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Garder espoir — Arianne Bouchard

Je suis une rêveuse. J’ai des ambitions, cela va de soi, mais je suis aussi profondément ancrée

Je suis une rêveuse. J’ai des ambitions, cela va de soi, mais je suis aussi profondément ancrée dans mon petit monde imaginaire. Attention, n’alertez pas tout de suite l’asile, je ne suis pas souffrante ! Ce que j’essaie de dire, c’est que j’ai gardé mon cœur d’enfant et je suis profondément attirée par le monde imaginaire des fées, des licornes et tout ce tralala mystique.

À l’aube de mes 24 ans, mon bureau est une pièce rose, pleine de paillettes, de sirènes et de fées, parce que voilà : j’aime ça ! Je trouve que le monde est bien fade si on se refuse la créativité, le bonheur, l’amour, l’imagination et la magie que nous offrent les contes de fées. Rien n’est plus triste que de devenir adulte dans un monde insipide et sans magie et donc j’ai gardé quelques vestiges de mon cœur d’enfant.

Et puis, les contes de fées sont là pour ça, pour raviver cette part d’innocence en nous ; cette foi inébranlable qui nous permet de garder espoir. Si les contes racontaient seulement ce qui se passe réellement dans le monde : la famine, la guerre, la maladie… comment pourrions-nous survivre aux terribles journées qui se succèdent ?

Certains croient à tort que les contes sont pour les enfants, mais l’espoir, c’est pour tout le monde. La magie, l’amour, les fins heureuses… pourquoi se refuser un tant soit peu de bonheur ? Croire en l’amour, croire en la possibilité d’une fin heureuse, c’est très puissant. Et puis si tous les contes ont en commun ces fameuses fins heureuses, ce n’est pas pour rien. Il y a tellement d’atrocités dans le monde dans lequel nous vivons, pourquoi en rajouter une couche ? Pourquoi ne pas plutôt utiliser les mots avec douceur et bienveillance pour faire revivre l’espoir et l’innocence des cœurs ?

Alors je continue d’y croire, je continue de rêver. Pourquoi ? Parce que les rêves nous apportent ce que la réalité nous refuse. Dans mes rêves, les gentils gagnent toujours et les méchants sont toujours contraints de se rendre et de se ranger dans le bon camp. Dans mes rêves, même les cœurs les plus noirs peuvent être réhabilités et il y a toujours une fin heureuse, pour tout le monde. Néanmoins, lorsque je me réveille au petit matin, c’est toujours la même chose : les méchants restent méchants et les gentils subissent encore et encore les conséquences de leur bonne foi. Dans le monde réel, le mal triomphe trop souvent aux dépens du bien.

Malgré tout, je veux continuer d’y croire. Peut-être qu’à force de croire, peut-être qu’à force d’espoir, on changera la face du monde. Il ne suffit pas de rêver nos vies, il faut aussi vivre nos rêves !

Ne vous méprenez pas, je ne m’attends pas à ce que les fées, les licornes et toutes les créatures mythiques débarquent dans notre monde, et ce n’est pas non plus ce que j’essaie de dire. Cependant, les couleurs de l’espoir qui s’y rattache, la douceur, l’amour et les fins heureuses, je ne serais pas contre une bonne dose de cela.

Il faut faire notre propre magie. Il faut croire. Il faut garder espoir en l’humanité. Il faut continuer de croire que les gens peuvent changer et que le bien peut l’emporter. Il faut tenir tête au mal.

L’espoir va au-delà d’un optimisme excessif. L’espoir, c’est davantage que de croire que les choses vont bien aller. L’espoir, c’est continuer de croire que les choses ont un sens, que rien n’arrive pour rien, même quand on est au plus mal. L’espoir, c’est la lumière au bout du tunnel, le bien à travers les ténèbres, comme la dernière goutte d’un verre qu’on croyait vide. Et je veux bien croire que tant qu’il y aura de la vie, il y aura de l’espoir.

Il faut faire notre propre magie. Il faut provoquer notre propre changement. Il faut y croire, inconditionnellement. Je ne comprends pas pourquoi il demeure toujours des sceptiques. On veut croire aux miracles, au destin et au karma, mais pas en la magie d’un simple espoir ? Tout le monde veut une solution magique à ses problèmes et pourtant, personne ne veut croire à la magie elle-même. Non mais quelle ironie ?

Traitez-moi de dingue, traitez-moi de rêveuse, affublez-moi de tous les pires noms du monde, je continuerai toujours d’y croire et je garderai toujours espoir. L’espoir fait vivre et rend les intempéries de la vie tellement plus supportables.

Même si les fins heureuses n’existent finalement que dans les contes de fées, le seul fait d’y croire et d’avoir l’espoir que ça se finisse aussi bien dans le monde réel, ça nous permet déjà de faire un bon bout de chemin et ça garde au chaud les cœurs.

Arianne Bouchard

13 mars 2020 – Texte : Marie-Josée Gauthier

J’ai besoin de dire que je vais bien depuis cette date. J’ai bes

J’ai besoin de dire que je vais bien depuis cette date. J’ai besoin, car depuis ce moment, être positif, aller bien, c’est devenu tabou. Attention ! Je ne vis pas sur un long fleuve tranquille du pays des licornes. Non ! J’ai mes Everest à moi. Je suis triste de me rendre compte que je ne peux pas en parler. Même pendant que je vous ouvre mon cœur, j’ai un malaise.

