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Toi, ce poison insidieux – Texte : Annick Gosselin

Il m’aura fallu des années pour comprendre ce qui m’arrivait. J

Il m’aura fallu des années pour comprendre ce qui m’arrivait. Jamais je ne me serais doutée que j’en serais victime. Pendant si longtemps, j’ai cru à tort que je n’étais pas tolérante, que j’avais mauvais caractère et que c’est ce qui faisait en sorte que je me sentais constamment en colère contre toi.

Chaque fois que tu buvais, c’était le même manège. Tu te transformais en un vrai monstre.  Les insultes et les remarques destructrices étaient régulières, tu prenais même plaisir à me ridiculiser devant tes amis, comme si ça te donnait un super pouvoir.

Mais le jour où tu as commencé à avoir ce comportement avec nos enfants, que tu les rabaissais et les dénigrais, j’ai su que c’était inacceptable et je suis devenue une vraie lionne pour les protéger de toi. Malgré tout, j’ai supporté tes insultes encore et encore, en espérant que tu allais changer et que j’arriverais à sauver notre famille. Même si au fond, je savais que cela n’arriverait pas. Trop de colère et de méchanceté t’habitaient.

C’est mon entourage qui m’a fait comprendre quel manipulateur tu étais et que toutes ces années, j’avais été victime de violence psychologique de ta part.

La révélation a été un choc. Comment MOI, j’ai pu être aveugle à ce point? Comment j’ai pu en arriver à accepter de vivre cela? Néanmoins, je devais continuer pour nos enfants et surtout ne pas te laisser gagner, malgré le fait que j’étais pas mal abimée psychologiquement, je devais me reconstruire.

Je pensais bien qu’avec la séparation, le pouvoir que tu avais de me faire du mal cesserait enfin, mais je me suis grandement trompée. Tu te servais de ce que j’avais de plus précieux pour me faire mal, nos enfants. Je devais toujours tout accepter, car sinon, c’est sur eux que ton venin retombait. Et comme je ne voulais pas qu’ils souffrent, j’acceptais tout en me fermant et en encaissant, encore et encore.

Ça a été long pour que j’aie le courage de te faire face, que j’arrête d’accepter l’inacceptable.  Et un jour, j’ai trouvé la force. Certes, j’étais fière d’avoir tenu mon bout et de m’être respectée. Mais chaque combat que je te livrais me laissait dans un état de colère et de détresse psychologique incroyable, car tes attaques étaient profondes. Il me fallait, chaque fois, quelques jours pour m’en remettre.

Nos enfants ont grandi, ils sont devenus adultes. Mais comme nos obligations subsistent tant que les études ne sont pas finies, c’est long, très long avant de ne plus t’avoir dans ma vie. J’ai dû constamment supporter tes excès de colère et tes attaques gratuites quand tu ne voulais pas t’impliquer ou payer une facture. La discussion avec toi est impossible. Confrontation et attaques, c’est tout ce que tu connais.

Évidemment, c’est toujours quand je m’y attends le moins que tu frappes le plus fort. Me libérer de ton emprise m’aura pris de nombreuses années, mais maintenant c’est fini. Je prends la décision de me respecter en me libérant de ta présence toxique dans ma vie.

J’ai dû en venir à te bloquer comme contact dans mes courriels, mes SMS et sur les réseaux sociaux. Cette violence psychologique, même ponctuelle, fait mal et est inacceptable. La semaine dernière, c’est la dernière fois de ta vie que tu me traitais de connasse.

Annick Gosselin

Je me suis perdue

Je me suis perdue, et j’en ai conscience. Chaque jour, je retrouve devant

Je me suis perdue, et j’en ai conscience. Chaque jour, je retrouve devant le miroir une personne que je ne reconnais pas. Chaque jour, je retrouve ce que j’ai toujours jugé.

