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L’autre côté de moi

Avez-vous déjà eu l’impression de n’être qu’une moitié de

Avez-vous déjà eu l’impression de n’être qu’une moitié de vous ? C’est un sentiment que j’ai souvent et qui est difficile à expliquer.

Il y a celle que je suis devenue et celle que j’aimerais être… comme si ces deux entités ne pouvaient pas faire une seule et unique personne. Comme si ces deux personnalités remplies de rêves différents ne pouvaient cohabiter dans le même corps.

Je me relis et me dis que plusieurs vont se demander si je suis devenue folle… et j’espère que d’autres, comme moi, se reconnaîtront.

Il y a des jours où je me sens forte et bien où je suis. J’avance en tant que maman louve prête à cajoler ses enfants. Je fonce en tant que maman lionne, qui est prête à rugir face à quiconque oserait ne serait-ce qu’un instant essayer de s’approcher de mes enfants.

Je suis aussi une maman solitaire qui se concentre sur le bien‑être de ces enfants bien avant le sien, parce qu’un jour, j’aurai le temps d’être et de faire ce que je veux. Pour l’instant, ils sont là et comme le disent si bien toutes les personnes qui ont des enfants adultes : « Profites-en, le temps passe vite ». Le temps passe vite, c’est vrai !

Avez-vous remarqué combien de fois je me suis décrite en tant que maman ? Plusieurs.

Et combien de fois me suis-je décrite en tant qu’être humain, en tant que femme ? Aucune.

Parce que dans mon cas, c’est pas mal ça ma vie.

Je travaille et je m’occupe de mes enfants. Je fais aussi des activités… avec mes enfants.

J’écoute de longs films… que mes enfants ont choisis.

Combien d’entre vous êtes comme ça ?

Je tiens à préciser que je ne me plains pas. Au contraire, j’adore ma vie.

Mais j’aimerais parfois que cette vie rencontre mon autre vie.

Celle où je me permettrais de sortir manger le soir une fois de temps en temps, sans enfants et sans me sentir coupable de ne pas être avec eux.

La vie où je prendrais une fin de semaine de vacances en amoureux pour prendre du temps pour mon couple.

La vie où j’oserais porter des talons hauts et de beaux vêtements pour aller chercher les enfants à l’école, sans fabuler que tout le monde me juge et se dit que je suis une pimbêche.

Pour vrai, si tu avais dit à la moi d’avant mes enfants que je serais plus à l’aise d’aller mener ma fille à l’école à pied et en pyjama que de m’arranger… j’aurais sûrement eu honte !

C’est ça que je veux dire par « deux côtés de moi ».

Comme si être une maman m’empêchait d’être une femme à part entière. En fait, c’est pas mon rôle de maman qui m’en empêche, c’est le rôle dans lequel je me suis moi-même mise.

Être une bonne mère, c’est l’opposé de tout ce que j’ai toujours pensé. Ce n’est pas de mettre ses enfants en priorité et de se laisser derrière. C’est de mettre ses enfants en priorité AVEC soi-même, au même pied d’égalité.

Et dites‑moi, qu’est‑ce qui se passerait si je permettais à l’autre partie de moi de venir se greffer avec celle que je suis?

Et que se passerait‑il si vous faisiez pareil ?

Bonne réflexion !

xxx

Je me suis perdue

Je me suis perdue, et j’en ai conscience. Chaque jour, je retrouve devant

Je me suis perdue, et j’en ai conscience. Chaque jour, je retrouve devant le miroir une personne que je ne reconnais pas. Chaque jour, je retrouve ce que j’ai toujours jugé.

Je l’admets, je t’ai jugée, toi qui as passé la trentaine à ne pas prendre soin de ton apparence et de ton âme. Je t’ai jugée avec tes joggings sales, ton chignon défait, ta trâlée d’enfants habillés de vêtements dépareillés. Je t’ai jugée avec tes cernes, ton mascara inexistant et ton peu d’estime de toi. Faut se l’avouer, tu étais à la fois tout ce que je voulais et tout ce qui me rebutait. Tu étais une mère à la tête de ta famille, tu étais importante, mais tu n’étais plus que l’ombre de toi‑même.

En fait, c’est ce que je me disais. Je m’expliquais mal tout ça. 

Parce que hey… MOI, j’avais deux enfants, un chum incroyable, un travail, un poids idéal et pas encore l’ombre d’une ride. J’avais 27 ans et j’étais fière de moi… mais je t’ai secrètement jugée. Je l’avoue. L’espace d’un instant, je t’ai regardée et je me suis dit… jamais je ne serai comme toi. Puis, j’ai continué mon chemin, avec mes enfants, mon mascara, ma toque juste assez défaite pour qu’elle soit belle et avec mes rondeurs inexistantes. 

Toute ma vie, j’ai su que le karma existait. En fait, pour moi il est toujours là. Tout près. 

En fait, je ne sais pas si je peux appeler ça le karma, ou tout simplement la vie. 

Depuis toujours, la vie se charge de me faire vivre les situations que j’ai jugées, pour que je puisse apprendre et comprendre.

Aujourd’hui, j’ai trois enfants. Je les aime. Mais je suis parfois/souvent épuisée.

