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Mon amie l’anxiété — Texte : Marie-Nancy T.

Est-ce que tu as déjà ressenti cette espèce de sentiment « d’envahissement psychologique Â

Est-ce que tu as déjà ressenti cette espèce de sentiment « d’envahissement psychologique » ? Cette sensation que ton cerveau n’a plus la capacité de rien gérer, qu’il est saturé ? Ou encore, cette impression qu’il va survenir quelque chose de grave et que le ciel va te tomber sur la tête, sans raison apparente ? Tu sais, ce sentiment désagréable qui te fait anticiper le pire quand ton enfant tombe malade ? Ou cette espèce de sensation de serrement au niveau de la poitrine, qui te donne peur ? Moi oui !

Mon amie l’anxiété est apparue soudainement dans ma vie, sans invitation. Je l’ai rencontrée il y a une dizaine d’années, suite à un évènement traumatique que j’ai vécu. Avant cette épreuve, je connaissais le mot « anxiété » et je connaissais aussi les symptômes, puisque mon métier l’exige, mais sans plus.

Les années qui ont suivi les évènements n’ont pas été de tout repos. J’ai continué ma vie en prenant garde de ne pas trop impacter ma famille, mes enfants. Je crois bien avoir réussi sur cet aspect. C’est fou, ce qu’une maman est capable de faire quand elle veut préserver ses enfants. Avec le temps, mes blessures se sont pansées et elles se sont atténuées. Je me suis apaisée, peu à peu. Mais l’anxiété, ELLE, est restée bien accrochée à moi comme une mauvaise herbe qu’on arrache et qui revient. J’ai mis du temps à comprendre que l’anxiété allait faire partie de ma vie et qu’il était mieux de négocier avec elle, plutôt que d’essayer de faire comme si elle n’existait pas.

J’ai réussi, pendant plusieurs années, à voguer avec l’impression de guérison ou le sentiment de victoire. J’ai réussi, par périodes, à croire que j’avais enfin réussi à botter l’anxiété par la fenêtre. Oh mais ne vous y m’éprenez pas ! L’anxiété est tenace. Elle s’est vite chargée de me faire savoir, lors de moments plus difficiles, qu’elle n’était jamais bien loin.

On dit souvent que les épreuves difficiles nous font grandir ou qu’elles forgent notre « carapace ». Qu’elles nous aident à affronter les prochaines tempêtes avec plus de force et de courage. C’est vrai, en quelque sorte, qu’il faut vivre des expériences difficiles et des inconforts pour évoluer et pour apprendre en tant qu’humain. Par ailleurs, certaines épreuves de la vie peuvent nous fragiliser à jamais, nous transformer et laisser des traces. Dans mon cas, j’ai reçu en héritage mon amie l’anxiété. Par moment, l’anxiété est en dormance et elle disparaît pendant plusieurs mois. À certaines occasions, elle me rend visite et elle me met au défi. Quand elle revient, elle est toujours inconfortable, mais elle est de plus en plus timide avec les années.

J’accepte maintenant de vivre avec mon anxiété. Elle fait partie de qui je suis, de mon histoire de vie. J’aime à penser que depuis que je la connais, je suis une meilleure version de moi-même, une amie plus sensible, une meilleure intervenante et même une meilleure maman. L’anxiété m’a fait grandir en quelque sorte. Cette acceptation ne se fait pas en un claquement de doigts. Il faut vouloir affronter le problème mais surtout, le comprendre. Évidemment, je parle ici d’anxiété situationnelle, celle reliée à des « stresseurs » du quotidien. Je ne parle pas d’un trouble d’anxiété généralisée, diagnostiqué par un médecin. Le traitement est différent.

Mon amie l’anxiété, aussi inconfortable et désagréable que tu puisses être, tu fais partie de moi et j’accepte de vivre avec toi maintenant, pour mieux t’affronter.

Marie-Nancy T.

Ces psys qui changent des vies

Souper de famille comme tous les autres… On jase autour de la tabl

Souper de famille comme tous les autres… On jase autour de la table de choses bien ordinaires quand, tout à coup, mon 9 ans plante son regard sérieux dans le mien et déclare : « Maman, j’aime tellement ça t’écouter parler. Je trouve ça vraiment intéressant. » Décontenancée, je bredouille un genre de : « Merci, on s’en rejasera quand t’auras quatorze ans. » Ben oui, je suis plate de même.

Mais de toute façon, ma réponse avait peu d’importance. Je ne m’en doutais pas à ce moment-là, mais son affirmation avait bien peu à voir avec le récit de ma journée. Mon fils se découvrait simplement un grand intérêt pour écouter.

C’est deux semaines plus tard que je l’ai réalisé, lorsqu’il m’a annoncé qu’il s’intéressait à un nouveau métier potentiel : « Dans la BD que je lis, la fille voit un psychologue pour discuter des problèmes qu’elle a avec son diablotin. Ça me ferait un bon travail ça, non? » Tadam! Mon petit bonhomme, qui rêvait encore de devenir druide il y a deux ans, me parlait maintenant d’ouvrir un cabinet de psychologie.

Quand notre rejeton commence à se projeter dans sa vie d’adulte, ce n’est plus vraiment le temps de faire des blagues, alors je lui ai répondu avec mon cœur cette fois-ci : « Mon coco, choisir une carrière, c’est trouver de quelle façon nous souhaitons contribuer à la société. On peut aider les autres en étant mécanicien, médecin, enseignant ou chanteur d’opéra… On ne manque pas de problèmes à résoudre sur cette Terre, alors les options sont nombreuses. Mais je suis convaincue que l’écoute et l’accompagnement d’un bon psychologue peuvent changer toute une vie. Alors si ça te plaît, c’est sûr que ça te ferait un bon travail. »

Mon coco, il connaît seulement la version actuelle de sa maman, la version heureuse. Il ne connaît pas tout le chemin parcouru pour arriver à ce bonheur.