Je l’admets, je t’ai jugée, toi qui as passé la trentaine à ne pas prendre soin de ton apparence et de ton âme. Je t’ai jugée avec tes joggings sales, ton chignon défait, ta trâlée d’enfants habillés de vêtements dépareillés. Je t’ai jugée avec tes cernes, ton mascara inexistant et ton peu d’estime de toi. Faut se l’avouer, tu étais à la fois tout ce que je voulais et tout ce qui me rebutait. Tu étais une mère à la tête de ta famille, tu étais importante, mais tu n’étais plus que l’ombre de toi‑même.

En fait, c’est ce que je me disais. Je m’expliquais mal tout ça. 

Parce que hey… MOI, j’avais deux enfants, un chum incroyable, un travail, un poids idéal et pas encore l’ombre d’une ride. J’avais 27 ans et j’étais fière de moi… mais je t’ai secrètement jugée. Je l’avoue. L’espace d’un instant, je t’ai regardée et je me suis dit… jamais je ne serai comme toi. Puis, j’ai continué mon chemin, avec mes enfants, mon mascara, ma toque juste assez défaite pour qu’elle soit belle et avec mes rondeurs inexistantes. 

Toute ma vie, j’ai su que le karma existait. En fait, pour moi il est toujours là. Tout près. 

En fait, je ne sais pas si je peux appeler ça le karma, ou tout simplement la vie. 

Depuis toujours, la vie se charge de me faire vivre les situations que j’ai jugées, pour que je puisse apprendre et comprendre.

Aujourd’hui, j’ai trois enfants. Je les aime. Mais je suis parfois/souvent épuisée.

Aujourd’hui, j’ai un travail que j’adore, mais j’ai pris la décision de ne plus vouloir atteindre les étoiles pour réussir. Je suis bonne dans mon travail, je pense même être excellente. Par contre, je prends ce qui passe. Je me dis qu’un jour, mes enfants seront grands et je travaillerai des 60 heures par semaine pour atteindre mes buts. J’ai choisi de les faire passer avant moi et avant mes rêves.

Aujourd’hui, j’ai 40 livres de plus qu’il y a deux ans. Je porte les mêmes leggings depuis neuf mois. J’ai quatre chandails qui me font dans ma garde-robe beaucoup trop pleine de vêtements qui représentent qui j’étais avant. J’aime bien en rire. Ça rend le tout si normal… Rendre les choses normales, les banaliser… ça aide à ne pas faire face à la réalité, non ?

Aujourd’hui, j’ai réalisé que je n’ai pas fait mes sourcils depuis… beaucoup trop longtemps. Ç’a l’air de rien, mais avant… ça ne serait pas arrivé.

J’ai aussi réalisé que je ne mets plus de mascara ni de cache‑cerne. Que mes cheveux sont remontés négligemment en toque parce que je n’ai pas le temps de les placer.

Aujourd’hui, j’ai reçu des vêtements que j’ai achetés en ligne. Je m’imaginais déjà dedans. J’avais hâte. Je les ai enfilés avec empressement et je n’ai pas reconnu la personne devant le miroir. 

Je me suis perdue…

Je n’ai jamais osé parler aussi ouvertement parce que j’avais peur du jugement. 

Je sais très bien que parmi vous, plusieurs se diront que je chiale pour rien. Certaines d’entre vous ont un poids plus élevé que le mien, d’autres rêvent d’engraisser. 

J’entends déjà les soupirs et les pleurs de celles qui ne peuvent avoir d’enfants et qui donneraient tout pour ne pas avoir les sourcils faits et pour tenir un petit être dans leurs bras. 

Secrètement, je vous entends… et je sais que vous avez toutes, à votre façon, raison.

Je sais aussi que des femmes comme moi, il y en a beaucoup. Et j’avais envie de leur dire qu’elles ne sont pas seules. 

J’ai envie de dire qu’il est temps que nous reprenions le contrôle de notre vie et de notre corps. 

Je ne veux pas être celle que je deviens, et je ne veux surtout pas dire à mes filles que c’est correct de s’oublier.

J’étais et je suis encore une femme de carrière. Une femme fière. Je serai toujours celle que je veux être. Je dois seulement apprendre à m’aimer assez fort pour me respecter. 

