totalement inutiles et ils tomberont à côté de la plaque. Des milliers de gens se feront alors vacciner pour rien. Même quand ils arrivent à prédire la bonne souche de grippe, il est prouvé que le vaccin est efficace à 50 %… Au Canada, 3 500 personnes meurent chaque année de la grippe. Avec ou sans vaccination, les chiffres ne changent pas.

Avoir la grippe… La grippe, c’est être une semaine sur le dos, dans son lit. C’est survivre avec de la solution saline et beaucoup d’eau. C’est plate. Mais si la personne n’a pas de problème de santé à la base, ça s’arrête là. Je suis d’accord que les personnes à risque se fassent vacciner. Mais je ne suis pas d’accord qu’on banalise la situation et qu’on vaccine tous les enfants. Un enfant en santé n’est pas une personne à risque selon moi.

Avoir la gastro… La gastro, c’est vomir ou avoir la diarrhée pendant quelques jours. Encore une fois, c’est plate. Mais encore une fois, si tu te gardes hydraté, que tu t’isoles et que tu désinfectes la maison, ça s’arrête là. Je ne vois donc pas l’utilité de faire vacciner tous nos bébés pour ça… D’autant plus que le vaccin lui-même rend le bébé contagieux ensuite… Donc à mes yeux, le vaccin ne sert qu’à choisir le moment où ton enfant aura la gastro… alors qu’il ne l’aurait peut-être pas eu du tout cette année-là…

Alors voilà. Je choisis mes vaccins. Je suis « pour » les vaccins contre les maladies mortelles et dangereuses, dans la mesure où on peut éviter une pandémie grave. Je suis « contre » les vaccins pour les maladies annuelles qui sont anodines chez la grande majorité de la population qui est en santé.

** Attention ** Ce texte reflète mon opinion personnelle et tout à fait assumée. Je ne suis pas médecin ni infirmière. Je ne suis qu’une maman, qui comme toutes les mamans, pense faire le bon choix pour ses enfants. Je ne demande à personne de penser comme moi. Je pense avoir donné mon humble avis ici, sans avoir manqué de respect à quiconque. Je vous invite donc à en faire de même. Tous les points de vue sont bons, s’ils sont écrits dans le respect.

Joanie Fournier