Me proposer de rencontrer une psychologue était le plus beau présent que mes parents pouvaient offrir à l’adolescente angoissée et perdue que j’étais il y a vingt ans.

J’avais tellement refoulé mes émotions que j’avais brisé le pont avec moi-même. J’ai passé mes premiers mois en thérapie à répondre : « Je ne sais pas » à la question « Qu’est-ce que ça te fait? » (Je vous laisse imaginer les longs silences malaisants des premières consultations.) Ma psy essayait de gratter la surface, mais on n’avait accès à rien. Blindée. Puis j’ai passé les mois suivants à répéter : « Mais je ne veux pas que ça me fasse ça » lorsque de petites bulles arrivaient tant bien que mal à émerger des profondeurs. Je devais apprendre à laisser mes émotions exister, leur faire une place sans les juger bonnes ou mauvaises. Et j’avais besoin de beaucoup de soutien pour y arriver parce qu’une sensation de vide insupportable grondait en dessous de tout ça.

Le type de thérapie que j’ai suivi ne visait pas à me guérir de quoi que ce soit. Tout ce dont j’avais besoin, c’était d’apprivoiser ce que je ressentais et par le fait même, découvrir qui j’étais. Sans cette connexion avec moi-même, j’avais perdu ma boussole. Mes décisions étaient fragiles et volages, s’adaptant aux désirs des autres, essayant de plaire à tout le monde (on s’entend que c’est plutôt irréaliste comme objectif). Sans accès à ma colère, je laissais mes premiers chums dépasser mes limites. Je m’engluais dans des relations toxiques. J’acceptais de reprendre une relation avec un copain que je venais juste de laisser, à l’hôpital, après sa tentative de suicide. Je me présentais à un poste de police, terrorisée par un ex qui refusait de me laisser partir. Sans entrer plus dans les détails, vous aurez compris que ma vie amoureuse était loin d’être glorieuse.

Ma destinée a pris un chemin de traverse grâce à quelques années de thérapie tombées du ciel à une période charnière de mon existence. Je m’y serais inévitablement retrouvée plus tard de toute façon, à soigner un burnout ou une dépression… parce que, comme le dit si bien ce proverbe danois : « Qui suit les avis de chacun construit sa maison de travers. » Moi, j’ai eu la chance de construire une vie qui me ressemble et qui répond à mes besoins grâce à mes deux fantastiques psychologues (je les salue affectueusement en passant). Elles m’ont appris à me traiter avec bienveillance et m’ont donné les outils nécessaires pour devenir une femme, une amoureuse et une mère plus épanouie. Et peut-être que cette écoute respectueuse que j’ai fait entrer dans nos vies, mon fils a maintenant envie de l’offrir aux autres?

Elizabeth Gobeil Tremblay

Mon fils, j’espère que tu ne seras pas juste beau…

Mon fils, tu es magnifique. Tout le monde te le dit. Et avec beaucoup d'objectivité,  je te dis s

Mon fils, tu es magnifique. Tout le monde te le dit. Et avec beaucoup d’objectivité,  je te dis souvent que tu es le plus beau bébé du monde. Je le pense. Je le ressens dans mon cÅ“ur et dans mon corps.

 

Je suis souvent émue de te trouver si parfait.

 

Mais…

 

J’espère que tu sauras être tellement plus. C’est facile être beau. On ne fait pas grand chose pour l’être.

J’espère que tu seras curieux, poli, drôle et vif.

J’espère que tu sauras être respectueux des autres; des filles, des gars, de tes aînés, de ceux qui seront meilleurs ou moins bons que toi, des gens différents et de ton environnement.

J’espère que tu sauras respecter l’autorité tout en te rebellant parfois pour ce qui te tient à cÅ“ur.

J’espère que tu sauras argumenter sans écraser ton interlocuteur.

J’espère que tu auras un esprit critique qui te permettra de réfléchir et de te faire une opinion.

J’espère que tu auras confiance en toi, en tes goûts et tes envies.

J’espère que tu seras capable de douceur et de tendresse.

J’espère que tu sauras te tenir debout pour tes convictions.

J’espère tellement pour toi.

 

Tu as encore le temps pour tout ça. Ton père et moi, on va t’aider du mieux qu’on peut.

 

D’ici là, même si tu es encore tout petit, j’essaie de te dire souvent que tu es drôle, curieux, vif, doux et que je suis fière de toi quand tu réussis quelque chose de nouveau. Au moins autant de fois que je te dis que tu es le plus beau bébé du monde.

 

 

L’art qui fait du bien

Oui, je sais. Le cahier de coloriage zen que vous avez reçu à votr

Oui, je sais. Le cahier de coloriage zen que vous avez reçu à votre fête est intitulé « Art-thérapie ». Et vous y croyez! Bien sûr, prendre le temps de colorier, seul, avec nos enfants ou entre amis, ça aide à se calmer le pompon. Mais ce n’est pas de l’art-thérapie. C’est du coloriage. Ou une forme de méditation. Une façon de se mettre le cerveau à off et d’inviter notre enfant intérieur le temps d’un coucou.

L’Association des art-thérapeutes du Québec définit l’art-thérapie comme « une discipline des sciences humaines qui étend le champ de la psychothérapie en y englobant l’expression et la réflexion tant picturale que verbale ». Alors c’est quoi… on s’assoit, on jase et on gribouille? Parfois, oui, mais pas tout le temps. Ça dépend des objectifs définis avec le thérapeute, de notre état émotif et physique, de nos préoccupations du moment et de ce que perçoit le thérapeute.

Quelqu’un qui serait submergé par les émotions pourrait être guidé vers des figurines et un bac à sable. Le choix des figurines sera important, mais aussi le langage verbal et les gestes, les hésitations, le rythme des mouvements, tout comme la façon de placer les figurines dans l’espace. On est loin d’un jeu naïf de Barbie ou de Transformers! Un paon échevelé qui baboune devant une carpe aplatie peut révéler bien plus que des mots pesés et filtrés par le conscient.