Ça ne veut pas dire de mettre mes enfants de côté… JAMAIS !!! Je serai toujours un pilier pour eux. Mais je veux devenir un pilier pour moi‑même d’abord et avant tout. Je veux être forte pour moi, et pour eux.

Je pense qu’aujourd’hui… il est temps que je me retrouve.

Avoir 40 ans

Il y a vraiment un avant et un après ? Pas vraiment... par contre

Il y a vraiment un avant et un après ? Pas vraiment… par contre, de nombreuses choses ont changé tranquillement. Voici une liste non exhaustive de ce qui change quand tu as 40 ans…

Tu récites des pensées positives le soir et le matin.

Tu prends le temps de te poser et de faire le point.

Tu bois de la tisane en écoutant Netflix le vendredi soir.

Tu as appris à dire NON.

Ton corps te montre régulièrement des signes de faiblesse, des petits bobos qui te pourrissent le quotidien.

Tu as appris à respecter ce corps et à adapter tes activités en conséquence.

Quand tu sors avec tes amis le soir, tu rentres avant minuit pour avoir assez de sommeil.

Tu n’essaies plus de courir à la même vitesse que tes enfants.

Tu manges bio et tu consommes des produits naturels.

Tu savoures chaque journée, car tu sais que le temps passe trop vite.

Tu ménages ton travail pour économiser ton énergie ; tu t’organises mieux.

Tu fuis le miroir.

Tu t’entraînes encore plus souvent, mais moins intensément.

Tu trouves que ton homme est encore plus séduisant qu’avant.

Tu fais pousser des herbes de Provence sur ton balcon.

Tu te réveilles à 5 h 37 le matin quand tu es en congé.

Tu ne comprends RIEN à ce que dit ton ado.

Tu dis « rembobiner » pour revenir en arrière sur ta TV.

Tu as de nouveaux poils qui apparaissent n’importe quand, n’importe où.

Tu adores Facebook et tu ne comprends rien à Snapchat.

Tu sais ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas.

Tu n’as plus d’acné, même pas une semaine par mois !

Tu as de l’expérience dans la chambre à coucher.

Tu es libre car tes enfants sont autonomes !

Tu as plus de temps qu’avant (tu prends plus le temps).

Tu écoutes de la relaxation le soir pour t’endormir.

Tu n’aimes presque plus le chocolat au lait mais tu raffoles du chocolat noir.

Tu ne manges plus le Nutella dans le pot.

Tu es fatiguée pendant dix jours après une nuit blanche.

Tu as mal partout après une soirée de danse.

Tu sais qui tu aimes et qui tu n’aimes pas.

Tu fais des listes.

Tu es plus résiliente, plus patiente.

Tu prends plus soin de toi parce que tu estimes que tu le mérites.

Tu réponds à des sondages au téléphone.

Tu te couches avant tes enfants.

Tu refuses sans scrupule les défis trop difficiles : « Bah t’sais, je peux pas, j’ai 40 ans ! »

Et vous ? Qu’est-ce qui a changé avec la quarantaine ? C’est vraiment le plus bel âge ?

Gwendoline Duchaine

 

Mon fils, j’espère que tu ne seras pas juste beau…

Mon fils, tu es magnifique. Tout le monde te le dit. Et avec beaucoup d'objectivité,  je te dis s

Mon fils, tu es magnifique. Tout le monde te le dit. Et avec beaucoup d’objectivité,  je te dis souvent que tu es le plus beau bébé du monde. Je le pense. Je le ressens dans mon cœur et dans mon corps.

 

Je suis souvent émue de te trouver si parfait.

 

Mais…

 

J’espère que tu sauras être tellement plus. C’est facile être beau. On ne fait pas grand chose pour l’être.

J’espère que tu seras curieux, poli, drôle et vif.

J’espère que tu sauras être respectueux des autres; des filles, des gars, de tes aînés, de ceux qui seront meilleurs ou moins bons que toi, des gens différents et de ton environnement.