Aujourd’hui, j’ai un travail que j’adore, mais j’ai pris la décision de ne plus vouloir atteindre les étoiles pour réussir. Je suis bonne dans mon travail, je pense même être excellente. Par contre, je prends ce qui passe. Je me dis qu’un jour, mes enfants seront grands et je travaillerai des 60 heures par semaine pour atteindre mes buts. J’ai choisi de les faire passer avant moi et avant mes rêves.

Aujourd’hui, j’ai 40 livres de plus qu’il y a deux ans. Je porte les mêmes leggings depuis neuf mois. J’ai quatre chandails qui me font dans ma garde-robe beaucoup trop pleine de vêtements qui représentent qui j’étais avant. J’aime bien en rire. Ça rend le tout si normal… Rendre les choses normales, les banaliser… ça aide à ne pas faire face à la réalité, non ?

Aujourd’hui, j’ai réalisé que je n’ai pas fait mes sourcils depuis… beaucoup trop longtemps. Ç’a l’air de rien, mais avant… ça ne serait pas arrivé.

J’ai aussi réalisé que je ne mets plus de mascara ni de cache‑cerne. Que mes cheveux sont remontés négligemment en toque parce que je n’ai pas le temps de les placer.

Aujourd’hui, j’ai reçu des vêtements que j’ai achetés en ligne. Je m’imaginais déjà dedans. J’avais hâte. Je les ai enfilés avec empressement et je n’ai pas reconnu la personne devant le miroir. 

Je me suis perdue…

Je n’ai jamais osé parler aussi ouvertement parce que j’avais peur du jugement. 

Je sais très bien que parmi vous, plusieurs se diront que je chiale pour rien. Certaines d’entre vous ont un poids plus élevé que le mien, d’autres rêvent d’engraisser. 

J’entends déjà les soupirs et les pleurs de celles qui ne peuvent avoir d’enfants et qui donneraient tout pour ne pas avoir les sourcils faits et pour tenir un petit être dans leurs bras. 

Secrètement, je vous entends… et je sais que vous avez toutes, à votre façon, raison.

Je sais aussi que des femmes comme moi, il y en a beaucoup. Et j’avais envie de leur dire qu’elles ne sont pas seules. 

J’ai envie de dire qu’il est temps que nous reprenions le contrôle de notre vie et de notre corps. 

Je ne veux pas être celle que je deviens, et je ne veux surtout pas dire à mes filles que c’est correct de s’oublier.

J’étais et je suis encore une femme de carrière. Une femme fière. Je serai toujours celle que je veux être. Je dois seulement apprendre à m’aimer assez fort pour me respecter. 

Ça ne veut pas dire de mettre mes enfants de côté… JAMAIS !!! Je serai toujours un pilier pour eux. Mais je veux devenir un pilier pour moi‑même d’abord et avant tout. Je veux être forte pour moi, et pour eux.

Je pense qu’aujourd’hui… il est temps que je me retrouve.

Être une équipe

Il arrive qu’on traverse certaines passes moins faciles que d’au

Il arrive qu’on traverse certaines passes moins faciles que d’autres dans un couple. Ces périodes qui amènent leurs lots de disputes, d’émotions fortes et de remises en question. Parce qu’évidemment, à travers la routine et les tâches infinies, c’est tout à fait possible de s’oublier en tant que couple. Mais ces moments rough sont indispensables selon moi, parce que c’est grâce à eux qu’on ne se tient pas pour acquis.

Ça nous arrive tous de nous réveiller et de nous demander : « C’est quand, dont, la dernière fois qu’on s’est vraiment vus tous les deux ? » Je ne parle pas de sexe ni de faire la vaisselle ensemble. Je parle de ces moments où tu regardes la personne que tu as choisie en te répétant que tu as justement fait le bon choix. Ce moment où tu as la certitude absolue de faire ta vie avec la bonne personne. Ce moment où cette même personne te regarde avec un amour infini. Là, vous vous voyez. Et oui, il y a des jours où on n’arrive plus à se souvenir de la dernière fois qu’on a vécu ça…

Ces moments ont mené plusieurs couples à la rupture… Et chez nous, on s’y refuse. Quand on tombe dans une phase plate et qu’on en prend conscience, eh bien, on s’assoit et on en jase. On parle de nos sentiments… déception, colère, impatience, tristesse. On parle de nos impressions… l’impression d’être oublié, d’être transparent, de ne pas être apprécié. On parle de nos peurs… la peur de se perdre, de s’oublier comme individu. Et surtout, on parle de nos objectifs. Et heureusement, la séparation n’en a jamais fait partie.

Alors on s’assoit ensemble, on parle, on pleure, on se serre dans nos bras et on fait l’amour. Le plus souvent, dans cet ordre-là… parce qu’après toutes ces années passées ensemble, c’est facile de tenir l’autre pour acquis. Il n’y a rien de facile dans ces discussions-là. Ça prend de l’énergie, du temps, de l’espoir et beaucoup d’amour pour remonter la pente ensemble. Il faut remonter un énorme escalier en posant le pied sur chacune des marches.

Et on y arrive. Chaque fois. Parce qu’on est une équipe. Et on retrouve ces moments… ceux où l’on sent les papillons au ventre chaque fois qu’on se frôle dans la cuisine. Ceux où on regarde l’heure toutes les cinq minutes parce qu’on a hâte au coucher des enfants pour pouvoir se retrouver. Ceux où on passe des heures à parler, à débattre, à rire et à vivre. Ceux où on s’enlace comme si c’était la première fois. Et chaque fois, on y arrive. Parce qu’on est une équipe.