L’art-thérapeute peut nous amener à créer à partir d’une silhouette complète ou partielle (une partie du corps ou le buste), en deux ou en trois dimensions. Notre main optera pour les crayons-feutre ou de bois, les pastels ou la peinture, les plumes ou les mouchoirs. La manipulation du matériel, les textures, la pression exercée sur les outils, tout parle. Et croyez-moi : on se révèle même si on essaie de se censurer.

Ne se couronne pas art-thérapeute le premier venu : les art-thérapeutes doivent avoir réussi un programme universitaire spécialisé de deuxième cycle ainsi qu’une formation dans les domaines des arts et de la psychologie. L’art-thérapeute est formé pour analyser nos réactions et nos créations. On n’est pas au royaume de l’œuvre d’art ni du jugement critique, et encore moins de la psycho pop à cinq sous. Le rouge ne signifie pas nécessairement l’amour ou l’agressivité, et le noir peut révéler un sentiment de bien-être, de vide, d’insécurité, name it.

Le plus beau dans cette histoire, c’est qu’on peut trouver beaucoup de plaisir dans les séances d’art-thérapie. Quand on pense thérapie, on imagine souvent le divan de Freud ou le psy à lunettes qui prend des notes sans arrêt en dodelinant de la tête. Pensez plutôt à un espace multicolore, rempli d’outils de création qui vous invitent à vous laisser aller. La relation de confiance avec le thérapeute se construit au fil des coups de crayons et de ciseaux. Mais aussi au fil des silences et des bouleversements. L’art-thérapie, ce n’est pas une séance de bricolage version école maternelle. On est en plein dans le travail sur soi. Et ça marche.

Ma première rencontre avec l’art-thérapie remonte à un atelier qui permettait de visualiser ce qu’on voulait de l’année à venir. C’était un soir de janvier, un petit groupe, une amie, des inconnues, une art-thérapeute inspirante et des piles d’images de magazines, de livres, de catalogues de tissus. Le tapis volant d’Aladin aurait porté mon corps que je ne me serais pas plus sentie voler. Une rencontre avec moi-même à travers le miroir des images et l’accompagnement de l’art-thérapeute.

Depuis, je rencontre cette professionnelle régulièrement. Je compte les dodos avant mes rendez-vous, comme un enfant impatient que Noël arrive. Alors, imaginez un enfant qui va rencontrer un art-thérapeute! Le côté ludique de la création et des couleurs facilite la communication et approfondit l’échange. Il est bien moins effrayant de représenter notre peur de mourir avec de la pâte à modeler ou du carton qu’avec des mots.

L’art-thérapie peut aussi trouver sa place dans les milieux de travail, les résidences pour personnes âgées, les maisons d’accueil pour femmes battues… bref, partout où il y a de la souffrance, des relations pas toujours roses et des questionnements. Comme les thérapies traditionnelles, l’art-thérapie ne fait pas de magie instantanée. Mais avouez que ça vaut la peine de l’essayer?

Association des arts-thérapeutes du Québec
Canadian Art Therapy Association

Tu étais ma fille, maintenant tu es mon garçon

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Vous trouverez la deuxième partie içi : Ma fille est maintenant mon fils

Lors de ma deuxième grossesse, je souhaitais avoir un autre garçon. J’avais tout ce dont j’avais besoin pour en prendre soin. Des vêtements, de la literie, des jouets… Je trouvais cela beaucoup plus facile de prendre soin d’un p’tit homme en devenir et moins compliqué qu’avec une fille ! Je l’sais ! J’en suis une !

 

J’avais aussi acquis de l’expérience avec fiston. Mais ce que j’avais encore en  grande quantité, c’était de l’amour à offrir à l’enfant qui allait se joindre à notre famille. Peu importe son sexe, peu importe la couleur de ses cheveux, peu importe la grandeur de ses doigts… j’allais l’aimer jusqu’au bout de ma vie.

 

Des jumelles PAS pareilles

 

Mes deux filles sont nées à trente-huit semaines de grossesse. Deux petites filles très différentes. Des jumelles pas pareilles! La seule ressemblance était leur poids: 7 lbs.2 et 7 lbs.6. L’une avec beaucoup de cheveux noirs, l’autre avec un petit duvet châtain. L’une calme, l’autre impatiente. Une dormeuse et une curieuse.  Une rigolote et une réservée. Elles ont grandi, chacune à leur rythme. L’une s’est mise a parler, pendant que l’autre se déplaçait partout dans la maison. Elles se complétaient bien dans leurs différences. Et ces différences se concrétisent encore davantage en vieillissant.

 

 

L’enfance de ma doudoune

 

À l’âge de quatre ans, ma doudoune m’a dit : « Maman, j’ai pu l’goût d’être une jumelle! »

Pourtant, elles étaient si différentes physiquement et rarement habillées de la même façon. Elle ne voulait plus mettre de robes ni de jolis souliers. Fini les lulus et le vernis bleu sur ses ongles. Elle me disait que les chandails de filles étaient trop serrés, qu’elle se sentait coincée. Que les chandails de filles avaient trop de fleurs, trop de papillons et beaucoup trop de brillants. Alors pour lui faire plaisir, je lui refilais les chandails trop petits de son grand frère!

 

Elle continuait de grandir, de vieillir et de s’affirmer de plus en plus!

Pendant que sa soeur jouait à la princesse, ma doudoune faisait le pirate. Pendant que sa soeur se déguisait en Blanche Neige, ma doudoune se déguisait en Spider Man. Pendant que sa soeur faisait des bracelets, ma doudoune jouait au hockey dans la rue avec son frère. Plusieurs personnes que l’on croisait la prenaient souvent pour un p’tit gars!

Elle disait aux personnes qui l’entouraient que lorsqu’elle serait grande, elle aurait un pénis et qu’elle pourrait faire pipi debout, comme son frère! Que lorsqu’elle serait grande, elle ferait partie d’une équipe de hockey, comme son frère! Que lorsqu’elle serait grande… Elle avait plein de projets!

