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Lorsque le passé revient te hanter – Texte : Eva Staire

Suis-je la seule personne sur cette planète à toujours se remettre en question en fonction de mon

Suis-je la seule personne sur cette planète à toujours se remettre en question en fonction de mon passé ?

En passant par un nouveau copain qui reproduit un comportement de mon ex qui m’a brisée en mille morceaux, par mes enfants qui font les mêmes niaiseries que j’ai pu faire, me questionner dans mon rôle de maman, de « tilter » chaque fois que quelque chose de mon passé me fait me remettre en question sur mon présent et mon avenir.

On dirait que j’ai tellement peur de retourner dans ce passé que j’essaie de plaire à tous, taire mes angoisses, mes peurs. « Sacrer » tout ça là, parce que j’ai donc bien peur de retourner où j’étais.

J’ai un avenir prometteur, un bon salaire pour une fille qui n’a pas de diplôme d’université, je sais que je dois avoir confiance en moi, mais le passé me revient toujours en tête telle une petite voix qui me dit « prépare-toi la grande, le mauvais s’en vient ». Je n’arrive pas à profiter pleinement de ma vie actuelle en angoissant de tout ce qui se passera demain.

Bon Dieu que c’est lourd à gérer tout ça! Je reproduis les mêmes erreurs que j’ai commises dans le passé, celles de ne pas m’écouter. De me laisser porter par mes émotions.

Encore une fois, j’ai « gâché » une relation par peur de revivre le passé.

Je ne sais pas si c’est bien ou pas pour moi, mais j’ai décidé de m’écouter.

De ne plus accepter des situations qui me rendent mal à l’aise ou malheureuse.

J’ai décidé de me choisir, de choisir mes super enfants ! Ceux qui me font parfois autant rager qu’ils me font pleurer de joie et de fierté !

Autant j’ai hâte de retrouver cette paix intérieure en oubliant le passé, autant j’ai hâte de me permettre d’être heureuse avec un homme qui sera le bon pour moi, pour nous.

À toi, celui ou celle qui a un passé douloureux, autorise-toi à t’aimer et autorise-toi à aimer à nouveau.

Eva Staire

 

Vivre le moment présent, plus que jamais — Texte : Nancy Pedneault

Plusieurs personnes, comme moi d’ailleurs, trouvent cette expression

Plusieurs personnes, comme moi d’ailleurs, trouvent cette expression galvaudée, passée date. C’est vrai, « vivre le moment présent » a été surutilisé et en a perdu sa force. Mais si on y réfléchissait un peu ?  

Jusqu’à jeudi dernier, la plupart d’entre nous vivaient dans l’allégresse, la légèreté et l’insouciance. Nous avons appris de cette dernière année, goûtant davantage au bonheur de pouvoir partager un souper entre amis. Nous étions heureux de pouvoir sortir après 20 h. Certains se sont même permis de danser et chanter jusqu’aux petites heures du matin. Nous avons savouré cette liberté retrouvée.  

Fiers de nos deux vaccins, nous rêvions d’un temps des fêtes comme dans le temps, celui où aucune menace virale ne planait au-dessus de notre tête. Planifiant ces moments comme si rien ne pouvait arriver, pratiquant l’ignorance intentionnelle en écoutant les nouvelles. Nous avons oublié quelque chose d’essentiel : vivre le moment présent.  

Malheureusement, la vie n’est pas tout à fait revenue à la normale. Une épée de Damoclès plane toujours au-dessus de nos têtes. Nous pouvons l’ignorer ou fermer les yeux, mais elle reste là. Notre seule option est de vivre ici, maintenant, tout en étant prudents. 

 Alors, en ces temps des réjouissances, profitons de chaque petit moment de bonheur que la vie nous apporte. Prenons le temps de dire à nos proches qu’on les aime. Allons jouer dehors, transformons la routine en moments exceptionnels. 

Comme l’a dit le chanteur Corneille : vivons chaque jour comme le dernier.  Apprécions la santé, la famille, la vie. Finalement, vivons au jour le jour et célébrons le moment présent, pour vrai.  

Nancy Pedneault 

 

Juste un peu…

Il y a de ces instants qui arrivent à figer le temps… juste un pe

Il y a de ces instants qui arrivent à figer le temps… juste un peu. Ces moments qui peuvent tout changer et faire tourner le vent. Cette minute qui nous rappelle à quel point nous sommes chanceux et reconnaissants…

Un réveil, quelques minutes avant la sonnerie prévue, après une nuit où on a vraiment bien dormi. Un matin où on sent encore la chaleur de nos corps collés et qu’on prend le temps de sentir ce souffle dans notre cou. Ces quelques minutes où l’amour nous envahit et qu’on sait qu’on va passer une maudite belle journée… parce qu’on a pris le temps de s’aimer, juste un peu.

Un moment où les enfants viennent nous rejoindre dans notre lit, pour se coller tous ensemble. Ma plus vieille, pour ce faire, disait qu’elle s’ennuyait de l’odeur de maman pendant la nuit. Elle revenait s’en imprégner le matin, juste un peu. Ma plus jeune disait, quant à elle, qu’elle venait chercher de l’amour, juste un peu. Et évidemment, l’enfant du milieu, qui a la délicatesse d’un camion, nous saute encore tous dessus en criant que c’est une attaque de câlins. Parce qu’elle aussi, à sa façon, elle a besoin qu’on soit tous ensemble, juste un peu.

Ce moment en pleine journée, quand tout est trop calme dans la maison… Pas de cris, pas de pleurs, pas de chamaillerie… Ce silence qui crie au cœur de maman qu’il faut aller voir si tout va bien… Puis, cet instant où on découvre nos enfants, blottis les uns contre les autres, un livre à la main et le cœur serein. Ce moment où on hésite entre refermer la porte et aller les rejoindre… juste un peu.

Ce moment après le bain de bébé où on prend le temps de le crémer partout et de le masser. Cet instant où une vague d’amour et de rage animale nous envahit, parce qu’on le croquerait là, maintenant, tout de suite… juste un peu.

Cette seconde où, en plein milieu d’une tâche ménagère, on stoppe tout ce qu’on fait parce qu’on sent une petite ombre derrière soi. Ce moment où on n’a pas besoin de demander ce qui se passe et où un câlin résout tout. Puis, l’enfant repart le cœur comblé, et nous, on reste figé, une seconde de plus, à se demander qui de nous deux en avait le plus besoin… Que c’est bon de prendre le temps, juste un peu.

Ce moment où on réalise que nos enfants ont tellement grandi… Qu’ils deviennent de merveilleux petits humains et que le temps a déjà filé. Ce moment où on reviendrait en arrière, juste le temps d’un rire d’enfant. Le temps d’un rire sincère de bébé, celui qui venait du fond du cœur sans aucune retenue. Juste pour ressentir à nouveau son cœur de maman déborder de joie, juste un peu.

On aurait pu aussi oublier de prendre le temps… On aurait pu se rendormir un dernier dix minutes. On aurait pu demander aux enfants d’aller se recoucher dans leur lit. On aurait pu les laisser jouer tranquilles. On aurait pu sauter le massage de bébé après le bain. On aurait pu finir nos mille et une tâches sans jamais se retourner. On aurait pu attendre le bonheur toute notre vie.

Mais non. On a choisi de voir à quel point on est chanceux. On a choisi de prendre chacun de ces instants et de laisser le temps s’arrêter. On a choisi d’être heureux ensemble. On a choisi de s’aimer, chaque seconde, juste un peu.

Joanie Fournier