J’espère que tu sauras respecter l’autorité tout en te rebellant parfois pour ce qui te tient à cœur.

J’espère que tu sauras argumenter sans écraser ton interlocuteur.

J’espère que tu auras un esprit critique qui te permettra de réfléchir et de te faire une opinion.

J’espère que tu auras confiance en toi, en tes goûts et tes envies.

J’espère que tu seras capable de douceur et de tendresse.

J’espère que tu sauras te tenir debout pour tes convictions.

J’espère tellement pour toi.

 

Tu as encore le temps pour tout ça. Ton père et moi, on va t’aider du mieux qu’on peut.

 

D’ici là, même si tu es encore tout petit, j’essaie de te dire souvent que tu es drôle, curieux, vif, doux et que je suis fière de toi quand tu réussis quelque chose de nouveau. Au moins autant de fois que je te dis que tu es le plus beau bébé du monde.

 

 

J’ai pris la pose pour la cause : Calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein

 

Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre es

 

Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre est consacré à la sensibilisation au cancer du sein. Sensibilisée, je le suis. Particulièrement cette année…

 

Cela fait presque un an que j’ai reçu mon diagnostic. Un an que je vis ma vie sous le signe du ruban rose. Un an que mon corps subit toutes sortes de transformations brutales, mais vitales, me contraignant à repenser ma perception du corps et de ma féminité.

Alors, lorsque j’ai été sélectionnée, en septembre dernier, pour faire partie du calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein et qu’on m’a demandé si j’étais prête à poser nue, sans hésiter, j’ai dit “oui”.  Après tout, cela fait un an que j’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus. Et que le cancer a démystifié mon décolleté.

J’ai donc pris la pose pour la cause. Les seins nus. Ainsi dévêtue, je me donne à vue au mois de novembre du calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein.

Lorsque j’ai montré la photo à ma fille, elle s’est exclamée, perplexe :

– Mais maman, tout le monde va voir tes parties intimes ?!?

Encore une fois, ma dualité femme – mère est interpelée, mais pas déstabilisée. Car après tout, si je suis mère, c’est parce qu’avant tout, je suis femme.

Mais comment expliquer à ma fille la notion d’intimité dans ce contexte ? Comment lui enseigner que la nudité ne va pas à l’encontre de l’intimité, lorsqu’elle n’est pas imposée à soi ou aux autres ? Comment une mère devrait-elle montrer à sa fille, ce qu’est la féminité ? Comment lui apprendre à apprivoiser et à démystifier son corps? Et surtout, l’accepter et le respecter tel qu’il est ?

 

Et bien, je crois que les réponses à toutes ces questions se trouvent dans cette photo.

 

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Cette photo redonne sa juste place au corps de la femme. Elle dévoile de façon sublime la frontière fragile qui existe entre nudité et intimité.

Par ce geste, j’ai mis en pratique toutes les valeurs que j’essaie de transmettre à mes enfants, et à ma fille en particulier.

Cette photo, c’est de la poésie, une nature vivante, de la beauté vraie, de l’art d’être bien dans sa peau. Parce que je me suis dénudée sans complexe, mais pas sans pudeur! Et c’est cette nuance, en tant que mère, que je tente d’enseigner à mes enfants.


vanessa

 

Puisque la gestion de la pudeur et l’éducation donnée quant à l’intimité du corps sont déterminantes de la perception que mes enfants auront d’eux-mêmes pendant leur adolescence, il est primordial de leur inculquer les notions de pudeur, d’intimité, de respect de soi et des autres, sans diaboliser le corps !

 

 

« La vraie pudeur est de cacher ce qui n’est pas beau à faire voir. »

Georges Courteline, romancier et dramaturge

 

 

Pour moi, la nudité qui porte les stigmates du cancer du sein est belle de vie et de vérité. Alors tant pis pour ceux qui déteste la vérité, par pudeur, parce qu’elle est nue…

 

 

Pour vous procurer le calendrier, et ainsi soutenir cette cause :

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nes@vanessaboisset.com

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez : www.laviecontinuemalgretout.com