 

Vers l’âge de 12 ans, elle s’affirmait plus fort que d’habitude!

Elle ne voulait plus choisir ses vêtements du côté des filles, elle voulait faire des choix du côté des garçons! J’avais peur qu’elle se fasse juger, j’avais peur du regard des autres envers elle. Alors, pour lui faire plaisir et pour éviter une méga crise, j’acceptais! Oui oui, une MÉGA crise! Ma doudoune a un TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité) avec impulsivité.

 

14 ans.  Elle s’affirme avec encore plus de convictions!

Je vais la chercher chez une amie. Une nouvelle amie qu’elle connait depuis septembre. Une amie qui semble importante dans sa vie. Ses yeux pétillent lorsqu’elle en parle! Ce soir-là, elle est en retard. J’attends, j’attends !  Elle arrive enfin et s’excuse de son retard! Je sens qu’elle va m’annoncer une grande nouvelle.  Une grosse nouvelle! Une nouvelle dont je suis consciente depuis plusieurs années, mais que je cache au fond de mon coeur de maman. Je prends les devants et lui dis :

– Hé! doudoune, t’es amoureuse!

– Qui te l’a dit, maman?

-Une maman, ça sait tout!

Plus jeune, elle n’arrivait pas à mettre des mots sur son tourbillon interne, autant dans sa tête que dans son coeur. Elle était de plus en plus impulsive, bougonne, impolie, colérique. Je ne pouvais plus l’embrasser, la coller, discuter avec elle. Je sentais qu’il y avait quelque chose de plus! Je la perdais de jour en jour!!! Elle ne semblait pas bien! C’était plus que la période de l’adolescence. Elle se faisait du mal et se cachait sous de grands chandails, ceux de son grand frère! Elle se faisait du mal. Elle portait des pantalons, même en été!

 

Ce n’était pas le fait d’être gaie qui la bouleversait…

C’était plus que ça!

 

 

Elle me confrontait, m’accusait de tout et de rien! Puis, vers la mi-septembre, elle m’a envoyé un message texte :

« Maman j’veux pu être pognée dans un corps qui n’est pas à moi! J’veux être bien dans mon corps. J’veux pouvoir me sentir moi-même. C’est que j’suis pas bien dans mon corps! J’suis pas dans le bon corps! J’veux être moi.  J’veux être bien et pas me sentir pognée! »

J’ai compris que ma doudoune cherchait tout simplement à savoir si je l’aimerais toujours jusqu’au bout de ma vie…

 

Ma doudoune est, en fait, un garçon nommé Mathis!

 

Si je me concentre pour me rappeler, fouiller mes souvenirs et sonder mon coeur, les yeux de ma doudoune brillaient lorsque quelqu’un la prenait pour un garçon!

 

♥ ♥ ♥ ♥

 

Je t’aime Mathis!

Et je t’aimerai jusqu’au bout de ma vie!

 

 

** Crédit photo lespetitinclassables.com **

Chaos dans la salle à dîner : Quand repas rime avec combat!

Vous trouvez difficile la gestion des repas ? Votre jeune ne veut pa

Vous trouvez difficile la gestion des repas ? Votre jeune ne veut pas manger ? Il bouge sans arrêt? Elle se plaint du choix des aliments? Si vos repas ressemblent davantage à un combat extrême qu’à une agréable réunion familiale, voici quelques idées à servir lors de votre prochaine tablée.

 

En entrée : L’ambiance, un grand allié

 

Avez-vous déjà remarqué comment une innocente conversation autour de la table peut rapidement déraper vers un interrogatoire? Qu’as-tu fait à l’école aujourd’hui ? As-tu fini tes devoirs? Ce questionnaire intrusif est souvent assorti d’une rafale de reproches :

« Assieds-toi comme il faut! »

« Comment ça, tu t’es fait sortir de la classe ? »

Aimeriez-vous être questionnés de la sorte entre deux bouchées de poulet ? Pour sortir la table à dîner du poste de police, rappelons-nous qu’une ambiance agréable influence positivement la collaboration, l’écoute et l’appétit de tous les convives. Profitez de ce temps en famille pour jouer à des jeux de table (devinettes, jeux de mémoire, etc.). Misez sur le plaisir d’être ensemble. Le but est de faire du repas un moment agréable.

 

En plat principal : Écouter et respecter les signaux de satiété

 

Fillette vous demande invariablement si elle a assez mangé alors que son assiette est encore pleine ? Si votre réponse est d’exiger encore deux ou trois bouchées, il est temps de varier le menu. Je ne parle pas ici du contenu du repas, mais plutôt de votre choix de réponse. En effet, que diriez-vous d’amener votre rejeton à se questionner sur son propre appétit ? Nos enfants ont pris l’habitude de se conformer (ou non) à notre perception de leur satiété. Mais qui sait le mieux si j’ai assez mangé ? Moi-même. Il serait donc plus efficace de répondre à votre jeune :

« Je ne sais pas. As-tu encore faim ? »

Pour les parents de petits futés qui profiteraient de cette réponse pour se gaver de dessert, rappelez-vous que vous êtes responsables de l’offre au moment du repas. Votre enfant, quant à lui, est responsable de la quantité de nourriture qu’il va consommer. Pour réfréner la consommation de mauvais sucre, offrez un choix de dessert santé. Aussi, pourquoi ne pas présenter le repas au complet sur la table et laisser l’enfant se servir ? Il se pourrait que fiston mange ses fruits avant le spaghetti. Et alors ? Une fois l’attrait de la nouveauté envolé, il apprendra à manger selon son appétit.

 

Au dessert : L’attention, un met recherché

 

Vous le savez, les enfants ont besoin d’attention. Parfois, ils trouvent plus avantageux d’en recevoir négativement que pas du tout. Pensez-y : on reprend fillette qui ne reste pas assise, mais on oublie de féliciter fiston qui mange tranquillement.

À ce sujet, je vous invite à visionner cette vidéo de Nancy Doyon!