Attention, je suis très empathique et aidante avec mon entourage, avec ceux qui vont moins bien, voire pas bien du tout. Je soutiens moralement et par tous les moyens qui me sont possibles tout ce qui touche la santé mentale. Les derniers mois n’ont pas été de tout repos pour moi non plus : la santé de mon père en a pris un coup et je l’ai beaucoup accompagné. Je continuerai de le faire comme il l’a fait tant de fois pour moi quand j’étais enfant. Son humour dans la maladie me donne le sourire. Mon amie d’enfance a été emportée subitement à 48 ans et j’aime encore croire qu’elle cognera bientôt à ma porte et que l’on rira de sa bonne blague. Mais non, ça n’arrivera pas. La lumière si vivante dans les yeux de ma fille ado qui s’est affaiblie, je n’ai pas vu ma sœur depuis septembre dernier. Je suis triste, fatiguée et touchée par tout, mais je vais bien. Je ne devrais pas être gênée.

Je ne sais plus comment être bien accueillie avec mon positivisme. Je ne sais plus comment ne pas être gênée de m’émerveiller chaque jour du ruisseau près de chez moi, de l’amour inconditionnel de mon chien, de la persévérance de mes enfants. Je suis pleine de gratitude et d’amour pour une série de personnes qui me tiennent à cœur : mon amour toujours présent qui me fait le déjeuner en semaine même s’il est pressé, ma sœur qui me souhaite bonne journée tous les jours sans exception même à 800 km de distance, mon amie d’amour qui mène un combat épique contre la violence conjugale et pour la liberté de toutes les victimes, la petite fleur mauve qui pointe dans la neige dans les derniers jours. Je suis reconnaissante de devenir une fière mamie en juillet qui vient, d’avoir un toit sur la tête, de manger chaque jour. Un grand mélange de tout bien coloré.

Pour moi, on a le devoir de gratitude d’être en santé, d’avoir le privilège d’ouvrir les yeux tous les matins. Avoir une famille merveilleuse… si vous saviez comment je vous aime tous. S’amuser, exploiter nos talents, rendre hommage à tout ce qui nous entoure, incluant nous-mêmes. Prendre soin, tout simplement. Rien n’est permanent autant dans l’ombre que dans la lumière. Gardez espoir.

Ne vous méprenez pas. À travers mon emploi, j’entends tous les jours le découragement et l’agressivité, et il m’arrive à moi aussi de baisser les bras quelques instants. Je crois en fait que capituler quelques instants est tout à fait sain et que l’on peut reprendre son souffle et mieux rebondir. Alors si pour vous, la lumière s’est éteinte ou n’est plus qu’une lueur depuis le début de la pandémie, je vais vous écouter, vous soutenir avec tout le respect que vous méritez. Et ensuite, laissez-moi exploser d’amour et de joie, je vais vous en entourer. De toute façon, tout le monde y gagne.

Marie-Josée Gauthier

On sait bien, toi, ça va toujours bien!

Oui, on me la se

Oui, on me la sert souvent ces jours-ci. Je suis bien CHANCEUSE. Bien sûr, ce sont surtout les négatifs qui m’étiquettent de cette façon. Tu sais, les négatifs qui ont tendance à regarder leur nombril plus souvent qu’autrement? Ou les « amis » Facebook qui ont, selon eux, une vie de chien ou ceux qui vivent toujours le jour de la marmotte où une catastrophe n’attend pas l’autre? Ouin, j’y ai droit au « Comment ça se fait que tu vas toujours bien, toi? »

 

En fait, ce n’est pas vrai que cela va toujours bien dans ma vie. J’ai même très longtemps été celle qui voyait le verre à moitié vide. Celle qui notait à quel point il avait plu. Celle qui voyait le négatif dans tout. Mais maintenant, je suis convaincue que le négatif attire le négatif, donc je ne passe pas trop de temps à le partager. Quand je vais moins bien, que j’ai une dure journée, je ne le dis pas. Je travaille à ce moment-là à ne plus rester dans ces émotions.

 

Tony Robbins, qui est une légende du dépassement de soi, saute à répétition en disant « Je vais bien, je vais bien, je vais bien,… » lorsque ça ne va pas. Il saute jusqu’à ce que ce sentiment négatif soit sorti de lui et qu’il se mette à se trouver drôle de sauter! Alors je fais pareil parfois. Ou je mets mes lunettes roses. Elles me permettent de ne pas donner trop d’importance à une situation. Ou je récite le mantra Ho’oponopono, qui me permet de me nettoyer intérieurement de ce qui me ronge.

 

J’ai décidé que ma vie ne serait pas négative. Que je mettrais d’énormes (oui, oui, je dis bien énormes) efforts pour voir le beau et le bon de la vie. Quand un truc me dérange, je fais comme Dan Bigras pis « je revire ma chaise de bord ». Je ne suis pas obligée de rester là à vivre mon inconfort. Je ne suis pas obligée d’être écœurée de ma vie ou de mon chum ou de mon travail ou de mes enfants. J’ai décidé que ma vie, je ne la subirais pas. Que je verrais du beau dans chaque échec. De la joie dans chaque tristesse (croyez-moi, j’en ai passé des bouts difficiles). J’ai ce choix-là, de faire de ma vie ce que je veux.

 

Alors, quand vous regardez mon profil Facebook, que vous me croisez dans la rue et que vous vous dites que «  je suis trop CHANCEUSE que ma vie soit parfaite », dites-vous que je mets bien du travail émotionnel à vivre une vie POSITIVE! La chance n’a rien à voir là-dedans…