 

 

En conclusion, il arrive que, malgré nos bonnes intentions, nos propres comportements contribuent à maintenir un problème. Pour le régler, il suffit d’en prendre conscience et de choisir d’agir différemment.

 

Bon appétit !

 

 

Mélanie Dugas, Coach familial et formatrice

Fondatrice de GrandDire coaching et formation

Membre du Réseau Nanny secours

2h20 Top chrono : l’histoire de mon épuisement professionnel

2h20 Top chrono (Rive-Sud-Montréal), c'est le temps que j'ai mis à

2h20 Top chrono (Rive-Sud-Montréal), c’est le temps que j’ai mis à me rendre au travail la dernière fois que j’y ai mis les pieds… Il y a quelques semaines de cela.

 

La gorge serrée, l’envie de vomir, les tremblements, l’impatience, la migraine, la fatigue, les pertes de mémoire… J’avais le tableau clinique d’un épuisement professionnel et familial. Dans le bureau du médecin (elle-même surprise de me voir, me connaissant comme une personne sportive, impliquée, souriante et en bonne santé), j’ai craqué… C’est ma santé mentale qui n’allait pas cette fois-ci.

-Mais je l’aime mon travail et je ne peux pas laisser tomber mes collègues, que je lui ai dit.

Et elle de me répondre :

-Oui, mais il faut parfois se détacher de la culpabilité et prendre une pause. Revoir nos priorités et peut-être même trouver un emploi qui convient davantage à notre vie de famille.

Un deuil récent, quatre employeurs différents, une compagnie, quatre enfants, dont un TDA (Trouble déficitaire de l’attention), du bénévolat, le manque de sommeil, le peu de vacances, le trafic et un conjoint propriétaire … Effectivement, une mise au point s’imposait. Quand même tes enfants n’en peuvent plus de ton absence et de ton impatience, il est grand temps de prendre une pause!

 

L’épuisement professionnel, c’est quoi ?

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé : l’épuisement professionnel se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail».

C’est en 1969 que le terme burnout a été utilisé pour la première fois. Il a fait l’objet de nombreuses définitions depuis. L’Institut Douglas, spécialisé en santé mentale, a retenu celle-ci : « Le burnout est le produit d’efforts disproportionnés (en temps, en émotion et en engagement), d’une faible satisfaction résultant de ces efforts et de conditions de stress en milieu de travail ». Bien que dans les années 1970, on réservait cette expression aux travailleurs du domaine de la relation d’aide (infirmières, médecins, travailleurs sociaux et enseignants), maintenant on sait que tous les travailleurs peuvent être exposés à l’épuisement professionnel.

Selon les experts, personne n’est à l’abri de l’épuisement professionnel. Hommes et femmes sont touchés en proportion égale. De plus, aucune catégorie d’âge n’a été définie comme étant plus à risque. Selon l’Enquête sociale générale de Statistique Canada (2010), un travailleur canadien sur quatre se dit stressé et 60 % de ces salariés disent que le travail est la source de leur stress.

D’un point de vue biologique, les experts n’arrivent pas encore à bien expliquer ce qui mène à l’épuisement professionnel. Par contre, tous les travailleurs qui vivent une période d’épuisement sont en situation de stress chronique. Il s’agit donc d’un important facteur de vulnérabilité.

Parmi les facteurs individuels menant à l’épuisement professionnel, on retrouve certaines attitudes plus fréquentes dont celle d’accorder une trop grande importance au travail et le perfectionnisme.

Selon les recherches, il semble aussi que la faible estime de soi, la rigidité cognitive, une instabilité émotionnelle et l’attribution de ce qui nous arrive à des causes externes soient des facteurs déterminants. En outre, certains contextes de vie, comme de lourdes responsabilités familiales ou encore la solitude, peuvent mettre en péril la conciliation travail-vie personnelle.

De façon plus spécifique, le fait d’avoir de la difficulté à poser ses limites (dans un contexte de surcharge), d’avoir des attentes élevées envers soi-même, de faire de son travail le centre de sa vie et de faire preuve de perfectionnisme dans tous les aspects de son travail, sans égard aux priorités, contribue à l’épuisement professionnel. S’ajoute, aux facteurs de risques, le fait d’avoir une conscience professionnelle élevée et de ne pas savoir déléguer ou travailler en équipe dans un contexte de travail stressant. Le type de personnalité (ambition, compétitivité, besoin de contrôle), l’âge et le sexe, de même que les stratégies d’adaptation inadéquates (dépendance, mauvaise gestion du temps, grand besoin de soutien, mauvaises habitudes de vie, relations interpersonnelles difficiles) sont également en cause.

 

Objectif : retrouver sa santé

 

L’objectif pour retrouver sa santé est de concevoir une manière d’accomplir son travail de façon satisfaisante, sans s’épuiser. L’arrêt de travail est souvent nécessaire. Le repos que permet le « congé de maladie » est essentiel puisque les réserves d’énergie sont à plat chez les victimes d’épuisement professionnel. Cependant, le repos est insuffisant pour régler le problème et éviter les rechutes. « Le repos ne guérit pas l’épuisement professionnel. Un réel changement doit être intégré dans la vie de ces personnes pour retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie (…) qu’il s’agisse d’un changement d’environnement de travail, de mode de vie, du sens accordé au travail, de philosophie ou de vision du monde », précisent les spécialistes de l’Institut Douglas. La solution passe donc aussi par le changement.

 

Prévention de l’épuisement professionnel

 

La prévention de l’épuisement professionnel n’est pas seulement l’affaire des individus, mais aussi des entreprises. Les gestionnaires ont donc un rôle clé à jouer. Avant une absence, le gestionnaire peut s’impliquer activement auprès d’un employé, car il peut être possible de détecter les signes d’un problème d’épuisement ou les signes précurseurs d’une absence. Le gestionnaire peut alors rencontrer l’employé pour bien le conseiller et le diriger vers un programme ou un service d’aide. Une telle approche proactive permettra souvent de prévenir ou de raccourcir un arrêt de travail causé par l’épuisement professionnel.

Les personnes victimes d’épuisement, de burnout, qu’il soit parental, professionnel ou tout autre, touche des personnes perfectionnistes, impliquées, qui vont au bout des choses, qui ont une force de travail importante et qui sont pleines d’initiatives. Il s’agit bien là de qualités, mais à trop les exploiter, à ne plus savoir s’arrêter, elles peuvent finir par porter préjudice à notre santé!

 

Entre la vie de famille et la carrière, il est parfois difficile de faire un choix et de trouver un équilibre logique et possible. Les contraintes budgétaires, le trafic, les obligations familiales et l’impossibilité de se voir octroyer une réduction de temps au travail peuvent engendrer cet épuisement qui est autant familial que professionnel.

 

Donc, morale de cette histoire, je dois prendre du temps pour moi, ma famille et revoir mes priorités!

 

 

 

* Références : Statistique Canada; « Enquête sociale générale (2010) », « Aperçu sur l’emploi du temps des Canadiens »

Profites-en parce que…

Dès l'annonce de la première grossesse, certaines personnes de no

Dès l’annonce de la première grossesse, certaines personnes de notre entourage semblent se faire un plaisir de nous souligner à quel point c’est important d’en profiter.

 

Quand nous étions en début de grossesse, on nous disait d’en profiter parce qu’à la fin… on ne se supporterait plus!

Quand nous étions en fin de grossesse, on nous disait d’en profiter pour dormir parce que bientôt, nous ne pourrions plus vraiment.

On nous disait de profiter de notre bedaine parce qu’elle allait nous manquer.

 

Dans les premiers jours de notre bulle familiale, on nous disait d’en profiter parce que bientôt la vie redeviendrait folle.

 

Quand bébé s’est mis à gazouiller et qu’on disait adorer l’entendre,  on nous disait d’en profiter parce que vers trois ans, il parlerait tellement qu’on ne saurait plus comment le faire taire!

Quand bébé s’est mis à ramper et à se promener partout, on nous a dit d’en profiter parce que bientôt on allait devoir courir derrière lui et qu’un bébé qui marche, « c’est donc ben pas facile »!

Quand on dit qu’on adore que notre bébé soit colleux, qu’il nous fasse des câlins et des bisous bien baveux, on nous dit d’en profiter parce qu’il ne voudra plus se coller sur ses parents quand il sera grand.

Quand on tripe de voir que notre bébé est curieux et aventureux, on nous dit « Profitez-en parce que ce sera bientôt dur à gérer ».

 

Est-ce qu’on peut juste en profiter s.v.p ?

Est-ce qu’on peut tout simplement savourer la vie qui se crée,  qui grandit, qui arrive, qui évolue, qui sourit, qui joue, qui danse, qui s’éveille, qui explore, et trouver ça fabuleux ?

C’est possible, il me semble…

 

S’il y a bien une chose qu’on sait quand on fonde une famille, c’est que ce ne sera pas facile. Doucement, on commence à faire face aux défis et on s’en sort pas pire. Les moments plus difficiles sont inévitables, alors pouvons-nous apprécier les beaux s.v.p ? Juste s’en émerveiller, sans penser aux « si » et aux « quand » ce sera donc ben tough  ?



Je sais bien que personne ne nous dit ça pour mal faire, mais ça ne me tente pas, MOI, de penser aux moments difficiles. Je les gérerai en temps et lieu. En attendant, je fais des réserves de moments magiques pour être forte et prête à affronter le chaos quand il sera de passage.

 

 

Comme ça viendra

Je réalise depuis quelque temps que je commence à franchir une nou

Je réalise depuis quelque temps que je commence à franchir une nouvelle étape en tant que maman. Mes enfants vieillissent et ce constat m’a amenée à réfléchir sur mon rôle de mère.

Ces dernières années, mes enfants et moi avons vécu toute une gamme d’émotions. Mon garçon a un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Ma fille a un retard de compréhension et de langage sévère. Ma petite dernière, que nous tentons de ne pas oublier, doit probablement se demander pourquoi on investit autant de temps pour les deux autres.

C’est vrai qu’on a travaillé fort et qu’on est allé à de nombreux rendez-vous.  Les enfants se sont découragés, ont été frustrés et ils ont aussi beaucoup pleuré. Maman aussi d’ailleurs.

J’avoue qu’à la tombée des diagnostics, je me suis sentie dépassée. J’ai eu peur que ma troisième ait aussi quelque chose, car comme on dit « jamais deux sans trois ». Par moment, je me décourageais pour eux. On avait tellement à penser pour les aider à bien évoluer. Je me demandais si tout ce travail à faire allait gâcher leur enfance. Tout ça les amenait à prendre conscience de leurs difficultés et ils devaient bûcher pour les surmonter. Et bien sûr, j’ai braillé ma vie à les voir avec si peu de confiance en eux.

J’ai aussi été frustrée contre le système scolaire qui n’est pas super adapté pour eux. Contre tous ceux qui m’ont fait sentir coupable de donner à mon fils, chaque matin, sa médication.

Maintenant, je vis un certain lâcher-prise. J’ai commencé avec ma fille. Fini les orthophonistes! Son problème étant rendu à un stade plus léger, on a décidé, à la place, d’investir dans des cours de piano. Chose qui la valorise beaucoup plus que d’angoisser dans un bureau avec quelqu’un qui l’analyse! Non, ça ne sera peut-être pas une écrivaine, une journaliste ni une animatrice. Elle n’aura probablement jamais 90% en écriture et à vrai dire, je m’en fou.

À la fin de la dernière année scolaire, on a aussi décidé d’arrêter les suivis de mon fils. Il était écoeuré, il voulait juste qu’on lui foute la paix et de toute manière, ça ne l’aidait pas plus que ça dans son cas. Je vois aujourd’hui que cela a été une très bonne décision. Pourquoi lui rappeler sans cesse qu’il doit travailler sur sa personne? Rendu à son âge, il le sait très bien!

Tout ça pour dire que j’en suis rendue là. Oui, mon fils n’entre probablement pas dans « le moule » que le monde considère comme « normal ». Ma fille n’a pas une super structure de phrase et peut prendre un certain temps à comprendre quand c’est compliqué. Ma plus jeune vit des angoisses, mais s’en sort quand même comme une championne.

Il n’en reste pas moins qu’ils sont tous déjà capables de se faire des Å“ufs-bacon le matin (j’ai même déjà eu mes premiers déjeuners au lit!!!). Que mon fils, que certains voient peut-être comme un p’tit criss, m’est arrivé cette semaine en me disant qu’il faisait le prochain défi tête rasée. Qu’ils ont les trois un cÅ“ur en or et qu’ils sont dotés d’une grande empathie. Que même si leur adolescence est sur le bord d’arriver et que j’ai la chienne, j’ai décidé de prendre ça comme ça viendra et que je ferai de mon mieux.

Maintenant, je lâche prise et j’accepte mes enfants tels qu’ils sont. Peut-être pas de manière parfaite, mais assez bien pour voir qu’ils ont, tout de même, plein de potentiel et de belles qualités. J’arrive même à avoir assez confiance pour… avoir hâte à la prochaine étape !

 

 

Je suis une maman avec des maladies mentales

Je suis une maman qui souffre de maladies mentales. Neuf, pour être

Je suis une maman qui souffre de maladies mentales. Neuf, pour être exacte. Tous ces beaux diagnostics m’ont été faits par des médecins spécialistes et une psychiatre. Je ne me suis pas autodiagnostiquée un beau matin en me disant « me semble que ça manque de piquant par icitte! » ou encore pour attirer l’attention. Les maladies mentales, ce n’est mauditement pas une partie de plaisir, surtout quand tu es maman.

 

Voici ma liste 

 

Troubles anxieux

  • L’anxiété généralisée (TAG)
  • Le trouble panique
  • Le trouble obsessionnel compulsif
  • Le trouble de stress post-traumatique

Troubles de l’humeur

  • La dépression

Troubles du comportement alimentaire (TCA)

  • La boulimie
  • L’hyperphagie boulimique
  • L’anorexie

Syndrome de déréalisation (DR)

Du plus loin que je me souvienne, j’avais trois ans. Je sentais que ma tête était à côté de mon corps, que mon âme n’était plus là. J’essayais tant bien que mal d’expliquer ça à ma maman, mais dans les années ’80, les maladies mentales « ça n’existait pas ». Elle n’avait jamais entendu de propos comme les miens auparavant. J’ai donc appris très tôt à ne pas parler de mes états d’esprit bizarres. Dans ma tête de petite fille, je sentais que quelque chose clochait, mais qu’il ne fallait pas que j’en parle.

Dans ma maison de jeunesse, toute la nourriture était contrôlée. J’ai souvent volé du p’tit change à mon père pour aller acheter un gâteau McCain au dépanneur et le bouffer au complet dans le parc. Mes crises de boulimie n’étaient pas toujours liées à des gros binges. Parfois, une pomme pouvait être « de trop » et déclencher des épisodes de vomissements. Et vers 17 ans, j’ai cessé de manger puis j’ai débuter l’entrainement excessif, soit environ plus de quatre heures par jour, à tous les jours. J’étais en surpoids XXL et en quelques mois à peine, j’avais perdu plus de 100 lbs. Pis un matin, j’avais faim. Je suis allée à l’épicerie et j’ai acheté tout ce qui s’y trouvait. C’est assise dans mon char que j’ai tout engouffré jusqu’à ce que la culpabilité embarque et que la poubelle d’un parc accueille mes vomissements. L’engrenage a ainsi commencé.

Fastforward ça à l’automne 2007. C’est assise ben amochée, sur un coin de rue dans un quartier quelconque de Manhattan, avec mon amoureux (futur mari et père des deux fruits de mes entrailles) que j’ai avoué, pour la première fois, souffrir de troubles alimentaires. À notre retour à Montréal, nous en avons reparlé et il a dit une phrase qui restera marquée forever dans mon esprit « Imagine si nous avons des filles plus tard et que tes troubles alimentaires deviennent les leurs… » #BestHusbandEver

C’est alors que j’ai entrepris ma première thérapie à vie. Au début, je l’ai faite pour lui et pour nos futurs enfants, mais éventuellement, je l’ai faite pour moi. Une thérapie qui a duré deux ans et qui m’a coûté 15 000 $. J’étais à la clinique, en thérapie de groupe ou individuelle de 9 h à 16 h , puis à 17 h, je travaillais comme barmaid au centre-ville jusqu’aux petites heures du mat’, du lundi au vendredi. Faut VRAIMENT vouloir guérir. Mais en guérit-on vraiment? À 36 ans, mon problème principal est l’hyperphagie boulimique, qui est officiellement reconnue dans le DSM-5 comme une entité clinique distincte tout comme l’anorexie nerveuse et la boulimie. En gros, il s’agit de compulsion alimentaire. S’empiffrer de 40 biscuits soda, suivi de 400g de noix pis de la plus grosse portion de salade que t’as vu dans ta vie, en moins de 15 minutes, c’est du déjà-vu pour moi. Suite à la recommandation de ma psychiatre, je vais commencer une thérapie dans les prochaines semaines au CLSC avec une psychologue spécialisée en TCA.

C’est suite à l’accouchement de ma deuxième que l’anxiété refoulée depuis 30 ans s’est décidée à sortir, chapeaux et trompettes, pour faire une entrée crissement remarquée. J’ai tellement eu peur de mourir de complications post-accouchement… Faque quand ta plus grande peur en tant que TAG est de mourir, le cocktail n’est pas super winner. À l’hôpital, j’ai eu des moments de névrose, où j’étais certaine qu’un maniaque viendrait tous nous tuer dans notre chambre. Tout ça se passait dans ma tête et ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai avoué à ma psychiatre ces moments de folie. Malgré que je fusse médicamentée depuis environ quatre ans et que je croyais mes crises sous contrôle, ce choc post-traumatique a éveillé en moi du gros caca mou dans l’cerveau.

J’ai consulté une psychologue qui traitait l’anxiété par l’hypnose. Ça n’a rien à voir avec ce que Messmer fait sur scène, là. Je n’ai jamais fait le poulet en criant des mots bizarres. Je suis plutôt retournée très loin en arrière et j’ai fait la paix avec ben ben des bibittes que je trainais depuis trop d’années. J’ai aussi consulté une deuxième psychologue, cette fois en méditation pleine conscience. Cette technique peut paraître bien simple, genre « Vis le moment présent, allumes de l’encens pis chantes kumbaya », mais c’est complexe pas à peu près de s’arrêter un moment quand ton brain lui, pourrait faire 74 marathons les uns en arrière des autres. Ces deux thérapies ont changé ma vie.

Après avoir passé l’été dernier à tester différents médicaments (call me : Rat de laboratoire), nous avons finalement trouvé LE grand gagnant. Ma dose de médoc est forte, pis c’est À VIE. J’entends souvent « Ça va passer, c’était une période difficile! », mais je vous confirme que non, ça ne passe pas. Il y a un déséquilibre chimique dans mon cerveau. Je suis née comme ça et je vais mourir comme ça. Le côté positif est que je suis à l’écoute fois 1000 de mes filles. Je connais ça l’anxiété, la souffrance mentale, l’hypersensibilité et la pauvre estime de soi. J’ose croire que la vie m’a choisie pour être la maman de ces deux grenouilles pour une raison simple : je suis la meilleure pour elles. Elles sont LA raison pour laquelle je me bats contre la stigmatisation.

Ce que je comprends des maladies mentales, c’est qu’elles font partie de moi, mais je ne suis pas elles. Ce qui me pousse dans le dos tous les jours, ce sont mes enfants. Je ne veux en aucun cas minimiser la maladie mentale chez un « non-parent », LOIN DE LÀ. La réalité est simplement différente. Faire une crise de panique où tu es certaine que tu vas mourir dans les dix prochaines secondes, en face de tes kids, ce n’est pas super évident à gérer. Les palpitations cardiaques excessives, les tremblements, les douleurs thoraciques, les nausées, les étourdissements, les engourdissements et picotements, ce sont tous des symptômes de mon quotidien. Ma grande sait que maman a des bobos dans sa tête et je ne lui cacherai jamais ces derniers. La petite, elle, ne comprend pas encore. #CestBeaulInnocence

Depuis deux ans, je réalise tous les tabous derrière les maladies mentales. Je me trouve souvent chiante de parler tout haut de ce dont personne n’ose parler, mais c’est important. La stigmatisation doit cesser. Il faut de tout pour faire un monde, peu importe ton sexe, ton orientation sexuelle, ta religion, ta stabilité psychologique, ton handicap ou ta couleur de peau. Si nous avions un peu plus de compassion les uns pour les autres, la terre se porterait beaucoup mieux.

 

N’hésitez pas, allez chercher de l’aide :

Clinique BACA

ANEB Québec

Mindspace clinic

Psychologie Montréal

Calm

 

 

 

L’intense 3 : Entre le terrible two et le fucking four

Texte de Eve Collard

On parle s

Texte de Eve Collard

On parle souvent du terrible two ou du fucking four (l’adolescence à 4 ans et demi…). Mais qu’en est-il de l’intense 3 ? Vous savez, cette étape qui vient tout juste après les 365 jours pendant lesquels votre enfant a eu 2 ans… Hé oui ! il y a un « après » au terrible two (du moins, chez nous…)!

En date d’aujourd’hui, mon fils Xavier a vécu 234 jours de sa phase intense 3. Deux cent trente-quatre jours de montagnes russes, dignes du plus gros manège de La Ronde! L’expression « ange ou démon ?» prend tout son sens quand je constate à quel point les émotions vécues par mon petit bonhomme se retrouvent parfois aux antipodes, et ce, en l’espace de quelques minutes!

De mes trois garçons, mon Xavier (le troisième en plus!) est celui pour qui la période intense 3 est la plus fracassante. Tenace, éveillé, allumé, enjoué, drôle, loquace… des traits de caractère qui, multipliés par le facteur intense 3, font de Xavier un petit homme épatant et surprenant. Un enfant curieux qui évolue à la vitesse grand V, guidé par ses grands frères qui sont, sans le réaliser, des modèles si importants pour lui.

Mais, comme toute bonne chose à sa part d’ombre, la période intense 3 se reflète aussi dans la force de caractère de ce petit bout d’humain. Juste à penser aux négociations interminables vécues lors de l’habillement du matin ou encore lors de la collation (la collation proposée n’est pas du tout celle désirée…), ouf !!!  Tous les irritants normaux de la vie, multipliés par le facteur intense 3, donnent un résultat qui est quelques fois un peu déstabilisant! Heureusement, l’effet montagnes russes nous ramène rapidement vers une phrase tellement cute et inattendue ou encore vers une démonstration d’amour puissance 1000, qu’il est possible pour nous, les parents, de passer à travers cette période (un peu) plus facilement.

Au fond, je crois que ce que je retiendrai de ces 365 jours lorsqu’ils seront passés, c’est que toutes ces réactions et émotions qui sont vécues par mon fils de façon si intense ne sont pas là que pour nous ébranler ou nous faire sourire. En fait, ce sont elles qui le constituent, qui le rendent vivant et qui font de lui un si « bel amour », comme l’appelle sa grand-mère Suzanne. Voulez-vous connaître mon analyse « psycho-maman »? La période intense 3, comme toutes les phases de la vie d’un enfant, sert en fait à outiller les parents pour toutes les prochaines phases à venir. Pour s’encourager, on peut au moins se dire que, contrairement à l’adolescence, l’intense 3 a son lot de moments mignons et rigolos!